L’Etat et l’individualisme

[Description photo: Je voulais mettre une photo qui montre la méfiance exagéré des Américains à l’égard des politiques à tendance socialiste, mais j’ai trouvé cette jolie photo.]

Je parlais récemment avec une étudiante à Sciences Po quand elle m’a cité une étude dont les réponses montraient que la majorité des Américains pensait que la liberté de pouvoir atteindre ces objectifs individuels sans interférence étatique est plus préféré qu’un état qui se met en charge de personnes en besoin. Cela ne m’a surement pas étonné, connaissant la méfiance que tellement beaucoup des Américains ont en ce qui concerne un état présent dans la vie des gens. Mais elle voulait aussi me montrer l’individualisme qui règne la société américaine comme une valeur qui se cache derrière les décisions politiques et sociales dans le pays. Bien sur que c’est ridicule de dire que les Américains sont des individualistes et le Français sont des collectivistes. Les deux sociétés sont, en prenant du recul, des sociétés capitalistes où l’individualisme est, après tout, la belle énergie nourrissante de la vie. J’écris ce que j’écris ici évidemment en faisant des généralisations et de grosses simplifications, mais quand même en observant des tendances chez les deux peuples différents. Je me tiens en distance comme citoyen d’un troisième pays, qui, même avec des politiques sociales plutôt similaires à la France, a une conscience nationale plutôt méfiante. 

En parlant avec des gens plus âgés que moi ces dernières semaines — soit mes hôtes, soit les gens avec lesquelles je travaille à Amnesty, soit des invités qui viennent à la maison — je remarque les attentes que les Français ont de leur état. Ce n’est pas que je crois qu’elles ne sont pas justifiées, mais seulement qu’avec ces attentes les Français sont prêts à avoir la présence de l’état dans tous les coins de leur vie — quelque chose qui pourrait être presque choquant aux États-Unis. Très souvent, les Français parlent avec choc à propos de cas ou l’État n’est pas suffisamment intervenu pour aider un groupe social. Aux États-Unis, on parle beaucoup des injustices sociales mais l’intervention de l’État n’est pas toujours la solutions évidente ou la solution popularisée par le discours autour de ces sujets. En France, en revanche, l’État est attendu d’être la solution lui-même.

Plusieurs fois, mes hôtes et leurs collègues ont fait la grève à Toulouse. Chaque fois, ils étaient motivé par ce choc d’un état qui ne fait pas son travail. Ils sortent pour demander que l’État prend meilleur soin d’eux. Un tel concept est mal vu par beaucoup de gens aux États-Unis — c’est une question partisane. En France, c’est la norme et ce n’est pas stigmatisé. En parlant avec des militants étudiants pendant une marche sur le climat et une autre marche du dernier week-end sur la violence incitée par la LGBTQ-phobie, je me trouve chaque fois avec des plaintes à l’état plus que la société elle-même. Bien sur que les protestations et les marches sont des manifestations qui s’adressent spécifiquement aux pouvoirs étatiques — donc les plaintes sont évidemment destinées à l’état — mais l’attitude des Français est surement distincte en comparaison avec les USA.

“Pull yourself up by your bootstraps” est la façon classique de stigmatiser un appel à l’aide de l’État aux USA. Vous êtes pauvre? Vous êtes discriminé? Vous êtes malades? Ben, ce n’est pas l’état qui s’occupe de vous. Vous êtes un individu avec des pouvoirs et une volonté individuelle et vous dépendez de vous-même.

Un ministère de sport qui finance et encourage la participation dans des courses organisées en ville? Des entreprises obligées de convoquer leurs employés à des visites médicales pour s’assurer que les conditions de travail sont bonnes? De transport public qui étend la ville jusqu’à 3h les fins de la semaine en 10 euros par mois pour les étudiants? C’est le communisme! dit un Américain et un Français se met à rire.

 

Pas de photo?

Note avant la correction ; 14



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