Le docteur est prêt à vous recevoir…

Description :

Voici le panneau à l’extérieur du cabinet du docteur Hervé Oscar, un médecin généraliste qui exerce près de Compans Caffarelli (à Toulouse). Je lui ai rendu visite il y a quelques semaines après que je m’étais foulé la cheville. J’ai signifié à la secrétaire que je n’avais pas un rendez-vous prévu, pourtant elle m’a dit : « Pas de souci, installez-vous dans la salle d’attente. » Je l’ai trouvé un peu bizarre, mais je suis entré et je me suis assis parmi les autres patients. Il me semblait comme il y avait un accord non prononcé entre les personnes qui attendaient: chaque fois le docteur a ouvert la porte, tout le monde savait immédiatement qui était la prochaine. Alors, j’ai attendu trois heures jusqu’à ce que tout le monde m’ait regardé dans l’expectative. Le rendez-vous lui-même a pris une demi-heure, et il a juste couté 23€.

Interprétation :

Trois choses me semblaient étranges dans cette expérience : la grande attente, le coût, et le fait que les rendez-vous ne sont pas nécessaires. À propos de l’attente, ce phénomène est concrètement à cause de la durée de chaque rendez-vous. Si vous avez seulement besoin d’une signature pour un certificat médical ou si vous avez contracté la peste, le médecin va passer au minimum une demi-heure avec vous.

Quand j’ai demandé à mon hôtesse de m’expliquer ce système, elle m’a expliqué que c’est un produit des grandes guerres. Après les horreurs et les sacrifices de la guerre, les gens ont cru que c’était la responsabilité de l’État pour prendre soin des invalides et, par extension, tous les citoyens.

Dans cette façon, le système médical en France apparaît assez égalitaire. Ce n’est pas du tout comme aux États-Unis où les cabinets ressemblent souvent la chaîne de montage, et les médecins sont obligés de programmer plusieurs personnes pour le même créneau horaire. En considérant le coût très bas et les rendez-vous non prévus, on peut l’expliquer comme une différence philosophique. En France, les services de santé représentent un droit universel. Comme citoyen français, chaque personne possède également le droit d’aller n’importe quand (et à bas prix) chez le médecin. Les droits d’une ne seront jamais plus importants que tout le reste : chacun doit attendre son tour.

En revanche, ces différences sont peut-être une différence politique entre le socialisme (de France) et l’esprit capitaliste (aux États-Unis). Comme la plupart du monde occidental, la France se considère, bien sûr, pays capitaliste. Pourtant, ce n’est pas exactement la même valeur qu’aux États-Unis. Bien que l’économie française reste libre, les Français possèdent plusieurs programmes sociaux desquels les Américains manquent. Alors, c’est à dire plus exactement qu’il y a une différence philosophique/pratique entre les deux. Puisque les citoyens payent déjà les impôts pour la santé, il faut que les services ne coutent pas beaucoup, et que tout le monde puisse également les accéder. Par contre, le système privatisé américain implique les prix hauts et les pratiques pour maximiser les profits. Alors, les rendez-vous au médecin se passent très vite, et les rendez-vous sont obligatoires (pour garantir qu’il n’y a pas une perte de temps).

 

Évaluation :

À mon avis, je crois que c’est aussi une réflexion sociale/culturelle. De même façon que les Français sont contents de rester dans un café pour un après-midi en entier, ou que les entreprises ferment à midi : c’est normal pour eux de rester sans plainte dans une salle d’attente. Pourtant, ce serait négligent de ma part d’impliquer que cette généralisation applique à tous les Français. En particulier dans l’époque moderne, la plupart des Français ne restent pas au café pour tout l’après-midi. Cependant, il n’en demeure pas moins que ce n’est pas très bizarre. Il reste un droit français (même si sous-utilisé). En ce qui concerne le médecin, il existe également des créneaux horaires (avec rendez-vous) ressemblants ceux aux États-Unis. De plus, on peut même demander les visites à domicile. Ainsi, la différence interculturelle que je voudrais souligner n’est pas tout en blanche ou tout en noire. Quoi qu’il en soit, ces choix sont disponibles aux Français, contrairement aux Américains. Avec cet intérêt à chaque personne, il y a rarement la satisfaction immédiate. La vie française est rarement hâtive ; ce qui doit arriver arrivera.

James

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