Les différences culturelles ne m’inquiètent pas parce que je peux voir la connexion humaine de base qui existe entre nous. Mais comme ces différences sont toujours présentes, elles me lancent un nouveau défi. C’est comme jouer un match de foot avec des crampons tout à fait nouveaux. Tu connais les règles du jeu et tu peux jouer sans problème, mais tes pieds ne sont pas confortables. Pour la plupart, tout va bien, mais il existe un léger malaise. Par exemple, quand je dîne avec la famille, le pain, l’aliment de base d’un repas français, reste sur la table, pas sur l’assiette. C’est une nuance de la culture française, mais au début, j’ai mis mon morceau de pain sur mon assiette à chaque repas, et chaque fois, j’ai réalisé ce que je faisais, et j’ai dû corriger mon erreur.
Un morceau de pain sur l’assiette n’est pas un crime grave. En fait, il est probable que la famille n’a pas du tout remarqué ma folie, mais c’est néanmoins un problème. Pas un problème dans le sens que je ne peux pas fonctionner en France, mais dans le sens de l’immersion. Je peux parler français assez bien et je peux vivre en France sans problème, mais je veux profiter de cette intégration du mieux que je peux. Laisser le pain sur la table, garder la porte des toilettes fermée, c’est « vous zêtes », pas « vouz êtes » : ce sont tous des exemples des nuances de la culture française. Si l’objectif de l’intégration reste, je dois roder mes crampons. Je ne deviendrai jamais un Français. Je suis Américain et je ne cacherai pas ma propre culture. Mais dans le but de comprendre une culture différente, et de trouver un rythme dans le match, il faut apprendre les nuances, qu’elles soient petites ou grandes.