Le Zen de l’alpiniste

par Christina Socci

Ce n’est pas la montagne que nous surmontons, mais nous-mêmes.
–Edmund Hillary

Vraiment on peut dire que l’extérieur d’une montagne est bien pour l’intérieur d’un homme.
–George Edward Wherry, alpiniste

J’ai pensé à trois choses pendant que je me tenais de toutes mes forces aux buissons déchiquetés d’une montagne dans les Hautes-Pyrénées :
1. Où est le chemin ?
2. Mon Dieu, regardez toute la boue.
3. On ne peut pas simplement entrer dans le Mordor—il faut s’approchez avec prudence.

Bien sûr, il y avait aussi l’inquiétude persistante que je tombe dans l’abîme éternel qui était juste à côté de mes baskets sales. Pourtant, on n’a pas beaucoup de choix sur une montagne (c’est-à-dire, monter ou descendre), ainsi j’ai continué à monter. Ensuite, comme Stevie Nicks, je me suis retournée. Entre la formation d’ardoise qui ressemblait vraiment à un décor du roi lion et l’endroit où je me trouvais, je me suis rendu compte de ce qu’à ressenti Edmund Hillary quand il a atteint la cime du Mont Everest : j’étais émerveillée par la vue et étonnée d’être encore vivante. Honnêtement, la beauté des montagnes était plus importante que le fait que mon existence continue.
Je ne suis pas du tout une citadine, mais le week-end dernier dans les Pyrénées m’a vraiment impressionné. Peut-être que c’était grâce à l’air frais que j’ai respiré. Ou à l’apprentissage d’un mode de vie complètement différent du mien ; ou plutôt grâce au jeu de charades près d’un feu de cheminé chaleureux ; ou même à la visite pendant laquelle j’ai caressé une brebis et entendu un coq chanter en français. La liste est longue. Pourtant, ce moment sur la cime de la montagne a distillé toutes les autres expériences, créant un instant de zénitude et d’émerveillement complet.
J’aime l’idée qu’un jour, je vais retourner à la montagne pour fabriquer assez de fromage, cuisiner assez de garbure et de croustade pour tout le village. Si quelqu’un sait où je peux trouver des brebis et peut-être un coq ou deux pour un bon prix, faites-le-moi savoir.