-Naomi Johnson
Avant d’arriver à Toulouse j’ai essayé de me préparer à (ce que je pensais être) la vie française. Je savais que le dîner aurait lieu plus tard et que le style d’enseignement serait différent. Mais, il y a des choses auxquelles je n’avais pas du tout pensé. On peut comprendre seulement certains aspects de la vie quotidienne que lorsque l’on vit dans le pays. Ce qui m’a vraiment marquée, ce sont les grèves. J’ai l’impression que les grèves me posent problème une fois par semaine. Elles ont eu un effet étonnant sur ma vie et ont contribué à une meilleure compréhension de la culture française.
En tant qu’Américaine, la grève est quelque chose d’étrange pour moi. Les grèves aux États-Unis sont beaucoup plus rares et quand il y a des grèves elles sont limitées à une seule ville ou à une entreprise. La seule grève dont je me rappelle vraiment est la grève du syndicat des enseignants de Chicago(Chicago Teacher’s Union) en réponse au traitement injuste des enseignants. Cependant, cette grève n’a pas eu un réel impact sur ma vie car j’habite juste à l’extérieur de Chicago.
Jeudi dernier, alors que je me trouvais près du métro Compans-Caffarelli, j’ai observé un énorme cortège de manifestants qui défilaient dans les rues de Toulouse, comme dans d’autres villes en France. C’était un moment très impressionnant pour moi. C’était aussi très intéressant de voir un si grand rassemblement de personnes avec des profils différents, tous réunis pour manifester contre la même chose.
J’ai appris que ces grèves sont une réponse aux réformes de la loi du travail proposées par le gouvernement dans le but de relancer l’économie en facilitant l’embauche mais aussi le licenciement. Cependant, beaucoup de Français pensent que cette proposition diminuera les droits des travailleurs. Si ces réformes sont approuvées par le gouvernement, la semaine de travail pourrait être allongée. De plus, le projet de loi a été proposé par le gouvernement de François Hollande (qui soutient le projet de loi) alors que celui-ci est membre du parti socialiste. Cette réforme a beaucoup déçu les électeurs de ggauche qui s’attendaient à ce que le Président défende mieux les droits des travailleurs.
L’autre jour, je revenais de l’aéroport après avoir voyagé pendant le week-end quand j’ai entendu qu’une grève bloquait l’accès à l’aéroport. Pour rentrer à la maison j’ai dû prendre deux bus, le tram et les deux lignes du métro. C’était un processus agaçant et irritant, mais cela m’a laissé beaucoup de temps pour réfléchir aux grèves. Dans le tram, j’ai entendu d’autres anglophones discuter, ils se plaignaient vraiment des grèves. Un homme, de façon paternaliste, a déclaré que les Français sont souvent en grève uniquement parce qu’ils ne comprennent pas l’importance du travail. Je ne sais pas s’il était sérieux ou s’il plaisantait, mais je l’ai trouvé indélicat. Il n’avait pas considéré l’importance de ces grèves dans la culture française ou la complexité de ces questions. Vu que j’habite à Toulouse en ce moment, je m’efforce de ne pas considérer les choses gênantes et problématiques (telles que les grèves) comme un problème typique de la société française, mais plutôt de participer au dialogue et d’essayer de mieux comprendre l’origine du problème.
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