Il y a quelques semaines, j’ai reçu un appel de la meilleure amie de ma grand-mère, que je n’avais jamais rencontrée. Elle est française et vit aux Etats-Unis, mais elle est revenue en France pour rendre visite à sa sœur, qui vit à Paris. Elle a entendu par ma grand-mère que j’étais à Toulouse, donc elle m’a appelée pour demander si je pouvais lui rendre visite à Paris pendant un week-end. Elle a offert de payer  mon billet de train, et elle voulait m’amener au théâtre samedi soir. Comment pouvais-je refuser ?
Après un voyage en train de six heures, une balade dans les marchés en plein air et la visite du Sacré Cœur, de l’Arc de Triomphe et des Champs-Elysées, ma nouvelle « tante » m’a amenée au Théâtre de l’Atelier. Il n’est pas trop loin d’un autre théâtre qui est un peu plus grand et un peu plus connu, l’Opéra Garnier. Celui-ci est un temple sacré de l’art qui soulève l’âme avec sa majesté même quand on le voit dehors en passant à pied ou en voiture…mais j’ai refusé de le visiter plus tôt pendant la journée.
Pourquoi ? Les théâtres sont mes endroits préférés. L’espace, l’ombre, le silence…toutes ces qualités amènent une paix, une magie, qui est sans égal. Mais après la fin de ma carrière artistique, après que j’ai quitté définitivement ces lieux, l’acte d’entrer dans un théâtre est devenu un événement douloureux. Mais à Paris, j’étais assise dans un petit théâtre au deuxième balcon, à regarder une pièce de théâtre qui s’appelle « Le père. » La pièce raconte l’histoire d’un vieil homme en train de perdre la mémoire et comment sa fille s’occupe de lui. Pendant que l’histoire se déroule, on arrive à comprendre qu’on voit l’histoire du point de vue du père, parce que les événements ne sont pas ordonnés chronologiquement du tout.

J’avais peur d’aller à ce spectacle parce que le théâtre me rappelle  quelque chose qui me manque beaucoup et aussi parce que la pièce était en français. C’est vrai que j’ai pleuré pendant une minute au début, quand la scène était allumée pour la première fois. Mais après cela, l’histoire m’a enveloppée et j’ai oublié que j’étais en train d’entendre du français. La langue n’était pas trop compliquée, mais en même temps, la magie du théâtre et la langue universelle des arts est toujours compréhensibles.