De Carlisle à la Ville Rose

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La Perception du handicap dans un contexte universitaire

Un article de Ella Beyreis, Michael Wymer, et Ella Newstead

Si vous passez suffisamment de temps à Toulouse, vous allez inévitablement croiser un environnement équipé avec les aménagements pour des personnes en situation de handicap, que ce soit la place pour une chaise roulant dans le bus ou un chien guide en formation à la gare. Les universités de Toulouse ne sont pas une exception–en se baladant autour de l’université de Toulouse 2 Jean Jaurès vous allez voir les personnes utilisant le guidage tactile, en chaises roulantes et avec des appareils d’aide à la marche. En observant ces aménagements a notre université, nous étions curieux de savoir comment les français perçoivent l’invalidité dans un contexte universitaire. Et vu que 80% des personnes en situation de handicap en France ont un handicap invisible, c’est-à- dire des troubles sensoriels, mentaux ou cognitifs, nous étions particulièrement curieux de savoir s’il existe aussi un réseau d’aménagements pour des incapacités invisibles.

Avant de plonger dans la question d’invalidité, regardons le système universitaire français. En contraste avec le système américain qui est caractérisé par ses frais de scolarité élevés et sa sélectivité, le système français valorise une éducation pour tous et toutes en accord avec le principe français de l’égalité. Ainsi, c’est l’éducation de la majorité qui compte et non pas celle de l’individu. C’est pour ça que le fameux cours magistral ou un professeur parle pendant quatre heures dans un amphithéâtre de cent étudiants est si populaire–elle facilite la diffusion de l’information. Mais quand il y a un ou une étudiant·e qui a des besoins particuliers, comment l’université s’occupe des individus ? 

Bien qu’aujourd’hui l’évidence des aménagements pour étudiants en situation de handicap est visible, ce n’était pas toujours le cas. En 2005, la France a exécuté une loi qui a décrit le droit aux aménagements qui assurent l’accès et la participation égale aux services et programmes gouvernementaux pour les personnes en situation handicap. Depuis cette année-là, le nombre d’étudiants en situation de handicap aux universités a beaucoup augmenté. Mais bien que le niveau des étudiants en situation handicap a augmenté en gros, il n’est pas distribué d’une manière égale à travers les disciplines. Par exemple, pendant que les étudiants en situation handicap physique sont distribués également à travers les disciplines, les étudiants en situation handicap invisible sont les plus nombreux dans les institutions universitaires technologiques et la fac des arts, des langues, et des lettres. De ces faits, il est évident que les services pour les étudiants en situation handicap invisible sont moins développés que ceux pour l’handicap physique.

Depuis 2023, l’Université de Toulouse 2 Jean Jaurès offre à ses étudiants trois sessions gratuites de 45 minutes avec un psychologue. En comparaison avec nos universités américaines, l’université ne promoue pas beaucoup ce service, alors elle reste invisible. Dans nos universités, il existe des organisations institutionnelles et aussi certaines qui sont gérées par des étudiants qui s’occupent du bien-être des étudiants, offrent des séances de méditation, ou facilitent des conversations au sujet de la santé mentale. D’après nos conversations avec nos hôtes, ce sont des sujets qu’on évite en France, bien qu’on reconnaît qu’il vaut mieux les aborder. Nous croyons que parler de notre santé mentale est la première étape d’une reconnaissance de l’handicap invisible.

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On peut observer un petit microcosme de traitement des handicaps en France dans les universités françaises. Pendant nos premiers mois en France, on reconnaît plusieurs accommodations qui était visible dans l’infrastructure de l’Université Toulouse Jean Jaurès. Il y a des bandes tactiles sur les trottoirs pour aider les malvoyants, et aussi des ascenseurs et rampes pour les personnes en fauteuil roulant. Chez moi, c’est très rare de voir les bandes tactiles pour la totalité d’un chemin, mais a UT2J il traverse le quad d’un côté à l’autre.

            Néanmoins, on doit interroger l’accès aux mesures d’adaptation pour les personnes avec des handicaps invisibles, surtout dans le domaine d’éducation. Aux Etats-Unis le débat au sujet d’accommodements raisonnables pour les handicapés invisibles est polémique. Le scandale de « Varsity Blues » qui a éclaté en 2019 s’agissait d’un complot criminel pour tromper le système d’admission à l’université. Une partie du crime était une falsification des handicapés invisible comme TDAH et dyslexie, qui a qualifié des élèves de recevoir les mesures d’adaptation. (Vox) Il me semble que la conversation en France s’agit plutôt d’élargir l’accès à des mesures, et n’est pas encore de qualifiée qui les mérite.

            Par coïncidence, les trois auteurs de cet article sont dans le même cours a UT2J, et on a eu une expérience pertinente de cette conversation des accommodations et handicap invisible dans la salle de classe. Pendant le premier mois de cours, une étudiante est devenue surstimulée à cause du bruit dehors et dans la salle de classe. Elle a demandé si le professeur peut adresser le bruit, surtout du retour de son microphone. En réponse, le professeur a créé plus de bruit intentionnellement, comme une blague. L’étudiante a été vraiment submergée et a quitté la salle de classe pour quelques minutes pour se reprendre. Le professeur a été préoccupée après qu’elle est sortie, mais avant ça il m’a semblé qu’il ne comprenait pas pourquoi elle a demandé ce changement. L’étudiante a des difficultés avec surstimulation mais le prof n’était pas familier avec le concept, ou il n’a pas reconnu l’importance de ses demandes. C’est facile de comprendre les différences nécessaires dans le style d’éducation pour les aveugles ou les sourds, mais les différences d’attention ou de mentalité sont plus incompréhensibles pour les gens qui sont inexpérimentés.

            Ce n’est pas le cas que La France n’a pas de programmes d’adaptation dans le système d’éducation, en comparaison aux Etats-Unis il est diffèrent. La conversation des mesures pour quelques handicapés mentaux ou invisibles est tellement unique que les débats aux Etats-Unis.

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Qu’est-ce que constitue un handicap ? Ou une infirmité ? Ou une incapacité ? Ces mots sont en français avec une connotation culturelle que les Français connaissent d’une manière que je ne comprendrai jamais à cause du fait que le français n’est pas ma langue maternelle. Même si j’étudierai le français pour le reste de ma vie, il y aura toujours cette barrière de la langue. Alors, je ne veux pas juger la langue française ou les Français pour leur usage de leur langue que je ne comprends pas en entier. Mais, les mots « handicapé », « infirmité », et « incapacité » me rendent mal à l’aise comme une personne que les médecins et que les physiologistes décrivent comme « handicapé ».

Il y a deux mois que j’ai reçu mon diagnostic qui dit que j’ai une dyslexie et un trouble anxieux généralisé. J’avais huit ans quand j’ai appris à lire, et les livres que je lisais étaient pour les bébés comme Bob Books ». En même temps, mes camarades de classe lisaient les livres de « Harry Potter » et « Are You There God ? It’s Me, Margaret ». J’ai raté tous mes exams d’orthographe et mes enseignants m’ont empêché de jouer avec des amis à la récréation afin que j’eus pratiqué mon orthographe, mais je n’étais jamais testé pour la dyslexie. J’avais toujours des difficultés d’orthographes et des examens, donc j’ai pris seulement les cours à Grinnell (mon université aux États-Unis) où je peux écrire des rédactions dans mon ordinateur, avec un correcteur d’orthographe. Malheureusement, cela n’était pas une possibilité ici alors j’ai demandé des aménagements pour mes examens, ce que j’ai reçu facilement et que j’ai maintenant.

Toute ma vie je n’avais jamais eu de handicap. J’ai fait des études d’un sujet centré sur les handicaps. Mes amis et ma sœur ont des handicaps, mais je n’ai jamais pensé que j’en avais un. Dans les semaines passées, j’ai appliqué pour des travaux d’été et les stages en entreprise de publication, et chaque fiche demande la question « avez-vous un handicap ? ». Je ne dois pas répondre, et de plus je ne peux pas être victime de discrimination si j’ai dit oui, mais je ne pouvais pas dire oui parce que je ne croyais pas que j’avais un handicap. J’ai des difficultés d’orthographe, de calcul, et de lecture, tous qui viennent de ma dyslexie, mais je peux faire toutes les choses comme les autres étudiants. J’ai deux spécialisations en littérature – en français et en anglais. J’ai fait tout le calcul infinitésimal que mon université enseigne. Et j’ai lu d’ une manière récréative plus que tous mes amis et que ma famille. Je ne me considère pas moi-même handicapé. Mais, c’est un titre que j’ai maintenant.

En anglais, nous utilisons le mot « disabled » au lieu de « handicapped » parce que le mot « handicapped » était utilisé comme une insulte et aujourd’hui il est considéré péjoratif. Le mot « disabled » n’a pas la même connotation et les personnes handicapées ont décidé d’utiliser ce mot au lieu de « handicapped ». Les mots « handicap », « infirmité », et « incapacité » me rappellent ce mot que nous n’utilisons plus en anglais et je suis devenue curieuse s’ils ont des connotations négatives aussi. J’ai cherché un peu sur internet et j’ai trouvé un site, « Handicap.Fr », qui semble être un site des ressources, des actualités, et des programmes pour les handicapés qui a partagé un peu d’information sur le terminologie de handicapé en France. C’était très intéressant de lire parce que E. Dal’Secco, l’auteur, a partagé une courte histoire de la terminologie, les implications politiques, les débats sur ce qui est le meilleur mot, et des conséquences dans la société française qui vient avec le diagnostic « handicapé ». Il a dit que le mot « handicapé » est un anglicisme qui était utilisé comme un mot plus poli qui a remplacé les autres mots comme, « invalides, aliénés, anormaux, déficients, paralytiques » (Dal’Secco). Quand il a écrit l’article en 2013 il y avait des personnes qui veulent utiliser la terminologie « personne en situation de handicap ». Nous avons eu la même situation aux États-Unis avec le phrase « person with a disability » au lieu de « disabled » et il y a beaucoup de personnes handicapées aux États-Unis qui ont dit qu’ils préfèrent le phrase « disabled person » et les termes qui met en emphase l’humanité des gens. Dal’Secco a partagé un sentiment similaire quand il a demandé pourquoi est-ce que le handicap est le seul titre pour lequel nous utilisons la phrase « personne en situation de … ». Il semble bizarre de tourner autour du pot quand on utilise une phrase qui peut être dite avec un mot ; il donne le message qu’il y a quelque chose de mauvais ou étrange sur le sujet. Comme l’idée qu’on ne peut pas dire « disabled » parce qu’il est terrible d’être « disabled », alors il faut que tout le monde utilise « person with a disability » afin d’éviter le sujet et mis en place un peu de distance entre la personne qui parle et le fait d’avoir un handicap. Dal’Secco a aussi qu’il est difficile de choisir un mot ou un titre que tout le monde aime parce qu’il y a des désaccords entre la communauté handicapée.

Je trouve que je n’ai pas le droit de juger cette situation ou ces débats, parce que je ne suis pas une partie de la communauté handicapée française. Néanmoins, je suis heureuse de savoir qu’il y a des personnes qui parlent de ce sujet et qui veulent créer un mot ouvert et respectueux. Je pense qu’avec le temps je deviendrai plus à l’aise avec mon titre de handicapé, mais je sais qu’il ne devinera jamais mon identité. C’est un sentiment que E. Dal Secco a décrit dans son article : « Ce n’est pas un détail ; les mots ont une importance considérable. Je suis aveugle depuis quinze ans mais le handicap n’est pas mon identité » (Dal’Secco). En français ou en anglais, il faut que nous utilisions les mots respectueux quand nous parlons des personnes. Tout le monde mérite le respect, et les mots que nous utilisons sont une bonne première étape.

La nourriture en France

Un article de Aaron Hirschhorn, Kelly Rojo Reyes et Sophie Phillips

Pendant notre séjour à Toulouse, un des plus grands chocs culturels pour nous a été la différence entre la nourriture et la cuisine française et ce qu’on mange habituellement chez nous aux États-Unis, ainsi que les différentes relations avec ce qu’on mange. D’abord, on va discuter des plusieurs aliments qui sont très courants à manger ici mais qui sont très difficiles à trouver aux États-Unis, et qu’on n’a jamais vu avant d’arriver ici. Puis, on va discuter de la relation entre la cuisine et la terre française. Enfin, nous discuterons de l’impact du couscous en France et de l’importance de la cuisine en tant qu’aspect de la culture. Tout cela va servir de donner un résumé de nos expériences avec la nourriture en France, et va démontrer quelques aspects de l’importance de la cuisine dans la culture française.

Les Aliments Français

La France est un pays avec une grande histoire culinaire avec beaucoup de repas uniques selon la région. Depuis mon arrivée à Toulouse, ma hôtesse m’a cuisiné de nombreux plats traditionnels français. D’habitude, je ne suis pas un mangeur très aventureux, et je n’aime pas trop manger de nouveaux repas. Cependant, je me suis dit que, puisque je suis en France, et que m’a hôtesse a acheté les nourritures et les a cuisinées, je doit au moins les goûter. Alors, c’est comme ça que j’ai fini par manger des aliments que je n’aurais jamais pensé à manger et dont je n’avais en fait jamais entendu parler auparavant.

D’abord, les viandes. Ma première nuit ici, ma hôtesse a cuisiné le confit de canard. Moi, j’aime bien manger d’autres types de viande similaire comme le poulet et la dinde, mais je n’avais jamais mangé le canard. J’avais un peu de peur, mais en fait je l’ai bien aimé. Il m’a rappelé du poulet. Quelques jours plus tard, mon hôtesse a cuisiné le canard encore, mais quand je l’ai vu il était très différent, et j’étais confus. Au lieu de ressembler à du poulet, il a ressembler à du bœuf. Elle m’a expliqué, quand j’ai demandé, que les différentes parties d’un canard sont différents: le confit de canard est la viande blanche, comme le poulet, tandis que d’autres morceaux de canard sont de la viande rouge, comme le bœuf. Et quand j’ai gouté ce morceau de canard, il a en fait gouté plus comme le bœuf. À cause de mon hésitation, mon hôtesse s’est bien rendu compte que je n’avais jamais mangé de canard avant qu’elle me le cuisiner, et elle a voulu bien savoir quelles autres viandes je n’avais jamais goûté. C’est ainsi que je peux désormais dire que j’ai aussi mangé de l’agneau et du veau.

Ainsi que la viande, j’ai mangé beaucoup de nouveaux fruits et légumes depuis mon arrivée à Toulouse. Les litchis m’ont surpris le plus. Encore la première nuit, après avoir fini le canard, elle m’a demandé si j’ai voulu un peu de dessert. J’ai dit oui, et elle a sorti un bol des fruits. J’ai vu des pommes, des bananes, des oranges, une mangue, mais aussi quelques autres que je n’avais jamais vu. J’ai remarqué aussi qu’il y avait un fruit de coque aussi, et je m’inquiétais parce que je suis un peu allergique aux fruits de coque, mais elle en a pris un est a expliqué que c’était en fait un fruit, appelé un litchi. Elle m’a montré comment le craquer et l’ouvrir, et j’ai découvert dedans un fruit blanc et très charnu. J’ai regardé comme elle l’a mit dans sa bouche, puis recracher le noyau, et j’ai copié ses actions. La douceur m’a surpris. C’était un gout très unique, mais j’ai bien aimé ça.

Le deuxième fruit nouveau que j’ai mangé, c’est un fruit qui s’appelle le kaki. Il était aussi un dessert, mais quand elle l’a sorti j’ai pensé que c’était une tomate. Cependant, elle l’a coupé en deux et m’a donné une moitié avec une cuillère. J’ai enlevé le fruit de sa peau et je l’ai mangé, et il m’a rappelé un peu d’une prune, et j’aime les prunes.

Je croix que manger ces nouveaux aliments, parmi d’autres que j’ai mangé (par exemple l’endive, une légume très amer que je n’ai pas bien aimé, et le cassoulet, un plat traditionnel de l’Occitanie, la région française où se trouve Toulouse), a amélioré mon immersion dans la culture française, car il a ouvert mes yeux à des nouvelles expériences et goûts. C’est à dire que, en mangeant ces aliments que je n’avais jamais mangé mais que mangent souvent les français, je pouvais plus me plonger dans la vie et la culture Toulousaine. De plus, en apprenant ce qu’ils mangent, j’ai appris aussi leurs habitudes, leurs coutumes, et leurs lois. Par exemple, en France il y a des aliments saisonniers, qu’on ne mange qu’en hiver ou qu’en été parce que ça c’est quand ils sont disponibles, lorsqu’aux États-Unis on peut trouver ce qu’on veut presque n’importe quand.

Enfin, le but de faire un semestre à l’étranger, selon moi, est non seulement d’améliorer mon niveau de français mais aussi de découvrir d’autres modes de vie auxquelles on peut comparer nos vies chez nous. Comme ça on peut apprendre et trouver de nouveaux expériences. Et la cuisine étant un aspect très important de la vie française, je trouve que ces rencontres que j’ai eu m’ont aidé à faire exactement ça, grâce à l’éducation culturelle que ma hôtesse m’a donné. À part ces expériences avec de l’alimentation peut-être plus régionaux, on a eu aussi des apprentissages au sujet du lien entre l’alimentation et la France comme pays ainsi que le monde au sens large, que nous décrirons ci-dessous.

Le terroir français

Un aspect de la culture française que j’ai remarqué est le lien fort entre l’alimentation et la terre. Les Français semblent d’être plus conscients des origines d’un produit que les Américains. Plusieurs fois, quand j’ai diné avec mes hôtes, ils ont pris le temps d’expliquer à moi les régions d’où viennent les plats, et aussi les coutumes qui les entourent. Certes, avec les fromages et les vins, leurs origines semblent être des caractéristiques d’importance majeure, presque pareil à leur goût. Cette conscience culturelle des origines des produits crée l’impression que les Français ont plus d’une connexion avec la nourriture qu’ils consomment.

L’un des exemples le plus représentatifs de cette attitude culturelle est le système d’Appellation d’Origine Contrôlée (AOC). Ce système, introduit en France en 1937 pour lutter contre la fraude, fait et régule des règles de production pour garantir la qualité des produits spécifiques. Aujourd’hui il y a 300 produits sous ce titre, la plupart d’entre eux étant les vins et les fromages. Ces appellations sont étroitement liées aux régions françaises, grâce à la croyance que les conditions spécifiques d’une région ont des impacts sur le goût final d’un produit. Cette croyance a un nom – le terroir. Dans l’exemple du roquefort, la loi d’AOC permit seulement les fromages moisis de brebis âgés dans les grottes de Roquefort-sur-Soulzon d’utiliser le nom. Les règles d’AOC contrôlent aussi, avec un degré élevé de précision, toutes les étapes de le faire. Malgré le fait qu’il existe d’autres fromages similaires au roquefort, le terroir spécifique de la région de Roquefort est considéré de donner un élément unique sur le fromage. Quand mon hôte m’a introduit à ce fromage, il a immédiatement indiqué sa région d’origine. 

Ce système d’appellations existe sur l’échelle de l’Union Européenne aussi, sous le titre d’Appellations d’Origine Protégée (AOP). Contrairement au AOC, l’AOP n’indique pas la qualité d’un produit, juste sa région d’origine et ses étapes de production. Il existe aussi sur les niveaux de l’Union européenne et de France les organisations qui contrôlent les produits biologiques. Sur la plus grande échelle c’est le logo Eurofeuille ; sur l’échelle de la France c’est la Certification Agriculture Biologique. Ces deux organisations interdisent l’utilisation des pesticides de synthèse et garantissent des méthodes de production qui protègent l’environnement.

Le mouvement biologique est lié aux efforts d’être plus conscient aux impacts humains sur l’environnement. En plus des étiquettes marquant des fruits et des légumes comme “bio,” plusieurs des magasins avaient commencé à étiqueter leurs produits avec leurs pays d’origine, et le chiffre des kilomètres ils ont voyagé avant d’arriver chez magasin. Une nuit, quand j’ai mangé d’une mangue avec mes hôtes, j’étais surpris quand l’un de mes hôtes a annoncé que la mangue a voyagé jusqu’à 10,000 kilomètres de Pérou. Ces étiquettes servent le double objectif de rappeler les clients du taux environnemental de leurs achats, et aussi de les encourager d’acheter les produits locaux – les produits français. Ces efforts de protéger l’environnement protègent, à leur tour, le savoir-faire inextricable de la terre et aussi de la culture gastronomique Française. 

La nourriture comme symbole de résilience

Avant mon arrivée en France, j’avais longtemps entendu dire que la France était une nation d’immigrés, comme les États-Unis, avec l’Afrique du Nord comme plus grande population d’immigrés. Fascinée par les différentes cuisines, j’étais excitée à l’idée d’essayer les différentes cuisines maghrébines en France, surtout en raison de la proximité géographique de la France avec d’autres pays. À mon arrivée à Paris, le premier plat que j’ai goûté était le couscous. Accueillie en arabe par des serveurs très aimables, j’ai choisi le couscous à l’agneau au restaurant l’Homme Bleu. En un instant, j’ai goûté à toutes les épices utilisées et à la façon dont les différents légumes et ingrédients s’entrechoquaient pour donner un goût exquis. En discutant avec le serveur de L’Homme Bleu, j’ai appris que le propriétaire et les cuisiniers étaient marocains et tunisiens, et que le serveur lui-même était algérien. J’ai été fasciné de voir à quel point ces pays sont différents, mais qu’ils partagent des cuisines similaires, comme le couscous, que chacun considère comme son plat le plus populaire.

Des mois plus tard, à Toulouse, j’ai appris qu’il y avait un débat national, entre les journaux et les sondages journalistiques, selon lequel on pouvait considérer le couscous comme le plat national de la France. Ce débat m’a choqué, car je me suis dit « le couscous n’est pas français ! Comment un plat maghrébin peut-il surpasser le steak frites ou le cassoulet, qui sont considérés comme traditionnellement français ? Le discours métaphorique sur le couscous m’a rappelé les fois où je suis allée dans un café français et où le plat du jour était le couscous. Je me suis alors rappelé que le couscous est plus qu’un plat maghrébin en France, c’est une représentation des communautés immigrées qui ont créé de nouvelles cultures en France, comme l’identité « franco-maghrébine ».

Composé de semoule, de légumes et de viande, le couscous est consommé à l’occasion de fêtes, le vendredi en signe de repos ou les jours de prière en congrégation. Le couscous est un plat populaire de la région du Maghreb, dont les origines remontent au XIe siècle. Le couscous a été créé par les Berbères d’Afrique du Nord, qui étaient présents dans la région avant la diaspora arabe. Ce plat maghrébin, qui a conquis le cœur des Français, est un élément essentiel de la cuisine parisienne, ce qui démontre l’importance de la diaspora des immigrés maghrébins. De nombreux Maghrébins ont construit de fortes communautés dans des villes comme Paris, mais aussi dans le sud de la France, comme Toulouse.

En tant qu’anciennes colonies françaises, les gens ont migré vers la France dans l’espoir de trouver des opportunités économiques, voire de demander l’asile ou de bénéficier d’opportunités éducatives. Pourtant, la population maghrébine est toujours affectée par l’héritage du colonialisme, car elle est plus susceptible de vivre dans des zones de ségrégation et d’être confrontée à la discrimination en matière de logement et d’emploi que les Français de naissance. Par conséquent, la présence massive du couscous en France peut être considérée comme un symbole de résistance et de résilience des communautés maghrébines. Face à la xénophobie et à la discrimination, les immigrés ont réussi à établir une forte présence en France pour continuer à développer leur langue, leur culture et leur religion.

Malgré les difficultés auxquelles sont confrontés les migrants nord-africains et leurs enfants (qu’ils soient nés en France ou non), ils ont réussi à créer une forte présence en France, et leurs efforts sont importants pour représenter la diversité en France. Il est important de reconnaître que si le couscous est historiquement et culturellement un plat nord-africain, il doit également être considéré comme un plat français, tout comme les personnes d’origine nord-africaine peuvent être « vraiment » françaises. La nourriture est un aspect important de la culture, et le couscous en tant que plat national de la France est vraiment un grand pas dans la reconnaissance de l’impact des personnes d’origine maghrébine en France, et de leur rôle dans l’avenir de la France.

Conclusion

La nourriture est un aspect important de la vie quotidienne, en particulier de la culture. Que ce soit en essayant de nouveaux aliments avec les familles d’accueil ou en réfléchissant plus profondément à ce que la nourriture dit de la société française, nous avons beaucoup appris en mangeant des plats délicieux. Apprendre à manger des aliments de saison et des plats traditionnels a amélioré notre compréhension de la culture française. Le lien fort entre la nourriture et la terre peut conduire à répandre l’importance d’acheter localement, tout en créant des campagnes respectueuses de l’environnement. Enfin, nous avons appris comment les communautés migrantes ont eu un impact sur la culture française en raison de leur large diffusion du couscous à travers le pays. Nous sommes ravis de continuer à essayer des plats délicieux tout en apprenant plus sur Toulouse et la France!

La France et le racisme: l’effacement, l’assimilation, et l’histoire

Un article de April Springer, Emma Gerber et Willow Palmer

L’effacement

Quand on traverse les couloirs de L’Institut d’Etudes Politiques à Toulouse, il y a toujours des affiches sur les murs qui sensibilisent sur les injustices sociales. Ces affiches montrent des statistiques sur la violence sexuelle, les expériences des Gazans, et l’augmentation du réchauffement climatique. Cependant, on notera aussi qu’il y a un grand sujet qui n’est jamais mentionné: la discrimination raciale. Pendant mon séjour à Toulouse, je suis devenue plus curieuse sur le manque d’information à propos du racisme en France. Pourquoi personne parlent sur la discrimination qui existe ici? Est-ce que c’est possible que le racisme n’existe pas en France? Ces questions m’ont occupé beaucoup durant le début de notre programme. Je les ai posés à Dickinson en France, et on m’a répondu de la même façon — les français pensent que c’est moins “raciste” de ne discuter pas le racisme et d’ignorer les différences entre les “races”. En comparaison avec les États-Unis, où le racisme est bien souvent discuté, cette idée est un peu choquante. Alors, comment est-ce que la pratique de racisme se manifeste-t-elle en France? Et pourquoi existe-t-elle?

Premièrement, il n’y pas d’un mot qui est utilisé couramment pour décrire la couleur de la peau de quelqu’un, tel que “race” en anglais. En fait, le mot “race” en français est utilisé principalement pour décrire les types d’animaux. Par exemple, quand on regarde un chien qui se promène dans la rue, on peut demander à son propriétaire, “De quelle race est votre chien?” Bien qu’on puisse utiliser le mot “race” pour décrire la couleur de la peau, il n’est pas fréquemment utilisé. Sans les mots pour s’exprimer, il est carrément impossible pour quelqu’un à décrire la discrimination ce qu’i.el face. Par ailleurs, les recensements en France ne contiennent pas les données démographiques sur les “races” des français. En fait, les recensements sur la race ont été interdits par le gouvernement français en 1978. Donc, il n’y a rien d’information disponible sur quelques faits sociaux de la société française — comment est-ce que les policiers traitent les personnes de couleur? Quelles sont les différences entre les effets de COVID-19 dans les communautés de couleur et les personnes blanches? Et surtout, comment peut-on identifier le racisme si on n’a pas les données pour le comprendre? Bien que cette idée soit compliquée à comprendre d’un point de vue américain, celle-ci est largement admise par les français. En fait, même beaucoup d’organisations contre le racisme en France sont d’accord avec ces lois sur les recensements. L’organisation contre-raciste, SOS Racisme, argumente que l’addition des statistiques sur race pourra augmenter le racisme qui arrive en totalité.

Enfin, il est clair que l’attitude du peuple français est pour la plupart “daltonien”. Afin de protéger les gens du monde raciste, les français évidemment essaient d’ignorer la race entièrement. Bien que ce phénomène ait des bonnes intentions, elle a des grandes conséquences: il est tellement difficile à démontrer qu’il y a du racisme institutionnel en France, et plus difficile à agir contre le racisme si ce n’est pas un sujet évoqué dans les conversations de français. Ce type de rature évoque une question en particulière — est-il vraiment mieux d’ignorer la race afin d’éviter le racisme?

Le regard des Français sur les cultures différentes et l’assimilation

Une autre facette de cet effacement de la “race” et de l’identité raciale en France est la façon dont les identités culturelles sont traitées ici. Pendant mon bénévolat au Caousou, une école privée jésuite à Toulouse, j’ai eu l’occasion d’observer l’un des élèves de terminale qui s’entraînait pour ses épreuves du baccalauréat en faisant un discours sur les problèmes auxquels la ville de New York sera confrontée dans les années à venir. Avec les documents qu’il a eu, il a décidé de parler des divisions raciales présentes dans la ville de New York. Faisant référence au quartier chinois de New York, il a évoqué la “Salad Bowl Theory”: l’idée que même si New York veut se considérer comme un creuset de cultures différentes, elle n’a pas complètement réussi à être un véritable creuset parce que les différents quartiers de la ville conservent leurs propres identités culturelles. Comme les ingrédients d’une salade, les groupes ethniques de New York peuvent encore être identifiés même après avoir été mélangés.

Cette métaphore m’a fait réfléchir à la manière dont les identités culturelles sont traitées en France et aux États-Unis. J’ai entendu dire très souvent que les États-Unis étaient un “creuset culturel”, mais en utilisant la métaphore du creuset et du saladier, il me semble que la France est plus d’un creuset que les États-Unis. Je dis cela parce que les identités culturelles semblent se “fondre” en France. Les gens parlent beaucoup moins de leur héritage et n’en exhibent pas. Alors qu’on trouve de la cuisine internationale dans toute la ville, il m’a été beaucoup plus difficile de trouver une épicerie asiatique. Tout le monde semble participer à la culture française en parlant en français, en portant des vêtements français, et en mangeant de la nourriture française. Pour moi, cette “fusion” des différentes identités culturelles est résumée par les mots de l’un de mes hôtes, qui a déclaré que les gens préféraient pratiquer leurs identités culturelles “dans l’intimité de leur propre maison”.

Cela contraste fortement avec la façon dont les identités culturelles sont perçues aux États-Unis, où il y a eu récemment une pression pour que les identités culturelles soient plus fièrement affichées. Aux États-Unis, il est plus courant de voir un groupe de personnes porter la tenue traditionnelle de leur pays d’origine et les quartiers sont plus souvent peuplés de membres d’un seul groupe ethnique/culturel. Il y a plusieurs raisons à cela. Tout d’abord, les États-Unis et la France ont des compositions démographiques très différentes en raison de leurs histoires extrêmement différentes. Comme April a mentionné, il est illégal de collecter des données sur la race et l’ethnicité en France, mais selon certaines estimations, 85 à 90 % de la population est blanche, et la plupart d’entre eux sont d’origine française. Cette situation est différente de celle des États-Unis, où 75 % de la population est blanche et où le fait d’être “ethniquement américain” n’est pas vraiment un concept (en dehors de celui d’Amérindien, qui est également une minorité ethnique aux États-Unis aujourd’hui). Le fait qu’il y a moins de minorités en France rend ces minorités moins visibles, mais je pense aussi que c’est la perspective du “melting pot” en France qui pousse les différents groupes culturels à s’assimiler. En essayant de traiter tout le monde de la même manière, la société française impose une plus grande uniformité culturelle que les États-Unis. Pour moi, cette uniformité culturelle semble reposer sur le principe que quand on veut traiter tout le monde de la même manière, nous devons voir tout le monde exactement de la même manière. Après avoir grandi aux États-Unis, je ne suis pas sûr que ce soit vrai. Je pense qu’il est possible de reconnaître la diversité des origines de chacun tout mais aussi à considérer l’humanité fondamentale de chacun comme égale. Cela ne veut pas dire que la façon dont les États-Unis traitent les différences culturelles est parfaite, car ce n’est clairement pas le cas. Mais entre les deux visions très différentes des États-Unis et de la France sur la race et l’identité culturelle, le “salad bowl” de cultures vivantes des États-Unis me convient beaucoup mieux.

Les États-Unis et la France : Exemples de racisme et perspectives différentes (Willow)

Les États-Unis et la France ont tous deux une longue histoire de racisme, mais leurs approches et leurs conversations sur la race diffèrent considérablement. Aux États-Unis, race est un aspect central de l’identité, reflétant la diversité culturelle du paysnation. Certains groupes en France privilégient une identité nationale singulière par rapport aux distinctions ethniques ou culturelles. Cela n’est pas exhaustif car il existe des communautés et des personnes en France qui expriment leur culture de différentes manières, à la fois en privé et en public. Cependant, les deux pays continuent de lutter contre le problème persistant du racisme, qui persiste sous différentes formes et influence les dynamiques sociales.

Les États-Unis et la France partagent une histoire marquée par le colonialisme et la dépendance à l’égard du travail des esclaves. Les deux nations ont été confrontées pardes problèmes de discrimination raciale dans leurs pratiques policières. Les jeunes hommes d’origine nord-africaine en France sont particulièrement ciblés par des contrôles d’identification discriminatoires. La fusillade de Nahel Merzouk, un adolescent d’origine algérienne, près de Paris en 2023, a déclenché de vastes manifestations à travers la France. De même, le meurtre de George Floyd aux mains d’un policier de Minneapolis en 2020 a servi de point focal pour le mouvement Black Lives Matter (BLM) aux États-Unis. Malgré les efforts déployés pour résoudre ces problèmes, la brutalité policière reste un défi majeur dans les deux pays. Dans les deux pays, il y a eu davantage d’attention médiatique autour du mouvement BLM, et vous pouvez trouver des graffitis à Sciences Po et à Jean Jaurès qui disent “ACAB”. Cependant, ils utilisent la traduction anglaise plutôt que de la convertir en français.

La violence anti-asiatique en France a augmenté depuis le début de la pandémie de COVID-19, bien que ce soit un problème persistant antérieur à la crise sanitaire. Les mythes et les préjugés entourant les communautés asiatiques ont entravé leur sentiment d’appartenance en France. Comme mentionné précédemment, l’identité culturelle en France pourrait être limitée à la sphère privée de votre domicile en raison des pressions sociales. En public, vous devez apparaître français. Les microagressions et la marginalisation sont courantes en France, notamment dans les transports en commun, où les gens ont spécifiquement mentionné qu’ils avaient été victimes de discrimination raciale. Aux États-Unis, les crimes haineux contre les Américains d’origine asiatique ont connu une augmentation alarmante. En 2021, 1 adulte américain d’origine asiatique sur 6 a déclaré avoir été victime d’un crime haineux, ce qui représente une hausse significative depuis le début de la pandémie en 2020. Malgré ces tendances préoccupantes, la violence anti-asiatique dans les deux pays n’a pas reçu autant d’attention médiatique que d’autres mouvements sociaux. Ce manque de visibilité est profondément enraciné dans un schéma historique de négligence des histoires et des expériences des communautés asiatiques.

En conclusion, malgré les attitudes envers le daltonisme et le déni du racisme en France, la réalité demeure que le racisme est un problème persistant et omniprésent. D’autres groupes ont vécu des rencontres similaires, avec plein de préjugés et de micro-agressions qui ont façonné leurs expériences de vie. En tant qu’étudiants des États-Unis, où les discussions sur la race sont courantes et font partie de notre identité, notre expérience d’étude en France nous offre une toute nouvelle perspective. Bien sûr, notre perspective est limitée, car nous ne sommes ici pour que cinq mois, et d’autres personnes y ont vécu toute leur vie. Nos expériences limitées à Toulouse façonnent nos expériences et ne représentent pas toutes les réalités. Pendant notre séjour ici, nous avons remarqué que les conversations sur la race ne sont pas aussi courantes. Ce contraste met en lumière la culture française et nous expose aux différentes attitudes envers la race auxquelles nous n’avions pas été confrontés auparavant. Qu’il s’agisse d’un “saladier” ou d’un “creuset” culturel, ce n’est qu’en confrontant les réalités du racisme que des progrès significatifs peuvent être réalisés vers la création d’une société plus équitable et juste pour tous.

Manifestations et culture de la grève

Un article de Lydia Grulke, Maya Torres Colom, Catherine Biglaiser et Marceline Chiwengo

La France et les États-Unis ont des cultures différentes, mais ils sont liés par l’idée qu’on peut manifester pour changer le pays. Mais en pratique, les citoyens n’ont pas les même avis sur comment et pourquoi on manifeste. Les manifestations ne sont pas une grande partie de la culture aux États-Unis, les français ont une plus longue histoire des manifestations et révolutions. Entre les deux pays, il existe de grandes différences. Avec les médias, les manifestations sont reportées plus négativement aux États-Unis par rapport à la France, et les citoyens pensent plus mal aux manifestants. Ça contribue à une volonté pour les français de demander des choses du gouvernement pour améliorer leur système de vie. Les manifestations sont essentielles pour avoir des citoyens heureux, et pour éviter un gouvernement corrompu.

Les manifestations à l’université

Dès mes premières minutes à l’UT2J, j’ai senti une différence drastique avec mon expérience universitaire aux États-Unis. La présence des manifestations et grèves à l’université a été quelque chose que j’avais prévu. Dans les médias, le stéréotype des français combattants et manifestants est si présent. Mon premier jour à l’université, je suis arrivée à l’Arche pour mon rendez-vous avec le bureau ASK pour les étudiants internationaux. Lorsque j’ai vérifié les directions sur Google Maps, un étudiant m’a donné une brochure pour une conversation avec un avocat d’immigration par rapport à la nouvelle loi et l’information des manifestations qui auront lieu à Toulouse comme réaction. Après ma réunion à ASK, je me suis baladée autour du campus pour arriver à un autre bâtiment où j’ai reçu ma carte étudiante. Dans cette petite promenade, j’ai vu plusieurs pancartes avec information d’activisme des étudiants. Bien que ça a choqué pendant mes premières minutes à l’université française, c’est devenu de plus en plus habituel.

Presque tous les jours, je vois un groupe d’étudiants avec des flyers ou brochures pour repartir aux autres. Chaque fois que quelque chose de nouveau est arrivé en France, les étudiants activistes ont le réflexe de réagir avec une manifestation s’ils ne sont pas d’accord. De plus, il semblerait que l’administration de l’université ne fait rien pour prévenir ou combattre ces manifestations. A WashU, la culture des manifestations diffère grandement. Il est possible que ceci arrive comme les universités sont complètement différentes. WashU est une institution privée avec que 7,000 étudiants. De l’autre côté, UT2J est une grande université publique avec environ 20,000 étudiants. Il est très rare de voir des étudiants avec flyers ou brochures. Ainsi, l’administration supprime les grandes pancartes. L’administration doit apaiser l’activisme sur le campus pour protéger ses intérêts économiques avec les donateurs et les entreprises contre lesquels les étudiants combattent. D’autre part, plusieurs étudiants ont des endroits dans les cours, dans les extra-curriculaires ou plus casuellement de partager leurs mécontentements. Cependant, les organisations des activistes n’existent pas. Ainsi, la frustration arrive simultanément aux manifestations. Ceci s’aggrave quand on considère l’histoire d’activisme entre les étudiants des années 1960s avec les droits civils et la guerre au Vietnam. Le seul événement récent qui a déclenché des manifestations plus importantes aux États-Unis est le conflit actuel à Gaza. Il y a des grandes manifestations dans tous les coins des États-Unis surtout aux universités.

Bien que la culture soit complètement différente aux États-Unis, cela me rappelle à l’université de Porto Rico. La grande université à Porto Rico est aussi publique comme Jean-Jaurès. Dès que j’étais petite, j’ai entendu des nouvelles par rapport aux grèves et manifestations dans l’université. La lutte des étudiants contre les injustices sociales arrive fréquemment. C’est assez commun que sur la radio les commentateurs politiques prévoient des manifestations et grèves dans l’université quand des lois sont passées. Pour beaucoup d’étudiants, la culture des manifestations et grèves est positive et fait une grande partie de son expérience académique. Cependant, les grevés particulièrement posent des problèmes en tant que registre des cours et finir le diplôme dans le temps prévu pour d’autres. Plusieurs portoricains méprisent les manifestations universitaires à cause des interruptions qu’elles causent. Mais, comme en France, les étudiants ne s’arrêteront jamais. 

Les manifestations et Les médias

Alors que je me trouvais au milieu des rues animées de la manifestation des agriculteurs français à l’Esplanade Compans Caffarelli, les images et les sons qui m’entouraient dressaient un tableau vivant de l’activisme dans un pays étranger. Le vacarme des machines, les chants de protestation et même l’odeur âcre du fumier dans l’air frais: tous étaient autant de rappels des contrastes frappants entre les cultures de protestation en France et aux États-Unis.

Ayant grandi aux États-Unis, je m’étais habituée à un certain récit entourant l’activisme, souvent centré autour du monde numérique. Les plateformes de médias sociaux sont devenues des outils puissants pour amplifier les voix, mobiliser le soutien et susciter des conversations sur des questions urgentes. Il n’est pas rare de voir des amies et des connaissances changer leur photo de profil pour soutenir une cause, partager des publications pour sensibiliser ou même contribuer à des campagnes de financement participatif pour renforcer des initiatives auxquelles elles croient. Le paysage numérique sert de place virtuelle, où des individus de milieux divers se réunissent pour se rallier derrière des idéaux communs et provoquer le changement.

Cependant, alors que j’étais plongée dans la scène de la manifestation française, je ne pouvais m’empêcher de remarquer une dynamique différente à l’œuvre. Bien que les médias sociaux jouent sans aucun doute un rôle dans l’organisation et la diffusion d’informations, leur importance semblait pâlir en comparaison de ce à quoi j’étais habituée aux États-Unis. Ici, l’accent était davantage mis sur la présence physique et l’action directe, les rues elles-mêmes servant de principal arène pour exprimer des opinions et provoquer le changement.

L’approche française de l’activisme puise ses racines dans une riche tradition d’action collective et d’engagement civique, où le fait de descendre dans la rue est perçu comme une expression puissante de citoyenneté. Des manifestations menées par des étudiants en mai 1968 au mouvement plus récent des Gilets Jaunes, les Français ont une longue histoire de mobilisation des manifestations publiques et des blocages comme moyen de faire entendre leur voix.

Cette importance accordée à la protestation physique reflète une éthique culturelle plus large, qui privilégie l’engagement direct et les démonstrations tangibles de solidarité. En France, la notion de bloquer les routes et de décorer des bâtiments emblématiques de fumier en guise de protestation n’est pas seulement un geste symbolique, mais une manœuvre stratégique visant à perturber le statu quo et à obliger les autorités à confronter les problèmes en cours.

En revanche, aux États-Unis, où les tactiques perturbatrices comme les blocages sont souvent accueillies avec moins de tolérance en raison des inconvénients potentiels qu’elles posent, la dépendance aux médias comme plateforme de protestation devient de plus en plus évidente. Compte tenu des complexités sociétales et économiques d’un pays profondément intégré au commerce et à la coopération mondiaux, les actions perturbatrices pourraient avoir des conséquences étendues, affectant non seulement les systèmes nationaux, mais aussi les relations et les économies internationales.

Les approches contrastées soulignent les attitudes culturelles divergentes à l’égard de la protestation et de l’activisme, façonnant les stratégies employées par les citoyens pour provoquer le changement dans leurs sociétés respectives. Que ce soit par la solidarité virtuelle ou la protestation physique, les gens à travers les frontières trouvent des moyens de faire entendre leur voix et de pousser pour un monde meilleur. Et tandis que je navigue à travers le réseau complexe de l’activisme dans différents coins du globe, je suis rappelée du pouvoir de l’action collective pour transcender les frontières et apporter un changement significatif.

La culture de la grève

C’était un mardi matin comme tous les autres, quelques semaines seulement après mon séjour à Toulouse, et la ville bourdonnait d’annonces concernant une grève généralisée des enseignants. J’ai été surpris d’entendre parler d’une autre manifestation organisée, quelques jours seulement après que les paysans des campagnes aient envahi les rues avec les tracteurs, klaxonnant, exigeant des réformes environnementales et économiques pour protéger la petite agriculture. La France est connue pour sa propension à la résistance organisée comme forme de participation démocratique via des manifestations perturbatrices ou des grèves prolongées. Cependant, il était tout de même assez frappant d’en être témoin, et surtout de voir comment les manifestations fonctionnent dans le contexte de la vie quotidienne des gens.

J’ai appris plus tard que les enseignants faisaient grève pour protester contre une législation émergente qui diviserait les élèves en trois groupes distincts en fonction de leur niveau évalué en français et mathématiques. L’intention proposée de cette législation est d’essayer de lutter contre les mauvais résultats scolaires des élèves du lycée. Par contre, les enseignants affirment que cela ne fera que désavantager les élèves marginalisés et aggraver les inégalités sociales et éducatives. Ils réclament également de meilleures conditions de travail, citant les difficultés liées aux classes surchargées et aux remplacements d’enseignants inadéquats.

Dans mon état d’origine, la Caroline du Nord, nous avons un syndicat d’enseignants publics très actif en raison de notre investissement extrêmement conservateur dans l’enseignement public et de notre salaire d’enseignant qui se classe parmi les plus bas d’états. J’ai été témoin de plusieurs grèves d’enseignants au cours de mes études primaires et secondaires. Pourtant, comparé à ici en France, les grèves des enseignants sont rares, la participation syndicale est minimale, et les initiatives sont beaucoup moins susceptibles de conduire à une véritable réforme politique.

Pour tenter de découvrir les racines de cette dismilitude culturelle, j’ai décidé de faire quelques recherches sur le phénomène de la grève français. J’ai trouvé un mélange d’explications concernant les fondements révolutionnaires de la cinquième république, une culture générale de scepticisme et une structure juridique et politique qui privilégie la participation syndicale. La démocratie française s’est construite de manière complexe au fil des siècles et de plusieurs révolutions. Alors, naturellement, la culture française valorise la protestation et le changement, car ils sont profondément ancrés dans leur histoire révolutionnaire. En outre, il existe des protections fortes judiciaires pour le droit de manifester. Avec des décennies de précédent, les manifestants bénéficient de voies juridiques claires pour une action collective.

La distinction la plus intéressante que j’ai trouvée était la différence entre la protection des travailleurs organisés (syndicats) en France et aux États-Unis. En France, les syndicats bénéficient d’une infrastructure légale qui les protège contre les représailles. De plus, les grèves sont considérées comme une tactique de négociation culturellement légitime. En revanche, les syndicats aux États-Unis bénéficient d’une protection légale beaucoup plus faible et sont confrontés à un climat politique et à une culture qui diabolisent les syndicats comme étant anticapitalistes.

Bien que la France bénéficie de protections légales plus robustes pour les manifestants, notamment pour les travailleurs organisés, j’ai récemment découvert un autre décalage culturel entre la France et les États-Unis. Alors que j’observais de loin les manifestations dans les universités de tout le pays en soutien à la Palestine et condamnant leurs universités et leur gouvernement pour leur rôle dans le financement du génocide, j’ai été choqué de ne pas voir de manifestations similaires dans les universités ici en France (sauf un ou deux exemples exceptionnel). Cependant, après des recherches approfondies, j’ai appris que le soutien public à la Palestine est illégal, souvent qualifié de discours de haine. En tant qu’Américain, cela m’a choqué. Le droit à la liberté d’expression aux États-Unis est l’un des piliers les plus valorisés de la démocratie américaine. Bien qu’il fasse toujours l’objet de débats quant au degré de soutien légal à la liberté d’expression, il est difficile d’imaginer que le gouvernement américain interdit un sujet de manifestation.

Conclusion

Les différences entre la France et les États-Unis sur le sujet des manifestations est quelque chose de culturel. Il y a des façons différentes de protester, par exemple les agriculteurs et les étudiants. En France, on voit les manifestations comme une façon pour des groupes de faire connaître leurs doléances. Par exemple, les étudiants faisant plus de graffitis et brochures que les étudiants des États-Unis. Beaucoup de français peuvent sympathiser avec les manifestants, quelque chose qui peut-être contribué à la culture de manifestation en France. Les médias reportent les manifestations d’ une façon plus sympathique en France, pendant qu’aux Etats-Unis on pense plus négativement aux manifestants. Les étudiants en France sont aussi plus actifs politiquement, comme aux Etats-Unis il n’y existe pas beaucoup de graff sur les campus universitaires. Tout le monde a de nombreuses raisons pour manifester, mais les manifestations sont plus facilement réalisables en France.

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