Depuis mon arrivée en France en août, la vie américaine ne me manque pas trop mais, cette semaine, je me sens dépaysé, je pense beaucoup à ma place en Amérique que je délaisse pour être étudiant à Toulouse.
Aujourd’hui, c’est Thanksgiving : la gloire de la gourmandise, le triomphe du tryptophane. Aucun jour de l’année n’évoque les idées de communauté, de conversation et de grâces autant que cette fête du quatrième jeudi de novembre. Mais comment commémorer ce jalon de mon calendrier dans un pays, à l’intérieur d’une culture, qui ne reconnaît pas Thanksgiving?
Pour remplacer Thanksgiving cette année, j’ai cherché à recréer la fête petit à petit, par une convergence du français et de
l’américain. Dans les cours d’anglais que j’enseigne au Mirail, j’ai été le témoin d’expressions étonnées de la part des étudiants Français quand je leur ai expliqué la litanie des plats traditionnels; nous avons regardé le classique A Charlie Brown Thanksgiving ensemble. J’ai aussi participé à un concours de cuisine Thanksgiving, organisé par le consulat américain, où il a fallu convaincre un chef français que, oui, les airelles sont comestibles et que , oui, le potiron peut faire partie d’un dessert.
Mais le moment le plus précieux cette semaine a été le festin de Thanksgiving que j’ai préparé pour mes hôtes bienveillants. Nous nous sommes gavés de dinde, de patates douces caramélisées avec des chamallows, d’une compote aux airelles-figues, d’une farce de pain, d’une tarte au potiron, et de deux bouteilles de vin français. J’ai appris les coutumes françaises liées au dîner et en même temps mes hôtes ont découvert la gastronomie américaine.
Ces expériences me font penser à mon identité, et au fait qu’on ne doit pas changer les bases de sa personnalité en perçant dans de nouveaux environnements. En nous affirmant, nous invitons les personnes qui nous entourent à en apprendre plus sur nous, et sur eux-mêmes aussi. Nous pouvons assimiler et évoluer sans oublier qui nous sommes. Pour cette prise de conscience, je suis reconnaissant.