L’université: Un Bien Commun!

La foule d’étudiants dans le couloir s’écarte lorsque la professeur arrive pour déverrouiller la porte de la classe. Je rejoins la file d’attente des étudiants alors que nous nous dirigeons vers la salle de classe et remplissons les sièges vides. Je m’assois au fond de la classe à côté de Marius, un étudiant martiniquais, qui me salue toujours avec un “hein, ça va Catherine?”. Même s’il n’est pas fan d’anthropologie, et qu’il fait souvent des blagues sarcastiques ou sournoises au long du cours, il est très intelligent et un élève assidu. Donc, j’aime travailler avec lui. De plus, il est patient avec mon français et comprend mes tentatives de blagues. Le cours commence quand la prof fait l’appelle, lisant une liste de noms bien plus nombreux qu’est jamais en cours. Les 30 premières minutes de cours sont réservées à une présentation orale en groupe sur une des lectures. C’est généralement un début un peu chaotique car il manque toujours un ou plusieurs membres du groupe. Parfois si le groupe a de la chance, le membre du groupe sera un des étudiants qui arrive avec une dizaine de minutes de retard. Généralement, ils juste coninuent la présentation sans eux.
Pendant la présentation, qui est généralement très intéressante, certains étudiants écoutent et prennent des notes, les autres aussi travaillent, mais étudient ou préparent des présentations pour une autre classe. À la fin de la présentation, les élèves qui ont fait la lecture (ils sont habituellement entre 5 ou 10) posent des questions et ont une discussion animée avec les membres du groupe et la prof. Parfois, si je me sens courageux, je lève la main et participe. Pendant la deuxième partie du cours, nous travaillons en petits groupes. Il y a une lecture (plus longue) qui est répartie entre les groupes. Chaque groupe sont attribuer une partie de la lecture à présenter à la fin du cours. Le wifi à l’université est complètement coupé depuis plus de deux semaines. Personne ne sait pourquoi ni quand ce problème sera réparé. Alors, tout le monde utilise un point d’accès sur son portable ou emprunte à un autre étudiant pour accéder au texte.
Après le cours, je retrouve mon amie Eva pour déjeuner à la cantine. Nous avons fait la queue pendant environ 20 minutes en attendant d’entrer dans la cantine pleine des étudiants. Puis, lorsque nous avons monté les escaliers, nous avons attendu pendant encore 15 minutes pour obtenir notre déjeuner. Il y avait tellement de monde qu’il était difficile de découvrir où se trouvait le bout de la queue! La nourriture n’était pas excellente mais je ne pouvais pas me plaindre car cela ne coûtait qu’un euro.
Au cours du déjeuner, Eva et moi avons commencé à parler de certaines différences entre les universités françaises et américaines. J’aurais aimé prendre une photo de son visage quand je lui ai dit que les universités publiques sont aussi payantes! En France, l’enseignement universitaire est un bien commun et non un luxe. La seule condition pour être accepté est de réussir le BAC. Eva a expliqué qu’il n’existe que quelques “grandes écoles” extrêmement compétitives, mais que les autres universités publiques, comme Jean Jaurès, sont ouvertes à tous. Quand je lui ai montré une photo de WashU, elle a dit que cela ressemblait à un château. C’est vrai, WashU est une institution extrêmement riche, construite pour les personnes riches. Oui, il existe des bourses et des prêts. En général, d’après mon expérience, il y a des étudiants à WashU dont les parents peuvent payer la totalité des frais de scolarité, et il y a des étudiants extrêmement intelligents de familles peuvent se permettre de payer très peu ou rien. Il y a très peu d’étudiants (comme moi) qui se situent entre les deux.
Tous ces facteurs et bien d’autres encore créent une salle de classe, un campus, et un environnement social très différents. Après avoir posé quelques questions à Eva sur les universités françaises, elle m’a dit “attends, j’ai une question pour toi”. Elle avait récemment vu un tiktok sur les sororités aux états-unis, et elle voulait savoir s’ils étaient réels et comment ils fonctionnaient. J’ai ri un peu parce que j’ai réalisé qu’il va être très difficile de tenter de décrire une culture si complexe et bizarre. Cela s’est transformé en une très longue explication qui a nécessité de dessiner un diagramme et de rechercher des comptes Instagram!
Je pense que ce que j’ai appris de cette conversation et de cette réflexion est (ironiquement) similaire à ce que j’étudie actuellement dans mon cours d’anthropologie. En étudiant l’économie d’une société et ce qu’une culture considère un “bien nécessaire” ou un “bien commun” par rapport à un “bien de luxe”, nous pouvons apprendre beaucoup sur les valeurs fondamentales et les structures sociales qui définissent une culture.

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