L’Education pour tous ?

Lundi passé, j’étais en train de prendre des notes à la vitesse de l’éclair sur l’histoire de l’Occitanie quand une étudiante a fait quelque chose de très bizarre, en considérant qu’on était dans un cours universitaire français ; elle a levé la main pour demander une question.

Une fois que le geste était fait, le professeur était obligé de l’écouter, mais quand l’étudiante lui a demandé d’arrêter de taper sur le micro, il n’a pas compris qu’elle était stressée par cette distraction. Le réponse du professeur était bref et nonchalante, ce qui augmentait le stress de l’étudiante au point où elle a dû quitter la salle pour prendre de l’air. Dès lors qu’elle est partie, j’ai compris que le prof s’est rendu compte de comment son comportement a augmenté la détresse de l’étudiante, mais il ne l’a pas admis. Il a plutôt continué son discours sur les Wisigoths et les comtes de Toulouse, et l’événement était oublié dans une liste infinie de Raymonds.

Oublié par lui, peut être, mais pas par moi. J’ai parlé avec plusieurs français de cet épisode afin de mieux comprendre le comportement du professeur. La plupart d’entre eux m’ont expliqué que l’éducation supérieure est garantie à tous par le gouvernement en France. Tout le monde a le droit d’écouter ce professeur parlant de ses Wisigoths et ses comtes. Et le professeur, sachant qu’il a une responsabilité de transmettre une éducation à tous les étudiants dans la salle, se focalise sur une diffusion de l’information en masse. S’il s’arrêtait pour s’occuper de chaque étudiant·e qui a des besoins particuliers, il n’atteindrait jamais l’objectif d’une formation pour tous. J’ai noté que les français avec lesquels j’ai parlé étaient fiers de ce système et ces valeurs.

Néanmoins, je suis mal à l’aise quand je pense à ma camarade de classe. Il me semble que l’éducation pour tous se réalise aux dépens de quelques-uns, surtout ceux et celles qui ont des besoins particuliers. Je me rends compte que l’éducation universitaire que je reçois aux Etats-Unis n’est pas parfaite non plus—j’étudie dans une bulle de privilège. Même si cette bulle permet aux profs de répondre (la plupart du temps) aux besoins de leurs étudiants, ces étudiants représentent une partie très petite des jeunes États-Uniens. Mais je ne peux pas supporter un manque de reconnaissance des différents besoins dans la salle de cours. Je n’ai pas la solution qui permet de réaliser une éducation accessible à tout le monde qui permet à tout le monde d’avoir les aménagements dont ils ont besoin pour apprendre.



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