Le noyau de la démocratie

L’étudiante à côté de moi a sorti une boîte de son sac. Aussitôt que j’ai senti le riz et légumes quand elle a enlevé le couvercle, je regrettais de n’avoir pas apporter quelque chose à manger. Les étudiants enfilaient dans la salle l’un après l’autre et bientôt la salle était tassée avec des gens penchés sur les fenêtres et pressés côté à côté. Les professeurs, différenciés en plupart par leurs âges se sont mis dans les coins et dans les premiers rangs de l’amphi. Deux hommes portant des blousons noirs et rouge marqué « incendie » se sont installés au fond. Tous ces gens ont décidé de passer leur pause déjeuner ici. Une étudiante assise avec une ordinateur portable sur la table devant la salle a tiré le micro vers elle et l’Assemblé générale a commencé.

 

La réunion a pris deux heures en totale, mais avant la dernière demi-heure où on a finalement voté pour des actions, déjà la plupart des gens sont partis. Il me semblait qu’ils ne se sont pas intéressés au vote ni aux actions particulières, mais seulement à savoir ce qui se passe en générale.  Même des gens qui sont restés ont abstenu beaucoup. Je peux comprendre les abstentions un peu mieux—les gens ne voudraient pas peut-être voter contre des choses vues comme plus éthique, mais ils ne sont pas d’accord peut-être avec le blocage non plus.  Une étudiante à Sciences Po m’a dit que quant à elle, elle est venue juste pour s’informer sur les ateliers et les manifestations actuels et leurs horaires et lieux. Elle n’a pas vraiment envie de participer ni ajouté son avis.

C’était vraiment une expérience unique. Menée par les étudiants, l’AG n’a exclu ni les professeurs ni des femmes de ménage, ni deux hommes portant des blousons noirs “INCENDIE” (des pompiers ?)  non plus. Tout le monde qui a voulu parler a eu l’opportunité et les professeurs ont contribué au même niveau que les étudiants.  On a parlé des manifestations et d’autres formes de protestation organisée pour le moment par des groupes divers. Il y avait des manifs contre la réforme de la sécurité sociale, bien sûr, et contre l’utilisation de l’article 49-3 de la constitution, mais aussi pour le féminisme et l’environnement. Il a montré comment les gens s’organisent et les utiles ->outils disponibles. À l’université, il y a des choix de banalisation, de blocage et d’occupation dont on peut voter et puis soumettre à l’administration universitaire. C’est le noyau de la démocratie à la française, mais la moitié des gens n’avait pas l’intention de participer même si elle est présente.

Note du blog : 15

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