De Carlisle à la Ville Rose

Author: coggins Page 4 of 18

Entre le rire et le silence

-Olivia Weiner

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À part de la passion évidente pour le bon vin et le fromage qui pue, les Français partagent un autre grand amour: la bonne conversation vivante. Même si je ne pouvais pas en témoigner (vu que mon niveau de français correspond mieux aux cours d’histoire médiévale qu’aux activités sociales habituelles), personne ne remet en question le bavardage et le chorus continu de «je blague!» («I’m kidding!») qui s’ensuivent de la rencontre des amis français. Mon hôtesse fait des dîners qui durent jusqu’à deux heures du matin, avec amis bavardant et «mourant de rire»–c’est une source de fierté, cette répartition de joie. Naturellement, je reste toujours en périphérie de cette culture, j’entends comme si j’étais suis sous l’eau.

En se baladant dans les rues, cependant, je découvre que cette vivacité a son bon moment–en particulier, entre des bons amis qui se papotent. Bien qu’ils adorent bavarder, il me semble que les Toulousains n’ont aucune objection au silence et à la solitude. Chez moi je vois des Américains faire défiler leurs Smartphones et se jeter un coup d’œil d’une manière nerveuse dans le silence des transports publics. À Toulouse, par contre, je regarde autour de moi dans le métro et je vois des gens regarder le sol et leurs genoux, et pas leurs portables. Des personnes seules fréquentent les cafés en ville; ils prennent un verre, ils regardent autours d’eux, ils sont à l’aise. C’est admirable, mais je vois aussi les indices d’une dépendance plus importante chez les Français à l’égard d’une bonne distance des inconnus.

J’observe que les maisons ici se situent souvent derrières des murs, des portails et d’une série des portes, que les portes des bureaux et les volets sont fermés. La socialisation a aussi sa propre architecture. Dans mes cours à l’Université de Toulouse 2 – Jean-Jaurès il faut que je me présente dans un français incertain à l’étudiant réservé qui s’assoit à côté de moi. Quelques personnes que j’ai rencontrées en soirée m’ont dit que nous les Américains, nous sommes très ouverts et enthousiastes de partager nos histoires avec les inconnus. Je me rappelle le premier jour des cours à l’université aux États-Unis où nous nous sommes tous présentés – étudiants et professeur – au début du cours. Je crois qu’il a à voir avec, d’une manière ou d’une autre, le sentiment de venir d’arriver, le sentiment d’être toujours l’inconnu. C’est pourquoi la langue anglaise devient un dénominateur commun, la base de communication entre une myriade de personnes.

Après mon effort initial, je trouve que l’étudiant réservé répond en souriant, avec gentillesse et curiosité. Je trouve que les Toulousains sont aimables et accueillants, mais qu’ils ne s’approchent pas de moi. La joie de bavarder et de se connecter, et être l’aise dans le silence et la solitude: je crois que les deux ont comme origine un sentiment d’appartenance concrète. Même si en ce moment j’écoute aux portes, le rire de l’autre côté promet quelque chose de vraiment beau.

Between the Laughter and the Silence

-Olivia Weiner

Weine_La Une-1

Aside from the obvious passion for stinky cheese and fine wine, there is another great undeniable French love: good, lively conversation. And while I can’t really attest to it firsthand (seeing as my French language skills are more attuned to medieval history lectures than to normal social functions), there is no questioning the lively chatter and constant chorus of «je blague» that ensues when you throw French friends together. My host throws dinner parties where the conversation flows freely until two in the morning, where they die laughing–this is a point of pride, this joyful verbal repartee. Of course, I am still on the periphery of all this, catching pieces like listening from underwater.

However, wandering through the streets of Toulouse, I am coming to understand that this vivacity has its time and place–which is generally to say, among good friends in a social setting. As much as they love talking, Toulousains seem to have no problem with silence and solitude. In an American scene that generally involves everybody thumbing nervously through their smart phones and glancing at each other to avoid the silence of public transportation, I look around the metro in Toulouse and the people around me all look at the floor or at their laps. The cafés are dotted with people alone, at ease, having an afternoon glass. It’s an admirable ease, but it may also be testament to a greater reliance on a safe distance between strangers.

I notice that the houses here often have high walls and gates and series of doors, and office doors and shutters are closed. Socialization has too its architecture. In my classes at the University of Toulouse, I have to introduce myself in shaky French to the quiet student sitting next to me. I’ve been told a couple of times already by people I’ve met going out that we Americans are so open and talkative, eager to share stories with strangers. And I think back to my classes in the United States where on the first day we all introduce ourselves to the room, and I think it has to do with somehow always feeling new and like we’ve all just arrived. Where the English language becomes a sort of common denominator, the base communication for myriad people to connect.

After my initial effort, I find that the quiet French students respond with genuine kindness and interest, an easy smile right behind. But there is a tangible sense of belonging, sense of place, that explains the ease in both solitude and conversation. Even if at this point I’m just listening with an ear to a door, the murmur of laughter on the other side promises something beautiful.

Toulouse : vie simple et animée

-Evelyn Sanchez

Rue du Taur. Photo d'Evelyn Sanchez.

La rue du Taur. Photo d’Evelyn Sanchez.

Lorsque ma mère, une femme du nord du Mexique, m’a demandé comment était la ville de Toulouse, en espagnol j’ai répondu, « C’est comme un village-ville». La politesse dans la ville est comme celle que nous pratiquons au Mexique. Quand les gens montent dans le bus, ils disent  Bonjour », et « Merci. Au revoir » en descendant. De plus, tout est près de tout. La distance la plus longue que j’ai parcourue à pied est de 30 minutes. En dix minutes, je peux trouver un magasin sympathique comme une boucherie, une fromagerie, une pâtisserie, ou une sandwicherie où il y aura un employé très investi dans son métier. Par exemple, le premier jour de mon séjour j’ai décidé d’aller chercher des produits de toilette comme le shampooing, l’après shampooing, la crème de corps, et du savon à la pharmacie. Dès que j’y suis entrée, l’employé s’est approché et m’a demandé si j’avais besoin d’aide. Il a pris environ 10 minutes pour m’expliquer tous les produits disponibles et leur efficacité.

Mais en réalité, je suis venue à Toulouse pour bien profiter de la ville. À Bowdoin, les étudiants sont au centre de la vie sociale, mais à Toulouse tout le monde y participe. Tisséo, le système des transports en commun, facilite les déplacements dans les bars, les boîtes de nuits, les musées, les restaurants, et les cinémas. Tisséo a aussi une application que les gens peuvent utiliser pour connaître l’heure de départ du prochain bus et le meilleur itinéraire. Le métro, qui vient toutes les deux minutes, a deux lignes, la ligne A et la ligne B. Donc, il est presque impossible de se perdre dans cette ville. De la même façon, il serait bien difficile de s’y ennuyer. En particulier, la vie étudiante à Sciences Po m’offre des opportunités pour faire du bénévolat, participer à un sport, et pour assister aux évènements organisés pour les étudiants. Le premier weekend de mon séjour, j’étais étonnée par la vie nocturne des étudiants à la Place St Pierre où la jeunesse profite de la jolie vue de la Garonne et du vin qui n’est pas du tout cher. Le rire et la chaleur des gens se sont réunis avec la tranquillité de la nuit, ce que je n’avais jamais imaginé. Je n’avais jamais pensé que la ville nocturne pourrait être à la fois bruyante et tranquille. Ici, les gens savent vivre une vie en communauté tout en appréciant une ville qui est animée et simple.

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Le Canal du Midi. Photo d’Evelyn Sanchez.

Une jolie vue dans la Ville Rose. Photo d'Evelyn Sanchez.

Une jolie vue de la Ville Rose. Photo d’Evelyn Sanchez.

Toulouse: an animated and simple life

-Evelyn Sanchez

Rue du Taur. Photo d'Evelyn Sanchez.

Rue du Taur. Photo by Evelyn Sanchez.

When my mother, who is from northern Mexico, asked me how life is in Toulouse, I responded, “It’s like a town-village.” The city’s politeness is similar to that of Mexico’s. When people get on the bus they say, “Bonjour” and they say “Merci. Au revoir” when they descend. Also everything is close to everything. The longest walk I would do is 30 minutes. Within a 10-minute walk, I can find a small shop for meat, pastries, sandwiches, or cheese, where there will be a very invested employee. For example, the first day of my arrival I decided to go look for some toiletry items at the pharmacy. As soon as I entered, the employee approached me and asked me if I needed help. He took about 10 minutes to explain to me all the different products and their utility.

But in reality, I came to Toulouse to enjoy city life. At Bowdoin, students comprise social life, but in Toulouse, everyone does. Tisséo, Toulouse’s transportation system, facilitates transportation to bars, clubs, museums, restaurants, and the movies using the bus and metro. Tisséo has an application where users can know departure time and the best directions to a desired destination. The metro, which comes every two minutes, has two main lines A and B. So, it’s almost impossible to get lost in this city. Similarly, it would be very difficult to get bored here. In particular, student life at Sciences Po offers plenty of opportunities to volunteer, play sports, and go out to various events. The first weekend of my arrival, I was stunned by the nightlife at the St Pierre plaza where the youth enjoys the beautiful view of the Garonne River and inexpensive wine. The laughter and warmth of this scene met a tranquility and peace of the night that I had never even imagined. Here, the people know how to live a life in community while appreciating an animated and simple life.

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The Canal du Midi. Photo by Evelyn Sanchez.

Une jolie vue dans la Ville Rose. Photo d'Evelyn Sanchez.

A beautiful view of the Pink City. Photo d’Evelyn Sanchez.

Editorial : December 2015

Dear Readers,

Both the year 2015 and the semester are coming to an end. As our students prepare for exams, vacation, and their return to the USA, I am leaving you with the last edition of La Une for the year, in which our students tell you about their last discoveries in Toulouse : the Christmas Market, the French language and its nuances, restaurant protocol, the Georges Labit Museum and lastly, manners typical of Toulouse.

The Dickinson in France team would like to thank all of your for your interest and fidelity throughout the semester and wish you happy holidays !

Happy reading and see you next year!

Julia

Editorial : décembre 2015

Chers lecteurs, chères lectrices,

Nous arrivons à la fin de l’année de 2015 et à la fin du semestre. Tandis que nos étudiants se préparent pour les examens, les vacances et leur retour aux USA pour certains, je vous écris pour vous transmettre la dernière édition de La Une de cette année, dans laquelle les étudiants vous livrent leurs dernières découvertes : le marché de Noël, la langue française et ses nuances, les habitudes dans les restaurants, le musée Georges Labit et la politesse typiquement toulousaine.

L’équipe de Dickinson en France tient à vous remercier de votre fidélité et intérêt tout au long du semestre. Nous vous souhaitons de très bonnes fêtes de fin d’année !

Bonne lecture, et à l’année prochaine !

Julia

 

The Christmas Market in Toulouse

– Anna Robinette

This time of year is filled with traditions. One of the many traditions in Toulouse that the American students have enjoyed this month has been the Christmas Market.

The Christmas Market has its origins in Germany and Austria as early as 1294, but many European countries have also adopted this tradition as a way to celebrate the four weeks of Advent and preparation for the holidays.

Set up in the heart of Toulouse, le Marché de Noël is an arrangement of more than one hundred little bungalows at Place Capitole. Open November 27 through December 27, the market is almost always bustling. Even if you’re not looking to do any shopping, the market is a place to walk around, admire the Christmas lights and decorations, and socialize with friends and family. Like many holiday traditions, le Marché de Noël radiates a magical, cozy, homey-feeling.

Les lumières du Marché de Noël

Christmas Market lights

If you are browsing for some stocking stuffers, many vendors offer a variety of gifts (jewelry, scarves and hats, soap, games, souvenirs, and other knick-knacks), some of which include hand-made products made by local artisans.

However, the market also has many food vendors. I think this is what charmed the American students the most.

Among the food vendors, you have the traditional gastronomy: Toulouse-produced honey, cheese, chocolate, pastries, foie-gras, etc., that you can take home with you. And you have several restaurants that sell dishes that are hot and ready to eat with your friends and family at the market.   I’ve compiled a list of some of our favorite dishes below.

Saucisse Paysanne (Sausage Sandwich)

Sausage is a very traditional food found in Toulouse. At this particular vendor, you can order a grilled sausage-baguette-sandwich with onions and peppers. If you’re feeling adventurous, the chefs also offer a sausage made from the cow’s liver.

Vendeur de saucisse paysanne

A saucisse paysanne vendor

Aligot

This dish is crowd-pleaser. Imagine mashed-potatoes whipped together with a lot of cheese. What you get is a stringing, cheesy, starchy heaven. I petition to bring the Aligot tradition to the US.

C'est bon l'aligot!

Hmmm yum !

Tartiflette

The tartiflette is also a potato dish: a layered casserole with potatoes, onions, crème fresh, and lots and lots of cheese.

Vin Chaud

Warm wine is a popular tradition all over Europe. It’s a red wine that has been stewed with Christmas spices like nutmeg, cinnamon, cloves, etc.

 

The market also has several, not-so-traditional food vendors. These include: hamburgers, churros, and even some Nepalese and Tibetan dishes.

 

So moms and dads, there is no need to worry: we’ve been very well fed this holiday season.

Le marché de Noël à Toulouse

– Anna Robinette

C’est bientôt Noël et alors, c’est le moment du traditionnel marché de Noël! Bien que nous ayons aussi étudié pour les partiels finals, les étudiants de Dickinson se sont bien amusés à connaître cette tradition toulousaine.

Situé au centre-ville, le Marché de Noël est un ensemble de plus de 100 chalets installés sur la Place du Capitole qui est ouvert du 27 novembre jusqu’au 27 décembre. Ce marché est toujours rempli de monde. Même si on n’a pas l’’intention d’y faire des achats, le marché est parfait pour se promener, admirer les lumières et les décorations et profiter des amis et de la famille. Comme plusieurs traditions d’hiver, le Marché de Noël irradie un sentiment magique, chaleureux et douillet.

Les lumières du Marché de Noël

Les lumières du Marché de Noël

Les marchés de Noël ont commencé en Allemagne et en Autriche à partir de 1294, mais plusieurs pays européens ont aussi adopté cette tradition comme une manière de célébrer les quatre semaines de l’Avent en préparation de Noël.

Si on cherche des cadeaux, beaucoup de vendeurs proposent de nombreuse d’idées. Au Marché on peut trouver des bijoux, des décorations, des jeux et jouets, des habillements et des bibelots, etc. De plus, quelques chalets vendent des pièces uniques d’artisans toulousains.

À mon avis, c’est la nourriture qui a vraiment séduit les étudiants américains.

Parmi les étals de nourriture, il y a la gastronomie traditionnelle qui comprend du miel, du fromage, du chocolat, des pâtisseries, du foie-gras, etc. De plus, on a plusieurs restaurations qui préparent des plats chauds à manger sur place. Ci-dessous, vous trouverez une liste des plats préférés des étudiants américains.

Saucisse Paysanne :

La saucisse est très populaire à Toulouse. Ainsi dans un chalet particulier, on peut commander des sandwiches à la saucisse grillée avec des légumes. C ‘est très bon.

Vendeur de saucisse paysanne

Vendeur de saucisse paysanne

Aligot :

Ce plat plaît tout le monde. C’est une purée de pommes de terre qui a été fouettée avec du fromage. Le résultat est le paradis sous une forme élastique et riche en amidon. Je dépose une demande officielle auprès des États-Unis pour adopter cette tradition de l’Aligot.

C'est bon l'aligot!

C’est bon l’aligot!

Tartiflette :

C’est un autre plat aux pommes de terres. La tartiflette est un gratin de pommes de terre, de lardons, d’oignons, de crème et de beaucoup trop de fromage.

Vin Chaud :

Le vin chaud est populaire partout en Europe. C’est du vin rouge qui mijote dans des épices de Noël : de la cannelle, de la muscade, des clous de girofle, etc. C’est parfait pour se réchauffer l’hiver.

De plus, le marché présente quelques nourritures moins traditionnelles comme les hamburgers, les churros et des plats népalais et tibétains.

Donc, mamans et papas, ne vous inquiétez pas : nous avons bien mangé pendant cette saison de Noël. Cependant, cela ne veut pas dire que votre cuisine ne nous manque pas !

Joyeuses fêtes à tout le monde ! Et bon appétit !

Slang and Formal Language

– Mariette Aborn

“S.O.S… S.O.S…. I DON’T UNDERSTAND!” “CAN YOU PLEASE USE A RICHER VOCABULARY WITH MORE PRECISE TERMS”

“S.O.S… S.O.S…. I DON’T UNDERSTAND!” “CAN YOU PLEASE USE A RICHER VOCABULARY WITH MORE PRECISE TERMS?”

It would be impossible to say how many new words I’ve learned this semester. Some words are harder to learn, like the word for fulfilling, and others easier because of their utility, like corkscrew. Over the past four months I’ve tried to learn as many new words and expressions as possible, but learning new words is more than studying a vocabulary list.

A distinction between oral and written expression characterizes the French language. Writing follows the rules of formal language, but in conversation almost anything goes. Words and expressions can be oriented to a specific context or even be so familiar that they don’t have an established spelling. As a French learner, these nuances provide plenty of opportunity to make mistakes. For example, I understood the meaning of the phrase “c’estmarrant” correctly – it means that something is funny. However, a misunderstanding of the pronunciation led me to believe they were saying “c’estmarron” which directly translates to « it’s brown ». Another expression that I heard incorrectly is “à un moment donné” which means at a given moment or at some time. I had understood “à moment du nez” which would mean at a moment of nose, a realization I came to quite abruptly when my French friend laughed at me as I tried out my new expression.

While « à unmoment donné » is an established expression, I also discovered a whole slew of interesting slang words. My favorite expression I learned is “chipote,” a word that was spelled four different ways for me by four different French. I first heard the expression when my theater professor was talking about politicians, which in French roughly translates to “political men.” A student offered that the professor might say instead “political men and women” to which another student yelled “oh you, you chipotes”. The closest expression we have to this expression would be “oh you’re splitting hairs” and has become quite useful for me.

The French also borrow English expressions. For them, “shotgun” designates any action first come, first-served. For example, a list with limited spaces to go on a trip would say that the spaces would be “distributed by shotgun.” In this case, the French understood the idea of the word shotgun when applied to a seat in a car as we use it, and they applied this meaning to other contexts.

In all, despite my mistakes, I’m leaving France with an enriched informal and formal vocabulary that I can pull out “à un moment donné.”

L’argot et le langage soutenu

– Mariette ABORN

ABORN photo

Il serait impossible d’identifier combien de nouveaux mots j’ai appris au long du semestre. Quelques mots posent sont plus difficiles à retenir (comme épanouissant) mais d’autres se maitrisent inconsciemment à cause de leur fréquence (comme tire-bouchon). J’ai essayé d’apprendre le plus possible de mots et d’expressions différentes, mais l’apprentissage d’un mot ou d’une expression nécessite une compréhension de leur sens selon le contexte.

Une distinction entre la langue orale et la langue ou l’expression écrite caractérise le français. L’écrit est régi par un langage soutenu, mais à l’oral un autre langage règne. Les mots et les expressions informels peuvent être orientés vers un contexte très spécifique ou être si familiers qu’ils n’ont même pas une orthographe établie. En tant qu’étudiante de français, ces subtilités me rendent vulnérable aux malentendus. Par exemple, j’ai entendu l’expression « c’est marrant » plusieurs fois, en comprenant qu’il voulait dire « drôle », mais je l’ai imaginé écrit comme la couleur « marron ». Un autre exemple, tous mes professeurs utilisent l’expression « à un moment donné ». Mais, comme je ne l’ai jamais vu à l’écrit, je l’ai imaginé écrit comme « au moment du nez », même si je comprenais le sens de l’expression. Quand j’ai sorti cette expression pour la première fois avec une amie française, elle était morte de rire.

Bien qu’« à un moment donné » soit soutenu, il existe aussi une vraie richesse cachée dans les mots des jeunes ou dans l’argot. L’expression argotique que j’aime le plus et que j’ai appris est «chipoter ». Cependant, cette orthographe n’est pas sûre. Chaque Français à qui j’ai demandé de l’épeler m’a donné une opinion différente (chipotter, chipôter, et chippoter). J’ai appris ce verbe dans mon cours de théâtre quand le professeur, qui parlait des « hommes politiques », a été interrompu par une étudiante qui lui a proposé d’utiliser « les hommes et femmes politiques ». En réponse à cette interaction, une autre étudiante a crié de l’autre bout de la salle « ah toi, tu chipotes ». Ce que j’ai compris, même si c’était la première fois que j’entendais le mot, est que l’autre étudiante s’occupait trop des détails.

Les Français empruntent aussi des expressions anglaises. « Shotgun » désigne toute action de premier arrivé, premier servi. L’exemple qui m’a été fourni est dans le cas d’une liste de places limitées pour un voyage où l’on peut dire que les places seront « distribuées à shotgun ». Dans ce cas, les Français ont compris l’idée de shotgun, la place à côté du chauffeur dans une voiture comme nous, en tant qu’Américains, l’utilisons, mais ils l’ont appliqué dans un autre contexte.

En somme, malgré mes malentendus, je vais quitter la France avec un vocabulaire formel et informel élargi que je pourrai réutiliser à un moment donné (ou un moment du nez si vous préférez).

 

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