Pendant les vacances d’hiver, les étudiants du printemps et l’équipe de Dickinson en France sont partis à Paris pour un séjour de quatre jours.

La plupart des étudiants ne connaissaient pas Paris avant ce voyage. Avant le départ, Ryan basait sa conception de Paris sur un aperçu cinématographique de la ville : « J’imagine Paris d’une manière assez idéaliste – comme un mélange des films Le fabuleux destin d’Amélie Poulain et Paris, je t’aime  — un stéréotype qui probablement partage peu avec la réalité. » Molly savait déjà que le voyage allait être chargé : « J’imagine Paris comme un oignon. Elle a tellement de couches différentes et diverses. Ça va être difficile de voir Paris en quatre jours seulement, mais je suis prête pour le challenge ».

Les activités de groupe ont démarré dès notre arrivée dans la capitale, avec une croisière en bateau mouche pour une première découverte de la ville, et un repas de groupe au Restaurant de la Mosquée de Paris, où les étudiants ont dégusté des plats typiquement marocains.

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  Les étudiants découvrent Paris de la Seine                    Les étudiants à la Mosquée de Paris – couscous, tajines, pâtisseries au miel et à la pâte d’amande

Le matin suivant, le groupe s’est rendu au Centre Pompidou, où un guide a proposé un parcours de découverte des collections du musée. Initiés à l’art et non-initiés également ont pu intégrer à leur manière une meilleure compréhension de l’art moderne et contemporain. Les œuvres les ont amenés à des réflexions plus profondes sur les sujets représentés.

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   Le Centre Pompidou du boulevard Sébastopol                  Etude de Le Bal de Sonia Delaunay           

 Sam et Sarah ont été attirés par deux œuvres en particulier :

« Au Centre Pompidou, il y avait une œuvre que j’ai particulièrement aimée, » a expliqué Sam à propos d’une œuvre de Pascal Convert. « C’était un bassin carré en bois rempli de verre qui me rappelait l’eau. Mais dans le verre on voyait plutôt l’image d’une mère qui tenait son bébé, et pour voir l’image, il fallait bien examiner le bassin parce que le verre était tout cassé et plein de grandes fractures. »

« Des œuvres que nous avons vues, j’ai beaucoup aimé celle avec les mains. C’est une histoire politique racontée juste par le mouvement des mains. L’œuvre n’a pas de couleurs – elle est en noir et blanc – mais elle raconte une histoire plus grande que les autres œuvres », a déclaré Sarah en réaction à une photographie de Johannes Kahrs.

IMG_2622  Oeuvre mains

Pascal Convert, Le temps scellé, 2009                               Johannes Kahrs, I Finally Accept Fate (J’accepte enfin le destin) 2002

 Molly nous explique les émotions qu’elle a éprouvées face au « bizarre » :

« J’ai beaucoup aimé le Centre Pompidou. Non seulement le bâtiment était bizarre, mais toutes les œuvres à l’intérieur étaient bizarres – et c’est cela ce que j’ai adoré. L’art moderne et contemporain sont très souvent ignorés par les gens parce qu’ils ne pensent pas qu’ils sont de « l’art ». Mais l’art est partout. Ça dépend de la manière dont on voit le monde et dont on regarde tout ce qui est autour de soi. J’ai vu cela clairement en me promenant dans les couloirs du Centre Pompidou. Je ne vais pas oublier cette sensation de regarder le bizarre et del’accepter pour ce qu’il est. »

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Todd et Sarah devant l’oeuvre d’Ernesto Neto, We stopped just here at the time (2002)

Le jour suivant, à la Cité de l’Immigration, les étudiants ont pu faire le lien entre la période colonialiste française et l’immigration aujourd’hui. Ryan en particulier a été intéressé par…

« … le rôle que l’impérialisme a joué dans la formation de l’identité française. J’ai l’impression que, jusqu’à récemment, la France a retenu une mentalité qui considérait la France comme le centre du monde, entouré par des colonies et des pays sauvages qu’on peut exploiter pour leur richesse. Bien que la France ait perdu son empire, à mon avis cet égard paternaliste reste toujours. Si on écoute quelqu’un parler des immigrés, de l’Islam ou de l’ordre post-colonialiste en général, on s’aperçoit de petites croyances xénophobes, trouvées dans le monde entier, qui ont pénétré l’esprit français pendant la période impérialiste et la mission civilisatrice. »

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Les étudiants à la Cité de l’Immigration

Le soir à la Comédie Française, les étudiants ont pénétré dans le monde satirique de Marcel Aymé, en assistant à la pièce La Tête des Autres. Pour plusieurs d’entre eux, la pièce a servi de point de départ pour une réflexion sur la société. Lindsey a remarqué que « c’est intéressant parce que la peine de mort est interdite en France, mais c’était le sujet de la pièce ». Sam s’est rendu compte de l’hypocrisie de la société qu’Aymé critique : « La pièce critiquait le fait que les êtres humains ignorent souvent l’injustice sauf quand ce sont eux les victimes, et le fait que même les personnes les plus idéalistes – représentées par le prisonnier échappé dans cette pièce – ne sont au fond que des êtres impurs qui ne s’occupent que d’eux-mêmes. C’est une critique sombre et très dure ; je pense qu’elle possède une certaine légitimité, mais je crois qu’elle n’est pas complètement juste. J’aimerais bien croire que j’ai plus de foi en l’humanité que ça… »

Pendant leur temps libre, les étudiants ont pu découvrir le Paris qu’ils souhaitaient voir.

Todd nous confie qu’il a eu « quelques expériences uniques à Paris ». Il a dit : « En sortant du Centre Pompidou, je me suis senti très inspiré et j’ai écrit beaucoup de poésie dans le métro, suivi par une séance de yoga Bikram. Après cette expérience, j’ai marché jusqu’à l’hôtel, m’arrêtant souvent dans des petites galeries. »

Mana a attiré l’attention sur l’énorme foule qui envahit les rues de Paris : « Il y a beaucoup de monde à Paris, en particulier beaucoup de touristes…je pense que c’est pour ça que les Parisiens sont plus fermés aux autres que les Toulousains ».

Ryan s’est aperçu, en parcourant les rues et en observant l’architecture, du contraste entre l’ancien et le nouveau à Paris.

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Histoire et modernité (Photos : Ryan Duggan)

Sur la première photo, Ryan a expliqué qu’ « on peut voir comment l’histoire et la modernité cohabitent en France. Quand on regarde l’architecture sur le Champs-Elysées, on trouve des immeubles du style traditionnel, et à côté un bâtiment vraiment moderne de Citroën. Ce contraste montre comment la France, et Paris en particulier ont tenté de préserver leur histoire tandis que la ville se modernise de plus en plus. » La deuxième montre « une vue de la Place de l’Étoile du haut de l’Arc de Triomphe, le cœur historique de Paris. Sur l’horizon, on voit des gratte-ciel de la nouvelle Paris, même si la vieille Paris persiste encore. »

Enfin, Sarah nous a fait le portrait des Parisiennes : « Une Parisienne porte des vêtements très chics, des couleurs neutres, avec un grand sac en cuire. Elle porte des chaussures à talons, ce qui pour elle est très facile. Elle se tient avec de la confiance et marche avec un petit ami ou ses copines qui sont aussi chics qu’elle. »

Les étudiants sont rentrés à Toulouse fatigués, mais avec des expériences inoubliables de la capitale française.