De Carlisle à la Ville Rose

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Mon Noël en Allemagne et en Autriche – Monica Meeks

Une marché de Noël à Berlin

Une marché de Noël à Berlin

Être loin de chez moi pour Noël semble peut-être un peu triste. Mais quand on a quelques membres de sa famille sur le même continent, ce n’est pas du tout le cas. Cette année pour Noël, j’ai eu de la chance : au lieu de retourner aux États-Unis, j’ai rendu visite à  mon frère et à ma belle-sœur, qui habiteront à Berlin jusqu’en août 2013.

C’était une occasion d’explorer le monde germanique, qui était pour moi un mystère total.

Les Alpes bavaroises

Les Alpes bavaroises

D’abord, on a passé Noël dans leur appartement magnifique à Berlin Est. J’étais complètement ravie par la saison des fêtes à Berlin. J’avais l’impression que, avec un tel air festif, je verrais le Père Noel lui-même. Il y avait presque 60 marchés de Noël ; je n’en ai vus que trois, mais même si c’est un très petit nombre, ils étaient spectaculaires. J’ai goûté beaucoup de vin chaud, de pommes au caramel, de bretzels, de bratwursts, et d’autres délices. J’ai vu des personnes qui faisaient du patin à glace et d’autres qui buvaient de la bière assis autour de petits feux. Et bien sûr, la chose la meilleure, c’est que j’ai pu partager cette expérience avec ma famille. C’était incroyable qu’une ville comme Berlin, avec une image normalement très noire, pouvait être si légère et, littéralement, si blanche – il y avait tant de neige !

Ensuite, on a conduit sept heures pour arriver au nord de l’Autriche, dans la région du Tyrol (une partie autrichienne de Bavière).

C’est là-bas, dans une petite loge de yoga dans la montagne, qu’ on a passé une semaine et le Nouvel An. Après avoir passé autant de temps ce semestre dans les villes, c’était excellent et reposant d’être dans la nature. Les Alpes étaient si belles, si blanches, si hautes, si parfaites.

Un délicieux "Bretzl"

Un délicieux “Bretzel” et de la bière bavaroise

Je crois que ce sont les vacances les plus saintes, les plus équilibrées de ma vie. Même si on a mangé beaucoup de wienerschnitzel et on  bu beaucoup de bières allemandes, je me sentais en pleine forme, parce qu’on a fait aussi beaucoup de sport. On a fait des randonnées à Hocht Imst parmi des groupes de skieurs. On a vu le château célèbre de Neuschwanstein, qui a servi d’inspiration pour le château de Walt Disney. On a fait des raquettes à Fernpass, autour d’une rivière fraîche provenant des grandes hauteurs de la montagne. On s’est fatigué, on a failli mourir parfois, mais surtout on s’est bien amusé. C’était la définition précise de « Winter Wonderland. »

Le château de Neauschwanstein

Le château de Neauschwanstein

En revenant d’Autriche, on a eu même quelques heures pour visiter Munich. Notre déjeuner était à Hofbrauhaus, une brasserie qui à plus de 400 ans d’histoire. On a dégusté la cuisine la plus délicieuse de la Bavière. Avec la musique jouée par des musiciens qui portaient des lederhosen et assis à côté des quelques hommes qui avaient un peu trop bu, nous avons déjeuné avec grand plaisir.

C’était un repas parfait pour finir notre voyage.

Danse : langue internationale, lieu de rencontre

Depuis son arrivée en septembre, Nina suit des cours de danse chaque soir dans un studio toulousain, le Centre James Carlès. Elle nous parle de son expérience.

« Ma première réaction dans la nouvelle école était d’aller dans le studio, m’échauffer, m’étirer – je partais, je ne parlais à personne, je savais déjà quoi faire, j’ai repris mes habitudes tout de suite, sans le stress du monde professionnel de la danse ». Au début, elle n’a guère reconnu que les cours étaient en français à cause de ses habitudes tellement ancrées et grâce à cette « langue internationale », la danse. Elle ajoute : « On peut communiquer de la même façon avec les arts, la danse classique, le jazz, la danse africaine… ». Malgré ses habitudes et cette indépendance du début, cette langue non-verbale l’a amenée à des rencontres avec des personnes d’origines différentes, avec des intérêts en commun. Maintenant elle fait partie d’une communauté : « Je vais souvent à des événements de studio ouvert, café et musique organisés par le centre ». La danse se transforme ainsi en lieu de rencontre.

« Je protège mes restaurants ! »

Le buffet “salades” de la Faim des Haricots

« Je protège mes restaurants ! ». Voici la phrase que Darcy a utilisée quand je lui ai demandé de me parler de ses restaurants préférés à Toulouse pour cette édition de La Une. Quand je lui ai demandé de m’expliquer un peu mieux ce qu’elle voulait dire, elle a dit qu’elle ne voulait pas que tout le monde les découvre. Ce sont des petits restaurants, des petites perles pour ainsi dire, dont elle connaît maintenant les propriétaires et qui offrent des prix raisonnables. Alors maintenant on comprend pourquoi elle ne veut pas que tout le monde les envahisse. Mais au moins elle m’a parlé du sandwich qu’elle était un train de grignoter : c’est le nouveau sandwich de la boulangerie du quartier du Centre Dickinson, et il faut le goûter…ainsi que le gâteau aux pistaches qui est vendu dans cette même boulangerie.

Boire un thé au Dip’s Tea

Nous ne pouvons pas tous être des spécialistes de la dégustation, comme Darcy, mais nous pouvons savoir ce qui nous plaît. David n’a pas peur de déclarer :  « j’aime beaucoup les kebabs…ce n’est pas cher, c’est très bon et ça fait un grand repas. » Où trouver les meilleurs kebabs de Toulouse ? Entre les Carmes et la place de la Trinité. Goûtez leur « sauce algérienne », nous dit l’expert.

Passons maintenant au contraire du kebab : la cuisine végétarienne. Plusieurs étudiants ont découvert le restaurant bien connu La Faim des Haricots, dont Rosy nous a parlé au tout début du semestre. Monica nous raconte que c’est le meilleur endroit pour prendre un repas équilibré à un prix raisonnable. Depuis qu’elle a découvert l’option « à emporter » du restaurant, elle est devenue une cliente fidèle. On ne dépense que 1,20€ par 100g alors que, sur place, on peut choisir des formules de 10-14€. Une bonne affaire. Mais au-delà du prix et du côté pratique, quel est l’intérêt d’un restaurant végétarien en France, dont la cuisine est souvent axée sur la viande. Justement, c’est l’aspect alternatif de ce lieu. Monica nous dit, « le pain….j’en mange trop ! La Faim des Haricots offre une option différente. Aux Etats-Unis, on mange beaucoup de légumes, ce qui est plus difficile à faire ici. Habitant dans une famille d’accueil, j’ai un peu moins de contrôle sur ce que je mange. Si je mange seule, je dois acheter de la nourriture et la préparer à l’avance ». La Faim des Haricots lui permet donc de trouver un équilibre entre la cuisine typiquement française et un courant culinaire un peu moins répandu en France.

Une sortie de groupe au Dip’s Tea

Le bilan d’un semestre à Toulouse ne serait pas complet sans un « briefing » sur les salons de thé. Ils sont nombreux et ils sont délicieux comme par exemple Flower’s, L’autre salon de thé, Bapz, Le Bol Bu, Le Sherpa… Mais ils sont aussi bondés. Monica en a découvert un, par contre, qui offre une certaine tranquillité : Dip’s Tea. Un peu caché dans rue du Pharaon, près des Carmes, ce salon de thé n’est jamais trop plein. Monica nous raconte que la dernière fois où elle est allée dans ce salon, elle était la seule personne et elle y est restée pendant deux heures. Le propriétaire, très sympathique, lui a amené des madeleines qu’il venait juste de faire. Un lieu intime, avec des thés et des gâteaux délicieux !

France et Cameroun : une comparaison du choc culturel

Ayant passé un semestre au Cameroun avant de venir à Toulouse pour l’année, Nina sait bien ce que c’est que le « choc culturel ». Elle pense que « ce n’est pas vraiment un choc culturel ici » et elle n’a observé « rien de si extrême qu’au Cameroun ». Elle trouve Toulouse assez « similaire aux Etats-Unis », alors qu’au Cameroun, « tout est très différent : les bâtiments, la langue…il fait très chaud, il y a des gens partout dans la rue ». Elle se rappelle de sa situation précaire en tant que femme d’origine non-africaine, avec des hommes qui l’appelaient « la blanche, la blanche ». Là-bas, le choc était plus dur. « Les droits des enfants et des femmes étaient moins développés », dit-elle, « et la condition humaine est beaucoup plus dure…on meurt tôt ». Elle a pu ainsi « comprendre dans un sens viscéral qu’on a de la chance d’échapper à ce destin ».

Plus qu’un choc culturel, son arrivée en France lui a apporté un sentiment de nostalgie. Elle explique : « Ici, je vois des choses qui se passent dans la maison de mes hôtes et je commence à avoir de la nostalgie pour ma famille et pour les USA », alors qu’au Cameroun la différence culturelle était « si extrême que la culture américaine ne m’a pas manquée, je ne reconnaissais rien ».

Carnet de voyage : Réflexions de Monica

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Monica à Conques

Pendant son premier semestre, Monica a bien profité de son séjour en France pour, bien sûr, découvrir la France ! Nizas, Conques, Carcassonne, Paris, Strasbourg, Albi, Cannes, Nice…pas mal pour un premier avant goût du pays. Quelques réflexions de son itinérance ? Elle a « adoré la Côte d’Azur », où elle a rendu visite à une amie du lycée, mais elle n’a pas pu s’abstenir d’une comparaison. Le programme de son amie « est beaucoup plus protégé : elle doit lire des livres en anglais pour ses cours, elle habite dans un dortoir avec d’autres américains, elle n’a pas besoin de quitter le bâtiment pour aller en cours ». Une autre fille dans le programme a parlé avec enthousiasme d’un week-end où elle n’avait parlé qu’en français, ce qu’elle avait trouvé difficile à faire pour autant de temps. Monica a pensé « ah, c’est ma vie de tous les jours ! », mais elle s’est dit : « je serais frustrée…je suis heureuse d’habiter avec une famille française et d’étudier dans une université toulousaine ».

Toujours à Nice, Monica s’est aussi rendue compte des différences régionales marquées en France. L’accent niçois et le provençal étaient nettement plus « italiens » que l’accent toulousain et l’occitan, eux plus « espagnols », et l’accent à Strasbourg était bien plus « allemand ». « J’imagine que la Bretagne doit être aussi plus celtique », réfléchit-elle. Une diversité riche à l’intérieur d’un seul pays.

Editorial

 Décembre est là, l’hiver s’installe à Toulouse, les examens approchent, mais aussi les vacances. Le dernier mois avant les vacances de Noël s’avère toujours très chargé pour des étudiants aussi actifs que les nôtres. Pendant le mois de novembre, les étudiants ont participé à de nombreuses activités et ont vraiment commencé à réfléchir à leurs expériences en France. Dans cette édition de La Une, vous trouverez des articles sur :

–        Le choc culturel selon Nina et Monica

–        Le choc culturel inattendu de Marie Gray

–        Un match de foot (David Fowler)

–        Les activités de bénévolat des étudiants

–        Le marché au gras de Péchabou

–        La fête de Thanksgiving

–        Le spectacle H3 au TNT

–        Les expositions Topos à l’Espace Ecureuil et à la Maison Salvan

 

Bonne lecture !

 

Anna

Le choc culturel selon Nina et Monica

« C’est comme avoir un caillou dans ta chaussure. Au début il te gêne énormément, après tu t’y habitues. Mais ce sera toujours un peu moins confortable. Pas assez pour enlever tes chaussures ». – Monica Meeks

« Il faut d’abord dire que ce n’est pas négatif. Le choc culturel a un sens positif parce que c’est le but d’aller à l’étranger. On voyage parce qu’on veut avoir une expérience différente de ce qu’on a vécu dans son pays d’origine, ressentir des choses qu’on n’a jamais ressenties dans sa vie. Quand les personnes considèrent le choc culturel comme négatif, c’est en fait juste que la vie est dure parfois ». – Nina Kuntz

Un choc culturel inattendu – Marie Gray

Quand j’ai relu Français et  Américains : l’autre rive,  où Pascal Baudry, l’auteur, raconte les réactions des Américains envers la France, j’ai essayé de reconstruire ma propre expérience jusqu’à maintenant. Au contraire des étudiants de l’année, j’ai passé l’été à Toulouse. Par conséquent, en arrivant j’étais un peu habituée à la ville et le choc culturel était moins violent. De plus, j’ai une facilité à comprendre deux cultures si différentes grâce à mon côté japonais. Par exemple, le système de politesse et les règles implicites françaises ressemblent à mon éducation japonaise. En revanche,  ma secousse est arrivée petit à petit. Le programme d’été n’était pas du tout comparable au système éducatif du Mirail. C’était une petite communauté américaine avec tous les avantages de Dickinson College. En outre, mon rapport amical avec mon hôte a fait de mon expérience une situation très protégée et séparée totalement du Toulouse où je vis maintenant. Au début de mon séjour de l’année j’étais trop sûre de moi, et je pensais “et alors, où est la difficulté?” Comme Monsieur Baudry l’explique, c’est mon ignorance qui m’a aidée, parce que je n’avais pas « le bagage émotionnel. » En revanche, j’ai complètement changé d’avis grâce à ce semestre. Maintenant je suis une sorte d’enfant. C’est une prise de conscience extrêmement humiliante, parce que je me rends compte de mes erreurs, et elles ne sont pas forcement faciles à accepter. Chaque journée présente un nouveau défi et les problèmes sont souvent liés à la « critique » qui est une particularité française.

Une victoire pour le TFC – David Fowler

Quand je suis arrivé au Stadium Municipal de Toulouse, je savais bien ce à quoi m’attendre. J’aime beaucoup le foot et j’ai eu de la chance d’assister à plusieurs matches aux Etats-Unis, en Europe, même en Afrique du Sud pendant la dernière Coupe du Monde. Que ce soit « football » ou « soccer », le nom n’a pas d’importance : c’est le sport que je préfère.

Equipé de maillot violet et blanc, je suis entré dans le stade avec mon ami. Tout autour de nous, des supporteurs toulousains se préparaient pour un des matches les plus importants. C’était contre Lyon, la première équipe de Ligue 1 cette saison, et un véritable défi. Tout le monde était excité et l’ambiance était très enthousiaste. C’était mon premier match avec TFC, mais j’ai eu l’impression que ce serait un match magnifique.

Au son du sifflet, mes impressions sont devenues réelles. Toulouse a dominé. Pour chaque action,  pour chaque passe, TFC a été la meilleure équipe. J’étais vraiment content, mais pas à cause de la performance de cette équipe. Oui, je voulais qu’ils gagnent, mais l’ambiance a rendu l’expérience mémorable. En achetant les billets les moins chers, nous étions dans la section des vrais supporteurs de TFC. Dans une mer violette, nous avons chanté, nous avons retenu notre souffle, et nous avons applaudi tous ensemble. Américain ou Français, cela n’avait pas d’importance. Nous étions un groupe solidaire pour Toulouse FC.

J’ai vu beaucoup de matches de foot mais je n’oublierai pas cette expérience. L’intensité et la passion des supporteurs de TFC sont magnifiques. Même si le foot est moins suivi que le rugby à Toulouse, les supporteurs ont créé pour moi un souvenir super. Je vais revenir sur le stade dans deux semaines, et je ne pourrai pas être plus heureux.

« Je me sens utile » : témoignages de bénévolat

Pour son bénévolat ce semestre, Monica s’est engagée en tant qu’assistante d’anglais auprès d’un lycée toulousain. « En bref, c’est une bonne expérience », dit-elle. Elle aime bien « écouter les expériences des profs », qui lui racontent les « histoires des élèves plus problématiques ». Elle trouve que les élèves ainsi que les professeurs sont « enthousiastes envers les Etats-Unis » et que les élèves sont particulièrement « intéressés par l’université américaine et la vie américaine ». Cette expérience lui fait réaliser que « même si on étudie une langue pendant toute sa vie, il y aura toujours des nuances qu’on ne connaîtra pas ». En fait, de temps en temps les professeurs lui demandent de les aider avec des textes qui nécessitent une connaissance plus profonde de la culture américaine. Par exemple, en remplissant des mots croisés, les professeurs ne connaissaient pas le nom du bâtiment du Congrès américain (Capitol building) ni de la fameuse marche fatale des Amérindiens à travers les Etats-Unis (Trail of Tears). Sachant qu’elle peut apporter cette richesse linguistique et culturelle aux élèves ainsi qu’aux professeurs, elle conclut que cette expérience vaut la peine parce que « je me sens utile ».

Nina se sent aussi très utile. Pour son monitorat d’anglais à l’ICT, «  je laisse parler les étudiants français et je leur parle. Ce que je peux leur donner est une opportunité de s’exprimer en anglais. J’essaie de na pas les corriger, pour leur apprendre comment être à l’aise dans une langue. De plus, j’apprends quelque chose en français à cause de leurs fautes parce que je vois comment ils essaient de traduire du français à l’anglais ». Un échange réciproque.

En travaillant au Resto du Cœur, Michelle se sent très utile parce que « beaucoup de personnes viennent pour avoir un repas chaud, qui est tout ce dont on a envie quand il fait froid ». Dans l’équipe de St. Aubin, Michelle aide à préparer et à servir des repas chauds à des personnes sans abri. La première fois qu’elle l’a fait, elle nous dit : «  j’étais étonnée qu’ils soient aussi bien élevés » et qu’ils « voulaient me connaître ». Elle adore le fait qu’elle travaille en équipe et qu’elle arrive à établir un vrai contact avec des gens qui ont besoin de son aide.

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