De Carlisle à la Ville Rose

Day: April 27, 2012

The Queen’s smile

By Christina Socci

It is impossible to talk about French desserts without referencing Marcel Proust. Just thinking about our visit to the Léonard Parli calisson factory in Aix-en-Provence is enough to remind me of madeleines and memories. To summarize this revolutionary and infrequently punctuated section of Remembrance of Things Passed, Proust stumbles upon the link between everyday experiences and memory after taking a bite of a madeleine dipped in tea. This famous eureka moment inspired him to question why the past is hidden in the most innocuous of things, waiting to leap out, unbidden, from the smell of the ocean or the scrap of a forgotten melody.

Of course, Proust explains it best: “But when from a long-distant past nothing subsists, after the people are dead, after the things are broken and scattered, taste and smell alone, more fragile but more enduring, more unsubstantial, more persistent, more faithful, remain poised a long time, like souls, remembering, waiting, hoping, amid the ruins of all the rest, and bear unflinchingly, in the tiny and almost impalpable drop of their essence, the vast structure of recollection.”

I like to think of these small, powerful bits of sensory detritus that we encounter on a daily basis as unexpected yet welcome visitors, magi if you will, bearing gifts of memory. In spite of all of the time that has passed, the sound of someone shuffling a deck of cards makes me think of playing “War” with my great-grandmother. The smell of fresh basil brings me back home to Sunday afternoons spent watching my dad make meatballs and gravy. And now, the taste of calissons reminds me of the magic of Provence and the experience of studying abroad as a whole. Proust can keep his madeleines—pass me another calisson, please.

 

 

Le sourire de la Reine

Par Christina Socci

Il est impossible de parler des desserts français sans une référence à Marcel Proust. Même la pensée de notre visite à l’usine des calissons à Aix-en-Provence me rappelle les madeleines et les souvenirs. Pour résumer cette section révolutionnaire et rarement ponctuée de son chef-d’œuvre, A la Recherche du Temps Perdu, Proust a découvert le lien entre les expériences quotidiennes et la mémoire après avoir pris une bouchée d’une madeleine trempée dans du thé. Il s’est inspiré de ce moment célèbre pour s’interroger sur la raison pour laquelle le passé est caché dans les choses les plus innocentes, attendant de surgir, spontanément, de l’odeur de l’océan ou du petit morceau d’une mélodie oubliée.

Bien sûr, c’est Proust qui l’explique le mieux : « Mais, quand d’un passé ancien rien ne subsiste, après la mort des êtres, après la destruction des choses seules, plus frêles mais plus vivaces, plus immatérielles, plus persistantes, plus fidèles, l’odeur et la saveur restent encore longtemps, comme des âmes, à se rappeler, à attendre, à espérer, sur la ruine de tout le reste, à porter sans fléchir, sur leur gouttelette presque impalpable, l’édifice immense du souvenir ».

Je tiens à considérer ces petites, fortes miettes de détritus sensoriels que nous trouvons chaque jour comme des visiteurs imprévus pourtant bienvenus, des rois mages si vous me permettez, qui apportent les cadeaux des souvenirs. En dépit du temps qui est passé, le bruit produit quand quelqu’un mélange des cartes me fait penser aux jeux de « Bataille » avec mon arrière-grand-mère. L’odeur du basilic frais me ramène chez moi pendant les dimanches près-midis du passés à regarder mon père faire des boulettes de viande et de la sauce tomate. A partir de maintenant, le goût des calissons me rappellera la magie de la Provence et de mon séjour d’études dans l’ensemble. Proust peut garder ses madeleines— passez-moi un autre calisson, s’il vous plaît.

Powered by WordPress & Theme by Anders Norén