De Carlisle à la Ville Rose

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🪜L’accessibilité en France et aux États-Unis

Mia Jones | Leah Keys | Sophy Nie | Lily Swain

Rendre un pays plus accessible

Pendant le deuxième semestre de ma deuxième année à l’université, j’ai suivi un cours appelé Philosophie 101 avec le professeur Amy McKeirnan. C’est l’un de mes cours préférés que je n’ai jamais pris à Dickinson. C’est parce qu’elle a choisi des sujets et des lectures qui m’ont fait réfléchir sur moi-même et encouragé à interroger les idéologies socialement acceptées et mes propres idéologies personnelles, également.

Un texte en particulier était pertinent pour mon temps ici en France, et j’y pense souvent. Le livre est intitulé Beasts of Burden: Animal and Disability Libération de Sunara Taylor, une militante handicapée. Dans le livre, elle parle de l’interaction entre les droits des animaux et le handicap. Ce livre m’a encouragé à réfléchir à la manière dont le validisme est exprimé aux États-Unis, non seulement à travers l’infrastructure et la conscience sociale, mais aussi à quel point les espaces publics, les institutions et les espaces culturels sont exclusifs aux États-Unis.

Alors avant mon séjour en France, en raison des endroits où j’étais, je n’avais lu que sur la façon dont les espaces publics pourraient être améliorés pour être plus inclusifs, mais je n’avais jamais réellement vu le soutien en place. C’était jusqu’à ce que j’arrive en France. En trois jours d’être ici, j’ai remarqué que l’espace public est partagé entre des personnes ayant différents niveaux d’aptitude. Dans les rues, les institutions culturelles et éducatives, ainsi que les services de transport en commun, la ville de Toulouse est beaucoup plus accessible que n’importe quel endroit que j’ai personnellement vu aux États-Unis.

Comment la France est-elle devenue accessible ? Sont-ils plus socialement acceptants ? Ce sont des questions qui dansent dans mon esprit pendant que j’observe la manière dont la ville et les gens interagissent et répondent l’un l’autre.

La loi sur le handicap du 11 février 2005 est en partie la raison pour laquelle Toulouse est aujourd’hui relativement accessible. Cette loi renforce le droit au travail pour les personnes en situation de handicap et exige que les logements publics et les infrastructures soient accessibles et continuent de l’être pour toutes les personnes ayant des niveaux de mobilité ou d’aptitude variables (Disability:IN France). Cette loi a été influencée par de nombreux événements historiques, remontant jusqu’à la Révolution française, qui ont façonné la politique du handicap en France.

La loi sur le handicap dans l’États-Unis (ADA), a établie en 1990, fonctionne de manière similaire à la loi sur le handicap en France. Les deux visent à garantir des droits et des opportunités égaux pour les personnes en situation de handicap. L’ADA interdit la discrimination dans plusieurs domaines comme la vie publique tels que l’emploi, l’éducation, les transports etc. (Apprendre à propos de l’ADA).  Malgré ces objectifs similaires, je ne sens pas que cette loi soit appliquée de manière semblable aux États-Unis. Cependant, ma perception peut être influencée par ma tendance à fréquenter principalement des espaces où les personnes valides, ou par un manque de sensibilisation de ma part. Il est possible que l’efficacité de ces lois diffère en raison de divers facteurs. Je sais que ce que je pense peut ne pas être complètement vrai ou peut-être que c’est juste.

Pour comprendre le point de vue français, je sens le besoin d’avoir plus de conversations et de poser des questions à différentes personnes pendant mon séjour ici. Même si, à mes yeux, Toulouse peut sembler plus inclusive envers les différents types de corps et d’aptitudes, cela m’a rendu conscient des espaces dans lesquels je me trouve et de la manière dont le privilège des personnes valides se manifeste aux États-Unis.

L’accessibilité dans les transports en commun

Toulouse me semble comme une ville assez accessible. Dans mon temps ici, j’ai observé plusieurs exemples d’accommodations pour les personnes handicapées, spécifiquement en association avec Tisséo. Prenant par exemple le bus. Il y a les rampes qui peuvent descendre pour laisser monter les personnes utilisant les fauteuils roulants, et dans le bus il y a l’espace conserver spécifiquement pour eux. Ensuite, il y a des fiches pour se faire souvenir de laisser la place à ceux qui en ont besoin. Finalement, les arêtes sont annoncées par une voix et aussi par une visuelle pour que tout le monde puisse comprendre.

Image shows bus ramp to allow people in wheelchairs to easily board the bus.
Des rampes de bus pour faciliter la montée de personnes en fauteuil roulant

Avec la construction de la ligne C, il y a beaucoup de conversations autour de l’inclusivité du métro. Comme je prends le métro chaque jour, j’ai eu plein de temps d’observer. Premièrement, de ce que j’ai vu, les escalators sont présents à chaque station de métro. Cependant, il n’y a pas toujours un escalator qui descend ; parfois, ce sont des escaliers pour descendre avec l’option d’un escalator pour remonter. Alors, pour les gens qui ont de la difficulté avec, ou qui ne peuvent pas prendre les escaliers, ça peut être difficile de descendre pour arriver à la voie. Souvent, il y a aussi un ascenseur, mais seulement une seule. Notamment, à Jean Jaurès, j’ai vu parfois une queue de parents avec les poussettes attendant l’ascenseur, ce qui rend plus difficile la remontée des personnes qui ne peuvent pas utiliser les escaliers. Prochainement, j’ai souvent vu les avertissements pour « allô Tisséo » en cas de questions urgentes. C’est présenté comme une façon simple pour tout le monde de recevoir l’aide immédiate, mais en effet les services pour les personnes sourdes et malentendue fonctionnent pendant les horaires limités. Ils peuvent recevoir de l’aide par appel seulement entre 9h – 17h30 du lundi au vendredi, contrairement aux heures présenter de 6h – 20h pendant la semaine avec les heures réduites le samedi (Aide & Contact | Tisséo, s. d.). Finalement, le transport public est conçu pour que le plus grand nombre de personnes possible puisse se déplacer à une fois. Donc, il y a beaucoup d’espace pour se tenir debout et pas trop de places pour s’asseoir. Heureusement, la culture reflète le respect ; les gens offrent toujours leur place à celle qu’ils observent l’ont besoin plus qu’eux. Bien sûr, pas tous les handicaps sont visibles, mais la culture ouvre un espace pour la discussion et l’amélioration des infrastructures.

En 2008, Tisséo à créer le Commission d’Accessibilité de Réseau Urbain pour rester en communication avec les associations représentatives des personnes en situations d’handicaps. Cet été passé, ils ont organisé treize ateliers pour “mettre en avant l’enquête auprès des usagers en situation de handicap” (Accessibilité, s. d.). Ils essayent de construire la ligne C dans la manière la plus inclusif que possible. Notamment, ils ont annoncé qu’ils vont garder les annonces en voix et en écrit, y inclus un picto pour faciliter la reconnaissance de chaque arête. De plus, les agents d’accueil vont continuer d’être enseignés dans la langue des signes et les chauffeurs vont être sensibilisés à la thématique d’handicap. De cette façon, les agents de Tisséo vont mieux avoir la capacité de reconnaître les différences et de s’adapter pour aider chaque personne dans la façon qui mieux les conviens.

            Enfin, c’est important de noter que je peux seulement parler de mes propres expériences et observations comme une personne en situation non-handicapé. À mon avis, le transport public à Toulouse semble accessible à un point avec le potentiel de devenir plus inclusif ; il y a évidemment des fautes, mais il y a aussi la communication et la volonté pour trouver et implémenter les améliorations.

L’accessibilité dans des lieux de patrimoine et lieux publics

Les transports publics constituent un espace public où l’accessibilité est très importante et visible. Cela dit, il existe un autre type d’espace public moins discuté en termes de l’accessibilité : les espaces culturels. La France est un paradis du patrimoine pour les gens qui aiment l’histoire de l’art comme moi. À la mi-octobre, je suis allée à une excursion d’une journée à Carcassonne, où j’ai passé deux heures à marcher sur le rempart sous un soleil brûlant, à monter et descendre à travers des escaliers en colimaçon et des tours, et en admirant toutes les fortifications médiévales. Après être descendu, un épais livre tactile à la porte de la boutique de cadeaux a attiré mon attention. Il faisait partie d’une collection destinée à permettre aux malvoyants et non-voyants de découvrir les grands sites culturels du pays. Le livre a suscité mon intérêt pour une question cruciale, mais rarement abordée : comment les personnes en situation de handicap en France accèdent-elles aux sites culturels ?

La question semble multiforme et a beaucoup à dévoiler. Ma réflexion se porte immédiatement sur différents types de handicaps, notamment visuel, auditif, mental et moteur, que les instituions culturels tentent d’accommoder. Les musées toulousains, comme le Musée des Augustin, disposent d’ascenseurs permettant l’accès au public handicapé, mobile et visuel. Le Musée des Augustin dispose également d’un nouveau parcours multisensoriel, où les visiteurs découvrent certaines œuvres d’art et points d’intérêt par le toucher et l’écoute. Les autres musées où je suis allée ont fait traduire certains de leurs textes interprétatifs en Braille. Carcassonne, site touristique labellisé « Tourisme & Handicap », met pareillement à disposition d’un système d’écoute personnelle pour les personnes malentendantes et d’un collier magnétique pour MP3. Des méthodes similaires existent dans les musées américains à de divers degrés. Certains musées, comme le centre des musées de Cincinnati, sont en avance sur d’autres. En dehors des systèmes dont nous avons discuté, le musée dispose de zones calmes avec des caches-oreilles, des couvertures lestées et d’autres objets que les visiteurs peuvent emprunter quand ils en ont besoin. Il offre aussi une carte sensorielle qui indique les différents niveaux sensoriels dans le musée. Comme aux États-Unis, les attractions culturelles en France paraissent devenir plus accessibles. Mais est-ce suffisant ?

En discutant avec Emma, notre franco-américaine de référence, elle suggère qu’il reste encore des questions non résolues à plus grande échelle. Les recherches montrent que seul 18 % des musées français sont aujourd’hui labellisés Tourisme et Handicap en 2018. De nombreux sites patrimoniaux anciens de France ne sont toujours pas entièrement ouverts aux personnes en situation de handicap. L’accès devient difficile sur les musées situés dans des quartiers historiques, pavés, avec des déclivités importantes pour les personnes à mobilité réduite et voire déficientes visuelles. De nombreux monuments historiques ont des difficultés à accueillir des publics en situation de handicap également en raison de l’architecture. De plus, les handicaps non physiques comme le handicap mental sont encore plus susceptibles d’être ignorés, comme mon hôte Françoise, enseignante des étudiants en situation de handicap, m’a suggéré à juste titre. Toutefois, la difficulté principale vient de la question primordiale des lois et régulations. Aucune ligne budgétaire n’a été créée lorsque la loi sur l’égalité des droits et des chances, l’éducation et la citoyenneté pour les personnes handicapées a été promulguée en 2005, pour soutenir l’accessibilité des établissements. À leur tour, les institutions culturelles à but non lucratif ont dû utiliser leurs ressources propres. Les freins financiers et personnels limitent donc les réformes drastiques. Dans l’article, un médiateur avoue qu’il ne peut pas consacrer que 10 % de son temps à la question des publics handicapés.

Le patrimoine joue un rôle crucial dans la culture et l’identité française. Cependant, même si la France a excellé en rendant les espaces culturels plus accessibles à un groupe plus large de personnes, comme les jeunes et les chômeurs, le travail visant à accueillir les personnes handicapées nécessite encore des efforts et des discussions. En fait, le problème n’existe pas qu’en France. Beaucoup des musées américains souffrent également d’un manque de fonds et de personnel pour consacrer des ressources à ce sujet, reflétant une tendance plus large dans le monde de musée globalement. Même si les musées sont destinés au public, pour de nombreuses personnes, notamment celles en situation de handicap, ils portent toujours une aire de prestige. Il est important de démystifier les musées et d’inviter les gens dans ces espaces, afin que les musées puissent véritablement remplir leurs fonctions.

Les aménagements universitaires

A UT2J, les lignes en relief sur le sol permettent aux personnes non-voyantes de se diriger à l’aide d’une canne

Pour ce qui ont vécu la première année universitaire, on se souvient des sentiments de la peur, de l’incertitude et même d’être perdu et qu’on ne trouverait pas sa place. Ces réactions appliquent à tous les étudiants, pourtant, ils s’appliquent encore plus fort aux personnes en situation de handicap. Aux peurs normales des étudiants débutants ajoutent les questions de comment naviguer le campus si on a un handicap physique, ou comment entendre les CM si on est une personne sourde. Les handicaps moins évidents comme les maladies mentales, la dyslexie etc. comptent aussi sous le parapluie des étudiants qui ont le droit de sentir à l’aise pendant leur transition et durant toute l’expérience universitaire.

Ainsi, il a du sens que les universités doivent accommoder ces étudiants en situations de handicap. En fait, c’est la loi. La loi du 11 février 2005 protège « l’égalité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté », selon le site-web du Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche. Cette loi inclus les personnes en situation de handicap mentale (difficultés avec réflexion, conceptualisation), cognitive (problèmes avec le mémoire, l’attention), psychique (les maladies mentales), les personnes avec plusieurs handicaps ainsi que les personnes en situation de handicap physique. Donc comment est-ce que les universités françaises réagissent pour rendre leurs espaces en équité ?

On peut voir l’exemple de l’Université de Toulouse Jean-Jaurès (UT2J). Selon un article publié par UT2J en 2022, le nombre d’étudiants inscrits à l’université qui sont en situation de handicap augmente chaque année. Pendant l’année scolaire de 2021-2022, à peu à près 5% de l’ensemble des étudiants étaient en situation de handicap. Pour mettre ce nombre dans un peu plus de contexte, le pourcentage des étudiants à Dickinson College qui ont un handicap connu est 20% ; et 75% de ce groupe reçoivent des accommodations académiques. 

En retournant à UT2J, il existe quelques accommodations que j’ai observé pendant mes temps là. En premier, il y a la présence des lignes surélevés sur les trottoirs universitaires. Les personnes non-voyantes suivent ces lignes avec leurs cannes d’un bâtiment à l’autre, et même du campus jusqu’au métro. Mais comme ces lignes ne continuent pas à l’intérieur des bâtiments, ça pourrait créer des problèmes d’accès facile aux salles de classe. En plus pour les personnes non-voyantes, UT2J, selon son site-web, a des livres en version audio et des cours sur le numérique disponibles.

J’ai noté aussi dans un de mes cours qu’il y avait une interprète qui traduit en langue des signes ce que le prof discute. Ce que j’ai trouvé intéressante était que le prof a demandé, devant tout la classe de 300 personnes, exactement qui était la personne sourde afin que l’interprète pourrait savoir. Aux États-Unis une échange comme cela ne serait jamais publique grâce à la loi du HIPPA qui protège les informations personnelles. Sur ce sujet j’ajouterai aussi que d’avoir un interprète n’est pas une situation parfaite ; nous avons dû faire une pause au milieu du cours parce que c’est fatiguant de signer avec les mains pour deux heures sans cesse.

De plus, pour les personnes sourdes, d’autres accommodations comme certaines applications et la prise des notes par un autre étudiant sont possibles.

En ce qui concerne les personnes en situation de handicap plutôt mentale, cognitif ou psychique, UT2J a aussi en place des accommodations possibles. Pour les examens, leur site-web explique que « secréterait individuel, temps majoré, récupération de temps de pause, explication des consignes, etc. » sont quelques options pour égaliser les chances de réussite de ces personnes.

Enfin, il semble qu’UT2J essaye d’accommoder les étudiants en situation de handicap assez mieux que possible. Néanmoins, est-ce qu’elle pourrait faire de plus ? Il est difficile de savoir jusqu’à tel point l’université suit ses propositions, particulièrement quand on ne sait pas les avis des étudiants actuellement en handicap. Je ne veux pas ni parler pour eux ni donner une fausse image de leur situation ; je présente juste mes observations et inférences.

Maintenant, on parcourt la mer Atlantique pour voir que les accommodations pour les étudiants en situation d’handicap existent bien-sûr aux États-Unis aussi. Dickinson College, un lieu que je connais très bien, présente une bonne comparaison. En ce qui concerne les accommodations pour les handicaps physiques, Dickinson tente sa mieux d’offrir les bâtiments accessibles avec des ascenseurs et des rampes. Néanmoins, je sais qu’il y a certaines résidences où il n’y a pas d’ascenseurs alors ce ne serait pas possible pour une personne avec la mobilité réduite d’y habiter. Et il n’y a pas des lignes surélevées sur les trottoirs pour l’aide aux personnes aveugles comme à Jean-Jaurès. Pourtant, je me souviens que pendant ma première année, une voix a été ajouté aux signaux des passages piétons pour que les personnes aveugles puissent naviguer au moins un peu mieux le campus.

Si on considère les accommodations plutôt académiques chez Dickinson, je sais qu’il y a un office où les étudiants pourraient aller pour des conseils et pour mettre en place certains types d’aide. Par exemple, selon le site-web de Dickinson, le tiers temps, les preneurs de notes et les technologies bénéfices pour les étudiants aveugles ou sourdes sont quelques possibilités. Mais je sais qu’il y a des obstacles à recevoir les accommodations et par conséquent les étudiants se sentent parfois frustré avec le système. Il faut fournir les preuves d’un diagnostic d’TDAH, l’anxiété etc. et de créer un plan 504 avec l’université ; ces formulaires et processus prennent du temps. Bref, tout n’est pas parfait avec le système « américain » de Dickinson non plus.

Du point de vue de de mes observations, les étudiants en situation d’handicap dans ces deux pays ont leur part de défis bien qu’il existe des accommodations. Heureusement, nous vivons dans une époque où il existe plus de connaissance des besoins des personnes en situation d’handicap grâce à leur défense de leurs propres droits. On voit par exemple le champ de « Disability Studies » en pleine croissance dans les universités aux États-Unis. Les personnes handicapées méritent les chances égales ; à notre époque, il y a l’espoir que cela arrivera.

💬Phénomènes de langue en France et aux Etats-Unis

Jordan Codispoti | Ava Niendstadt | Emily Poland | Ari Lissack

Éléments non-verbaux de la langue

La langue française est souvent qualifiée de langue de l’amour, mais ce qui est oublié, ce sont les effets sonores complexes qui renforcent le tissu émotionnel du français. Les tics et bruits linguistiques français sont des composantes intéressantes de la langue. Ces particularités, basées sur un discours quotidien et informel, ajoutent au charme et au caractère unique du français. Ce sont de petits sons, interjections et expressions, souvent inconscients, qui ajoutent de la profondeur et des nuances aux conversations. Lorsque les étudiants étrangers apprennent à être confiants et à converser dans une nouvelle langue, prendre le temps de comprendre ces habitudes uniques ajoute un tout nouveau niveau à notre compréhension et à notre expression. 

La langue française est souvent qualifiée de langue de l’amour, mais ce qui est oublié, ce sont les effets sonores complexes qui renforcent le tissu émotionnel du français.

Depuis notre arrivée à Toulouse, nous avons remarqué une multitude d’exemples de ces bruits et expressions onomatopéiques utilisés par nos hôtes, nos professeurs, nos amis, et les inconnus avec lesquels nous interagissons au quotidien. Au début, c’était déroutant car les sons ont des significations à ces petits bruits ou mots pour faire progresser davantage nos capacités. 

A notre avis, le bruit le plus subtil, mais perceptible pour une oreille étrangère, est celui des raspberries, qui est en lui-même difficile à traduire en français. Le bruit est créé en plaçant la langue entre les lèvres et en expulsant l’air. Cela signifie n’avoir aucune idée. Il est utilisé comme remplacement familier d’un sentiment au-delà d’un simple « non » ou « je ne sais pas », ajoutant un peu de drame. « Hmm » et « hein » sont utilisés pour rechercher un accord, une confirmation ou une clarification, de manière interactive. Cela évalue spécifiquement la réponse de l’auditeur au lieu de demander directement : « Qu’en pensez-vous ? Pouvez-vous répéter cela ? ». Il y a aussi « Hop », prononcé sans le « h » comme « up », est une façon de dire « c’est parti ». De même, « hop là » est utilisé pour terminer une action. Les expressions « bah » et « euh » sont également fréquemment utilisées dans le discours français. Semblable au « bien » ou au « euh » anglais, « bah » est une interjection qui exprime une hésitation. Lorsque l’on évalue les options ou que l’on répond à des nouvelles inattendues, cela aide souvent à créer un flux naturel de discours. « Euh » est un mot de remplissage qui crée une pause lors de la recherche des mots appropriés, améliorant ainsi le rythme et le flux de la parole, au lieu de « euh ».

Une autre expression très souvent utilisée est « tac ». C’est une sorte de chose absurde, un peu comme les gens en Amérique qui fredonnent sans réfléchir ou font « doot-doot-doo », tout en accomplissant une tâche ou en expliquant les étapes. De plus, au lieu de dire « oh ! » lorsqu’ils reçoivent une clarification ou expriment de la confusion, les Français utilisent toujours « ah ! Les Français utilisent fréquemment le mot « bof » pour désigner l’indifférence ou le manque de passion. Il est utilisé à la place du mot anglais « meh » lorsqu’une personne n’est pas très enthousiaste ou intéressée par quelque chose. « Bof » est un moyen rapide d’exprimer une attitude neutre ou tiède. Enfin, là où les Américains croient que « ooh là là » est une expression toujours utilisée pour exprimer l’étonnement et la crainte devant quelque chose de mode ou de beau, elle est également le plus souvent utilisée comme « oh là là » dans d’autres contextes pour réagir avec agacement, frustration ou surprise, presque pour dire « oh mon Dieu ».

Ces bizarreries et tics linguistiques servent non seulement de moyens subtils pour exprimer des émotions, des attitudes et des nuances dans la communication, mais donnent également de la personnalité à la langue française.

Ces bizarreries et tics linguistiques servent non seulement de moyens subtils pour exprimer des émotions, des attitudes et des nuances dans la communication, mais donnent également de la personnalité à la langue française. Ils ajoutent à la nature émotionnelle et mélodique de la langue et constituent un élément essentiel du tissu culturel de la langue parlée. Ces bruits étaient déroutants au début lorsque nous étions complètement immergés dans la langue, ajoutant un autre élément à notre adaptation dans un nouveau pays. La capacité d’une personne à participer à des conversations plus authentiques et significatives en français peut être améliorée en comprenant et en ajoutant ces bruits et tics à son répertoire. Ils agissent comme des marqueurs culturels pour naviguer dans la qualité expressive de la langue française.

Éléments écrits : textos et autres messages

L’évolution du langage souvent correspond à changements dans la vie quotidienne. Grâce à l’introduction de la technologie on observe un changement dans la langue écrite informelle. Il y a beaucoup plus d’opportunités avec les téléphones d’utiliser la langue informelles qu’auparavant. Donc, il y a des adaptations de la langue française, comme en anglais, pour aider à nous donner des nouvelles expressions. Les textos et discussions en ligne sont la première source de la langue écrite informelle, et la plupart de l’argot vient de là. Dans les cours de français au lycée et à l’université, on n’apprend pas le langage du texto ou le langage informel, donc c’était la première fois que l’un d’entre nous avait entendu des usages de mots comme ça. Parce que nous ne maîtrisons pas bien cette forme d’écriture (le texto), on pose beaucoup des questions de clarification des petites phrases, des mots, ou des abréviations qui rendent la phrase incompréhensible pour des locuteurs non-natifs.

Parce que nous ne maîtrisons pas bien cette forme d’écriture (le texto), on pose beaucoup des questions de clarification des petites phrases, des mots, ou des abréviations qui rendent la phrase incompréhensible pour des locuteurs non-natifs.

De la même façon de nos expériences de parler en français, notre communication est peut-être un peu plus formelle que ce qui est adapté pour la vie quotidienne. L’écriture française qu’on avait appris dans nos cours en lycée ou en université sont utiles pour écrire une dissertation, mais quand on voit un texto qui dit “wesh, tfk” ou “tkt osef”, la compréhension de l’écriture formelle ne nous aide pas à comprendre. On peut voir la plupart des différences entre la langue formelle à l’oral et la langue informelle à l’oral dans les textos aussi, mais on n’entend pas vraiment les abréviations des textos dans nos discours. Dans le langue français il y a des abréviations qui viennent de mots français, mais aussi des abréviations de l’anglais, comme “lol,” “omg” et des phrases qui viennent de la culture populaire comme “it’s giving”, que j’avais entendu dans une friperie. L’usage de l’argot anglais rend la compréhension un peu plus facile pour nous, mais ça n’empêche pas de nos tentatives de trouver des définitions pour les mots d’argot français. Quelques autres abréviations et argot qu’on a vues dans les textos sont, trkl, nrmlt, mtn, bjr, bsr, stv, et askip, qui se traduisent par “tranquille,” “normalement,” “maintenant,” “bonjour,” “bonsoir,” “si tu veux,” et “à ce qu’il paraît,” qui sont toutes des expressions très communes dans la langue française. Si on reçoit un texto avec ces mots en entier, on peut tout comprendre rapidement, mais l’usage des abréviations gêne notre compréhension du message.

A part les abréviations et l’argot, parfois la définition d’un mot peut changer grâce au contexte. Par exemple, on peut voir un texto qui disait, “oui je suis grave chaud,” mais il ne traduit pas directement. Ce texto signifie “I would love to” en anglais. Les connotations des mots peuvent changer par l’usage, et on le faisait aussi en anglais aussi, mais c’est tellement difficile de se frayer un chemin à travers les nouvelles définitions des mots. Le mot, “chaud,” quand il est traduit directement signifie “hot” ou “warm” mais dans cette phrase on ne traduit pas directement et c’est au lecteur de comprendre que l’autre personne va l’employer dans ce contexte.

Notre compréhension et l’usage de l’argot et la langue informelle qu’on ne connaissait pas auparavant se sont intégrés à notre connexion avec la culture, la langue et avec des autres étudiants.

Personnellement, j’ai passé mon année de première ici en France avec Rotary International, et grâce à ça j’avais appris le français par des conversations avec des lycéens. Je m’étais habitué au langage avec des abréviations et l’argot dans la langue orale et la langue écrite, mais après quatre années où je n’avais pas utilisé cette partie de la langue, j’avais oublié beaucoup des phrases. Parfois quand je l’entends je dit “ah ouais je me souviens de ça !” Mais il y a plein de mots et des phrases que je ne connais pas. Je pense que le langage a beaucoup évolué pendant quatre années et maintenant l’argot qui est le plus populaire n’est pas forcément le même que quand j’étais ici au lycée, mais je sais qu’il y a aussi plusieurs mots de l’argot que je n’avais pas appris le première fois. Notre compréhension et l’usage de l’argot et la langue informelle qu’on ne connaissait pas auparavant se sont intégrés à notre connexion avec la culture, la langue et avec des autres étudiants.

Formalité et informalité

Un autre défi que notre groupe avons rencontré est : comment appliquer le style formel et parfois professionnel de français que nous avons appris dans nos cours américains au contexte quotidien et informel des conversations françaises. Nous nous attendions à ce changement mais nous n’aurions jamais pu imaginer le niveau d’impact qu’il aurait chaque jour sur nos vies. Il y a plein de phrases familières et d’adages que nos cours de français ne nous apprennent pas, et il y en a plein d’autres que nous avons appris et que je suppose ne s’avéreront jamais utiles. Par exemple, la phrase « Comme-ci, comme-ça ? » ; en réalité, personne ne répond de cette façon pour expliquer comment il va. « De rien » pour dire « You’re welcome » ; en fait, c’est beaucoup plus courant de trouver les gens qui disent « avec plaisir ». Même si ces changements semblent insignifiants, ils perturbent totalement comment nous avons appris et perçu la langue française. Qu’est-ce qu’ont pensé les auteurs des manuels scolaires aux États-Unis de leurs stratégies pour enseigner la langue ; est-ce qu’ils savaient que leur utilisation de la langue était trompeuse et pas pratique ?

La barrière entre les deux langues rend difficile l’articulation d’une pensée particulièrement saisissante ou exprimant une idée drôle. Nos histoires intéressantes et nos meilleures blagues sont reçues avec des moues et des regards vides. C’est pourquoi il était si urgent d’apprendre comment adopter le vrai style de parole d’un français. 

Naturellement, c’est un peu discordant et énervant d’apprendre que la majorité de notre expérience d’apprenants du français (avec l’exception d’Ava, qui ont passé la plupart de sa troisième année du lycée comme une élève étrangère dans un lycée français) pourrait être inutile. C’est-à-dire que notre acquisition de la langue française comme des locuteurs non natifs avait souvent été simulée dans un environnement sans beaucoup d’influence culturelle. Nous avons appris le français formel qui est nécessaire pour écrire des essais et avoir des discussions académiques en cours avec les autres apprenants du français. Ensemble, il nous manquait de ressources et de l’expérience pour vraiment connaître et vivre le français du quotidien. Donc, dans nos cours nous avons parlé une version du français stérilisée et sans caractère, laquelle pourrait probablement être comprise uniquement par les autres locuteurs non natifs qui se trouvent dans cette même situation. Si un locuteur natif français interprétait correctement nos tentatives de communication, elles sembleraient traduites et non naturelles. Et, peut être le plus frustrant, notre français manque de personnalité. La barrière entre les deux langues rend difficile l’articulation d’une pensée particulièrement saisissante ou exprimant une idée drôle. Nos histoires intéressantes et nos meilleures blagues sont reçues avec des moues et des regards vides. C’est pourquoi il était si urgent d’apprendre comment adopter le vrai style de parole d’un français. 

ne des premières choses que j’ai faites quand je suis arrivée en France a été d’enlever la première partie de mes négations (n’utilise pas le « ne » dans ne…pas/plus/jamais/que/etc.) dans toutes mes phrases.

Une des premières choses que j’ai faites quand je suis arrivée en France a été d’enlever la première partie de mes négations (n’utilise pas le « ne » dans ne…pas/plus/jamais/que/etc.) dans toutes mes phrases. Même si je n’ai jamais dit même une fois « je pense pas » (je ne pense pas) ou « c’est pas » (ce n’est pas) avant d’habiter en France, ces phrases sont devenues habituelles dans mes conversations. Certes, ces phrases sont similaires à « can’t » (pouvoir en négatif) à la place de « cannot » ou « don’t » (faire en négatif) à la place de « do not », alors l’ajustement nous a semblé rapidement naturel, mais c’est fou quand même combien de ces conseils pratiques n’étaient pas donnés quand nous avons écrit le français dans un contexte académique. De plus, nous sommes en train d’apprendre à faire ces changements en même temps que l’on attend de nous de nous exprimer rapidement et correctement dans nos conversations avec les autres, un autre élément qui ajoute de la pression. Par exemple, comment on parle change entièrement selon à qui on s’adresse. La présence des versions formelles et informelles de « you » en français (« vous » et « tu, » respectivement) pose un défi qui n’existe pas en anglais. Est-ce que je connais cette personne assez bien que je peux m’adresser à elle en utilisant « tu » ? Est-ce que cette personne va se sentir insultée si j’utilise la forme de « vous » avec elle ? Et comment est-ce que je peux demander le pronom qu’il préfère sans utiliser l’un ou l’autre, ni tu, ni vous, quand je pose la question (« Tu/vous préférés/préférez…? ») ? En outre, des modèles formels et informels de parole changent selon l’environnement et l’âge des gens, bien sûr. Nos cours de français ne nous ont jamais enseigné les mots d’argot que les jeunes utilisent en se parlant, ou les mots et les expressions de remplissage (« du coup, » « genre, » « bref, » etc.) qu’ils utilisent en pleine conversation. Des connaissances des équivalents français pour les mots courants comme « um, » « y’know, » et  « like » sont essentiels pour comprendre le français quotidien et pour avoir l’air d’un « vrai » francophone. 

Ironiquement, un autre chose que notre groupe a observé de parlant en français est que le vocabulaire commun français semble être une version très formalisée de l’anglais. Puisque 40% des mots anglais viennent du français (environ 80.000 mots, merci à Ari pour ce fait), beaucoup de choses que disent les Français peuvent être en théorie traduits vers l’anglais par des termes similaires. Cependant, nous trouvons que ces apparentés transparents de mots français ont en fait des connotations beaucoup plus formelles en anglais qu’en français. Par exemple, le verbe « améliorer » veut dire « to improve » en anglais, mais le mot « ameliorate » existe aussi, avec une signification similaire. En anglais, personne ne dirait qu’ils veulent « ameliorate » leur français (on dirait qu’on veut « improve » notre français), mais c’est articulé comme ça en français. Le même principe existe pour des autres mots : poser (to pose vs. to ask), répondre (to respond vs. to answer), d’habitude (habitually vs. usually), et voyager (to voyage, to travel), juste pour en énumérer quelques-uns. Ainsi, c’est parfois un peu difficile de dire ces phrases en restant sérieux parce que cela serait beaucoup trop soutenu en anglais. Je ne connais pas les raisons pour ces différences entre les connotations de formalité dans l’anglais et le français, mais je me demande comment se passe l’apprentissage de l’anglais comme une deuxième langue pour les francophones.

Inclusivité du langage

L’une des plus grandes différences entre le français et l’anglais est la façon dont chaque langue est perçue par ses locuteurs. Depuis 400 ans, l’Académie française, la dirigeante de la langue française, a régulé l’orthographe, la grammaire et le vocabulaire dans les normes attendues et acceptables. Cependant, il n’existe pas une telle autorité pour l’anglais. L’anglais n’a pas un dialecte standard. Le français de Paris et souvent encouragé au détriment des dialectes et langues régionaux qui ont leurs propres histoires. Bien que les locuteurs allogènes qui possèdent des accents étrangers sont souvent victimisé, la variété entre les accents anglais et l’utilisation mondiale de la langue rendent l’anglais une langue beaucoup plus tolérante pour les nouveaux apprenants. La question de l’inclusion des différences dans le langage n’est pas un débat simple, car il y a beaucoup de mérites à préserver la forme standard d’une langue et la culture à laquelle elle est associée, mais elle mérite bien un débat.

La langue française est souvent considérée comme la langue de la haute culture dans le monde anglophone. En reconnaissant la domination historique de la France dans les affaires diplomatiques et culturelles européennes, il n’est pas surprenant que le vocabulaire français constitue une grande partie de l’anglais en plus du vocabulaire normand introduit au XIe siècle. D’autre part, le monde anglocentriste dans lequel nous vivons suggère évidemment que plusieurs mots anglais seraient empruntés par le français. D’une manière surprenant de mon point de vue américain, l’utilisation de mots ou de phrases en anglais quand on parle français peut ajouter de l’emphase, de l’autorité ou même de l’importance à ce qui est dit. L’Académie française, ainsi que le gouvernement français, ont essayé de réprimer les anglicismes qui envahissent la langue française. Le gouvernement français a promulgué des lois qui exigent que le français soit utilisé dans les contrats commerciaux, les publicités et les émissions de média. Si on regarde certaines publicités d’entreprises qui pourraient utiliser un mot anglais pour rendre la publicité plus « cool », il y a toujours un astérisque avec une traduction directe en français disponible.

Pour 400 ans, l’Académie française, la dirigeante de la langue française, a régulé l’orthographe, la grammaire et le vocabulaire dans les normes attendues et acceptables. Cependant, il n’existe pas une telle autorité pour l’anglais. […] L’idée qu’une langue soit gouvernée par une autorité des générations plus âgées qui sont déconnectées des changements linguistiques semble étrange à un anglophone américain. […] Qui possède le droit de contrôler une langue plus que ses locuteurs?

Cependant, cette attitude défensive envers le français n’est pas universelle. De nombreuses personnes, en particulier les jeunes, continuent d’intégrer de plus en plus l’anglais dans leur langage. Lorsque je marchais à l’université de Toulouse 2, qui est plein d’affiches et de banderoles créés par des divers groupes militants, j’ai remarqué une phrase écrite sur un tableau d’affichage : “Faire des fautes d’orthographe, c’est ok. Arrêtez de sacraliser le français.” L’idée d’empêcher l’évolution du français des conservateurs de la langue est combattue par les jeunes qui sont naturellement à l’avant-garde des développements linguistiques. En anglais, chaque année, plusieurs nouveaux mots sont inventés par les jeunes et ajoutés régulièrement aux dictionnaires. L’orthographe peut changer ou même être acceptée sous plusieurs formes. L’idée qu’une langue soit gouvernée par une autorité des générations plus âgées qui sont déconnectées des changements linguistiques semble étrange à un anglophone américain.

Pour comprendre ces langues très entremêlées, il est essentiel de comprendre leurs cultures, et comment ils évoluent. Les langues sont vivantes. Elles évoluent, grandissent et s’adaptent à leur environnement. L’envie de contrôler le chaos de l’évolution d’une langue n’est pas malfaisant, mais questionner le droit d’une autorité de gouverner une langue parlée par des centaines de millions de personnes n’est pas hors de question. Qui possède le droit de contrôler une langue plus que ses locuteurs?

🤸 Le sport en France et aux États-Unis

Gabriella Boyes | Shayna Herzfeld | Hayden Freedland | Campbell Lucas-Miller

Marcher à Toulouse

À Toulouse, les piétons sont omniprésents. Tout le monde marche pour aller au travail, à l’école, ou pour sortir le soir. Quand je suis arrivée à Toulouse, sur mon iPhone mon nombre de pas quotidien a beaucoup augmenté ! Avant d’arriver Toulouse je faisais 5 600 pas par jour en moyenne ; Aujourd’hui, 13 000. Aux États-Unis, si on a besoin d’exercice, on va faire une promenade. Souvent, ma mère fait des promenades pour se dépenser, comme un type de “sport”. Elle marche autour du quartier et puis rentre chez nous. En général, elle ne marche pas loin pour arriver à sa destination. La voiture est le moyen de transport préféré. Donc pour marcher, aux États-Unis, on doit réserver des temps séparés.

People walking down Rue Alsace-Lorraine in Toulouse
Des piétons marchant Rue Alsace-Lorraine à Toulouse

Aux États-Unis, le sport et l’exercice physique sont séparés du transport. En France, il est commun qu’ils soient une et même chose.

Ici, en général, marcher n’est pas tout à fait un sport, c’est plutôt une activité sportive. Quand je pars pour le métro, beaucoup de gens marchent vite pour arriver à l’heure. Sur les escalators, deux vitesses : à droite, les gens attendent que l’escalator monte de manière stationnaire ; à gauche, les gens montent rapidement. Ou, si les escalators sont pleins, il y a beaucoup d’escaliers à la place. Au début, après avoir monté les escaliers du métro, j’étais un peu essoufflée, mais plus maintenant. Pendant les voyages organisés, notre guide touristique a souvent demandé “Je marche plus vite ?” parce que la plupart des étudiants étaient à la traîne.

Aux États-Unis, le sport et l’exercice sont séparés du transport. En France, il est commun qu’ils soient une et même chose. Blandine, mon hôtesse, marche pour aller à son lieu de travail et Nicolas, mon autre hôte, marche pour aller à la messe chaque matin. Les rues au centre de Toulouse sont prévues pour les piétons avec de grandes rues pavées et des barrières pour empêcher les voitures de passer. En général, il est facile de se déplacer à pied dans la ville.

Il est intéressant d’observer que dans un pays, une activité est perçue comme un sport, mais dans un autre c’est simplement un mode de vie.

Quand j’ai demandé à une amie française si les gens français considéraient la marche comme de l’exercice, elle a dit “Dans une ville, non, parce que tout est proche, mais aussi loin”. Ce commentaire est indicatif du sentiment des habitants de la ville de Toulouse que marcher est une partie inextricable de leur vie. En général, ils ne font pas attention au podomètre. Les montres connectées, comme les “Fitbits”, ne sont pas très communes ici. Aux États-Unis, j’ai beaucoup d’amis qui font la compétition avec leur podomètre pour savoir qui a fait le plus de pas, parce qu’on a besoin d’être plus intentionnel pour faire beaucoup de pas. C’est une façon de montrer que l’on est sportif. Mais ici, ce n’est pas un drame. Il est intéressant d’observer que dans un pays, une activité est perçue comme un sport, mais dans un autre c’est simplement un mode de vie.

La pétanque et le cornhole

Quand on se promène dans les rues de Toulouse, on peut voir au moins d’une personne en train de lancer une balle dans tous les parcs. La première fois que j’ai vu ce jeu, j’étais un peu étonnée de regarder les gens jouer à ce que je pensais être le cornhole dans une espace public avec d’autres qu’ils ne connaissent pas. Mais un ami a mentionné que ce n’est pas le jeu du cornhole, c’est un jeu français : la pétanque ! Alors, quand nous avons choisi les sports comme sujet de notre article, j’ai su que je voulais parler de la pétanque.

Boules et leur cochonnet

Pour commencer, nous avons besoin de parler des règles pour chaque jeu. On peut discuter des termes que nous utilisons. Les boules de pétanque sont les choses que nous jetons (chaque joueur a une ou deux boules, selon le nombre des personnes qui jouent). Mais il y a une autre balle qu’on utilise pour décider qui est le gagnant ; cette balle s’appelle le cochonnet. J’ai appris que le but du jeu est de jeter la boule aussi proche que possible du cochonnet. Les équipes avec une boule la plus proche du cochonnet gagne un point, avec deux boules les plus proches, l’équipe gagne deux points. On joue jusqu’à ce qu’une équipe aie 13 points ; ce sont alors les gagnants !

Planches de cornhole et sacs

Maintenant les règles de cornhole – on utilise deux planches (chacune avec un trou) et quatre sacs pour chaque équipe. Les joueurs jettent le sac, le but est de mettre le sac dans le trou. Si le sac est mis dans le trou, l’équipe gagne trois points. Si le sac est sur la planche, l’équipe gagne un point et si le sac est sur la terre, aucun point n’est gagné. L’équipe avec le plus de points gagne la différence entre le score de leur équipe et l’autre équipe. La première équipe à avoir 21 points gagne le jeu. Pour être honnête, jamais je n’aurais rien pensé que je connaîtrais les règles et les termes très spécifiques du cornhole !

[J’ai notamment remarqué des différences concernant] l’endroit où les gens pratiquent typiquement cette activité. En France, quand j’ai vu les gens jouer à la pétanque, c’était avant tout dans un espace public.

Maintenant que nous avons abordé les règles, on peut discuter des différences et similarités entre les deux jeux. Pour la première différence, on peut regarder l’endroit où les gens pratiquent typiquement cette activité. En France, quand j’ai vu les gens jouer à la pétanque, c’était avant tout dans un espace public. C’est vrai que j’ai vu surtout les espaces publics et peu d’espaces privés à Toulouse, mais quand j’ai entendu les gens parler de pétanque, le lieu évoqué était en général un parc ou jardin public. Pour le cornhole c’est l’inverse : c‘est un jeu qui est, généralement, dans mon expérience, joué dans le jardin d’une maison avec des amis ou la famille. Une autre différence est avec qui les gens jouent. Comme j’ai mentionné, cornhole est un jeu auquel les gens jouent en privé avec des personnes qu’ils connaissent déjà. Mais, pour la pétanque, bien que les personnes jouent aussi avec les amis ou la famille, j’ai observé que c’est plus normal de rencontrer les gens dans le parc et commencer une partie ! De plus, je sais qu’il y a des rendez-vous publics pour inviter tout joueur à venir jouer ensemble.

Une autre similitude est l’atmosphère de [la pétanque et du cornhole]. Dans les deux pays, ce sont des jeux pour se reposer et passer du temps avec les autres.

En outre, il y a quelques similarités entre la culture du cornhole et de la pétanque. Il y a la similarité évidente que dans les deux jeux, les gens jettent un objet en visant une cible pour essayer de gagner des points. Les deux jeux ont des compétitions internationales (ce qui m’a surprise !) malgré le fait d’être un jeu qui est associé à une activité informelle. Une autre similitude est l’atmosphère de ces jeux. Dans les deux pays, ce sont des jeux pour se reposer et passer du temps avec les autres. Si vous souhaitez rencontrer quelques nouvelles personnes ou jouer avec des amis que vous connaissez déjà, c’est un jeu pour tous les âges et niveaux de compétence.

Le foot

Le sport le plus regardé dans le monde, le football, et ses athlètes, sont facilement reconnaissables, tant les meilleurs joueurs comme Messi, Ronaldo et Mbappé sont connus seulement par leur nom de famille. Malgré la popularité du sport, le football, ou “soccer” aux États-Unis, reste comme le quatrième ou cinquième sport le plus populaire. La raison n’est pas parce que l’équipe nationale masculine est mauvaise, en fait l’équipe nationale masculine se classe à la onzième place de meilleure équipe dans le monde selon les classements du FIFA. Bien qu’il y ait seulement quelques équipes qui séparent le classement des États-Unis et de la France, la plus grande différence concernant le foot dans les deux pays est la culture qui l’entoure. Même à Toulouse, une ville qui préfère le rugby, j’ai vu le foot se jouer dans les rues, j’ai vu le métro rempli de supporters de Toulouse Football Club, les gens portent des maillots de foot de tout l’Europe et il y a des publicités avec des footballeurs. Évidemment, la culture et la passion du football en France est forte et est représentative du reste du monde.

La plus grande différence concernant le foot dans les deux pays est la culture qui l’entoure.

Quand j’ai demandé à mon hôtesse pourquoi elle pensait que la culture de foot en France était différente comparée à celle aux États-Unis, elle a déclaré qu’elle ne comprenait pas pourquoi. Elle a dit que vu la popularité de l’équipe féminine et le succès récent de l’équipe masculine, on penserait que ce sport aurait une culture forte aux États-Unis et un soutien qui correspondent à ce succès. J’ai alors demandé pourquoi en France, même dans une région comme le Sud-Ouest et Toulouse qui préfère le rugby, la culture de foot est-elle un évident deuxième sport préféré. Elle a dit que les deux sports rassemblent les gens ; le rugby rassemble les gens dans la région et le foot rassemble les gens dans le pays. Ce fait m’intéresse parce que je n’ai jamais considéré que l’importance de l’équipe nationale dans ce contexte et je pense que c’est la raison pour laquelle il y a une disparité entre les deux cultures de foot.

Les deux sports rassemblent les gens ; le rugby rassemble les gens dans la région et le foot rassemble les gens dans le pays.

Comme expliqué par mon hôtesse, même dans le sud de la France où le rugby est plus populaire, les gens se rassemblent et pour le rugby à l’échelle d’équipes locales, et pour le foot plus à l’échelle nationale. Comparé aux États-Unis où plusieurs sports rassemblent les gens, il y a un plus grand sentiment de fierté locale parce que dans la plupart des grandes villes, il y a quatre équipes professionnelles. Même les sports avec une équipe nationale qui sont plus populaires comparés au foot comme le baseball et le hockey, les gens sont plus investis . Ce manque relatif d’intérêt dans les concurrences internationales en général peut expliquer pourquoi un sport qui repose sur les concurrences internationales, le foot, n’a pas la même culture et la passion aux États-Unis. Du point du vue de français, je serais surpris qu’une nation qui a notoirement une sens de fierté nationale ne fait pas le même soutien dans équipes nationales comme le foot. Cette comparaison provoque un sentiment un peu décevant en tant que fan de football parce qu’il y a le potentiel pour la culture d’exister aux États-Unis, mais pour le moment, ça n’existe pas.

Le rugby à Toulouse

Pendant mes premières semaines dans la ville de Toulouse, j’ai remarqué un logo étrange sur des bâtiments locaux, certaines maisons et voitures et sur les vêtements des passants. Je savais qu’il s’agissait d’une équipe de sport grâce aux nombreux maillots que j’ai vu les gens de tous âges porter, mais j’ai imaginé que cela devait être un maillot de foot (soccer). Avant de venir à Toulouse, j’étais au courant que les sports comme le football américain, le basket et le baseball n’étaient pas très populaires en Europe. Selon ce qu’on m’avait dit, le foot était de loin le sport dominant du continent. J’ai été stupéfait quand après avoir parlé à des camarades de classe, j’ai découvert que le “T” noir et le “S” rouge représentent le Stade Toulousain, rien de moins que l’équipe locale de rugby. Pour apprendre plus sur la culture de Toulouse, j’ai passé les prochains jours à embêter les gens autour de moi pour connaître les règles, regarder les phases de poule de la Coupe de monde du rugby au timing très opportun puisqu’elle a eu lieu pendant mon semestre à Toulouse, et j’ai même rejoint le club du rugby de mon université à Toulouse.

En France, le rugby est facilement l’un des sports les plus populaires. Dans le Sud particulièrement, c’est le sport dominant et il atteint des niveaux de fanatisme encore plus élevés que le foot.

Drapeaux à Toulouse pendant la Coupe du monde de rugby 2023

Comme j’apprenais plus et plus sur le sport, je commençais rechercher les équipes en France et aux États-Unis. En France, le rugby est facilement l’un des sports les plus populaires. Dans le Sud particulièrement, c’est le sport dominant et il atteint des niveaux de fanatisme encore plus élevés que le foot. L’Équipe nationale français classe régulièrement presque le meilleur dans le monde, être classé quatre dans le monde entrer le Coupe du monde du rugby de 2023. Antoine Dupont, sans doute le meilleur joueur dans le monde, mène l’équipe française. Même si Les Bleus n’ont pas gagné la Coupe du monde, ils ont été en finale trois fois. Nationalement, le rugby reste extrêmement compétitif. La ligue le plus développée et la plus historique dans le monde, Top 14, est basée en France. La ligue a commencé en 1892, ce qui en fait la ligue du rugby la plus ancienne. Beaucoup des joueurs les plus doués de la France, ainsi que des autres pays historiques du rugby (comme Angleterre, Afrique du sud et Australie), jouent dans une équipe française. Les matchs en soirée rassemblent régulièrement 800,000 spectateurs. Néanmoins, le rugby français reste très régional, avec 12 des 14 équipés étant basés aux villes du Sud. Des petites villes du Sud-Ouest comme Castres (avec une population environ 40,000) sont représentés mieux que des grandes villes du Nord comme Lille (avec une population environ 230,000). Beaucoup des joueurs que j’ai rencontrés en jouant à Toulouse viennent de Toulouse ou les petites villes et les petits villages dans le sud du pays, comme Perpignan, Bordeaux ou Marseille.

À la fin des années 1800, le rugby se jouait dans les universités américaines jusqu’à être éclipsé par le football américain fin XIXème. Le football américain occupe un rôle culturel aux États-Unis semblable à celui occupé par le rugby en France et en Europe.

Inversement, le rugby aux États-Unis reste relativement impopulaire comme le publique Américain préfère les autres sports comme du football américain, du basketball ou même du football. À la fin des années 1800, le rugby se jouait dans les universités américaines jusqu’à être éclipsé par le football américain fin XIXème. Le football américain occupe un rôle culturel aux États-Unis semblable à celui occupé par le rugby en France et en Europe. Malgré ça, le rugby est devenu récemment l’un des sports à la croissance la plus rapide aux États-Unis. Le rugby a réapparu au niveau d’université mais pas encore réalise l’intérêt de la publique en masse. Grâce à l’intérêt renouvelle, le “Major Rugby League” a établi en 2016. Internationalement, les aigles des États-Unis ont achevé le succès tôt dans le sport, gagnant un peu médiales d’or aux les Jeux olympiques tôt. Depuis lors, les aigles ont eu moins du sucés. Les États-Unis a qualifié pour chaque coup de monde sauf deux. Malgré cette régularité, les aigles ont seulement réussi à gagner un jeu, qui n’ont jamais réussi à sortir de la phase de poule.

🛒Faire les courses en France et aux États-Unis

Introduction

Ayant passé un semestre d’études à l’étranger à Toulouse, nous avons remarqué une multitude de différences culturelles entre les achats effectués aux États-Unis et ceux effectués en France. La plupart de ces différences concernent la façon dont la nourriture est traitée, distribuée et partagée entre les gens en France. Plus précisément, nous parlerons des types de produits vendus, des différents types de commerces et du service à la clientèle en France. Nous avons remarqué que les Français préfèrent les produits locaux, accessibles notamment sur les petits marchés et dans les boulangeries de la ville. Les fruits et légumes sont moins chers et plus frais en France, notamment parce que l’Occitanie est une région agricole. En ce qui concerne les différents types d’entreprises en France, il existe de nombreux types d’épiceries qui varient en taille et en situation géographique, des pâtisseries aux épiceries de nuit, etc. Enfin, nous discuterons de la manière dont le service à la clientèle est plus personnalisé aux États-Unis qu’en France. Nous espérons que vous trouverez nos observations intéressantes !  

Produits vendus 

Beaucoup de différences culturelles dans les produits disponibles à l’achat dans les supermarchés américains et français résultent, intentionnellement ou non, du fait que les marchés français proposent des choix plus sains. Une méthode intentionnelle pour accroître la sensibilisation à la santé concernant les aliments est le « Nutri-Score ». Nutri-Score est un système qui est utilisé par des grands supermarchés comme Carrefour et même les restaurants de fast-food comme McDonalds. Ces magasins et restaurants visent à utiliser le système pour augmenter la transparence autour de la nutrition et souligner leurs options “plus saines”. L’échelle va de A à E et décrit la valeur nutritive d’un produit alimentaire. Comme le score est généralement imprimé sur le devant d’un emballage, c’est une bonne façon d’aider les consommateurs à faire des choix éclairés sur les produits qu’ils consomment.

Dans l’ensemble, il y a moins d’aliments tout prêts et d’en-cas dans les marchés, et certains magasins spécialisés n’en ont pas du tout. Les aliments et les produits préparés que vous pouvez trouver contiennent en grande partie moins de conservateurs. Cela implique que la nourriture se gâte beaucoup plus rapidement, mais d’un autre côté cela contribue à une alimentation plus naturelle. Naturel, dans ce contexte, se réfère simplement aux aliments qui sont composés d’ingrédients sans beaucoup de traitements ou d’additifs. À propos d’autres produits comme les légumes, les fruits, les fromages et les viandes, il y a une grande différence entre le niveau de qualité et de fraîcheur entre les États-Unis et la France. Cette différence provient des marchés (qui sont plus spécialisés), que nous allons discuter plus tard, mais aussi du fait de la localité. Il est courant de trouver des légumes et fruits qui étaient produits très localement et par conséquent ceux qui sont en saison. Il est beaucoup plus facile de manger les produits locaux, et beaucoup de français font le choix conscient de manger principalement des aliments locaux dans leur alimentation. Il y a même un nom pour cette philosophie : le locavorisme. La proximité des régions agricoles facilite la nourriture locale dans la région occitane de France, mais la philosophie de la nourriture locale est un choix plus durable qui est en expansion dans le monde entier. 

Les différents types de magasins alimentaires

Quand vous venez pour la première fois en France, il peut être écrasant de voir les différents types de magasins et d’entreprises qui vendent des aliments. La raison de ce phénomène est que les gens recherchent les meilleurs aliments, ceux qui sont frais, locaux et bon marché. Pour trouver la meilleure nourriture, il faut souvent faire les courses dans de nombreux magasins différents. Connaître le vocabulaire et les différences entre ces magasins est très important et aidera n’importe qui à trouver la nourriture qu’ils recherchée.

Premièrement, il y a les épiceries, les marchés, les supermarchés et les hypermarchés. Les épiceries sont de petits magasins, les marchés sont souvent à l’extérieur et vendent des fruits et légumes locaux et frais, puis les supermarchés sont de grands magasins et les hypermarchés sont de très grandes “épiceries” où vous pouvez trouver beaucoup de choses. Deuxièmement, de nombreux groupes d’aliments ont leurs propres magasins qui sont également similaires aux États-Unis. Des endroits comme les boucheries, les boulangeries, les fromageries et les pâtisseries ont tous leurs équivalents aux États-Unis. Tout au long de l’histoire, cependant, ces magasins spécifiques ont été consolidés en magasins de proximité comme Target, Walmart, etc. Dans le passé, les États-Unis ont utilisé une plus grande variété de marchés, boulangeries, pâtisseries, etc. ; très similaires aux Français, mais lentement, ils ont été combinés pour faciliter l’accès à tous en même temps. La principale différence est que les Français font les courses dans chacun des nombreux magasins différents alors que la majorité des Américains vont principalement dans un magasin pour leurs courses.

À mon avis, les Français sont très fiers de leur cuisine et de leur santé et estiment qu’il est nécessaire d’obtenir les meilleurs aliments qu’ils peuvent trouver, ce qui n’est pas toujours le cas aux États-Unis. D’autre part, cette affirmation peut être argumentée parce que beaucoup de Français fument encore des cigarettes et font d’autres dégâts à leur santé. Ce n’est pas la même chose pour tous les Français, mais j’ai remarqué que beaucoup d’entre eux préfèrent les ingrédients et les aliments les plus frais et disponibles. Les différentes perceptions culturelles entre les Etats-Unis et la France se reflètent au niveau d’accès aux entreprises que chaque pays favorise. Les Français comptent sur tous ces magasins uniques, ce qui fait qu’il y en a beaucoup partout au pays. La variété est plus difficile à trouver aux États-Unis, mais souligne les différences dans la culture alimentaire. 

Les relations humaines et les échanges liés aux achats (vendeur/client, client/client

Les relations humaines et le service à la clientèle en France sont très différents des échanges humains liés aux achats aux États-Unis. En France, faire ses courses dans les grandes épiceries relève davantage de l’expérience indépendante. Lorsque vous entrez dans un magasin comme Monoprix ou Carrefour, vous ne trouverez que des agents de sécurité à l’entrée. Il semble que le vol soit un problème majeur dans les magasins français, c’est pourquoi vous devez également scanner votre ticket de caisse pour ouvrir la porte avant de quitter le magasin. En d’autres termes, vous n’êtes généralement pas accueilli par quelqu’un lorsque vous entrez dans une épicerie française. Aux États-Unis, les épiceries sont plus nombreuses et le service à la clientèle est très important dans des magasins comme Trader Joe’s, Aldi, Wegmans, etc. Les caissiers américains vous poseront des questions sur votre état de santé, sur ce que vous avez trouvé et sur votre journée en général. C’est une expérience beaucoup plus personnalisée.

Il y a également des « baggers » dans les épiceries américaines, un travail généralement réservé aux jeunes enfants ou aux lycéens. Aux États-Unis, un « bagger » est quelqu’un qui place tous vos articles dans des sacs pour vous au moment du paiement. Ils bavardent généralement et demandent comment se passe votre journée ! En France, il n’y a pas de « baggers » et on attend de vous que vous apportiez vos propres sacs de courses ou votre chariot au magasin. Le fait de devoir apporter ses propres sacs est beaucoup plus durable et c’est quelque chose que nous admirons en France, en particulier parce que les sacs en plastique sont abondants aux États-Unis. On peut dire que la France est plus durable de ce point de vue, car le plastique à usage unique nuit grandement à l’environnement.

Une dernière remarque concerne les heures d’ouverture des épiceries françaises. La plupart des épiceries françaises ne sont pas ouvertes 24 heures sur 24, 7 jours sur 7, comme c’est le cas aux États-Unis. Les magasins français sont également presque toujours fermés le dimanche, ce qui constitue une grande différence culturelle avec les États-Unis. Cependant, certaines grandes épiceries comme Carrefour sont ouvertes le dimanche avec des heures limitées car elles fournissent aux gens des produits de première nécessité. Les Américains ont tendance à être pressés et à vouloir tout avoir à portée de main, tandis que les Français profitent de journées comme le dimanche pour se détendre et être en famille. 

Conclusion

En conclusion, nous avons longuement discuté des différences culturelles entre les magasins alimentaires en France versus aux États-Unis. Il est fascinant de considérer l’aspect culturel de ces différences, car nous avons remarqué que les Français préfèrent largement les aliments frais, la commodité des marchés et un service client discret. En France, les marchés font référence à ce que l’on appelle les marchés fermiers aux États-Unis. Ils s’appellent juste des marchés parce qu’ils sont beaucoup plus courants en France. Nous admirons les aspects plus durables de l’alimentation en France tels que manger de saison, acheter des aliments frais localement et l’absence de sacs en plastique dans les épiceries. Cela nous amène à nous demander si des pratiques durables comme celle-ci seraient réalisables aux États-Unis, et si oui, ce qu’il faudrait faire pour les mettre en place. Nous espérons que les États-Unis adoptent certaines de ces pratiques !  

🌎La religion dans la sphère publique, en France et aux États-Unis

Introduction

Bien que beaucoup de français pratiquent le catholicisme, La France est un État laïc. La laïcité est un principe fondamental de la République, affirmé dès la Révolution Française. La Déclaration des droits de l’homme et du citoyen 1789 déclare que la pratique de religions est libre.  En 1882 la Loi Ferry rend l’école obligatoire, et rend l’école primaire publique gratuite et laïque. La France maintient une tradition stricte de laïcité et n’a pas officiellement collecté de données sur l’appartenance religieuse depuis 1972.

La religion dans le milieu scolaire

L’une des premières manifestations de la laïcité en France se situe au sein de son système scolaire. Aucune école sous contrat gouvernemental ne peut rendre les cours de religion obligatoires pour tous les élèves, même s’il s’agit d’un établissement privé. Les écoles ne sont autorisées à fournir ce programme que si elles sont en dehors du contrat gouvernemental, mais le programme doit encore être approuvé par “l’éducation nationale.” L’Éducation nationale est chargée de la préparation et de la mise en œuvre de la politique du Gouvernement concernant la jeunesse au sein et en dehors du milieu scolaire.

Les écoles peuvent donner des cours de religion aux élèves et étudiants qui le souhaitent, mais ils ne peuvent pas être rendus obligatoires pour tous les étudiants, et tout doit être approuvé par l’Éducation Nationale. Les écoles ont également interdit le port de tout symbole religieux. Même si le but de cette interdiction est de garantir la liberté religieuse au sein du système scolaire en France, cela a créé une grande controverse, car cette interdiction cible surtout la population musulmane qui porte le foulard. Cela diffère grandement des États-Unis, où les écoles privées peuvent avoir des cours de religion obligatoires et où les élèves sont libres de porter n’importe quel symbole religieux à l’école.

Laïcité et inégalités

La laïcité est un sujet qui vise à séparer l’État et la religion, mais quant à la partie religieuse qui est faite comme un domaine privé par la liberté d’expression, il semble qu’elle favorise un côté de l’argument plutôt que l’autre. Ce côté de la religion “favorisé” auquel on fait référence, c’est le christianisme, et de l’autre côté se trouve l’islam ou toute autre religion qui ne se conforme pas bien avec l’histoire française.

Comme nous venons de le voir, la laïcité existe dans les écoles publiques, mais même dans cet endroit on peut trouver des inégalités religieuses en ce qui concerne les repas scolaires. Pendant la période de Carême pour les chrétiens, il est courant de ne pas avoir de viande servie dans les cantines, surtout les vendredis où l’on sert surtout du poisson. Toutefois, il n’y a jamais d’options halal à n’importe quel instant de l’année pour les musulmans, qui ont pourtant des pratiques alimentaires plus strictes.

En dehors des cantines scolaires, dans le monde professionnel, la grande majorité des commerces sont fermés le dimanche, jour traditionnellement sacré de repos pour les chrétiens, où ils ne devraient pas travailler. Tandis que pour les musulmans, le jour de prière est le vendredi, et pour les juifs, ce jour désigné est le samedi. Un jour où presque tous les commerces sont fermés fait du bien pour ceux qui y travaillent puisqu’ils ont un jour de congé, mais pour ces travailleurs qui n’observent pas le dimanche comme jour de repos, cela n’a pas de sens et on leur demande de travailler le jour où ils devraient se reposer selon leur religion. Bien que la laïcité soit censée être neutre dans ses politiques, elle contient des failles qui sont ou ne sont pas toujours évidentes et il faut prendre en considération que cette séparation entre l’État et la religion est plutôt contradictoire dans son ensemble

La religion comme élément historique qui perdure en France

Le concept de laïcité est considéré par beaucoup comme un élément essentiel de ce que signifie être un citoyen français. Cela signifie qu’il n’y a pas d’implication religieuse dans les affaires gouvernementales et les espaces publics. Cependant, le catholicisme était autrefois la religion d’État de la France et continue d’être la principale religion de la société française. “Avec presque 48% des personnes se considérant comme chrétiens.  De nombreux catholiques estiment que l’Église aide à maintenir les valeurs familiales traditionnelles, l’autorité et le sens de l’ordre moral dans la société. La religion fait partie de la culture française depuis si longtemps qu’il est difficile de l’effacer de la société. La France compte 100 000 édifices religieux. Parmi celles-ci, 45 000 sont des églises catholiques et 3 000 des lieux de culte protestants. La France s’est construite sur la religion et donc les traditions et les valeurs familiales sont issues de la religion. La culture et la religion ont coexisté pendant si longtemps qu’elles sont intégrées dans la société. Il est compréhensible que de nombreuses personnes de religions différentes ne soient pas d’accord avec cela, cependant, ils doivent comprendre la culture profondément enracinée dont la religion a fait partie. 

Conclusion

Malgré le maintien de la religion séparée de l’espace public, il est difficile de maintenir une laïcité complète sans aucune complication, et cela est visible au quotidien dans la société française. Les écoles privées utilisent encore des formes de religion et suivent les programmes jésuites et d’autres programmes, et la religion est enracinée dans la culture française. L’appartenance religieuse chrétienne historique peut être en contradiction avec la notion française de laïcité et la diversité des religions qui existent aujourd’hui en France remet en cause la notion de laïcité que l’État tente de garder.

⏰ Perception du temps, en France et aux États-Unis

Introduction: description des différences 

En théorie, le sujet du temps est défini de la même manière en France qu’aux États-Unis. Larousse définit le temps comme “Notion fondamentale conçue comme un milieu infini dans lequel se succèdent les événements.” Oxford définit le temps comme “the indefinite continued progress of existence and events in the past, present, and future regarded as a whole.” Cependant, pendant notre séjour en France, nous avons remarqué quelques différences entre la France et les États-Unis à propos du temps. La première différence concerne le rapport au temps dans le domaine professionnel ; c’est-à-dire les écoles ou les espaces du travail. Le temps lié aux repas- le temps d’attente, l’heure à manger, le durée du repas- constitue la deuxième différence. Pour la différence finale nous discuterons de la gestion du temps libre comme les loisirs, la structure des week-ends ou la structure des semaines. Dans cet article nous décrirons en détail ces différences et analyserons les raisons culturelles pour ces différences. 

Partie 1: le temps dans le domaine professionnel

Je suis quatre cours à l’université Sciences Po ce semestre. J’ai été très étonnée de voir qu’ils ne commencent pas exactement à l’heure programmée et qu’ils ne finissent pas à l’heure programmée. Par exemple, un de mes cours finit généralement entre 20 et 30 minutes avant la fin du cours parce que le professeur doit attraper un train. Un autre de mes cours finit souvent 25 minutes après l’heure prévue. De plus, la plupart du temps mes professeurs arrivent 5 minutes après le début du cours. Parfois, les professeurs changent les horaires des cours sans prévenir les étudiants ; ce que je trouve bizarre. Pour un cours on a passé seulement 3 séances en présentiel. Je ne sais pas si je peux dire avec confiance que j’ai appris beaucoup pour un cours qui a fini 20-30 minutes avant l’heure programmée et qui ne s’est retrouvé que trois fois.

Quand je discute du sujet du rapport au temps avec d’autres étudiants internationaux, eux aussi trouvent que le rapport au temps est étrange et quelquefois énervant parce qu’il nous semble que les professeurs ne respectent pas complètement notre temps. Pourtant, quand j’initie la même conversation avec les étudiants français ils ne trouvent pas la situation bizarre. Au contraire, il est très courant que les étudiants français arrivent au cours 5 minutes (et une fois une heure) en retard. Ou, à Jean-Jaurès, les étudiants partent avant la fin du cours et généralement les professeurs ne disent rien. A Dickinson, tous les étudiants et le professeur arrivent à l’heure et souvent ils arrivent tôt. Je trouve ça un indicateur du respect qui existe entre les étudiants et le professeur, nous utilisons le temps programmé et nous donnons notre attention a chaque personne qui prend la parole, étudiant ou professeur.

Comment pouvons-nous apprendre si nous ne nous respectons pas ? En général, le rapport entre les étudiants et le professeur est très différent en France. Les cours, ses horaires, ses informations et son organisation sont dirigés presque complètement par le professeur. Il me semble qu’il n’existe pas de règles concernant combien d’heures en présentiel sont nécessaires, la distribution des notes, l’emploi du temps, etc. Le professeur décide ce qu’il veut et les étudiants le suivent. Je ne sens pas qu’il existe la même compréhension de comment le fait de suivre les horaires programmées montre le respect, l’engagement, l’enthousiasme et la volonté.

Avant d’arriver en France, j’ai appris dans mes cours français que les Français ne se préoccupent pas beaucoup de la ponctualité. Je trouve ce stéréotype trop général (comme c’est le cas pour plusieurs stéréotypes), puisque parmi les exemples de personne qui arrivent en retard, qui partent tôt et de professeurs qui ne préviennent pas les étudiants, il existe des personnes a contre-courant de ces stéréotypes qui arrivent et partent à l’heure planifiée et qui tiennent en courant les étudiants. Je peux comprendre le sentiment français qu’au bout du compte 5 minutes de plus ou de moins ne gâcheront pas une vie. Cependant, le fait est que plusieurs étudiants internationaux et nous les Américains ont bien noté l’étrangeté de la gestion du temps en France. Ainsi, cette différence culturelle dans le rapport au temps reste très réelle et très détonnant et parfois rend la vie universitaire en France désagréable.

Partie 2: le temps lié aux repas

Il y a une autre différence dans la conception du temps aux États-Unis et en France, qui est liée aux repas. Au sujet des repas, il existe de nombreuses petites différences entre les deux cultures. Le premier exemple est l’heure de la journée à laquelle les gens mangent. Aux États-Unis, la plupart des gens mangent plus tôt le soir, entre 18 heures et 19 heures. En effet, l’Américain standard dîne à 18 heures et demie. En France, l’heure est différente en moyenne car la plupart des Français dînent aux alentours de 20 heures.

Un autre exemple des différentes conceptions du temps est la durée des repas. Les Français ont tendance à savourer leurs repas pendant une longue période. Il n’est pas rare de passer jusqu’à une heure et demie ou deux heures à table pour un dîner ou un déjeuner. Aux États-Unis, les dîners sont rarement aussi longs. Les dîners américains typiques durent à peu près 30 minutes.

Il y a également une autre partie de repas qui constitue le dernier exemple. Dans la plupart des cas, le temps d’attente dans les restaurants en France et aux États-Unis est le même, environ 15 minutes. Cependant, les réactions entre les Français et les Américains sont très différentes. En France, un temps d’attente de plus de 15 minutes est considéré comme trop long. Par exemple, lors d’un déjeuner au restaurant, mon hôte m’a dit que les plats arrivaient trop tard. D’autre part, la plupart des américains pensent qu’un temps d’attente de 15 minutes est court. 

Il existe plusieurs explications pour ces différences culturelles détaillées ci-dessus. En ce qui concerne l’heure des repas,  les heures de la vie quotidienne sont différentes entre les cultures américaine et française. Les Français ont tendance à travailler plus tard dans la journée et ils arrivent chez eux plus tard aussi. La nourriture et les repas sont très importants pour la culture française et cette notion explique en grande partie pourquoi les repas sont plus longs. La nourriture et les repas sont très importants pour la culture française et cette notion explique en grande partie pourquoi les repas sont plus longs. La nourriture et l’acte de manger sont plus importants dans la culture française que dans la culture américaine. C’est sans doute la raison pour laquelle les repas sont plus longs et plus importants en France. Pour les Français, les repas sont un moment de rencontre avec les autres. Il est très fréquent de voir des personnes encore assises à leur table bien après la fin du repas. Il est également courant de voir des familles américaines qui ne dînent pas toujours ensemble. Cela peut s’expliquer par le fait que les enfants ont d’autres activités après l’école, comme le sport, la danse ou le théâtre. 

Partie 3: la gestion du temps libre

Ensuite, la gestion du temps libre diffère en France et aux États-Unis, et ces différences dépendent de nombreux facteurs. D’après ce que nous observons ici, il nous semble que les gens de notre âge ont beaucoup plus de temps libre en France que nous en avons aux États-Unis. Il y a une grande différence culturelle quant aux étudiants, en particulier, mais cela change entre le lycée et l’université. Concernant l’université, les étudiants américains ont des cours plusieurs fois par semaine, et ils ont beaucoup de devoirs avec une structure rigide. Par contre, chaque cours français n’a lieu qu’une ou deux fois par semaine, et chaque séance dure plusieurs heures. Ainsi, chaque cours est plus long (2 voire 3h) mais a lieu moins régulièrement en France.

En outre, les devoirs sont rares, quasiment remplacés par des bibliographies de lectures recommandées. Les étudiants français ont donc le choix de s’investir plus ou moins selon l’intérêt qu’ils ont pour le cours en question. De ce fait, et selon nos discussions avec nos amis français, les étudiants ont plus de temps libre pendant la semaine pour sortir avec leurs amis parce que d’être un bon étudiant en France nécessite simplement de réviser régulièrement. Alors qu’aux États-Unis, les lycéens ont cours pendant environ 6 ou 7 heures par jour, de 7h20 à 14h20 par exemple, puis ils participent à la vie de leur lycée après l’école car ils y ont plusieurs opportunités. Par exemple, j’ai fait du théâtre, de l’orchestre, du bénévolat, et même un « cercle français » à mon lycée avec d’autres élèves de mon âge. En revanche, après avoir discuté avec des lycéens français, nous avons appris qu’ils n’ont guère de clubs dans lesquels s’investir au lycée. De plus, selon eux, leurs journées à l’école durent plus longtemps : environ 8 heures, de 8h30 à 16h30.

Par conséquent, les lycéens français ont moins de temps libre en dehors de l’école que les lycéens américains, et lorsqu’ils en ont, ils ont moins de structures qui pourraient leur apprendre comment s’en servir. Grâce aux clubs aux lycées américains, les élèves peuvent y découvrir quelles activités leur intéressent tandis qu’en France, les lycéens ont besoin d’explorer leurs intérêts indépendamment. En manquant de clubs, les lycées français ne développent guère les intérêts extrascolaires des jeunes, renforçant la notion que d’être un bon élève en France, il ne s’agit que de réviser. Dans l’ensemble, bien que les étudiants à l’université aient plus de temps libre en France qu’aux États-Unis, ce n’est pas le cas pour tous les Français ; ce qui est le plus clair, c’est que le temps libre en France est moins structuré—d’un sens, plus « libre » —que le temps libre aux États-Unis, avec moins d’activités et moins de devoirs spécifiques à faire.

Conclusion: la perspective française

En conclusion, même s’il existe des exemples qui montrent le désaccord entre nos idées américaines concernant le temps et la réalité française, nous ne pouvons pas stéréotyper tous les Français simplement parce que nous avons trouvé quelques différences. De plus, les différences temporelles ont des racines et bases culturelles alors nous avons besoin de nous adapter aux différences pour respecter la culture française. L’adaptation peut être difficile, particulièrement quand ce que nous nous adaptons à est un sujet assez vaste, abstrait, et vague que le temps. Nos expériences à propos d’école, aux repas et la gestion du temps libre montrent et décrivent les différences culturelles et nous reconnaissons qu’il est nécessaire de respecter ces différences, mais nous n’avons pas le guide pour naviguer ces différences. Chaque jour devient un travail d’apprentissage, une opportunité d’agrandir nos visions du monde, parmi la confusion et la différence nous trouvons des moments de connexion qui relient nos habitudes américaines avec le patrimoine français

🧭 Parcourir la ville, en France et aux États-Unis

Le fait qu’un système ferroviaire national n’existe pas aujourd’hui aux Etats-Unis est une triste réalité. Ce n’est pas le cas d’autres pays autour du globe comme par exemple le Japon, la Suisse, la Corée du Sud ou encore la France. C’est ce dernier cas que nous allons développer ici. Ces différences remontent à la conception même des différents systèmes de chemins de fer. Les trains sont apparus aux Etats-Unis dans un contexte économique et commercial, afin de connecter fermes, champs, fleuves, ports maritimes entre eux dans le but de faciliter le commerce et les échanges économiques. Les trains ont donc été construits rapidement, pendant la révolution industrielle, et avec la seule intention de faire du profit. Un exemple de la manière dont les lignes de trains ont joué un rôle crucial dans la formation des États Unis est que dans le Midwest, plus de 80% des fermes se trouvent à moins de 10 kilomètres d’une station de train exportant céréales ou bétail. Les lignes ferroviaires en France, par contre, ont été construites avec d’autres intentions. Plus que les bénéfices commerciaux, c’est l’affirmation politique et culturelle de Paris en tant que capitale qui a été visée à travers l’établissement des lignes ferroviaires, comme en témoigne la structure centralisée (en étoile) du réseau ferroviaire autour de la capitale française.

Cette différence de mentalité a un impact clair sur la façon dont les grandes villes de chaque pays sont formées et montre ce qu’elles priorisent. Par exemple, Houston au Texas figure parmi les villes les moins accessibles à pied aux États-Unis. Un trajet de 5 minutes en voiture peut rapidement devenir une excursion de 45 minutes à pied du fait du manque de passages piétons et du nombre de routes très fréquentées traversant la ville. Heureusement, certaines villes comme New York sont bien plus accessibles à pied et les transports en commun y sont très usités. Même si certaines villes américaines sont techniquement accessibles à pied, c’est incomparable aux villes françaises et aux moyens dont elles sont connectées. De nombreuses grandes villes américaines sont construites de manière quadrillée, en grille, mettant en évidence l’époque à laquelle elles ont été construites et à quoi elles servaient : ce sont des villes de construction récente et axées sur la commodité, la praticité (notamment concernant la circulation automobile). Même les petites villes sont généralement construites avec une rue principale autour de laquelle tous les bâtiments sont disposés. Ceci est en opposition totale avec les villes françaises qui ont été construites maison par maison selon ce qui était pratique pour les habitants de l’époque, souvent il y a plusieurs siècles. Ceci est vrai pour des villes comme Paris, construites en spirale, mais aussi pour de petites villes comme Conques, qui ont été construites par des maçons au fil du temps à des fins de pèlerinage, menant à des dispositions en apparence aléatoires des maisons. L’architecture des villes de ces pays commence à expliquer la différence de mentalités : la culture versus la commodité à la racine de chaque système. 

Les lignes de train en Europe ne se limitent pas à la France. En effet, des systèmes ferroviaires sont en place pour relier toute l’Europe. Il y a à peine deux semaines, mon cousin, qui fait ses études à Londres, a pris l’Eurostar à Paris pour rendre visite à sa mère et a ensuite pris un train SNCF jusqu’à Toulouse pour venir me voir. Un de mes amis a pris un train pour aller à Barcelone pour le week-end. Ce ne sont que quelques exemples de la façon dont les gens que je connais ont utilisé le système de train en Europe. En revanche, se rendre de New York à n’importe où aux Etats-Unis en dehors de la côte Nord-Est est incroyablement difficile, voire tout simplement impossible.

Cet aspect culturel des objectifs du système des trains met en évidence les différences entre les systèmes de transport américains et français. Un autre aspect important à prendre en considération lors de la comparaison des deux systèmes est qu’aux États-Unis, les lignes de chemin de fer ont aidé à mettre en place les bases de l’aménagement du pays, alors qu’en France, les villes étaient déjà en place et les lignes des trains ont dû être établies sur une base déjà définie.

🧭 Systèmes de transports : des points de vue différents

Lorsque l’on regarde les grands systèmes de transport en commun de villes en France et aux États-Unis, on remarque non seulement que ces différences sont nombreuses, mais aussi qu’elles découlent du mode de pensée de chacun de ces systèmes, système américain, système français. 

La première grande différence entre les systèmes de transport en commun français et américain est l’utilisation de ces systèmes. Les transports en commun français sont utilisés beaucoup plus fréquemment qu’aux États-Unis. Quand on regarde les chiffres, presque 14 % des Français utilisent le système de transport en commun fréquemment, contre seulement 5% des Américains. Ceci étant dit, il existe de grandes disparités : si on observe certaines villes américaines avec des systèmes de transport en commun plus développés, comme New York, le nombre de personnes utilisant les transports en commun rivalise avec et même dépasse celui de certaines grandes villes françaises.

Une deuxième différence importante entre ces systèmes est le niveau de priorité donné aux transports en commun. Le gouvernement français considère qu’un tramway est plus utile qu’une rue, parce qu’un tramway peut servir à beaucoup plus de personnes qu’une voiture individuelle. Ainsi, la priorité donnée aux transports en commun en France est illustrée par le fait que les villes françaises ont tendance à mettre des tramways dans les grandes rues. Cela  souligne le fait que les transports en commun et les piétons sont prioritaires en France, pas les voitures. La France a de nombreux endroits réservés aux piétons (aires piétonnes) et où les voitures sont interdites.

Un autre aspect du système de transport en commun français qui n’est pas encore arrivé aux États-Unis est la présence d’un TGV, ou train à grande vitesse. Le TGV est présent dans toute la France, ainsi que dans de nombreux autres pays européens, et les Européens utilisent régulièrement ce train à la place d’un avion. L’interdiction des vols (en avion) quand il existe une alternative en train de moins de 2h30 vient d’ailleurs juste d’être validée par la Commission européenne, pour des raisons écologiques, afin de privilégier les déplacements en train lorsque cela est possible. Les États-Unis n’ont pas encore ajouté cet aspect du transport en commun, les américains voyageant à travers le pays principalement en avion ou en voiture. La Californie a prévu de construire le premier TGV aux États-Unis, mais les opérations ne commenceront qu’en 2030.

En comparant ces deux systèmes, il semble que la principale cause de ces différences soit la taille des pays. Les États-Unis font environ 17 fois la taille de la France. Par conséquent, dans le développement du système de transport aux États-Unis, il était nécessaire que cette vaste région soit totalement connectée, et au vu des distances à parcourir, il fallait des solutions de transport rapides. Cela pose un problème évident pour le développement des transports en commun (trains, bus, tramways…), surtout à l’échelle nationale, puisqu’il y a beaucoup plus de villes éloignées à connecter entre elles aux Etats-Unis qu’en France. 

Les États-Unis sont donc un pays beaucoup plus grand, mais aussi moins centralisé que la France, aux échelles nationale et internationale. La capitale française, Paris, concentre les lieux de pouvoir (économiquement et politiquement parlant notamment) et de décision: on parle de macrocéphalie. Donc, la France a la capacité de connecter toutes les grandes villes à la capitale. Aux États-Unis, la capitale est Washington DC, et la ville la plus métropolitaine est New York. Non seulement les lieux de pouvoir économique et politique sont donc dissociés, mais en plus, ces deux grandes villes sont sur la côte Est du pays, donc elles sont complètement déconnectées de l’autre côté du pays. Malgré ces différences fondamentales dans la structure du pays, les États-Unis continuent de développer de nouveaux systèmes de transport en commun dans les grandes villes. 

En général, les transports sont très différents dans ces deux pays, et cela crée des différences fondamentales dans la vie quotidienne des citoyens. Le résultat de tous ces facteurs est la présence d’une grande différence dans la relation que les individus ont avec leurs voitures. Aux États-Unis, les voitures ne sont pas considérées comme un choix, elles sont une nécessité. Pour les étudiants américains, fêter ses seize ans est une étape importante: la possibilité de passer son permis de conduire signifie que les jeunes n’ont plus besoin d’être véhiculés à l’école et à leurs activités extra-scolaires par des proches. Ils peuvent conduire eux-mêmes. C’est une grande étape dans la prise d’indépendance d’un étudiant américain. En comparaison, les étudiants français peuvent aller à l’école, au travail, et pratiquer leurs loisirs seuls avant leurs seize ans grâce au système de transport en commun très développé dans les villes. 

Les systèmes de transports français et américain ont une histoire très différente, ce à quoi on peut ajouter un système contemporain de transport très différent également. Ces différences entre les systèmes de transport ont un effet non seulement sur la vie quotidienne des citoyens, mais aussi sur leur relation à leur environnement.

🧭 Explorer son environnement à un autre rythme : une façon d’améliorer sa santé mentale

Non seulement le modèle français favorisant les piétons et leurs déplacements en transports en commun rend la vie plus pratique pour le citoyen lambda moyen, qui utilise les transports en commun comme principal moyen de se déplacer dans la ville, mais ce modèle a aussi d’autres effets positifs, à savoir une meilleure appréciation de la ville pour les habitants d’un Toulouse citoyen et facilement navigable. Les possibilités de stationnement limitées dans le centre-ville animé et pittoresque encouragent les individus à privilégier les déplacements non-automobiles, font qu’il devient effectivement essentiel d’explorer la ville rose à pied ou en utilisant le système de transport en commun efficace.

Ces attributs peuvent également avoir un effet très positif sur la santé mentale des personnes qui vivent à et visitent Toulouse. En effet, la structure non quadrillée de Toulouse signifie qu’il est très simple et nécessaire de sortir à pied et de prendre l’air pour se rendre là où on veut aller. De nombreuses études prouvent que ces déplacements sont bons pour la santé mentale, particulièrement à notre époque où nous avons été freinés par le COVID-19 et ses restrictions, certes nécessaires, mais dures. Il a été prouvé que le fait d’être à l’extérieur atténue les symptômes d’anxiété et de dépression, tout en stimulant la clarté mentale, la productivité et la créativité, alors que dans certaines villes (comme New York ou Los Angeles) le bruit et la circulation peuvent créer beaucoup de stress. La pratique toulousaine de faire la part belle aux piétons facilite grandement les choses, en prenant des mesures comme la mise en place de barrières ou de plots anti-stationnement pour que les voitures ne puissent pas traverser les zones piétonnes. Le centre-ville toulousain est ainsi largement piétonnisé.

Un autre aspect important qui fait de Toulouse un endroit agréable pour les individus sans avoir besoin de s’appuyer sur les voitures est la présence incontournable d’espaces publics qui proposent souvent des divertissements gratuits aux touristes et aux habitants. L’espace qui a tendance à être le plus médiatisé est la place du Capitole, où les gens peuvent profiter d’une grande diversité d’événements avec en toile de fond le magnifique bâtiment du Capitole. Pendant notre séjour ici, dans l’espace de quelques mois, il y a eu un concours de saut à la perche, une dégustation de vin, un festival de la durabilité, un vaste marché de Noël et des marchés hebdomadaires qui offrent aux personnes une chance d’explorer gratuitement la culture locale et la vivacité de la ville. D’après mon expérience personnelle et celle de mes amies, aucune voiture n’est nécessaire pour profiter de ces événements, il suffit d’emprunter le système de transport en commun très efficace, avec notamment trente-huit stations de métro espacées d’environ 10 minutes les unes des autres, ou de faire une promenade avec vue sur la ville, selon la proximité. Les dimanches sont particulièrement appréciés des Toulousains, car le rythme ralentit et on peut prendre plus son temps pour traverser cette belle ville, se balader sans destination précise. Avec des dizaines de marchés ouverts exclusivement le dimanche, il est facile pour les gens d’interagir avec les propriétaires de petites entreprises locales tout en soutenant stimulant l’économie locale, et tout cela sans voyager trop loin ou devoir compter sur des voitures ou des réseaux routiers trop compliqués.

Le mot de la fin

La France possède certaines des villes les plus propices à la marche au monde, et par conséquent, les Toulousains sont parmi les plus heureux et ont le sentiment d’avoir une qualité de vie globale très satisfaisante. Les recherches montrent que les personnes vivant dans des villes non piétonnes avec un volume élevé d’autoroutes et d’autoroutes ne ressentent pas la même chose et se sentent plus déprimées que celles vivant dans des villes où les voitures ne sont pas privilégiées, au profit des piétons et des transports en commun. Comme nous pouvons le constater à partir de ce simple seul fait, il est de la plus haute importance de privilégier un système de transport en commun efficace et piétonnier, comme c’est le cas à Toulouse. Il est impératif que les États-Unis commencent à mettre en œuvre des systèmes comme celui de Toulouse dans ses villes les moins accessibles à pied.

🌿Passer au vert en France et aux États-Unis

Vivre au XXIème siècle, c’est tenter tant bien que mal de réduire notre empreinte carbone, c’est chercher à consommer moins et mieux. De par un système capitaliste, les États-Unis sont l’un des plus grands consommateurs du monde : en moyenne, chaque Américain jette 1,8 kilos de déchets par jour. Pour nombre d’entre nous, réduire ses déchets et économiser de l’énergie sont des objectifs que nous cherchons à atteindre quotidiennement, mais cela demande de véritables efforts et des habitudes de consommation responsables. Bien que la France ait aussi un système économique plutôt capitaliste, les Français mettent en place des habitudes quotidiennes plus évidentes afin de réduire leur consommation d’énergie et leurs déchets. Notre article a pour but d’examiner les différences culturelles entre France et États-Unis en ce qui concerne leurs habitudes écoresponsables. Nous évoquerons l’ironie quant au fait que les Américains dépensent plus (d’argent) pour être plus écoresponsables, tandis que les Français dépensent moins pour être plus écoresponsables. Nous explorerons les différentes approches à l’écologie dans les deux pays ainsi que les différences dans la vie de tous les jours concernant les habitudes de consommation.

🌿 Passer au Vert avec les Transports

Certaines villes en France, notamment celles qui ont une grande population, ont des systèmes de vélos en libre-service, souvent surnommés Vélib’ à l’oral : c’est un programme public qui permet d’emprunter un vélo. Les vélos, selon la ville, sont manuels ou électriques. Le programme de vélo partagé est plus ou moins accessible: en général, il y a des options de paiement à l’heure, à la semaine ou à l’année qui le rendent accessible aux habitants locaux ainsi qu’aux touristes. La pléthore de vélos et de stations de vélo permet de réduire les émissions de gaz à effet de serre créées par des voitures. 

Les bus en France sont électriques ou roulent au gaz naturel au lieu de rouler à l’essence traditionnelle. Il y a de nombreux arrêts de bus dans la ville, avec des arrivées de bus toutes les cinq à quinze minutes, selon la ligne concernée. De façon semblable aux vélos, il y a des moyens de paiement variés et les tarifs abordables (surtout à Toulouse) encouragent la population à prendre le bus ou les vélos parce qu’ils constituent des moyens de transport en commun fiables et rapides. La fréquence des bus, les nombreux arrêts et le fait qu’ils soient électriques mettent en évidence la décision en France de préserver l’énergie.

De plus, les voitures électriques sont plus abordables : à la FNAC, le célèbre magasin d’appareils électroniques et de livres, il y a une voiture qui s’appelle la Citroën Ami : c’est une petite voiture électrique avec deux places avec des paiements à partir de 19 euros par mois. La France propose une grande diversité de voitures électriques, allant de modèles basiques à des modèles de luxe.

L’utilisation des transports en commun aux États-Unis est plus faible par rapport à celle de la France. Bien que des options de transport comme les bus, les trains, les métros et les tramways existent aux États-Unis, leur utilisation est réservée aux zones urbaines densément peuplées avec les ressources et les infrastructures nécessaires pour les accueillir : une étude d’avril 2021 montre que 70 % des usagers des transports publics des États-Unis habitent l’une des sept plus grandes régions métropolitaines du pays. Dans l’ensemble du pays, cependant, les gens utilisent rarement les transports en commun (par rapport aux grandes régions métropolitaines) : en 2019, seulement environ 5 % de tous les travailleurs aux États-Unis ont choisi les transports en commun pour leurs trajets. Mais sur une note plus positive, de nombreux Américains choisissent le vélo pour se rendre au travail, réduisant ainsi leurs émissions carbone et les programmes de covoiturage deviennent de plus en plus populaires dans les villes des États-Unis. Pourtant, 75,9 % des personnes se déplaçant pour leur travail aux États-Unis ont choisi de conduire seuls dans leurs véhicules personnels. Cela montre que la planification urbaine américaine donne fortement la priorité aux voitures par rapport aux vélos ou aux piétons. Avec les larges routes du pays, les autoroutes facilement accessibles et la culture sociale entourant la propriété automobile, l’automobile a clairement la mainmise sur les trajets et la culture américaines. Cette hiérarchisation est directement liée à la popularité des automobiles dans le pays au cours du siècle dernier.

🌿Passer au Vert Chez Soi

À la maison, les Français économisent l’énergie au quotidien. Dans la plupart des foyers, il n’y a pas de sèche-linge. Au lieu de cela, les Français font sécher leurs vêtements à l’air libre. Cela réduit considérablement la consommation d’énergie d’un logement, surtout lorsque de nombreux domiciles adhèrent à cette norme.

En outre, de nombreux appartements et maisons ne sont pas équipés de la climatisation. En été, les Français ouvrent leurs fenêtres pour permettre à un courant d’air de traverser la maison afin de la rafraîchir le soir, toute la nuit, jusqu’au matin. Le matin, ils ferment les fenêtres et les volets afin que le soleil ne pénètre pas à l’intérieur pour réchauffer la maison. Cette méthode s’est avérée efficace pendant plusieurs générations, mais aujourd’hui, avec l’augmentation de la température dans le monde du fait du réchauffement climatique, elle s’avère de plus en plus problématique. À la maison, une autre tendance culturelle consiste à éteindre les lumières lorsque personne n’est dans la pièce ou lorsqu’on la quitte. Souvent, on monte les volets pour profiter de la lumière naturelle afin de réduire la consommation d’énergie dans la maison. 

En ce qui concerne la consommation d’eau, les toilettes ont deux boutons : le plus petit permet de tirer la chasse d’eau moins longtemps et le plus grand de tirer la chasse d’eau plus longtemps. Sous la douche, les Français prennent des douches courtes ; la douche est considérée comme un moyen de se nettoyer plutôt que comme un moment de détente. En outre, de nombreuses personnes ferment l’eau de la douche pendant l’application du shampooing ou du gel douche et ne remettent l’eau que pour se rincer. Ces habitudes de réduction de la consommation d’énergie et d’eau conduisent à un taux de consommation d’énergie plus faible à l’échelle nationale.

En revanche, vivre de manière “écologique” aux États-Unis est une affaire coûteuse. Ceux qui en ont les moyens installent souvent des panneaux solaires sur leur toit, équipent leur maison de la technologie “smart home” ou achètent une Tesla électrique. Bien que ces actions réduisent l’empreinte carbone et soient plus durables, elles sont beaucoup trop coûteuses dans leur état actuel pour devenir la norme. Passer au vert, bien qu’il s’agisse d’un objectif incroyablement important, est devenu une tendance aux États-Unis pour les quelques privilégiés qui peuvent se le permettre. La culture sociale américaine n’a pas adopté les attitudes nécessaires pour réduire la consommation de manière abordable. Bien qu’il existe des actions quotidiennes qui pourraient être prises, comme des douches plus courtes, une utilisation moindre de la climatisation et du chauffage, la réduction de la conduite des véhicules personnels et la diminution des repas au restaurant, de nombreux Américains ne sont pas prêts à changer leur vie pour le bien de la planète.  

En France, les aliments sont cultivés différemment. Il existe des pratiques plus durables, comme la diminution des hormones chez les animaux et des pesticides sur les plantes. Leurs pratiques de conservation des aliments sont plus économes en énergie. Au lieu de mettre les aliments chauds dans le réfrigérateur, ils les laissent reposer jusqu’à ce que leur température baisse, afin que le réfrigérateur n’ait pas à travailler plus pour refroidir la température interne des plats. L’approche des Français en matière de conservation de l’énergie et des aliments permet de réduire considérablement leur consommation.  

Les pratiques de durabilité à la maison aux États-Unis, en particulier celles qui concernent l’alimentation, sont insuffisantes par rapport à celles de la France. Alors que le monde entier gaspille environ 1,4 milliard de tonnes de nourriture par an, l’Amérique est le plus grand contributeur à ce chiffre avec près de 40 millions de tonnes par an. On estime que ce chiffre représente entre 30 et 40 % de l’approvisionnement alimentaire du pays. Les causes du gaspillage alimentaire extrême sont complexes, mais la mauvaise compréhension des dates de péremption est un facteur important : plus de 80% des Américains jettent de la nourriture qui pourrait être consommée par peur d’intoxication alimentaire. De plus, les portions dans les restaurants aux États-Unis sont excessives et ont doublé voire triplé au cours des vingt dernières années. Bien sûr, ceci participe à l’étendue des gaspillages alimentaires, d’une part par les restaurants, d’autre part via le fait que les restes ramenés chez soi finissent souvent à la poubelle et ne sont donc pas utilisés.

L’abondance des fast-foods aux États-Unis joue un rôle majeur dans le gaspillage alimentaire mais aussi dans l’utilisation excessive d’emballages plastiques et papiers. Cela inclut les contenants à emporter, l’utilisation excessive d’emballages et un manque de matériaux recyclables. Même les emballages qui pourraient être recyclés sont souvent jetés aux ordures. Pour un pays avide d’argent tel que les États-Unis, il apparaît surprenant que l’industrie de la restauration rapide néglige l’économie de 11 milliards de dollars que représenterait le simple fait de recycler leurs emballages.

Même si la restauration rapide aux États-Unis contribue lourdement à la destruction de notre planète, nombreux sont ceux qui y ont recours en raison de leurs prix imbattables. L’achat de produits biologiques ou écoresponsables aux États-Unis est en moyenne 47% plus cher que l’achat de leurs équivalents conventionnels. Ces prix reflètent bien sûr les exigences plus élevées en termes de bien-être animal, d’attention portée aux pesticides, et d’absence d’OGMs. De nombreux Américains aimeraient manger plus responsable, mais ce n’est tout simplement pas permis par leur budget.

🌿Le mot de la fin

Les objectifs de conservation français et américains atteignent des buts similaires avec des motivations différentes. En observant les habitudes de conservation françaises par le biais de la vie en famille d’accueil et de la vie à Toulouse, il est clair que les Français mènent une vie synonyme de conservation, indépendamment du gain social. Cela diffère grandement des idées américaines sur la conservation.

Aux États-Unis, un grand nombre de choix écologiques ont un coût élevé ou suivent les “tendances” actuelles. La conservation est moins une décision respectueuse de l’environnement qu’un moyen de continuer à se présenter comme une tendance. Cela est dû en partie au prix de l’énergie dans chaque pays. L’essence, par exemple, est très différente aux États-Unis et en France. En France, un gallon d’essence coûte $6,21 USD. Le prix d’un gallon aux États-Unis est en moyenne de $4,09 USD. Bien que les prix de l’essence fluctuent, ces moyennes montrent la différence de près de deux dollars dans un gallon d’essence entre les deux pays. Il est plus coûteux financièrement de conduire en France, et la culture de la conduite automobile est donc beaucoup moins apparente.

Parmi les autres pratiques quotidiennes liées à la conservation, citons la réduction des déchets alimentaires. Les États-Unis sont connus pour leurs grandes portions et leurs excès de consommation, ce qui est moins le cas en France. On trouve des portions plus petites dans les restaurants, ce qui permet de réduire le gaspillage alimentaire dans son ensemble. À la maison, économiser la nourriture est extrêmement important. Le fait de dîner dans un foyer français a permis de constater que les Français font tout pour minimiser le gaspillage alimentaire, qu’il s’agisse de conserver les dernières bouchées de pâtes du dîner ou de remettre dans le réfrigérateur un citron qui n’a pas été complètement pressé.

De plus, les pratiques de compost diffèrent aux États-Unis et en France. Aux États-Unis, une machine à compost intérieur/automatique peut coûter jusqu’à $400 USD. S’il est possible de créer son propre système de compostage dans son jardin, cela prend du temps et nécessite des recherches et des matériaux que de nombreux Américains ne sont pas prêts à se procurer. Certains États ont mis en place des initiatives de compostage, mais les États-Unis varient beaucoup d’un État à l’autre en matière d’efforts de compostage. En France, plus précisément à Toulouse, la ville finance des initiatives de compostage. La ville finance une installation de compostage en plein air, qui coûte entre 15 et 25 euros. Ce niveau de conservation est devenu un véritable réflexe en France, et il a certainement fallu un certain temps pour s’y adapter en tant qu’Américaine.

Les pratiques de conservation font partie de la routine quotidienne, et sont moins associées à la nécessité d’acheter plus en France. Aux États-Unis, il est courant pour les gens d’acheter pour économiser (paradoxalement): qu’il s’agisse de l’achat du dernier modèle Tesla, d’une machine à compost fantaisie (et hors de prix) ou de la modernisation des appareils électroménagers pour les rendre plus “intelligents”, l’environnementalisme a presque toujours un prix. La France semble prendre des mesures plus petites, plus quotidiennes, pour mener une vie globalement ancrée dans la conservation, sans avoir à acheter le dernier gadget pour y parvenir.

L’écologie en France

Alors que le menace du réchauffement climatique a augmenté au cours du siècle dernier, le mouvement de durabilité écologique s’est développé dans le monde entier. En France, ce mouvement augmente depuis le 20e siècle. Grâce à la gestion institutionnalisée des ressources naturelles, l’écologie est devenue un phénomène culturel et un débat national. Aux échelles de la ville, le département, et le pays, la durabilité écologique est une clé pour comprendre l’histoire et le futur de la France. La pandémie de Covid-19 a fait changer la manière qu’ont les consommateurs et des législateurs de penser leurs relations à l’environnement. Les ventes des produits bios ont augmenté au cours de ces dernières années parce que les consommateurs réfléchissent à leurs impacts sur l’environnent ainsi que sur leur santé. Ce mouvement engeance d’autres comportements quotidiens en créant une culture écologique, par l’usage de l’électricité, de l’essence, et de l’eau. En plus la durabilité écologique concerne les moyens de produire et consommer l’électricité, ce qui implique l’énergie nucléaire. Cette dépendance est un sujet central dans l’élection présidentielle de 2022. Dans quelle mesure les habitudes écologiques des législateurs et des consommateurs Français reflètent-ils les valeurs nationales ? 

Le bio dans l’alimentation française 

Bio, ou biologique, est le terme français qui décrit un produit créé sans utiliser de pesticide ni d’engrais chimiques. Aux États-Unis, un produit est certifié comme bio quand il est examiné par l’USDA (Le département national d’agricole) dans une procédure rigoureuse qui récompense le producteur avec une distinction à afficher sur l’emballage. En France, pour les produits alimentaires, le logo AB, Agriculture Biologique Certifiée, est également géré par l’État. Selon les statistiques enregistrées en 2020, la France n’est devancée que par l’Allemagne dans la quantité des ventes des produits bios dans un marché d’une valeur de plus de 12,7 milliards d’euros. Les consommateurs s’intéressent à la sphère de l’alimentation biologique et les producteurs répondent à la demande. La France est en tête de l’Europe avec la plus grande superficie de terres agricoles biologiques. 

La pandémie de Covid-19 a mis les préoccupations sanitaires au premier plan. Selon une étude de l’Université de Montpellier, les consommateurs sont plus que jamais conscients du lien entre leur propre santé et l’environnement. L’Agence Bio a interrogé les consommateurs français, trouvant un quasi-recoupement entre la façon dont les consommateurs perçoivent les impacts environnementaux des produits biologiques et les impacts positifs sur la santé. 87 % pensent que les produits biologiques sont bénéfiques pour l’environnement ; 82 % pensent que les produits biologiques sont bénéfiques pour la santé individuelle. Cette vision de la durabilité est remarquable. Établissant un lien direct entre sa propre santé et l’environnement, les consommateurs ont l’impression d’obtenir un avantage tangible tout en aidant la Terre. 

Le mouvement de l’alimentation biologique est un succès pour le mouvement écologique dans le sens où il permet aux consommateurs de comprendre comment leurs achats ont un impact sur leur pays et sur le monde. Dans une autre enquête menée par l’Agence Bio, 60 % des Français interrogés privilégient l’achat de produits locaux, avec l’intention de « consommer autrement ». Pourtant, dans l’espace agricole française, du fait de la multiplicité des exploitations bio, acheter local revient souvent d’acheter bio. Si on rencontre un agriculteur biologique local lors d’un marché du quartier du week-end, on crée un lien humain positif qui légitime le mouvement écologique. Dans un paysage commercial dominé par le supermarché, pourquoi beaucoup de Français préfèrent acheter local aux petits marchés ? Peut-être le facteur le plus important, c’est les relations humaines. 

La superficie des terres dédiées à l’agriculture biologique et la taille du marché témoignent que l’alimentation biologique domine l’agriculture française. Mais la raison pour laquelle elle a été un succès est plus ancrée dans la culture et la tradition françaises, principalement par la tradition des petits marchés communautaires. Dans l’ensemble, les raisons pour lesquelles les Français recherchent des produits locaux et bio se recoupent : la santé de soi, la santé de la communauté, la santé de la planète. À son tour, cela personnalise le mouvement d’écologie, et ainsi pour les consommateurs, leurs choix individuels peuvent faire une différence. 

  L’électricité : production et consommation au quotidien 

Dans les autres considérations environnementales quotidiennes, limiter l’utilisation de l’énergie et de l’électricité est essentiel en France. Qu’il s’agisse de limiter l’éclairage, de privilégier l’utilisation de transport en commun, d’éviter le gaspillage d’eau, les Français sont en général plus écolos que les Américains, en ce qui concerne des tâches quotidiennes. Pour la plupart, cela s’explique par des coûts moyens d’électricité plus élevés qu’aux Etats-Unis, ce qui permet à la consommation d’énergie aux Etats-Unis d’être plus élevé sans coûter trop cher aux familles. Un kilowattheure en France coûte 0.204 dollars américains, contre presque la moitié de son coût, 0.104 dollars américains, en moyenne aux Etats-Unis. Les Etats-Unis consomment huit fois plus d’énergie que la France chaque année. Cela est également causée par une culture sociale plus large encourageant la sensibilisation environnementale dans ce dernier pays. Similaire à la considération de quels produits alimentaires à acheter, les Français ont tendance à avoir une consommation plus responsable. Et c’est en partageant des valeurs culturelles à petite échelle que cette consommation responsable est devenue un phénomène national. Dans un article de 2020 dans le “Journal of Evolutionary Economics,” les chercheurs ont démontré que les tactiques de pression sociale sont un facteur déterminant de la consommation écologique en France. Cela signifie que les réseaux à petite échelle encourageant à limiter l’usage de l’électricité sont une force motivante puissante dans le mouvement écologique français. 

Le rapport quotidien des Français à l’usage d’énergie a été formé par l’histoire de la production d’électricité dans le pays. Après les manques d’énergies pendant les deux guerres mondiales, le pays s’est efforcé de devenir indépendant énergétiquement, développant une industrie nationale du charbon. Le plus grand pas vers l’indépendance d’énergie, cependant, a été après la crise de pétrole en 1973 dans les pays Arabes. Après cette période turbulente en obtenir l’énergie, la France a investi dans l’infrastructure de l’énergie nucléaire, ayant très peu d’autres sources d’énergie domestique et facilement accessibles. Étant donné l’impact très bas sur l’environnement, l’énergie nucléaire est devenue une source efficace d’énergie renouvelable. La participation de la France au Protocole de Kyoto en 1997 a fortifié la position positive du pays vis-à-vis des énergies renouvelables et a limité l’usage d’électricité. Aujourd’hui, la France est le troisième producteur d’énergie nucléaire du monde. 70% de l’électricité consommée dans le pays venant de l’énergie nucléaire, mais c’est une source d’énergie controversée à cause des risques de catastrophe nucléaire. Par ailleurs, les investissements pour les énergies renouvelables augmentent de plus en plus. Des épisodes répétés d’insécurité d’énergie nationale, en plus d’une focalisation culturelle partagée vers le réchauffement de la planète, ont fait évoluer la mentalité française concernant la consommation d’énergie. 

Les décisions politiques sur l’électricité 

Bien que l’énergie nucléaire devient répandue en France depuis les derniers 40 ans, elle crée du gaspillage nucléaire dont est difficile de disposer. En plus, les centrales nucléaires sont compliquées à construire : le plan de 10 B € pour des nouvelles centrales nucléaires en 2012 ne sera pas prêt avant 2023 et il va couter plus de 20 B €. Ces inconvénients, ainsi que l’intérêt positif des français pour de l’énergie renouvelable, mènent aux nouvelles sources d’énergie. Le Ministère français de la Transition Écologique a donné 1.7 GW de projets renouvelables aux promoteurs privés en avril 2020, et le budget gouvernemental pour l’énergie renouvelable a augmenté de 25% dans 2021. Le plan de « France 2030 » de 34 B €, annoncé par président Macron en octobre 2021, va augmenter le financement de l’État pour l’industrialisation. Ce financement sera particulièrement un accent sur la décarbonisation. En résultat, le coût des panneaux solaires a baissé de 40% depuis 5 ans. Avec ces politiques l’État focalise sa attention sur l’énergie renouvelable ainsi que la réduction de l’utilisation d’énergie. Malheureusement, quelques objectifs comme la Stratégie National Bas-Carbone ne seront pas atteints. L’énergie renouvelable est facile de glorifier, cependant en pratique il pose quelques complications et incertitudes pour un pays industrialisé comme la France. L’opinion du peuple reflète ces inquiètes : selon le groupe BVA, l’énergie nucléaire est considérée comme un atout pour la France par 50% des Français en 2021, ce qui est 3% plus haut que 2019. 

            Des débats de l’énergie nucléaire sont de plus en plus régulières alors que l’élection présidentielle de 2022 approche. Tous les candidats de droit soutiennent le développement de l’énergie nucléaire ainsi qu’Astrid, un programme de recherche pour le recyclage du gaspillage nucléaire. Éric Zemmour et Marie Le Pen soutiennent fortement l’ouverture de 6 – 10 nouvelles centrales nucléaires. Néanmoins, des candidats à gauche sont plus divisés. D’un part, Jean-Luc Mélenchon et Anne Hidalgo argumentent que l’usage de l’énergie nucléaire a besoin d’être limitée à cause des coutes environnementales et financières. D’autre part, Fabien Roussel défend des travailleurs de nucléaire qui sont dans des syndicats. Selon lui, l’ouverture des nouvelles centrales nucléaires est mieux pour l’économie française. Alors que des politiciens créent des politiques qui concernent l’énergie dans les années à venir, il fait équilibrer les limitations techniques, les limitations économiques, et les désirs et les besoins des Français. 

Conclusion 

Pour conclure, le débat en France sur l’écologie continue et évolue toujours. Bien qu’il soit un consensus général à l’échelle nationale de répondre à la menace du changement climatique, les moyens à mobiliser ne sont pas évidents. Les législateurs et les consommateurs français se retrouvent nez à nez avec le besoin de compenser les valeurs culturelles et le pragmatisme. L’énergie renouvelable s’aligne avec les valeurs françaises, mais étant donné le manque des sources de l’énergie renouvelable, les politiques doivent considérer comment satisfaire les demandes actuelles en énergie. L’alimentation bio domine l’environnement agricole en France, pourtant cela est un choix individuel d’en consommer. Le débat continu sur l’usage de l’énergie nucléaire, la dépendance à l’énergie et l’usage d’électricité quotidienne fluctue, perturbé par la pandémie de Covid-19 et bien plus avec les changements rapides dans le prix de l’essence à cause de la guerre en Ukraine. Même si les crises climatiques et géopolitiques continuent, l’équilibre entre les choix des individus et les valeurs culturelles influence les gestes écologiques. 

L’élection présidentielle française de 2022

C’est une année des élections présidentielles en France et avec les élections imminentes, l’activité politique augmente dans tout le pays. Les élections commencent le 10 avril 2022 et les résultats seront annoncés le 24 avril. On peut déjà voir les affiches autour de l’Université de Toulouse Jean-Jaurès pour les candidats comme Jean-Luc Mélenchon et Fabien Roussel. Il y a toujours les étudiants qui distribuent des prospectus en dehors des bâtiments, et les élections sont un sujet de conversation à table pendant les dîners avec beaucoup de familles d’hôtes. Le climat frénétique de la vie politique à Toulouse est similaire à beaucoup de villes américaines juste avant les élections présidentielles. Et avec le nombre de candidats dit des extrêmes, beaucoup d’enjeux sociaux dépendent des résultats. Dans les sections suivantes, on découvre le système d’élections en France, l’historique du système, les programmes des 12 candidats à la présidence et la question des manifestations. On inclut aussi les perspectives des familles-hôtes et des étudiants français à la fac ainsi que nos propres expériences d’étudiants américains vivant à Toulouse. 

Le processus électoral

Tous les cinq ans, les Français élisent leur président par un processus électoral qui est composé de deux tours et auquel tous les partis politiques peuvent participer. Dans ce système, tous les citoyens Français qui ont plus de 18 ans, en France ou à l’étranger, peuvent voter directement pour le candidat de leur choix. Les élections présidentielles sont composées de plusieurs étapes importantes. D’abord, la liste officielle des candidats est publiée environ sept semaines avant le premier tour de vote. Chaque candidat dans cette liste doit avoir la signature de cinq cents représentants élus, entre autres choses. La prochaine étape du processus électoral a lieu environ quatre semaines avant le deuxième tour ; il s’agit de la campagne présidentielle officielle. Il s’agit d’assurer l’égalité entre les candidats. Chaque candidat a un plafond pour les dépenses pendant leur campagne, qui est surveillé par un comité. Chaque candidat a aussi des temps d’antenne strictement limités. Ainsi, tous ont la même quantité de temps pour leurs campagnes. Le premier tour des élections est la troisième étape dans le processus des élections présidentielles et il se passe deux semaines avant le deuxième et dernier tour de vote. Les Français vont aux urnes et votent. S’il n’y a pas de candidat qui gagne 50 % de vote, que serait une victoire automatique, le deuxième tour de vote est programmé et les deux candidats qui ont la majorité des votes continuent au prochain tour. Ce deuxième vote est l’étape finale du processus électoral, ou chaque citoyen vote encore, cette fois juste entre les deux candidats. Comme avant, ce tour est un vote direct et populaire, où chaque vote est compté directement pour le candidat. Il s’agit d’un suffrage direct, différent du suffrage indirect états-unien. L’annonce des résultats par le Congrès Constitutionnel se passe dans les dix jours après l’élection, et le président est élu immédiatement suivant cette annonce. Après qu’un président a été élu, il ou elle peut renouveler leur présidence une fois de plus mais il ne peut pas faire plus de deux mandats.    

L’histoire du vote en France

Tout citoyen français âgé de 18 ans révolus à la date du scrutin peut voter le jour des élections. En réalité même si vous n’êtes pas un citoyen français vous pourrez peut-être voter à certaines élections locales. Cependant, ce n’a pas toujours été le cas. Tous les hommes pouvaient voter en 1848 alors que la loi qui permet aux femmes de voter n’a été votée qu’en 1944.  La première élection en France a eu lieu en 1848, et le gagnant a été Louis-Napoléon Bonaparte par vote populaire. C’était la première et la seule élection présidentielle sous le régime de la Deuxième République. La Troisième République a eu 15 élections présidentielles, avec un processus complètement différent. Dans ce nouveau processus, les deux chambres du parlement placés sous l’autorité de l’Assemblée nationale voteraient pour qui serait président. Le gouvernement de la Troisième République a eu des élections de 1870 à 1940, c’est la plus longue période avec le même processus électoral en France. La Quatrième République n’a eu que deux élections et les vainqueurs des élections ont été décidés par le congrès du Parlement français. C’était une combinaison de l’Assemblée nationale et du conseil de la république. De 1958 à nos jours les Français sont dans la Cinquième République et ont un autre nouveau procédé qui est différent des derniers procédés. Il y a eu 11 élections sous la Cinquième République et leur 12 cette année au printemps 2022.  

Les candidats

Il y a 12 candidats qui sont inclus sur la liste de candidats officiels pour 2022. Ici, nous verrons leurs profils: 

Nathalie Arthaud: Lutte Ouvrière. Arthaud représente un groupe d’extrême gauche et communiste. Elle est professeur d’économie au lycée en Aubervilliers (une banlieue au nord de Paris). Elle veut défendre les ouvrières contre l’encadrement et elle veut lever le SMIC de €1,269 jusqu’au €2,000 par mois. 

Nicolas Dupont-Aignan: Debout la France. Dupont-Aignan a été séparé de la partie traditionnelle des conservateurs. Son nouveau parti représente la liberté et la liberté de la presse. Il veut «restaurer la dignité de la République.» 

Anne Hidalgo: Parti Socialiste. Née près de Cadiz, Espagne mais a grandi en Lyon, France, Hidalgo représente une partie gauche traditionnelle qui veut inclure une variété des intérêts de la gauche pour toucher une base assez large d’électeurs. 

Yannick Jadot: Europe Écologie- Les Verts. Jadot veut unifier les électeurs de la gauche pour renforcer la question environnementale en France. Il dit vouloir restaurer les idées que Macron a oubliées concernant l’environnement. 

Jean Lassalle: Résistons. Lasalle est un candidat centriste qui représente la population rurale en France. Il veut retourner le pouvoir financier au forum public. 

Marine Le Pen: Rassemblement National. Le Pen représente un parti d’extrême droite. Elle favorise le nationalisme économique, la séparation de l’économie de l’Union Européenne. Elle aime l’idée de la diversification d’énergie mais elle est contre la privatisation des services publiques et la sécurité sociale. Son concurrent le plus sérieux est probablement le candidat le plus à droite, Éric Zemmour. 

Emmanuel Macron: La République en Marche. Macron, le Président en poste a déclaré sa candidature pour les élections 2022 quelques heures avant la date limite le 4 mars. Il continue de représenter un programme centriste et il espère que les électeurs vont le choisi pour la continuité et sa gestion de la guerre en Ukraine. 

Jean-Luc Mélenchon: La France Insoumise. Pour sa troisième campagne présidentielle, Mélenchon représente le parti à l’extrême gauche, l’Union Populaire. Il est probable qu’il ait perdu le soutien de quelques électeurs après le Parti Communiste Français a décidé de soutenir son propre candidat, Fabien Roussel. 

Valérie Pécresse: Les Républicains. Pécresse représente un programme traditionnel des conservateurs. Elle a bougé un peu plus à gauche pour apaiser le Républicain jusqu’au-boutiste et rivaliser avec les autres candidats de l’extrême droite. 

Philippe Poutou: Nouveau Parti Anticapitaliste. Un mécanicien auto sans diplôme de lycée, Poutou représente un parti de l’extrême gauche. Ses idées sont similaires à celles de Nathalie Arthaud, une autre révolutionnaire communiste. 

Fabien Roussel: Parti Communiste Français. Roussel représente une base des électeurs similaire à celle de Mélenchon. Par ailleurs, il a séparé soi-même des autres candidats de la gauche sur les thèmes de la sécurité et l’immigration et aussi de la justice sociale. En plus, il est pour l’utilisation d’énergie nucléaire. 

Éric Zemmour: Reconquête. Zemmour est un candidat de l’extrême droite qui soutient la théorie du grand remplacement. Il avance qu’il existe une conspiration des élites pour remplacer les caucasiens en France par les africains et les arabes. Donc beaucoup de son programme traite d’idées xénophobes contre l’Islam et l’immigration. 

https://graphics.france24.com/france-2022-presidential-elections-french-politics/ 

 Les Manifestation et l’opinion en France

Il n’y a peut-être rien de plus français que de manifester. Les manifestations incessantes des Français sont alimentées par l’amour de leur pays, la République, qu’ils souhaitent transformer par l’expression populaire. Ce combat pour une patrie plus grande remonte souvent au célèbre jour de la Bastille, où le prolétariat a combattu le système féodal, décapité le roi et placé la France sur la voie d’une société plus égalitaire avec sa première constitution. Le parti communiste de la fin du 19e siècle et du début du 19e siècle a apporté son soutien à la classe ouvrière en ramenant la semaine de travail de 48 heures à 40 heures, en augmentant considérablement les salaires et en créant les “congés payés”, deux semaines de vacances payées. Cette méthode de manifestation a servi de modèle à tous ceux qui cherchent le changement. Aujourd’hui, la rue est remplie de personnes qui défendent un assortiment d’idées et de mouvements. Il n’y a pas si longtemps, la lutte des “gilets jaunes” a semé le chaos dans la capitale suite à la proposition d’Ecotaxe par le président Emmanuel Macron. Elle était surtout contestée par les habitants des zones rurales qui ne pouvaient pas se permettre une nouvelle hausse du prix de l’essence et qui ne bénéficient pas forcément de protections suffisantes du système social français. Alors que les manifestations des gilets jaunes étaient relativement irrégulières, d’autres peuvent être facilement suivies car elles sont programmées. Par exemple, une recherche rapide sur google donne accès à la liste des manifestations prévues. Elles peuvent correspondre à des problèmes mondiaux, nationaux ou locaux. Par exemple, des manifestations de soutien à l’Ukraine ont vu le jour dans tout le pays, tandis que l’obligation vaccinale a fait l’objet de protestations dans des lieux plus précis. Le progrès de la France a longtemps était attribué aux manifestations inébranlables et dont les changements sont toujours en cours à ce jour et se poursuivront à l’avenir.  

 

La culture des manifestations et le défi de s’informer sur tous les candidats est parfois écrasant. Mais ici, nous sommes spectateur de cette élection parce que personne dans le programme de Dickinson ne peut voter en France. Alors, nous avons décidé de demander l’avis des citoyens français autour de nous. Une sœur d’accueil (20 ans) a dit qu’elle était angoissée concernant les élections et elle a peur de l’ascension de l’extrême droite, en particulier la popularité d’Éric Zemmour. Quand nous avons demandé si le système français était mieux que le système américain parce qu’il y a plus des choix, les hôtes d’une étudiante ont dit que le système français n’était pas mieux et en quelques façons c’était pire que celui des États-Unis. Aux États-Unis il y a un choix entre un candidat démocratique et un candidat républicain mais cette hôtesse a dit qu’en France c’est normalement entre 2 ou 3 candidats et il y a une possibilité que tous les trois soient conservateurs et elle a décidé que c’était vraiment le pire. Avec tous les partis qui participent aux élections, il y a la question de ce qui est mieux : de voter pour celui qui est le plus proche de vos opinions ou de voter utile. Récemment, une étudiante de Dickinson était témoin d’un débat entre deux amis à la fac concernant cette polémique. Une de ces filles a dit qu’elle allait voter pour V. Pécresse parce qu’elle voit l’élection comme une lutte entre E. Zemmour, M. Le Pen, et V. Pécresse et elle a dit que les autres seront pires donc elle a choisi V. Pécresse. Son amie était choquée que son amie n’allait pas voter pour Mélenchon parce qu’elle avait l’impression que les deux avaient des idées politiques similaires. Elles ont commencé un débat sur l’idée de voter pour son premier choix ou voter stratégiquement pour celui qui a la meilleure chance d’être élu. Clairement, les amis peuvent avoir des idées politiques différentes tout comme aux États-Unis. Il semble que les étudiants à Toulouse n’aient pas peur de discuter leurs idées politiques. 

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