De Carlisle à la Ville Rose

Category: La Une en Français Page 16 of 24

Editorial- Une nouvelle année commence

Chers lecteurs,

Une nouvelle année scolaire a commencé au centre Dickinson en France à Toulouse, et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’elle ne va pas être de tout repos pour les nouveaux arrivants. 20 étudiants sont arrivés dans la belle ville rose le 5 septembre 2013 et vont y rester un semestre ou un an. Cela fait trois semaines qu’ils sont là, et ils ont déjà vécu des moments qu’ils n’oublieront jamais. Sorties culturelles, découverte de la ville et de la région en compagnie de l’équipe de Dickinson en France, inscriptions dans les universités toulousaines et autres rencontres ont rythmé leur quotidien français. Mais voilà que j’en dis déjà trop, le mieux est peut être de leur laisser raconter leur histoire.

Bonne lecture et rendez-vous le mois prochain pour une nouvelle édition de La Une,

Mikaël Toulza.

Editorial

Photo : Monica Meeks

Photo : Monica Meeks

Chers lecteurs,

C’est incroyable, n’est-ce pas ? Une année est passée comme si de rien n’était. Le début de l’été peut sembler un soulagement, une opportunité pour oublier les difficultés de l’année académique. Mais justement, il faut réfléchir aux changements qui ont eu lieu dans nos vies, sur les raisons de nos succès et de nos échecs, sur ce qui s’inscrit dans le quotidien, et sur ce qui s’inscrit dans le long terme. Les étudiants ont fait preuve de volonté, de curiosité, et de souplesse. Ils ont dû en quelques mois s’adapter à un nouvel environnement, à une nouvelle culture, trompeusement similaire à la leur. Maintenant que l’expérience arrive à sa fin,  J’espère qu’elle ne sera pas tout simplement rangée dans une boîte poussiéreuse au fond de leur placard, mais plutôt qu’elle laissera sa trace, qu’elle sera toujours présente dans l’esprit des étudiants lorsqu’ils définiront leur place dans le monde. L’équipe de Dickinson en France remercie tous les étudiants, nos partenaires et nos hôtes d’avoir rendu cette expérience possible et inoubliable.

Dans cette édition de La Une, vous pourrez lire les dernières réflexions des étudiants avant de quitter la ville rose, un article sur l’expérience de l’étudiant français Mikaël Toulza sur le campus de Dickinson aux Etats-Unis, et des photos de notre dernière excursion de groupe en Provence.

Bonne lecture,

Anna

Excursion à Marseille

Pendant notre excursion en Provence, du 19 au 22 avril, nos étudiants ont pris de nombreuses photos – et qui pourrait leur donner tort, avec les si jolis paysages qu’ils ont découverts ? En parcourant les rues de Marseille, en se baladant dans les Calanques et en découvrant les ocres de Roussillon, ils ont capturé des scènes qui représentent l’esprit de la ville et de la région. Un concours de photos a donc été organisé au centre et pendant la réception de fin d’année, le 16 mai, les invités ont voté pour leur photo préférée. Voici les deux gagnants :

 En première position

Monica Meeks

Monica 1

En deuxième position

Samuel Hoagland

Sam 2

Toutes les photos méritent, cependant, d’être mises en valeur, car elles représentent toutes un regard particulier sur les lieux.

Nina Kuntz

Nina 1      Nina 2       Nina 3

Sam Hoagland

 Sam 1            Sam 3

Alex Toole

Alex 1

Darcy Benson

Darcy 1.JPG  claire      Darcy 2      Darcy 3

Marie Gray

Marie 1       Marie 2       Marie 3

Molly Leach

Molly 1       Molly 3       Molly 2 

Monica Meeks

Monica 2             Monica 3

Un étudiant français à Carlisle – Mikaël Toulza

Mikaël Toulza, qui sera l’assistant au Centre Dickinson l’année prochaine, a été récemment illustré sur le site du Mirail. Voici l’article, où il raconte son année d’échange aux Etats-Unis.

Etudiant à l’UTM, il poursuit ses études Outre-Atlantique

Mikael, inscrit en anglais à l’Université de Toulouse II-Le Mirail poursuit son L3 à Dickinson College, Pennsylvanie, aux Etats-Unis dans le cadre de l’accord de coopération liant les deux universités.

Après avoir passé le TOEFL et préparé son dossier de candidature, dès le début de l’année universitaire, il est enfin sélectionné au mois de mars pour partir pour un an en tant qu’étudiant et assistant pour le département de français, où quelques heures par semaines sont rémunérées.

Tes impressions sur cette expérience internationale?

L’expérience d’assistanat à Dickinson College est incroyable, j’ai passé une année merveilleuse ici. Je dirais qu’une année à Dickinson est vraiment une expérience internationale, dans le sens ou je n’étais plus en France, certes, mais également dans le sens ou j’ai rencontré d’autres étudiants en échange venus d’autres pays comme l’Espagne, l’Allemagne, l’Italie, le Brésil, le Mexique ou le Japon.

Résultats des courses, j’ai pu pratiquer mon anglais mais également mon espagnol et mon portugais, tout en apprenant des mots d’allemand et de japonais. Cette année n’a pas seulement été une expérience scolaire, elle a surtout été une expérience humaine, car je sais que je garderai contact avec ces personnes, et que je les reverrai tôt ou tard. Ce sont des amis que je garderai sûrement à vie. La plupart des américains que j’ai rencontrés étaient ravis de faire la connaissance d’étudiants internationaux.

Au niveau de l’assistanat, tout s’est très bien passé. Les professeurs du département de français de Dickinson sont très professionnels, chaleureux, et sont restés ouverts aux idées que j’ai pu avoir toute l’année par rapport au contenu que j’allais utiliser pendant les cours que je donnais. Les élèves étaient pour la plupart très attentifs et avaient envie de participer. Ils étaient très réceptifs et apportaient une bonne dynamique au cours.

Comment s’est passée l’adaptation à une nouvelle langue et culture, à la vie universitaire et au système d’enseignement?

L’adaptation à la langue n’était pas vraiment difficile car je suis en Licence d’Anglais. Je devais donc déjà savoir parler anglais plutôt bien avant de pouvoir partir à l’étranger. L’adaptation à la culture américaine a également été très facile, même s’il y a quelques différences dues au lourd passé des Etats Unis par rapport aux différences ethniques.

En France, on entend souvent le mot “Noir”, ou même “Black”, utilisé pour désigner des personnes ayant des origines africaines, et ça m’a tout l’air d’être plutôt accepté dans la conscience commune. Aux Etats-Unis, le mot “Black” pour parler d’une personne est considéré comme tabou, et vous serez vite mal vus si vous l’utilisez. Il faudra donc mieux utiliser une expression comme “Afro-American”. Il y a de nombreuses petites distinctions auxquelles on ne penserait peut être pas en France mais qui sont faites aux USA.

Au niveau de la vie universitaire, Dickinson est un microcosme. Il y a tout ce qu’il vous faut à moins de dix minutes à pied de votre chambre étudiante. C’est assez facile de s’y faire. Enfin, le système d’enseignement est vraiment différent du système d’enseignement français. La plus grande différence que j’ai remarquée et à laquelle il faut s’adapter est que les professeurs sont beaucoup plus proches des étudiants qu’en France, ce qui peut faciliter les choses lorsqu’un élève n’a pas compris certains points du cours.

Il y a aussi un système de notation anonyme des professeurs à la fin de chaque semestre fait à partir de questionnaires à choix multiples. Grâce à cela, les élèves peuvent donner leurs avis sur les professeurs, qui ne peuvent consulter les résultats qu’après que les notes aient été données. C’est assez surprenant de voir ça au début, mais je pense que c’est très intéressant compte tenu du fait que les professeurs essayent de s’adapter aux étudiants.

Quels sont les avantages et inconvénients du système américain ?

Je dirais qu’un avantage du système américain est qu’il est basé sur la réussite des élèves, ce qui est bien car tous les élèves sont poussés à réussir. Un inconvénient est qu’il y a une quantité de travail incroyable à faire pour chaque cours. J’ai du faire des lectures d’une centaine de pages pour chaque mardi et jeudi au premier semestre, il a fallu s’accrocher. Un autre atout majeur de Dickinson est que cette université est en Pennsylvanie, à Carlisle.

Cette ville n’est certes pas très connue, mais elle est à deux heures de Philadelphie et de Washington, et à trois heures de New York.  Autant dire que même si vous n’y allez qu’un semestre, il y a de quoi visiter.

Quelques conseils donneriez-vous aux étudiants qui envisagent de faire une mobilité internationale?

Prenez-y vous très tôt dans l’année afin de pouvoir étaler les choses à faire pour compléter votre dossier. J’ai été voir les relations internationales du Mirail dès le début de ma deuxième année de licence et cela m’a été d’une aide précieuse tout au long de l’année. Essayez de passer le TOEFL dès Octobre ou Novembre, de façon à pouvoir le passer une deuxième fois en cas de score insuffisant, mais faites attention, car cela a un coût.

J’ai eu la chance d’avoir un score suffisant du premier coup mais certains ne l’ont pas eu et n’ont pas pu partir. Un dernier conseil à ceux qui envisagent de faire une mobilité internationale? Ne l’envisagez plus, faites-le!

Propos recueillis par Mélanie Le Bihan, Responsable des relations internationales de l’UTM

Photo : Mikaël Toulza

 

Cliquez ici pour avoir accès à l’article original sur le site d’UTM.

“Toulouse va toujours être avec moi” – Molly Leach

Rue des Arts, à Toulouse (Photo : Molly Leach)

Maintenant que le semestre est presque fini et que je suis en train de penser et de réfléchir à mon séjour à Toulouse, je me demande si j’ai fait tout ce que j’aurais pu faire. Si j’aurais été aussi contente si j’avais décidé d’étudier dans un autre pays. Comment mon semestre se serait passé si j’étais venu ici avec mes amies très proches ou ma famille, si j’avais habité dans un appartement au lieu de vivre avec une famille d’accueil. Il y a tellement de choses que je remets en question et qui auraient pu vraiment changer mon expérience à Toulouse. Mais est-ce que j’aurais voulu changé cette expérience ? Je ne le pense pas. Mon séjour ici n’a pas été facile. Il y a eu des moments incroyables et d’autres qui ont été très difficiles, mais dans tous les cas j’ai appris quelque chose de nouveau. J’ai appris beaucoup sur la culture française, spécifiquement toulousaine, j’ai appris comment il est difficile d’établir une vie dans un nouvel endroit, n’importe où, et j’ai abouti à beaucoup de réalisations personnelles. J’ai eu des expériences que je n’avais jamais eues avant de venir ici, et je vais continuer de faire des choses que je n’ai jamais faites. C’est vraiment un phénomène génial, la vie. C’est toujours en train de changer, nous sommes tous toujours en train de changer, et tout ce qu’on vit va rester avec nous pendant toute notre vie. Toulouse va toujours être avec moi, même si je serai loin d’ici, dans les montagnes de l’Himalaya, ou en Thaïlande, peut-être à San Francisco, ou en Irlande , dans une ferme ou en train d’enseigner des cours de danse. Je n’ai aucune idée d’où ma vie va aller. C’est un peu effrayant, mais en même temps c’est tellement excitant, et j’ai hâte de voir où je vais aller.

C’est le départ

 

C’est le départ et le temps des premières évaluations. Les étudiants reviennent sur les succès et les défis qu’ils ont rencontrés pendant leur séjour en France. Vous trouverez ci-dessous quelques uns de leurs témoignages.

 

« A l’étranger, on apprend des choses – au niveau académique et personnel – qu’on  n’apprendrait pas depuis chez soi. Si on travaille, si on fait un effort, un séjour à Toulouse peut changer sa vie. » – Monica Meeks

 

« Avant le départ, j’avais peur d’étudier à l’étranger. Je craignais de sortir du confort de Dickinson pour me plonger dans un monde différent. La transition entre les deux cultures a certes été difficile, mais j’ai survécu. C’est l’ensemble de mes petites réussites qui confirment que je suis capable de m’adapter. J’ai réussi à tel point que je ne veux pas repartir. » – Ryan Duggan

 

« Ce qui va me manquer est le style de vie des Français : ils affrontent chaque jour avec tranquillité et ne se laissent pas emporter par le stress. » – Darcy Benson

 

«  Ce que j’ai apprécié le plus de la culture française est la perception que les Français ont du temps. Les Américains veulent toujours profiter au maximum du temps qu’ils ont alors que les Français laissent des moments pour manger, discuter, se détendre… » – Eric Galson

 

« Ce semestre, j’ai réussi à établir une vie toute seule. Maintenant, je suis plus à l’aise avec moi-même. » – Molly LeachP1030743

 

« J’aime beaucoup Toulouse. Auparavant, je n’avais jamais vécu dans une grande ville. C’est la première fois que j’ai utilisé les transport publiques, par exemple. Mais bien que la ville soit grande, on a l’impression qu’elle est petite. Je me sens à l’aise ici. » – Lindsey Gendron

 

« Ça va être bizarre de rentrer aux Etats-Unis et de se réhabituer à la culture américaine. Ça va me manquer d’habiter en Europe, de manger des plats français, de parler français tous les jours. Ce semestre s’est passé tellement vite ! » – Amy Rosenfeld

 

« Il faut se donner le temps et y aller doucement. L’intégration ne se fait pas rapidement. » – Darcy Benson

 

« Il y a eu certains moments où mon pays me manquait, mais en général, j’ai réussi à construire un réseau d’amis qui a facilité mon séjour. » – Ashleigh Rockwell

 

« Avoir une bonne relation avec ses hôtes demande beaucoup de temps et d’efforts. C’est une expérience très gratifiante. » – Todd Barry

 

«  Au début, j’avais peur d’expliquer mes opinions à mes hôtes quand je ne partageais pas le même point de vue. Je ne me sentais pas à l’aise d’en discuter, par peur de donner une mauvaise image de moi-même. Mais mes hôtes ont accepté mes idées et ont y répondu avec des remarques sympathiques. » – Mana Shaw

 

« Pour moi, ce sont les gens qui définissent l’expérience. » – Amy Rosenfeld

 

« Nos connaissances aux Etats-Unis ne peuvent pas comprendre. Ils pensent qu’étudier en France, c’est manger du fromage et voyager chaque week-end. Mais on ne peut pas leur expliquer la transformation qui se passent pour chacun. Il faut garder cela pour soi-même. » – Monica Meeks

 

« Avant de venir à Toulouse, j’avais peur de parler français. Maintenant, j’ai beaucoup plus confiance en mes capacités. » – Amy Rosenfeld

 

« En un semestre, j’ai changé mon regard sur ma personnalité. Je me suis rendue compte de mes côtés forts et de mes défauts. » – Lindsey Gendron

 

« Aujourd’hui, j’ai beaucoup plus de confiance en moi-même…avec ma poésie, mon identité, ma pratique artistique… » – Todd Barry

 

« En arrivant, j’avais beaucoup de questions sur ce que je veux faire dans la vie. Être séparée de ma vie habituelle m’a donné le recul dont j’avais besoin pour trouver ma vocation. Cette année a bouleversé mes idées professionnelles. » – Monica Meeks

 

« Dans une langue étrangère, ce n’est pas la perfection qui compte ; c’est l’enthousiasme qu’on peut communiquer avec sa personnalité. Même si on ne s’exprime pas correctement avec des mots, on peut toujours trouver des affinités avec des gens. » – Sarah Giardini

 

« Si je dois décrire cette année en une phrase, c’est qu’elle m’a fait sortir de ma zone de confort. » – Eric Galson  

 

« J’ai appris à être plus indépendante. Rentrer sur le campus de Dickinson à Carlisle va être difficile après avoir habité dans une ville. » – Ashleigh Rockwell

 

« Maintenant, je me sens beaucoup plus adulte. » – Monica Meeks

 

« Après tous ces mois, je peux dire que j’ai trouvé mon rythme. J’ai construit une vie ici. » – Lindsey Gendron

 

 

Editorial

Le Centre Dickinson au printemps

Le Centre Dickinson au printemps

Chers lecteurs,

Pendant un semestre ou une année à Toulouse, les étudiants ont eu l’opportunité de vous faire partager leurs expériences. Une partie essentielle de cette expérience, et peut-être la clé d’un séjour réussi, est la construction d’un réseau, d’habitudes, d’une place concrète dans la vie toulousaine. Il existe plusieurs manières de s’intégrer à la communauté, dont l’une est bien sûr l’université mais aussi l’implication dans une activité bénévole ou dans un stage. Selon l’organisme choisi, ces expériences offrent une nouvelle perspective de la ville rose, un contact plus direct avec ce qui pourrait rester une période simplement de passage. C’est pour cette raison que chaque étudiant s’implique pendant au mois un semestre dans un service civique, et que Dickinson en France facilite aussi l’obtention d’un stage pour les étudiants de l’année. Dans cette édition de La Une, vous trouverez des réflexions sur ces expériences, ainsi que sur d’autres manières de voir la ville à travers les actions et l’engagement des étudiants.

Bonne lecture,

Anna

Stage à la Consultation Médico-Sociale d’Orientation (CMSO) – Monica Meeks

IMG_6752Dans l’esprit de cette étudiante américaine, la santé et l’immigration marquent les deux rappels les plus évidents que, comme les patients que j’ai interviewés ce semestre, je suis également une étrangère en France. Je pense à Dorothy du Magicien d’Oz quand elle exprime, éberluée, « I’m not in Kansas anymore » – Je ne suis plus au Kansas. Même si personnellement je viens du Nebraska, non pas du Kansas, mon sentiment est le même.

L’immigration est le phénomène social que j’ai toujours perçu comme  mieux traité dans mon pays natal qu’en France. C’est la fameuse interdiction de 2005 du foulard islamique dans les espaces publiques qui a piqué mon intérêt pour ce sujet. Je ne comprenais pas comment le pays que j’ai tant imaginé comme le défenseur des droits de l’homme pouvait interdire, même en partie, cette liberté d’expression. Cette décision ne correspondait pas aux principes de la diversité, de la coexistence, et du multiculturalisme que les Etats-Unis m’avaient appris à mettre en valeur.

Par contre, il était toujours clair pour moi que le système de santé en France était supérieur à celui de mon pays d’origine. Grâce à cela, je me considérais toujours plus à l’aise avec le socialisme et l’idée de l’état providence, où the welfare state, que mes voisins et mes amis du Nebraska, un état plutôt conservateur. A mon avis, une politique qui met en priorité la santé avant tout, même avant les difficultés financières, doit être humaniste et louable et exerce une vraie mission de justice sociale.

IMG_6741Alors, quand l’occasion s’est présentée de faire un stage à Toulouse, bien sûr que j’ai voulu être à la croisée de ces deux phénomènes. Grâce à Madame Sylvie Toux, directrice du programme Dickinson en France, j’ai trouvé un stage avec la Consultation Médico-Sociale d’Orientation (CMSO), sous la direction du médecin Jean-Paul Charpiot.

La recherche et l’interaction avec des personnes de milieux et de parcours de vie très divers ont été parmi les plus grands plaisirs de ce semestre. Pendant ces trois mois de stage, j’ai interviewé sept patients, deux médecins, et une secrétaire. Parmi les sept patients, il y avait un Français, trois Algériens, une Marocaine, une Cambodgienne, et une Djiboutienne. Deux patients étaient des hommes et les cinq autres des femmes. Les deux médecins sont Monsieur Charpiot et Monsieur Jean-Claude Guiraud, un médecin du travail à la retraite qui a passé sa carrière à soigner les migrants et les tsiganes. Ces deux hommes ont été toute leur vie des promoteurs militants de la population immigrée et étrangère dans le cadre de la médecine. La secrétaire, Dominique Masson, a passé toute sa carrière avec la CMSO, dès sa création en 1969. Elle connaît l’organisation mieux que toute autre personne, et elle connaît les patients d’une façon parfois plus intime et moins formelle que les médecins.

La richesse de cette expérience a justement produit une richesse de recherche et de savoir acquis qui ont bouleversé mes hypothèses. Je m’attendais à rencontrer beaucoup de difficultés et de conflit en étudiants de près la santé pour les immigrés en France. Quand j’ai pris connaissance des émeutes de 2005 en banlieue, quand j’ai découvert l’histoire de la « Marche des Beurs » de 1983, j’imaginais que la même polémique rencontrée dans le cadre de la scolarité et de la politique se retrouverait dans le cadre de la santé. Je pensais à mon propre pays, à son système où l’assurance coûte trop cher pour un grand nombre de personnes. Pour les étrangers hispaniques, les cliniques sous-financées sont trop souvent le seul moyen pour eux d’accéder aux soins. Peut-être, ai-je pensé, cela serait également le cas en France.IMG_6750

Simplement, j’avais tort. En réponse à la problématique par laquelle j’ai commencé, « Comment les immigrés et les étrangers trouvent le système de santé en France ? » j’ai découvert une réponse très nette : extrêmement bien, à l’unanimité. La polémique à laquelle j’étais attendue dans cette fraction de la société française n’existait pas. Alors, il fallait changer très tôt ma problématique, et me poser de nouvelles questions : si la France éprouve tant de difficultés par rapport à l’immigration, pourquoi le système des soins y échappe-t-il? Je n’ai pas encore répondu à cette question, mais j’espère avoir une réponse plus claire avant de quitter le France en mai.

Cette expérience à la CMSO m’a convaincue que la médecine est aussi, et peut-être même plus, politique et sociale que scientifique. Grâce à cette nouvelle perception de la médecine comme science sociale et science biologique à la fois, je peux beaucoup plus envisager de devenir médecin qu’il y a quelques mois. Pour m’avoir aidé à clarifier mon parcours de vie et mes intérêts professionnels, je n’oublierai jamais ce stage.

Bénévolat au Lycée Raymond Naves – Sam Hoagland

Le bâtiment du département de langues étrangères, où je travaille.

Le bâtiment du département de langues étrangères, où je travaille.

J’ai commencé mon bénévolat au Lycée Raymond Naves en tant qu’assistant enseignant d’anglais il y a quatre semaines. Avec le temps toujours plus beau, le lycée devient un endroit vraiment agréable quand les fleurs poussent et que le soleil brille. J’y vais chaque mercredi matin pour rejoindre un groupe d’élèves et travailler avec eux sur un sujet qui est soit donné par la professeure (seules des femmes travaillent au département des langues étrangères) soit choisi par moi-même. En une heure, j’essaie de faire parler les étudiants en anglais autant que je peux, par n’importe quel moyen. Quand je reçois un groupe que je n’ai jamais eu, je commence la séance de cours avec une petite activité qui me permet d’apprendre leurs noms — mais aussi pour les faire parler un peu d’eux-mêmes en anglais. J’ai suivi l’exemple de madame Toux, qui, dès notre arrivée, nous a forcés à parler non seulement des petits détails de nos vies, mais aussi des choses auxquelles il faut vraiment réfléchir. J’ai demandé aux élèves de me dire quelque chose dont ils sont fiers, de me raconter, par exemple, une histoire drôle qui leur est arrivée. Les réponses ont été variées. Certains élèves ont répondu en disant « je sais pas » ou « pareil » quand je leur demande de me répondre, mais d’autres font vraiment un effort et essaient bien d’avoir une conversation dans une langue qui n’est pas leur langue maternelle.

L’autre grand bâtiment au lycée, où se trouve la salle des professeurs

L’autre grand bâtiment au lycée, où se trouve la salle des professeurs

Je suis toujours frappé par le sentiment d’être étranger. Bien entendu, c’est en partie parce qu’en tant qu’étudiant universitaire entouré par des lycéens, je suis l’étranger ; mais de plus, même si grâce au fait que je peux leur parler dans ma langue maternelle je me sens un peu plus à l’aise là-bas que dans les rues de Toulouse, je me sens peut-être davantage étranger à cette culture quand je suis là-bas. Parler sa langue maternelle avec d’autres qui peuvent la parler, mais pas très bien, donne le sentiment fort d’être étranger. C’est un sentiment qui est complètement différent des sentiments du même genre que j’ai déjà éprouvés à Toulouse, parce que celui-ci ne provient pas de mon immersion dans un pays et d’ un mode de vie complètement étrange, mais il vient de l’effort de rester inchangé, dans un certain sens, au milieu d’une culture étrangère. C’est-à-dire, dans ce milieu je m’expose aux autres comme quelqu’un d’étranger, et je communique avec eux d’une manière à laquelle je suis habitué — en anglais — et je me rends compte en le faisant que ceux avec qui je communique ne sont pas des locuteurs natifs. C’est comme si je venais d’arriver à Toulouse ; je connaissais bien le sentiment d’être inférieur aux gens que je croisais dans la ville en ce qui concernait ma capacité à m’exprimer en français, mais le sentiment de ne pas être à ma place à cause de mon aptitude en anglais était complètement nouveau à moi. C’était un autre aspect d’être étranger que je n’avais pas ressenti auparavant, et il fallait m’y habituer. Mais, que je me sente inadéquat en français ou surqualifié en anglais, j’aime la vie toulousaine, et mes expériences au lycée Raymond Naves ont certainement ouvert mon esprit et m’ont montré un côté fascinant de Toulouse.

 

Du temps à Toulouse et dans ses alentours – Molly Leach

CampagneCanalAh Toulouse, une ville pleine de magie et d’aventure. Je suis à Toulouse depuis presque un mois maintenant. Le concept du temps est une notion vraiment bizarre et complexe. Un mois, dans la grande disposition de la vie est une fraction incroyablement courte. Mais en même temps beaucoup de choses peuvent arriver, peuvent se développer, peuvent changer et peuvent être apprise en si peu de temps. C’est incroyable la notion de temps, n’est-ce pas ? Pendant ce premier mois, j’ai réalisé plein de choses au sujet de la culture française et de la culture américaine, mais aussi au sujet de moi même, mes pensées et de la manière dont je veux vivre ma vie. C’est incroyable tout ce qu’une personne peut apprendre en un mois, en un seul jour. C’est incroyable vraiment, comment toutes mes expériences, grandes et petites, affectent ma vie. Je suis toujours en train d’apprendre et d’accueillir de nouveaux aperçus. C’est un long processus, qui continuera toute la vie. Un processus qui n’a pas de fin, et je n’en suis qu’au début.

Il est intéressant d’analyser les façons dont la culture française est franchement différente, mais en même temps similaire à la culture américaine. Tout le monde a des idées et des images de comment les cultures étrangères se regardent et fonctionnent. C’est inévitable, et je ne suis pas une exception. Avant de venir en France, j’avais deux images de pays et de sa culture. J’avais l’image de la campagne française, où la façon de vivre est beaucoup moins cosmopolite et plutôt en harmonie avec la nature, où tout le monde est ouvert, prêt à vous accueillir dans leur maison et à vous montrer leur vie. Une image où tout le monde achète des produits régionaux et cuisine des plats délicieux et naturels. Cependant, avec cette image j’avais aussi l’image d’une grande ville cosmopolite qui est animée, vivante et constamment en mouvement. ImmeublesUne ville pleine de gens qui sont amoureux, toujours à la mode et pas toujours, comment dit-on prévenants. Depuis mon arrivée, j’ai commencé à réaliser que mes deux conceptions de la culture française ne sont pas exactement correctes, mais en même temps, elles ne sont pas complètement fausses.

Page 16 of 24

Powered by WordPress & Theme by Anders Norén