De Carlisle à la Ville Rose

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La Marché au Gras de Péchabou

Comme chaque année, quelques étudiants ont participé au Marché au Gras de Péchabou. En vendant des spécialités américaines, ils ont pu « faire connaître aux Français des pâtisseries qu’ils ne connaissent pas, comme la tarte à la citrouille », selon Michelle. « Parfois les clients avaient un peu peur de la tarte à la citrouille et ils disaient que c’était joli, mais qu’ils ne voulaient pas goûter ». En plus de vendre des gâteaux au stand de Dickinson en France, les étudiants ont pu aussi découvrir le marché, discuter avec les gens et manger avec eux. Rosy a « aimé parler avec les gens », mais elle a été aussi un peu choquée par la viande crue : « il y avait beaucoup de canards…j’avais un peu peur de la viande, en particulier quand les gens ont coupé la tête aux canards. Je n’avais pas envie de manger la viande après ». Plusieurs ont dit :  « c’est la première fois que j’ai mangé de l’aligot », un mélange de purée et de fromage de la région. Les étudiants ont apprécié l’atmosphère conviviale de cette journée.

Photos de Anna Ciriani Dean et Monica Meeks.

Un Thanksgiving à la française

Thanksgiving, une fête nationale américaine riche de traditions en famille. Comment fêter cette tradition en tant qu’expatriés ? Voici une solution :

Cette année, les étudiants de Dickinson en France ont découvert une nouvelle manière de fêter Thanksgiving : à la française. Avec l’équipe de Dickinson et d’autres invités proches du programme, ils se sont retrouvés dans une vieille maison dans les environs de Toulouse qui appartient depuis des générations à des amis du programme.

Nos hôtes nous ont accueillis avec beaucoup de chaleur et nous avons ensemble partagé un repas très français, tout en gardant l’esprit d’une fête de famille. Nous avons d’abord pris l’apéritif : champagne, foie gras, escargots ainsi que des crudités comme hors d’œuvres. Passés à table, nous avons dégusté une soupe au potiron, suivi d’un un rôti de veau avec ses petits légumes. Enfin, notre hôtesse a dévoilé l’apothéose du repas : des charlottes faites maison, au chocolat et amandes,  accompagnés par une salade de fruits. La soirée s’est conclue autour d’un thé, d’un café ou d’une tisane dans le salon. Puis, tout le monde est rentré pour bien digérer et dormir profondément.

Tous les étudiants ont été émerveillés par cette belle demeure. David a dit : « je veux habiter là » dans cette « maison super belle ». Rosy a attiré l’attention sur la « lumière d’une autre époque » et sur les « portes secrètes », rêvant tout haut de la maison : « Si j’étais plus petite, j’aimerais avoir une journée pour jouer dans la maison ». Elle ajoute : « l’atmosphère de la vieille maison était quelque chose dont je n’avais jamais fait l’expérience avant ».

Cette belle maison a contribué à l’ambiance conviviale de la soirée. Rosy a « bien aimé parce que tout le monde a parlé ensemble » et Michelle a commenté combien nos hôtes étaient « chaleureux ». Tout au long de la soirée, les étudiants se sont mêlés aux autres invités, échangeant des histoires, découvrant cette belle maison et ressentant une chaleur de fête très agréable. Notre hôte a partagé l’histoire de sa famille, il a sorti des albums photo, expliqué les beaux portraits sur les murs et à même permis aux garçons de tenir une ancienne épée. Notre hôtesse a aussi fait preuve de sa remarquable hospitalité, expliquant ses délicieux plats et animant des conversations stimulantes. En bref, une atmosphère détendue et agréable.

David a décrit la soirée comme « très différente d’un Thanksgiving américain ». En fait, il a dit, « J’ai préféré que c’était différent. J’aurais aimé quelque chose de traditionnel, mais le repas était délicieux et s’ils avaient recréé le repas américain, on aurait été plus nostalgiques de nos familles aux Etats-Unis ». Cette soirée lui a donc permis de fêter Thanksgiving et de se sentir lié à son pays d’origine, tout en le distrayant de son mal de pays. De même, Rosy a dit : « ce n’était pas vraiment la même idée que Thanksgiving mais c’était agréable, vu que je n’avais pas d’attentes parce que j’ai pensé ‘Je suis en France, je peux rater une année’. » Elle a donc apprécié cette opportunité.

H3 : une expérience atypique

Le 29 novembre, les étudiants et l’équipe de Dickinson ont découvert un côté inconnu de la culture hip hop. Nous avons assisté au Théâtre National de Toulouse à une chorégraphie de Bruno Beltrão, un danseur et chorégraphe brésilien qui croise la discipline de street dance avec la danse contemporaine. En imaginant le hip hop, on s’attend tout de suite à de la musique, à des rythmes clairs, et à des gestes connus. Pas ici. Dans H3, les danseurs se libèrent des contraintes de la musique, dansant sans elle ou même en opposition quand elle était présente. Grâce à des mouvements répétés et subtils, Beltrão nous a offert une expérience atypique.

Darcy a trouvé la pièce « jolie, mais je n’ai pas vraiment compris ce que le chorégraphe voulait montrer. Le début était bizarre sans musique. J’ai compris un peu plus quand la musique à commencé, avec les bruits de la rue. » Elle a comparé cette chorégraphie à un autre spectacle qu’elle avait vu dans le passé, un spectacle d’Alvin Ailey où l’histoire racontée était claire. Elle s’est rendue compte que H3 jouait plus sur les « sensations ».

David a trouvé ce spectacle « intéressant », disant qu’il n’avait « jamais vu des choses pareilles ». Pour lui, la musique était aussi importante : « Quand je pense à la danse, je pense à la musique » et dans H3, « la musique arrive doucement, elle commence avec la batterie et finit avec des chansons plus intéressantes ».

Michelle a aussi perçu le manque de musique comme une perte, mais elle a en même temps apprécié d’autres éléments de la chorégraphie. Par exemple, elle a aimé la répartition de l’espace sur scène : « au début ils étaient devant et petit à petit ils se sont étalés, couvrant toute l’espace ». En outre, elle a remarqué que « les couleurs vives et différentes des T-shirts ont rendu le spectacle agréable à voir ».

L’aboutissement du projet Topos

Depuis l’orientation, les étudiants sont impliqués dans le projet Topos, en partenariat avec la Fondation Espace Ecureuil pour l’art contemporain, la Maison Salvan de Labège et l’Institut des Jeunes Aveugles. En septembre et octobre, les étudiants ont suivi des ateliers avec les artistes Mathias Poisson et Thierry Lafollie, en résidence à la Maison Salvan. Ces deux artistes leur ont fait découvrir le Canal du Midi à travers des activités autour de la mal-voyance et de l’itinérance. Ces ateliers se sont poursuivis par un échange avec les pensionnaires de l’Institut des Jeunes Aveugles que nos étudiants ont guidés et ils ont abouti à une installation artistique à la Maison Salvan, une exposition à découvrir les yeux fermés. Au vernissage, quelques étudiants se sont laissé emporter dans le monde non-voyant proposé par l’exposition et ils ont proposé des balades aux visiteurs malvoyants. Les bâtons de marche utilisés pour ce guidage contenaient des clés USB avec des enregistrements vocaux de l’artiste Mathias Poisson qui proposaient un parcours d’itinérance.

Une rappel photographique des ateliers de septembre-octobre avec les étudiants de Dickinson et avec les jeunes de l’Institut des Jeunes Aveugles. (Photos de Julie Rouge).

Rosy, qui était présente au vernissage, nous raconte son expérience : « J’ai mieux compris comment Mathias a interprété nos balades ensemble grâce à la grande structure en bois qu’il a construite. Pendant le parcours, j’ai entendu ma voix enregistrée et j’ai compris qu’il (Mathias Poisson) a représenté en relief les choses qu’on a vues ensemble ». Par rapport à la personne malvoyante avec qui elle a redécouvert l’exposition et fait une balade, elle explique, « J’étais impressionnée par sa capacité à sentir et imaginer les images sur la structure en bois. Elle disait, par exemple, ‘Oh, c’est une voiture’…mais moi, je ne pouvais pas le reconnaître les yeux toujours fermés. Il est beaucoup plus sensible. »

Voici quelques images du vernissage à la Maison Salvan (Photos de Anna Ciriani Dean et de Julie Rouge).

Le vernissage de Topos à la Fondation Espace Ecureuil a eu lieu le 13 novembre. Cette exposition, en parallele avec celle à la Maison Salvan, ne présente pas seulement les œuvres de Mathias Poisson, mais de cinq autres artistes, toujours autour du sujet de l’itinérance et de la topographie. Cliquez ici pour découvrir cette exposition.

Dans les photos, on voit la foule présente à l’Espace Ecureuil et l’étudiante Monica Meeks qui découvre les photographies et les cartes d’itinérance subjectives de Mathias Poisson.

Editorial

Chers lecteurs,

Ce mois-ci, les étudiants partagent des extraits de leurs journaux interculturels, écrits dans le cadre du cours « Toulouse Colloquium », où ils analysent leurs observations de la vie quotidienne et de la culture française. En outre, vous trouverez un récit du voyage de groupe à Paris ainsi que des témoignages de la nuit des élections américaines à laquelle ils ont participé.

Bonne lecture,

Anna Ciriani Dean

Les élections américaines

Le 6 novembre, journée des élections présidentielles aux Etats-Unis, des étudiants de Dickinson ont participé à “La Nuit des élections américaines” organisée  par l’École Supérieure de Commerce de Toulouse, en partenariat avec Dickinson en France, l’Institut des Etudes Politiques et d’autres organisations toulousaines. La soirée a attiré beaucoup de personnes de nationalités différentes. Les étudiants de Dickinson ont  animé plusieurs  activités de la soirée, comme par exemple une simulation de vote, un quiz sur la structure gouvernementale américaine, un exposé sur les différents candidats, des débats sur des sujets différents et une carte électorale. Ces présentations ont été très appréciées par le public.

Pendant la soirée, deux étudiants, David Fowler (Tufts) et Michelle Hovy (Dickinson), ont été interviewés par un journaliste, dont l’article est apparu en ligne le jour suivant.

Nuit élections US à Toulouse : «Si Romney gagne, je ne retourne pas aux États-Unis»

Kevin Figuier, 7 novembre 2012

Tous les quatre ans l’École Supérieure de Commerce de Toulouse organise une «soirée élections américaines». Parmi les participants, des expatriés ont voulu vivre jusque très tard dans la nuit ce moment. Nous avons voulu savoir quel regard ils portaient sur leur pays et cette campagne qu’ils ont vécue depuis la France.

L’ambiance US était au rendez-vous dans les couloirs étroits de l’école où l’anglais avait supplanté la langue de Molière. Difficile alors de distinguer les jeunes de l’établissement des natifs américains. Ces derniers étaient en fait peu nombreux à avoir fait le déplacement. Paroles d’expatriés américains à Toulouse qui ont vécu la campagne présidentielle de leur pays depuis la France.

David, 20 ans, démocrate et « un peu loin de cette campagne »

 

David, démocrate, avoue un manque d’intérêt pour cette campagne / Photo Carré d’Info, Kevin Figuier

Un peu en retrait, David âgé de 20 ans est arrivé en septembre du Dickinson College, en Pennsylvanie. Il étudie les sciences politiques pour un semestre à Toulouse. Dans un français parfait, il trouve qu’il «est intéressant de voir les élections depuis la France». Néanmoins il se «trouve être un peu détaché» de la campagne. «Par exemple, je ne vois pas les publicités [spots de propagandes des partis NDLR] à la télévision». Sur les thèmes abordés, «c’est difficile de poser tous les sujets, mais les choses les plus importantes ont été mises sur la table» juge-t-il.

Pour David, les questions sociales sont une de ses attentes à l’image du mariage gay. «Tout le monde se pose des questions sur le bilan d’Obama. Je suis d’accord avec le président mais avec le fonctionnement des États fédéraux, il est difficile pour Obama d’appliquer la même loi pour tous». L’étudiant avoue avoir été «intéressé mais un peu loin de cette campagne».

Un vote a été réalisé pour départager la présidence américaine – Photo Carré d’Info, Kevin Figuier

 

Michelle, 21 ans,« Si c’est le républicain qui gagne, je ne retournerai pas aux États-Unis »

Étudiante comme son compatriote à Sciences Po et issue d’une filière de sociologie au Dickinson College, elle juge que la droite française «est encore plus à gauche que la gauche des États-Unis». Avant l’annonce du résultat, elle veut croire à la victoire de Barack Obama dans ce scrutin serré. «Si Mitt Romney gagne, je ne retourne pas aux États-Unis. Ce sera un président façon Bush, comme tous les présidents républicains» déplore-t-elle.

Michelle assure qu’aux États-Unis de nombreuses jeunes femmes américaines «veulent garder le contrôle de leurs corps, comme par exemple avec l’avortement». Évoquant la polémique d’un élu républicain qui suggérait qu’un viol est «quelque chose que Dieu a voulu», elle considère que l’égalité entre femme et homme est «quelque chose d’important».

En tant qu’étudiante, elle se dit inquiète pour son avenir. «Les jeunes ne devraient pas être obligés d’emprunter de l’argent à leurs parents ou à la banque pour financer leur études. Personnellement je suis déjà endettée et je n’ai pas d’emploi ». Ne sachant pas de quoi sera fait son futur, elle souhaite, si le président Obama est réélu, qu’il enclenche « la création d’emplois»«Depuis quatre ans, c’est vrai qu’il n’y a pas eu beaucoup de changement sur ce point, mais Obama en parle plus que Romney.»

 

Les résultats état par état tombent petit à petit au cours de la nuit / Photo Carré d’Info – Kevin Figuie

 

Extraits d’article pris de http://carredinfo.fr/nuit-elections-us-a-toulouse-si-romney-gagne-je-ne-retourne-pas-aux-etats-unis-16108/

Quelques impressions de Paris

Un monument incontournable de Paris, Photo : Monica Meeks

Pendant les vacances de la Toussaint, les étudiants et l’équipe de Dickinson ont quitté la ville rose pour passer quatre jours à Paris. Certains avaient déjà visité la capitale alors que d’autres l’ont découverte pour la première fois. Pendant le voyage en train, je les ai interrogés sur leurs perceptions de Paris avant et après leur séjour.

Devant l’Hôtel de Ville, Photo : Anna Ciriani Dean

Darcy a exprimé son excitation de séjourner pour la première fois dans cette ville tellement célèbre : « Je ne pense à autre chose que ‘Paris ! Je vais à Paris ! Paris ! Je vais à Paris !’ ». Après quatre jours, satisfaite de sa visite, elle ressentait toujours le charme de Paris, mais elle a aussi découvert la fatigue que cette ville peut causer : « J’ai beaucoup marché cette semaine, donc aujourd’hui mon corps est fatigué, mes pieds sont fatigués, ma tête est fatiguée, je suis fatiguée. »

David s’est aperçu d’un changement de perspective par rapport à sa première visite à Paris quand il était au collège : « J’ai visité Paris quand j’étais jeune…Cette fois-ci, je suis plus âgé, mais je suis maintenant un résident en France, plus un touriste. ». Il ajoute : « J’ai pu apprécier la ville plus que pendant ma dernière visite. Etant plus indépendant, on peut découvrir plus la ville, comme les endroits moins connus, par exemple. »

A l’aller, Eric a fait remarquer le mystère et le charme de Paris : « J’ai l’impression que Paris est une très jolie femme, la ville la plus jolie du monde ». Après des journées de marche dans la « ville des Lumières », il a expliqué que « mon jour préféré était le jour où j’ai marché environ huit heures ; il me semble que la meilleure façon de voir Paris est à pied. »

Marie est arrivée à Paris avec de nombreux projets. Elle avait envie de faire beaucoup de visites diverses, mais choisir ses visites était plus difficile : « J’aimerais visiter les petits quartiers, les marchés, mais honnêtement je ne sais pas encore ce que j’aimerais faire. Je pense que je vais juste décider quand le moment arrivera ! ». En quatre jours, elle a eu l’impression de maîtriser la ville et elle a remarqué : « j’étais très surprise de combien je me sentais à l’aise…même si Paris est une ville énorme, je peux me situer facilement ».

Pendant une visite au Centre Pompidou,
Photo : Anna Ciriani Dean

Michelle a voulu visiter l’insolite, s’éloigner des lieux touristiques : « Je ne vais pas aller voir la Tour Eiffel, le musée du Louvre ni les autres endroits où je ne trouve que des touristes. Je trouverais cela une perte de temps, surtout parce qu’il y a plein d’autres choses que j’aimerais faire. » Elle a beaucoup apprécié la diversité culturelle de cette « ville magnifique et très cosmopolite », où on « entend plus de langues étrangères que de Français et on y voit des gens venant de plein de pays différents ».

Ayant déjà séjourné à Paris, Nina pensait déjà que « les Parisiens ne sont pas aussi froids que ce que l’on dit d’eux et que l’atmosphère est en fait moins stressante que d’autres grandes villes aux Etats-Unis. » Pendant ce troisième séjour, elle a trouvé que Paris est une « bonne ville à découvrir à pieds, où on peut voir le caractère des vues et des bâtiments qui donnent à Paris son charme » et aussi elle note « qu’il y a plein d’Américains – j’ai entendu l’anglais partout ».

Un moment de pause pour Rosy et Eric, Photo : Monica Meeks

Au contraire de Nina, Rosy découvrait la ville pour la première fois. « Les seules sources d’information que j’ai sur la ville viennent des films et ne sont pas une bonne représentation de la ville (probablement) », a-t-elle dit à l’aller. Ayant croisé des Parisiens pendant les quatre jours, elle a pu constater qu’ils « aiment mieux si on parle en français parce qu’ils ont essayé de nous parler en anglais d’abord quand ils ont deviné que nous étions étrangers. Une fois que nous avons dit que nous parlions français, ils étaient plus sympathiques. » Elle a été émerveillée par la ville, s’exclamant avec enthousiasme que « C’était presque impossible de croire que j’étais vraiment là-bas. »

Monica, aussi à Paris pour la première fois, s’attendait à « être stupéfiée, séduite, et intimidée par cette ville magnifique, Paris ». Elle est partie découvrir indépendamment la ville, déterminée de « visiter toutes les choses qui sont les plus importantes pour moi, même si personne ne veut m’accompagner. » L’énergie de la capitale lui a permis de mieux apprécier Toulouse : « Paris est une belle ville, excellente à visiter, mais moi, je préfère habiter la ville rose. Elle est beaucoup moins chère, on y trouve beaucoup moins d’anglophones, et il fait beaucoup plus beau ! ».

Enfin, Ashleigh me confie : « J’ai demandé conseils à mes amis français à Toulouse et ils m’ont donné une liste de choses à faire et à voir ». Comme Monica, elle ajoute : « Je pense que Paris est bien pour les vacances, mais je suis contente que je n’habite pas là-bas. » Elle a évité les visites touristiques pour privilégier des activités plus mondaines : « je suis allée dans beaucoup de cafés (et j’ai bu beaucoup de chocolat chaud !), fait du shopping, et flâné autour de Paris. »

Un bénévolat linguistique – Rosy Link

Une partie de mon expérience en France est de faire du bénévolat. Dans mon université, L’institut Catholique de Toulouse, j’ai commencé il y a deux semaines à faire de la conversation en anglais avec les étudiants de philosophie en troisième et deuxième année. On parle ensemble pendant une demi-heure chaque semaine et j’essaie de les aider avec les mots de vocabulaire et la grammaire. Pour eux, c’est une opportunité de pratiquer l’anglais dans un autre contexte que dans les cours.

En aidant les autres avec l’anglais, je remarque des aspects inconnus de ma propre langue. Quand j’explique certains mots de vocabulaire, je commence à analyser plus les détails et les nuances. Par exemple, un des étudiants et moi avons discuté de la campagne française. Nous avons utilisé le mot “country”, car nous parlions en anglais. Elle m’a demandé si “country” avait aussi une autre traduction en français, et j’ai répondu que, oui, en fait “country” veut aussi dire un pays. J’ai pensé un peu plus à ce sujet, et je me suis souvenue qu’il y a en fait un autre mot : “countryside” qui correspond mieux à « la campagne », mais comme je l’ai expliqué à l’étudiante, ce mot est très peu utilisé. On a remarqué qu’en français on a deux mots séparés, mais en anglais il y a un seul mot qui est utilisé pour les deux. C’était un détail que je n’avais pas remarqué avant de parler avec cette étudiante, et je me demande si autrefois “countryside” était plus utilisé et qu’il est maintenant en train d’être oublié par les Américains. Il y a aussi des précisions sur la prononciation qui sont très faciles pour moi, mais qui posent un grand problème pour les étrangers. Par exemple, j’ai parlé d’une ville qui se situe près d’où j’habite dans le New Jersey qui s’appelle “Newark”. L’étudiant avec qui je parlais a dit, “New York” ?  Évidemment la différence entre la prononciation des deux mots est difficile à entendre, mais avant de commencer le bénévolat, je ne le savais pas. Ces petites découvertes sont très intéressantes, et je pense que le bénévolat peut être également une opportunité pour moi et les étudiants d’apprendre plus sur la langue anglaise.

L’amitié est semblable dans toutes les langues – Monica Meeks

Avant mon séjour en France, j’ai cru que tous mes copains ici seraient français. A la fin de ma septième semaine à Toulouse, je n’avais pas d’amis francophones très proches. Je ne portais pas de bérets en allant en cours, je ne connaissais pas tout l’argot ; souvent, je sentais que je ne vivais pas vraiment « la vie française. »

C’est vrai que j’ai rencontré des Français, mais il est difficile de devenir proche de ces « natifs. » Les étudiants de mon âge ont déjà leur cercle d’amis, comme j’ai le mien aux États-Unis. Les Français, cependant, ne sont pas les seuls habitants de Toulouse. J’étudie dans une très grande université publique, Le Mirail, qui compte presque 400 étudiants du programme ERASMUS. Ces gens sont des copains parfaits pour moi. Ils me donnent l’amitié que je n’attendais pas, mais dont j’avais vraiment besoin. Comme moi, ils viennent ici pour apprendre le français, et donc ils parlent un français qui est facile à comprendre – c’était particulièrement important au début de mes études ! Ils viennent de partout dans le monde – l’Angleterre, l’Irelande, l’Allemagne, la Russie, le Portugal, et cetera. Même s’ils ne sont pas français, ce sont des Européens que je n’aurais jamais rencontrés si j’étais restée chez moi. Finalement, nous avons tous un réel besoin de rencontrer des amis. C’était un peu comme mon premier mois à Washington University – beaucoup de nouveaux visages, de nouveaux noms, de nouveaux événements. Je ne me rappelle pas de tous les visages, les noms, ni les événements, mais je me rappelle de ce que je ressentais. De plus, parmi ces nouveaux visages, existaient ceux de nouveaux amis, que maintenant je vois chaque semaine.

La question de la politique en France – Eric Galson

Je ne suis pas sûr si c’est à cause du fait que j’étudie à l’Institut d’Etudes Politiques, mais il reste néanmoins vrai que chaque étudiant français de l’IEP avec qui je parle me demande mon appartenance politique. Ici c’est complètement accepté tandis qu’aux Etats-Unis votre président préféré est un thème tabou dont on ne discute pas. Dans une culture définie, d’après Pascal Baudry dans  Français et Américains, L’autre Rive, par l’implicite, il est vrai qu’on trouvera un certain décalage avec des questions de ce type ; ce qu’on dit n’est pas nécessairement explicite. Donc qu’est-ce que cette question personnelle signifie à un niveau plus profond? Baudry souligne que la culture française est une culture essentialiste, où on juge quelqu’un par ses qualités objectives, le diplôme ou l’appartenance. Autrement dit, on juge par qui on est et d’où l’on vient.  Par contre, les Américains jugent plus par les faits. Alors on peut voir cette question comme une interrogation sur les attributs, comme une façon de mieux connaître, aux yeux des Français, une autre personne en jugeant leur position politique. Pendant cette année, je vais essayer de découvrir les sentiments variés liés aux partis politiques en espérant décoder les nuances de cette culture.

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