Jusqu’à maintenant, il y avait une joie constante dans ce chaos : la course à pied. J’ai découvert biens des petits coins ainsi que des grands panoramas pendant ces randonnées urbaines où je peux faire un peu de tourisme dans les alentours à ma propre allure. Je cours sous et au dessus des ponts, à travers des parcs ouverts ou des ruelles fermées, à coté du bruit continuel de la ville animée ou du silence profond des terrains vagues, mais presque toujours au bord du canal Toulousain, mon compagnon et ma boussole de voyage. Il y a quelque chose de très calmant à propos de l’eau chatoyante qui court à travers Toulouse…quelque chose de rafraîchissant et tranquille qui invite à réfléchir aux journées précédentes ou futures, proches ou lointaines. Dans cet état, je peux ranger toute la confusion inévitable qui vient avec un environnement inconnu. Pourtant, malgré la nature solitaire de cette activité, il y a aussi, certainement, un aspect unifiant. En étant à l’extérieur et traversant la vie quotidienne, on peut interagir avec l’humanité et vraiment se sentir comme si on faisait partie de la ville, que ce soit une petite tape encourageante dans le dos d’un inconnu (avec un « vas-y ! »), ou simplement un sourire aimable d’un autre coureur qui passe.
Une autre expérience que j’aimerais partagée est mon expérience à l’université. Pendant mes cours d’art, j’ai noté quelques différences intéressantes dans le comportement des étudiants français par rapport aux Etats Unis. Par exemple, dans mon cours d’art appliqué à Rangueil où nous travaillions avec un partenaire sur l’ordinateur pour fabriquer notre propre jouet, je ne pouvais pas m’empêcher d’apercevoir un sentiment de solidarité entre les étudiants dans la salle de classe. Je me rappelais le contraste saisissant de l’atmosphère des laboratoires au lycée…au lieu de se précipiter sur les instructions pour finir le plus rapidement et donc, partir dès que possible, ici nous travaillons lentement et patiemment à notre rythme (quel soulagement !), en s’arrêtant de temps en temps pour aider les autres… certainement, une atmosphère beaucoup plus agréable. Un autre aspect dans la salle de classe que j’ai remarqué était le style des discussions. Aux Etats Unis, pendant la critique des œuvres des étudiants, une personne parle pendant que les autres attendent patiemment, en levant la main pour exprimer leur point de vue…mais pas ici ! Les interruptions ne sont presque pas dédaignées, et en fait se passent régulièrement, avec quelqu’un qui parle au dessus des autres pour être entendu…pas du tout l’anarchie, mais sûrement un environnement beaucoup plus animé et passionné.