En tant qu’Américaine, quand je me promène autour de Toulouse, ce qui me frappe le plus, c’est les fusils que les policiers tiennent toujours dans leurs mains. Après avoir passé un mois et demi à Toulouse, j’ai noté qu’on trouve les fusils beaucoup plus fréquemment en public qu’aux États-Unis à cause du plan Vigipirate. Les gendarmes marchent n’importe où avec leurs fusils pendant qu’ils surveillent le quartier, car c’est leur boulot quotidien. Néanmoins, ce phénomène ne cesse pas de me choquer chaque fois que je le vois. Cela me rend très mal à l’aise de voir ces pistolets et ces fusils très massifs – les armes qui sont sûrement chargées, en plus.
Aux États-Unis, j’habite dans le « Midwest » du pays, et je vois rarement des fusils. Toutefois, je ne veux pas dire que les règles de contrôle concernant les fusils sont forcément plus strictes que celles de la France. En fait, c’est peut-être l’opposé : récemment, le Midwest avait de graves problèmes à cause du dossier de Ferguson à St. Louis, où je fais mes études à Washington University. Un jeune homme qui s’appelait Michael Brown a été abattu par les tirs de fusils d’un policier. Ces circonstances ont provoqué plusieurs manifestations, y compris les manifestations des étudiants à mon université. Beaucoup de gens étaient bouleversés par la fusillade, car on a pensé qu’il y avait des tensions raciales soulignant la situation (parce que Brown était un noir, et le policier un blanc).
Le dossier de Michael Brown a encouragé plus de discussion au sujet du pouvoir des policiers et des problèmes de racisme qui existent encore aux États-Unis. Les incidents où les policiers abusent de leur pouvoir, c’est ce qui me fait peur et soutient mon opinion que je n’aime pas les armes. Toutefois, je comprends que le rôle des policiers reste complètement différent concernant le cas de Michael Brown et le cas de Charlie Hebdo. Ferguson et Michael Brown représentent le conflit à l’intérieur d’un pays, et cela demande un nouvel examen des lois au sujet de la possession des armes. Cependant, les gendarmes en France ne mettent pas un groupe français en opposition à l’autre : tout ce qu’ils font, c’est pour la sécurité de tout le pays. Je pense que cette distinction était vraiment importante pour moi, car pour la première fois je peux voir comment la possession des fusils très publics par la police peut-être quelque chose d’avantage.
En somme, même si les fusils de police sont beaucoup plus visibles en France qu’aux États-Unis, les Français ont l’air d’être plus à l’aise avec cette atmosphère. En ce moment, on observe probablement un niveau plus sérieux de sécurité après l’attaque terroriste sur le magazine Charlie Hebdo. L’attaque s’est passée à Paris, mais quand même elle a blessé tout le pays, et maintenant il vaut mieux s’il y a plus de gendarmes dans les grandes villes. À bien y réfléchir, je peux me forger une nouvelle opinion des fusils pour moi-même : je considère encore la possession des fusils comme quelque chose de très dangereux et qui doit être limitée ; cependant si une population veut voir plus de policiers armés seulement pour la sécurité de leur pays en entier (et pas pour la guerre ou la violence assurée, bien sûr), c’est un choix qu’elle a le droit de faire.
-Claudia Vaughan