De Carlisle à la Ville Rose

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? Parcourir la ville, en France et aux États-Unis

Le fait qu’un système ferroviaire national n’existe pas aujourd’hui aux Etats-Unis est une triste réalité. Ce n’est pas le cas d’autres pays autour du globe comme par exemple le Japon, la Suisse, la Corée du Sud ou encore la France. C’est ce dernier cas que nous allons développer ici. Ces différences remontent à la conception même des différents systèmes de chemins de fer. Les trains sont apparus aux Etats-Unis dans un contexte économique et commercial, afin de connecter fermes, champs, fleuves, ports maritimes entre eux dans le but de faciliter le commerce et les échanges économiques. Les trains ont donc été construits rapidement, pendant la révolution industrielle, et avec la seule intention de faire du profit. Un exemple de la manière dont les lignes de trains ont joué un rôle crucial dans la formation des États Unis est que dans le Midwest, plus de 80% des fermes se trouvent à moins de 10 kilomètres d’une station de train exportant céréales ou bétail. Les lignes ferroviaires en France, par contre, ont été construites avec d’autres intentions. Plus que les bénéfices commerciaux, c’est l’affirmation politique et culturelle de Paris en tant que capitale qui a été visée à travers l’établissement des lignes ferroviaires, comme en témoigne la structure centralisée (en étoile) du réseau ferroviaire autour de la capitale française.

Cette différence de mentalité a un impact clair sur la façon dont les grandes villes de chaque pays sont formées et montre ce qu’elles priorisent. Par exemple, Houston au Texas figure parmi les villes les moins accessibles à pied aux États-Unis. Un trajet de 5 minutes en voiture peut rapidement devenir une excursion de 45 minutes à pied du fait du manque de passages piétons et du nombre de routes très fréquentées traversant la ville. Heureusement, certaines villes comme New York sont bien plus accessibles à pied et les transports en commun y sont très usités. Même si certaines villes américaines sont techniquement accessibles à pied, c’est incomparable aux villes françaises et aux moyens dont elles sont connectées. De nombreuses grandes villes américaines sont construites de manière quadrillée, en grille, mettant en évidence l’époque à laquelle elles ont été construites et à quoi elles servaient : ce sont des villes de construction récente et axées sur la commodité, la praticité (notamment concernant la circulation automobile). Même les petites villes sont généralement construites avec une rue principale autour de laquelle tous les bâtiments sont disposés. Ceci est en opposition totale avec les villes françaises qui ont été construites maison par maison selon ce qui était pratique pour les habitants de l’époque, souvent il y a plusieurs siècles. Ceci est vrai pour des villes comme Paris, construites en spirale, mais aussi pour de petites villes comme Conques, qui ont été construites par des maçons au fil du temps à des fins de pèlerinage, menant à des dispositions en apparence aléatoires des maisons. L’architecture des villes de ces pays commence à expliquer la différence de mentalités : la culture versus la commodité à la racine de chaque système. 

Les lignes de train en Europe ne se limitent pas à la France. En effet, des systèmes ferroviaires sont en place pour relier toute l’Europe. Il y a à peine deux semaines, mon cousin, qui fait ses études à Londres, a pris l’Eurostar à Paris pour rendre visite à sa mère et a ensuite pris un train SNCF jusqu’à Toulouse pour venir me voir. Un de mes amis a pris un train pour aller à Barcelone pour le week-end. Ce ne sont que quelques exemples de la façon dont les gens que je connais ont utilisé le système de train en Europe. En revanche, se rendre de New York à n’importe où aux Etats-Unis en dehors de la côte Nord-Est est incroyablement difficile, voire tout simplement impossible.

Cet aspect culturel des objectifs du système des trains met en évidence les différences entre les systèmes de transport américains et français. Un autre aspect important à prendre en considération lors de la comparaison des deux systèmes est qu’aux États-Unis, les lignes de chemin de fer ont aidé à mettre en place les bases de l’aménagement du pays, alors qu’en France, les villes étaient déjà en place et les lignes des trains ont dû être établies sur une base déjà définie.

? Systèmes de transports : des points de vue différents

Lorsque l’on regarde les grands systèmes de transport en commun de villes en France et aux États-Unis, on remarque non seulement que ces différences sont nombreuses, mais aussi qu’elles découlent du mode de pensée de chacun de ces systèmes, système américain, système français. 

La première grande différence entre les systèmes de transport en commun français et américain est l’utilisation de ces systèmes. Les transports en commun français sont utilisés beaucoup plus fréquemment qu’aux États-Unis. Quand on regarde les chiffres, presque 14 % des Français utilisent le système de transport en commun fréquemment, contre seulement 5% des Américains. Ceci étant dit, il existe de grandes disparités : si on observe certaines villes américaines avec des systèmes de transport en commun plus développés, comme New York, le nombre de personnes utilisant les transports en commun rivalise avec et même dépasse celui de certaines grandes villes françaises.

Une deuxième différence importante entre ces systèmes est le niveau de priorité donné aux transports en commun. Le gouvernement français considère qu’un tramway est plus utile qu’une rue, parce qu’un tramway peut servir à beaucoup plus de personnes qu’une voiture individuelle. Ainsi, la priorité donnée aux transports en commun en France est illustrée par le fait que les villes françaises ont tendance à mettre des tramways dans les grandes rues. Cela  souligne le fait que les transports en commun et les piétons sont prioritaires en France, pas les voitures. La France a de nombreux endroits réservés aux piétons (aires piétonnes) et où les voitures sont interdites.

Un autre aspect du système de transport en commun français qui n’est pas encore arrivé aux États-Unis est la présence d’un TGV, ou train à grande vitesse. Le TGV est présent dans toute la France, ainsi que dans de nombreux autres pays européens, et les Européens utilisent régulièrement ce train à la place d’un avion. L’interdiction des vols (en avion) quand il existe une alternative en train de moins de 2h30 vient d’ailleurs juste d’être validée par la Commission européenne, pour des raisons écologiques, afin de privilégier les déplacements en train lorsque cela est possible. Les États-Unis n’ont pas encore ajouté cet aspect du transport en commun, les américains voyageant à travers le pays principalement en avion ou en voiture. La Californie a prévu de construire le premier TGV aux États-Unis, mais les opérations ne commenceront qu’en 2030.

En comparant ces deux systèmes, il semble que la principale cause de ces différences soit la taille des pays. Les États-Unis font environ 17 fois la taille de la France. Par conséquent, dans le développement du système de transport aux États-Unis, il était nécessaire que cette vaste région soit totalement connectée, et au vu des distances à parcourir, il fallait des solutions de transport rapides. Cela pose un problème évident pour le développement des transports en commun (trains, bus, tramways…), surtout à l’échelle nationale, puisqu’il y a beaucoup plus de villes éloignées à connecter entre elles aux Etats-Unis qu’en France. 

Les États-Unis sont donc un pays beaucoup plus grand, mais aussi moins centralisé que la France, aux échelles nationale et internationale. La capitale française, Paris, concentre les lieux de pouvoir (économiquement et politiquement parlant notamment) et de décision: on parle de macrocéphalie. Donc, la France a la capacité de connecter toutes les grandes villes à la capitale. Aux États-Unis, la capitale est Washington DC, et la ville la plus métropolitaine est New York. Non seulement les lieux de pouvoir économique et politique sont donc dissociés, mais en plus, ces deux grandes villes sont sur la côte Est du pays, donc elles sont complètement déconnectées de l’autre côté du pays. Malgré ces différences fondamentales dans la structure du pays, les États-Unis continuent de développer de nouveaux systèmes de transport en commun dans les grandes villes. 

En général, les transports sont très différents dans ces deux pays, et cela crée des différences fondamentales dans la vie quotidienne des citoyens. Le résultat de tous ces facteurs est la présence d’une grande différence dans la relation que les individus ont avec leurs voitures. Aux États-Unis, les voitures ne sont pas considérées comme un choix, elles sont une nécessité. Pour les étudiants américains, fêter ses seize ans est une étape importante: la possibilité de passer son permis de conduire signifie que les jeunes n’ont plus besoin d’être véhiculés à l’école et à leurs activités extra-scolaires par des proches. Ils peuvent conduire eux-mêmes. C’est une grande étape dans la prise d’indépendance d’un étudiant américain. En comparaison, les étudiants français peuvent aller à l’école, au travail, et pratiquer leurs loisirs seuls avant leurs seize ans grâce au système de transport en commun très développé dans les villes. 

Les systèmes de transports français et américain ont une histoire très différente, ce à quoi on peut ajouter un système contemporain de transport très différent également. Ces différences entre les systèmes de transport ont un effet non seulement sur la vie quotidienne des citoyens, mais aussi sur leur relation à leur environnement.

? Explorer son environnement à un autre rythme : une façon d’améliorer sa santé mentale

Non seulement le modèle français favorisant les piétons et leurs déplacements en transports en commun rend la vie plus pratique pour le citoyen lambda moyen, qui utilise les transports en commun comme principal moyen de se déplacer dans la ville, mais ce modèle a aussi d’autres effets positifs, à savoir une meilleure appréciation de la ville pour les habitants d’un Toulouse citoyen et facilement navigable. Les possibilités de stationnement limitées dans le centre-ville animé et pittoresque encouragent les individus à privilégier les déplacements non-automobiles, font qu’il devient effectivement essentiel d’explorer la ville rose à pied ou en utilisant le système de transport en commun efficace.

Ces attributs peuvent également avoir un effet très positif sur la santé mentale des personnes qui vivent à et visitent Toulouse. En effet, la structure non quadrillée de Toulouse signifie qu’il est très simple et nécessaire de sortir à pied et de prendre l’air pour se rendre là où on veut aller. De nombreuses études prouvent que ces déplacements sont bons pour la santé mentale, particulièrement à notre époque où nous avons été freinés par le COVID-19 et ses restrictions, certes nécessaires, mais dures. Il a été prouvé que le fait d’être à l’extérieur atténue les symptômes d’anxiété et de dépression, tout en stimulant la clarté mentale, la productivité et la créativité, alors que dans certaines villes (comme New York ou Los Angeles) le bruit et la circulation peuvent créer beaucoup de stress. La pratique toulousaine de faire la part belle aux piétons facilite grandement les choses, en prenant des mesures comme la mise en place de barrières ou de plots anti-stationnement pour que les voitures ne puissent pas traverser les zones piétonnes. Le centre-ville toulousain est ainsi largement piétonnisé.

Un autre aspect important qui fait de Toulouse un endroit agréable pour les individus sans avoir besoin de s’appuyer sur les voitures est la présence incontournable d’espaces publics qui proposent souvent des divertissements gratuits aux touristes et aux habitants. L’espace qui a tendance à être le plus médiatisé est la place du Capitole, où les gens peuvent profiter d’une grande diversité d’événements avec en toile de fond le magnifique bâtiment du Capitole. Pendant notre séjour ici, dans l’espace de quelques mois, il y a eu un concours de saut à la perche, une dégustation de vin, un festival de la durabilité, un vaste marché de Noël et des marchés hebdomadaires qui offrent aux personnes une chance d’explorer gratuitement la culture locale et la vivacité de la ville. D’après mon expérience personnelle et celle de mes amies, aucune voiture n’est nécessaire pour profiter de ces événements, il suffit d’emprunter le système de transport en commun très efficace, avec notamment trente-huit stations de métro espacées d’environ 10 minutes les unes des autres, ou de faire une promenade avec vue sur la ville, selon la proximité. Les dimanches sont particulièrement appréciés des Toulousains, car le rythme ralentit et on peut prendre plus son temps pour traverser cette belle ville, se balader sans destination précise. Avec des dizaines de marchés ouverts exclusivement le dimanche, il est facile pour les gens d’interagir avec les propriétaires de petites entreprises locales tout en soutenant stimulant l’économie locale, et tout cela sans voyager trop loin ou devoir compter sur des voitures ou des réseaux routiers trop compliqués.

Le mot de la fin

La France possède certaines des villes les plus propices à la marche au monde, et par conséquent, les Toulousains sont parmi les plus heureux et ont le sentiment d’avoir une qualité de vie globale très satisfaisante. Les recherches montrent que les personnes vivant dans des villes non piétonnes avec un volume élevé d’autoroutes et d’autoroutes ne ressentent pas la même chose et se sentent plus déprimées que celles vivant dans des villes où les voitures ne sont pas privilégiées, au profit des piétons et des transports en commun. Comme nous pouvons le constater à partir de ce simple seul fait, il est de la plus haute importance de privilégier un système de transport en commun efficace et piétonnier, comme c’est le cas à Toulouse. Il est impératif que les États-Unis commencent à mettre en œuvre des systèmes comme celui de Toulouse dans ses villes les moins accessibles à pied.

?Passer au vert en France et aux États-Unis

Vivre au XXIème siècle, c’est tenter tant bien que mal de réduire notre empreinte carbone, c’est chercher à consommer moins et mieux. De par un système capitaliste, les États-Unis sont l’un des plus grands consommateurs du monde : en moyenne, chaque Américain jette 1,8 kilos de déchets par jour. Pour nombre d’entre nous, réduire ses déchets et économiser de l’énergie sont des objectifs que nous cherchons à atteindre quotidiennement, mais cela demande de véritables efforts et des habitudes de consommation responsables. Bien que la France ait aussi un système économique plutôt capitaliste, les Français mettent en place des habitudes quotidiennes plus évidentes afin de réduire leur consommation d’énergie et leurs déchets. Notre article a pour but d’examiner les différences culturelles entre France et États-Unis en ce qui concerne leurs habitudes écoresponsables. Nous évoquerons l’ironie quant au fait que les Américains dépensent plus (d’argent) pour être plus écoresponsables, tandis que les Français dépensent moins pour être plus écoresponsables. Nous explorerons les différentes approches à l’écologie dans les deux pays ainsi que les différences dans la vie de tous les jours concernant les habitudes de consommation.

? Passer au Vert avec les Transports

Certaines villes en France, notamment celles qui ont une grande population, ont des systèmes de vélos en libre-service, souvent surnommés Vélib’ à l’oral : c’est un programme public qui permet d’emprunter un vélo. Les vélos, selon la ville, sont manuels ou électriques. Le programme de vélo partagé est plus ou moins accessible: en général, il y a des options de paiement à l’heure, à la semaine ou à l’année qui le rendent accessible aux habitants locaux ainsi qu’aux touristes. La pléthore de vélos et de stations de vélo permet de réduire les émissions de gaz à effet de serre créées par des voitures. 

Les bus en France sont électriques ou roulent au gaz naturel au lieu de rouler à l’essence traditionnelle. Il y a de nombreux arrêts de bus dans la ville, avec des arrivées de bus toutes les cinq à quinze minutes, selon la ligne concernée. De façon semblable aux vélos, il y a des moyens de paiement variés et les tarifs abordables (surtout à Toulouse) encouragent la population à prendre le bus ou les vélos parce qu’ils constituent des moyens de transport en commun fiables et rapides. La fréquence des bus, les nombreux arrêts et le fait qu’ils soient électriques mettent en évidence la décision en France de préserver l’énergie.

De plus, les voitures électriques sont plus abordables : à la FNAC, le célèbre magasin d’appareils électroniques et de livres, il y a une voiture qui s’appelle la Citroën Ami : c’est une petite voiture électrique avec deux places avec des paiements à partir de 19 euros par mois. La France propose une grande diversité de voitures électriques, allant de modèles basiques à des modèles de luxe.

L’utilisation des transports en commun aux États-Unis est plus faible par rapport à celle de la France. Bien que des options de transport comme les bus, les trains, les métros et les tramways existent aux États-Unis, leur utilisation est réservée aux zones urbaines densément peuplées avec les ressources et les infrastructures nécessaires pour les accueillir : une étude d’avril 2021 montre que 70 % des usagers des transports publics des États-Unis habitent l’une des sept plus grandes régions métropolitaines du pays. Dans l’ensemble du pays, cependant, les gens utilisent rarement les transports en commun (par rapport aux grandes régions métropolitaines) : en 2019, seulement environ 5 % de tous les travailleurs aux États-Unis ont choisi les transports en commun pour leurs trajets. Mais sur une note plus positive, de nombreux Américains choisissent le vélo pour se rendre au travail, réduisant ainsi leurs émissions carbone et les programmes de covoiturage deviennent de plus en plus populaires dans les villes des États-Unis. Pourtant, 75,9 % des personnes se déplaçant pour leur travail aux États-Unis ont choisi de conduire seuls dans leurs véhicules personnels. Cela montre que la planification urbaine américaine donne fortement la priorité aux voitures par rapport aux vélos ou aux piétons. Avec les larges routes du pays, les autoroutes facilement accessibles et la culture sociale entourant la propriété automobile, l’automobile a clairement la mainmise sur les trajets et la culture américaines. Cette hiérarchisation est directement liée à la popularité des automobiles dans le pays au cours du siècle dernier.

?Passer au Vert Chez Soi

À la maison, les Français économisent l’énergie au quotidien. Dans la plupart des foyers, il n’y a pas de sèche-linge. Au lieu de cela, les Français font sécher leurs vêtements à l’air libre. Cela réduit considérablement la consommation d’énergie d’un logement, surtout lorsque de nombreux domiciles adhèrent à cette norme.

En outre, de nombreux appartements et maisons ne sont pas équipés de la climatisation. En été, les Français ouvrent leurs fenêtres pour permettre à un courant d’air de traverser la maison afin de la rafraîchir le soir, toute la nuit, jusqu’au matin. Le matin, ils ferment les fenêtres et les volets afin que le soleil ne pénètre pas à l’intérieur pour réchauffer la maison. Cette méthode s’est avérée efficace pendant plusieurs générations, mais aujourd’hui, avec l’augmentation de la température dans le monde du fait du réchauffement climatique, elle s’avère de plus en plus problématique. À la maison, une autre tendance culturelle consiste à éteindre les lumières lorsque personne n’est dans la pièce ou lorsqu’on la quitte. Souvent, on monte les volets pour profiter de la lumière naturelle afin de réduire la consommation d’énergie dans la maison. 

En ce qui concerne la consommation d’eau, les toilettes ont deux boutons : le plus petit permet de tirer la chasse d’eau moins longtemps et le plus grand de tirer la chasse d’eau plus longtemps. Sous la douche, les Français prennent des douches courtes ; la douche est considérée comme un moyen de se nettoyer plutôt que comme un moment de détente. En outre, de nombreuses personnes ferment l’eau de la douche pendant l’application du shampooing ou du gel douche et ne remettent l’eau que pour se rincer. Ces habitudes de réduction de la consommation d’énergie et d’eau conduisent à un taux de consommation d’énergie plus faible à l’échelle nationale.

En revanche, vivre de manière “écologique” aux États-Unis est une affaire coûteuse. Ceux qui en ont les moyens installent souvent des panneaux solaires sur leur toit, équipent leur maison de la technologie “smart home” ou achètent une Tesla électrique. Bien que ces actions réduisent l’empreinte carbone et soient plus durables, elles sont beaucoup trop coûteuses dans leur état actuel pour devenir la norme. Passer au vert, bien qu’il s’agisse d’un objectif incroyablement important, est devenu une tendance aux États-Unis pour les quelques privilégiés qui peuvent se le permettre. La culture sociale américaine n’a pas adopté les attitudes nécessaires pour réduire la consommation de manière abordable. Bien qu’il existe des actions quotidiennes qui pourraient être prises, comme des douches plus courtes, une utilisation moindre de la climatisation et du chauffage, la réduction de la conduite des véhicules personnels et la diminution des repas au restaurant, de nombreux Américains ne sont pas prêts à changer leur vie pour le bien de la planète.  

En France, les aliments sont cultivés différemment. Il existe des pratiques plus durables, comme la diminution des hormones chez les animaux et des pesticides sur les plantes. Leurs pratiques de conservation des aliments sont plus économes en énergie. Au lieu de mettre les aliments chauds dans le réfrigérateur, ils les laissent reposer jusqu’à ce que leur température baisse, afin que le réfrigérateur n’ait pas à travailler plus pour refroidir la température interne des plats. L’approche des Français en matière de conservation de l’énergie et des aliments permet de réduire considérablement leur consommation.  

Les pratiques de durabilité à la maison aux États-Unis, en particulier celles qui concernent l’alimentation, sont insuffisantes par rapport à celles de la France. Alors que le monde entier gaspille environ 1,4 milliard de tonnes de nourriture par an, l’Amérique est le plus grand contributeur à ce chiffre avec près de 40 millions de tonnes par an. On estime que ce chiffre représente entre 30 et 40 % de l’approvisionnement alimentaire du pays. Les causes du gaspillage alimentaire extrême sont complexes, mais la mauvaise compréhension des dates de péremption est un facteur important : plus de 80% des Américains jettent de la nourriture qui pourrait être consommée par peur d’intoxication alimentaire. De plus, les portions dans les restaurants aux États-Unis sont excessives et ont doublé voire triplé au cours des vingt dernières années. Bien sûr, ceci participe à l’étendue des gaspillages alimentaires, d’une part par les restaurants, d’autre part via le fait que les restes ramenés chez soi finissent souvent à la poubelle et ne sont donc pas utilisés.

L’abondance des fast-foods aux États-Unis joue un rôle majeur dans le gaspillage alimentaire mais aussi dans l’utilisation excessive d’emballages plastiques et papiers. Cela inclut les contenants à emporter, l’utilisation excessive d’emballages et un manque de matériaux recyclables. Même les emballages qui pourraient être recyclés sont souvent jetés aux ordures. Pour un pays avide d’argent tel que les États-Unis, il apparaît surprenant que l’industrie de la restauration rapide néglige l’économie de 11 milliards de dollars que représenterait le simple fait de recycler leurs emballages.

Même si la restauration rapide aux États-Unis contribue lourdement à la destruction de notre planète, nombreux sont ceux qui y ont recours en raison de leurs prix imbattables. L’achat de produits biologiques ou écoresponsables aux États-Unis est en moyenne 47% plus cher que l’achat de leurs équivalents conventionnels. Ces prix reflètent bien sûr les exigences plus élevées en termes de bien-être animal, d’attention portée aux pesticides, et d’absence d’OGMs. De nombreux Américains aimeraient manger plus responsable, mais ce n’est tout simplement pas permis par leur budget.

?Le mot de la fin

Les objectifs de conservation français et américains atteignent des buts similaires avec des motivations différentes. En observant les habitudes de conservation françaises par le biais de la vie en famille d’accueil et de la vie à Toulouse, il est clair que les Français mènent une vie synonyme de conservation, indépendamment du gain social. Cela diffère grandement des idées américaines sur la conservation.

Aux États-Unis, un grand nombre de choix écologiques ont un coût élevé ou suivent les “tendances” actuelles. La conservation est moins une décision respectueuse de l’environnement qu’un moyen de continuer à se présenter comme une tendance. Cela est dû en partie au prix de l’énergie dans chaque pays. L’essence, par exemple, est très différente aux États-Unis et en France. En France, un gallon d’essence coûte $6,21 USD. Le prix d’un gallon aux États-Unis est en moyenne de $4,09 USD. Bien que les prix de l’essence fluctuent, ces moyennes montrent la différence de près de deux dollars dans un gallon d’essence entre les deux pays. Il est plus coûteux financièrement de conduire en France, et la culture de la conduite automobile est donc beaucoup moins apparente.

Parmi les autres pratiques quotidiennes liées à la conservation, citons la réduction des déchets alimentaires. Les États-Unis sont connus pour leurs grandes portions et leurs excès de consommation, ce qui est moins le cas en France. On trouve des portions plus petites dans les restaurants, ce qui permet de réduire le gaspillage alimentaire dans son ensemble. À la maison, économiser la nourriture est extrêmement important. Le fait de dîner dans un foyer français a permis de constater que les Français font tout pour minimiser le gaspillage alimentaire, qu’il s’agisse de conserver les dernières bouchées de pâtes du dîner ou de remettre dans le réfrigérateur un citron qui n’a pas été complètement pressé.

De plus, les pratiques de compost diffèrent aux États-Unis et en France. Aux États-Unis, une machine à compost intérieur/automatique peut coûter jusqu’à $400 USD. S’il est possible de créer son propre système de compostage dans son jardin, cela prend du temps et nécessite des recherches et des matériaux que de nombreux Américains ne sont pas prêts à se procurer. Certains États ont mis en place des initiatives de compostage, mais les États-Unis varient beaucoup d’un État à l’autre en matière d’efforts de compostage. En France, plus précisément à Toulouse, la ville finance des initiatives de compostage. La ville finance une installation de compostage en plein air, qui coûte entre 15 et 25 euros. Ce niveau de conservation est devenu un véritable réflexe en France, et il a certainement fallu un certain temps pour s’y adapter en tant qu’Américaine.

Les pratiques de conservation font partie de la routine quotidienne, et sont moins associées à la nécessité d’acheter plus en France. Aux États-Unis, il est courant pour les gens d’acheter pour économiser (paradoxalement): qu’il s’agisse de l’achat du dernier modèle Tesla, d’une machine à compost fantaisie (et hors de prix) ou de la modernisation des appareils électroménagers pour les rendre plus “intelligents”, l’environnementalisme a presque toujours un prix. La France semble prendre des mesures plus petites, plus quotidiennes, pour mener une vie globalement ancrée dans la conservation, sans avoir à acheter le dernier gadget pour y parvenir.

L’écologie en France

Alors que le menace du réchauffement climatique a augmenté au cours du siècle dernier, le mouvement de durabilité écologique s’est développé dans le monde entier. En France, ce mouvement augmente depuis le 20e siècle. Grâce à la gestion institutionnalisée des ressources naturelles, l’écologie est devenue un phénomène culturel et un débat national. Aux échelles de la ville, le département, et le pays, la durabilité écologique est une clé pour comprendre l’histoire et le futur de la France. La pandémie de Covid-19 a fait changer la manière qu’ont les consommateurs et des législateurs de penser leurs relations à l’environnement. Les ventes des produits bios ont augmenté au cours de ces dernières années parce que les consommateurs réfléchissent à leurs impacts sur l’environnent ainsi que sur leur santé. Ce mouvement engeance d’autres comportements quotidiens en créant une culture écologique, par l’usage de l’électricité, de l’essence, et de l’eau. En plus la durabilité écologique concerne les moyens de produire et consommer l’électricité, ce qui implique l’énergie nucléaire. Cette dépendance est un sujet central dans l’élection présidentielle de 2022. Dans quelle mesure les habitudes écologiques des législateurs et des consommateurs Français reflètent-ils les valeurs nationales ? 

Le bio dans l’alimentation française 

Bio, ou biologique, est le terme français qui décrit un produit créé sans utiliser de pesticide ni d’engrais chimiques. Aux États-Unis, un produit est certifié comme bio quand il est examiné par l’USDA (Le département national d’agricole) dans une procédure rigoureuse qui récompense le producteur avec une distinction à afficher sur l’emballage. En France, pour les produits alimentaires, le logo AB, Agriculture Biologique Certifiée, est également géré par l’État. Selon les statistiques enregistrées en 2020, la France n’est devancée que par l’Allemagne dans la quantité des ventes des produits bios dans un marché d’une valeur de plus de 12,7 milliards d’euros. Les consommateurs s’intéressent à la sphère de l’alimentation biologique et les producteurs répondent à la demande. La France est en tête de l’Europe avec la plus grande superficie de terres agricoles biologiques. 

La pandémie de Covid-19 a mis les préoccupations sanitaires au premier plan. Selon une étude de l’Université de Montpellier, les consommateurs sont plus que jamais conscients du lien entre leur propre santé et l’environnement. L’Agence Bio a interrogé les consommateurs français, trouvant un quasi-recoupement entre la façon dont les consommateurs perçoivent les impacts environnementaux des produits biologiques et les impacts positifs sur la santé. 87 % pensent que les produits biologiques sont bénéfiques pour l’environnement ; 82 % pensent que les produits biologiques sont bénéfiques pour la santé individuelle. Cette vision de la durabilité est remarquable. Établissant un lien direct entre sa propre santé et l’environnement, les consommateurs ont l’impression d’obtenir un avantage tangible tout en aidant la Terre. 

Le mouvement de l’alimentation biologique est un succès pour le mouvement écologique dans le sens où il permet aux consommateurs de comprendre comment leurs achats ont un impact sur leur pays et sur le monde. Dans une autre enquête menée par l’Agence Bio, 60 % des Français interrogés privilégient l’achat de produits locaux, avec l’intention de « consommer autrement ». Pourtant, dans l’espace agricole française, du fait de la multiplicité des exploitations bio, acheter local revient souvent d’acheter bio. Si on rencontre un agriculteur biologique local lors d’un marché du quartier du week-end, on crée un lien humain positif qui légitime le mouvement écologique. Dans un paysage commercial dominé par le supermarché, pourquoi beaucoup de Français préfèrent acheter local aux petits marchés ? Peut-être le facteur le plus important, c’est les relations humaines. 

La superficie des terres dédiées à l’agriculture biologique et la taille du marché témoignent que l’alimentation biologique domine l’agriculture française. Mais la raison pour laquelle elle a été un succès est plus ancrée dans la culture et la tradition françaises, principalement par la tradition des petits marchés communautaires. Dans l’ensemble, les raisons pour lesquelles les Français recherchent des produits locaux et bio se recoupent : la santé de soi, la santé de la communauté, la santé de la planète. À son tour, cela personnalise le mouvement d’écologie, et ainsi pour les consommateurs, leurs choix individuels peuvent faire une différence. 

  L’électricité : production et consommation au quotidien 

Dans les autres considérations environnementales quotidiennes, limiter l’utilisation de l’énergie et de l’électricité est essentiel en France. Qu’il s’agisse de limiter l’éclairage, de privilégier l’utilisation de transport en commun, d’éviter le gaspillage d’eau, les Français sont en général plus écolos que les Américains, en ce qui concerne des tâches quotidiennes. Pour la plupart, cela s’explique par des coûts moyens d’électricité plus élevés qu’aux Etats-Unis, ce qui permet à la consommation d’énergie aux Etats-Unis d’être plus élevé sans coûter trop cher aux familles. Un kilowattheure en France coûte 0.204 dollars américains, contre presque la moitié de son coût, 0.104 dollars américains, en moyenne aux Etats-Unis. Les Etats-Unis consomment huit fois plus d’énergie que la France chaque année. Cela est également causée par une culture sociale plus large encourageant la sensibilisation environnementale dans ce dernier pays. Similaire à la considération de quels produits alimentaires à acheter, les Français ont tendance à avoir une consommation plus responsable. Et c’est en partageant des valeurs culturelles à petite échelle que cette consommation responsable est devenue un phénomène national. Dans un article de 2020 dans le “Journal of Evolutionary Economics,” les chercheurs ont démontré que les tactiques de pression sociale sont un facteur déterminant de la consommation écologique en France. Cela signifie que les réseaux à petite échelle encourageant à limiter l’usage de l’électricité sont une force motivante puissante dans le mouvement écologique français. 

Le rapport quotidien des Français à l’usage d’énergie a été formé par l’histoire de la production d’électricité dans le pays. Après les manques d’énergies pendant les deux guerres mondiales, le pays s’est efforcé de devenir indépendant énergétiquement, développant une industrie nationale du charbon. Le plus grand pas vers l’indépendance d’énergie, cependant, a été après la crise de pétrole en 1973 dans les pays Arabes. Après cette période turbulente en obtenir l’énergie, la France a investi dans l’infrastructure de l’énergie nucléaire, ayant très peu d’autres sources d’énergie domestique et facilement accessibles. Étant donné l’impact très bas sur l’environnement, l’énergie nucléaire est devenue une source efficace d’énergie renouvelable. La participation de la France au Protocole de Kyoto en 1997 a fortifié la position positive du pays vis-à-vis des énergies renouvelables et a limité l’usage d’électricité. Aujourd’hui, la France est le troisième producteur d’énergie nucléaire du monde. 70% de l’électricité consommée dans le pays venant de l’énergie nucléaire, mais c’est une source d’énergie controversée à cause des risques de catastrophe nucléaire. Par ailleurs, les investissements pour les énergies renouvelables augmentent de plus en plus. Des épisodes répétés d’insécurité d’énergie nationale, en plus d’une focalisation culturelle partagée vers le réchauffement de la planète, ont fait évoluer la mentalité française concernant la consommation d’énergie. 

Les décisions politiques sur l’électricité 

Bien que l’énergie nucléaire devient répandue en France depuis les derniers 40 ans, elle crée du gaspillage nucléaire dont est difficile de disposer. En plus, les centrales nucléaires sont compliquées à construire : le plan de 10 B € pour des nouvelles centrales nucléaires en 2012 ne sera pas prêt avant 2023 et il va couter plus de 20 B €. Ces inconvénients, ainsi que l’intérêt positif des français pour de l’énergie renouvelable, mènent aux nouvelles sources d’énergie. Le Ministère français de la Transition Écologique a donné 1.7 GW de projets renouvelables aux promoteurs privés en avril 2020, et le budget gouvernemental pour l’énergie renouvelable a augmenté de 25% dans 2021. Le plan de « France 2030 » de 34 B €, annoncé par président Macron en octobre 2021, va augmenter le financement de l’État pour l’industrialisation. Ce financement sera particulièrement un accent sur la décarbonisation. En résultat, le coût des panneaux solaires a baissé de 40% depuis 5 ans. Avec ces politiques l’État focalise sa attention sur l’énergie renouvelable ainsi que la réduction de l’utilisation d’énergie. Malheureusement, quelques objectifs comme la Stratégie National Bas-Carbone ne seront pas atteints. L’énergie renouvelable est facile de glorifier, cependant en pratique il pose quelques complications et incertitudes pour un pays industrialisé comme la France. L’opinion du peuple reflète ces inquiètes : selon le groupe BVA, l’énergie nucléaire est considérée comme un atout pour la France par 50% des Français en 2021, ce qui est 3% plus haut que 2019. 

            Des débats de l’énergie nucléaire sont de plus en plus régulières alors que l’élection présidentielle de 2022 approche. Tous les candidats de droit soutiennent le développement de l’énergie nucléaire ainsi qu’Astrid, un programme de recherche pour le recyclage du gaspillage nucléaire. Éric Zemmour et Marie Le Pen soutiennent fortement l’ouverture de 6 – 10 nouvelles centrales nucléaires. Néanmoins, des candidats à gauche sont plus divisés. D’un part, Jean-Luc Mélenchon et Anne Hidalgo argumentent que l’usage de l’énergie nucléaire a besoin d’être limitée à cause des coutes environnementales et financières. D’autre part, Fabien Roussel défend des travailleurs de nucléaire qui sont dans des syndicats. Selon lui, l’ouverture des nouvelles centrales nucléaires est mieux pour l’économie française. Alors que des politiciens créent des politiques qui concernent l’énergie dans les années à venir, il fait équilibrer les limitations techniques, les limitations économiques, et les désirs et les besoins des Français. 

Conclusion 

Pour conclure, le débat en France sur l’écologie continue et évolue toujours. Bien qu’il soit un consensus général à l’échelle nationale de répondre à la menace du changement climatique, les moyens à mobiliser ne sont pas évidents. Les législateurs et les consommateurs français se retrouvent nez à nez avec le besoin de compenser les valeurs culturelles et le pragmatisme. L’énergie renouvelable s’aligne avec les valeurs françaises, mais étant donné le manque des sources de l’énergie renouvelable, les politiques doivent considérer comment satisfaire les demandes actuelles en énergie. L’alimentation bio domine l’environnement agricole en France, pourtant cela est un choix individuel d’en consommer. Le débat continu sur l’usage de l’énergie nucléaire, la dépendance à l’énergie et l’usage d’électricité quotidienne fluctue, perturbé par la pandémie de Covid-19 et bien plus avec les changements rapides dans le prix de l’essence à cause de la guerre en Ukraine. Même si les crises climatiques et géopolitiques continuent, l’équilibre entre les choix des individus et les valeurs culturelles influence les gestes écologiques. 

L’élection présidentielle française de 2022

C’est une année des élections présidentielles en France et avec les élections imminentes, l’activité politique augmente dans tout le pays. Les élections commencent le 10 avril 2022 et les résultats seront annoncés le 24 avril. On peut déjà voir les affiches autour de l’Université de Toulouse Jean-Jaurès pour les candidats comme Jean-Luc Mélenchon et Fabien Roussel. Il y a toujours les étudiants qui distribuent des prospectus en dehors des bâtiments, et les élections sont un sujet de conversation à table pendant les dîners avec beaucoup de familles d’hôtes. Le climat frénétique de la vie politique à Toulouse est similaire à beaucoup de villes américaines juste avant les élections présidentielles. Et avec le nombre de candidats dit des extrêmes, beaucoup d’enjeux sociaux dépendent des résultats. Dans les sections suivantes, on découvre le système d’élections en France, l’historique du système, les programmes des 12 candidats à la présidence et la question des manifestations. On inclut aussi les perspectives des familles-hôtes et des étudiants français à la fac ainsi que nos propres expériences d’étudiants américains vivant à Toulouse. 

Le processus électoral

Tous les cinq ans, les Français élisent leur président par un processus électoral qui est composé de deux tours et auquel tous les partis politiques peuvent participer. Dans ce système, tous les citoyens Français qui ont plus de 18 ans, en France ou à l’étranger, peuvent voter directement pour le candidat de leur choix. Les élections présidentielles sont composées de plusieurs étapes importantes. D’abord, la liste officielle des candidats est publiée environ sept semaines avant le premier tour de vote. Chaque candidat dans cette liste doit avoir la signature de cinq cents représentants élus, entre autres choses. La prochaine étape du processus électoral a lieu environ quatre semaines avant le deuxième tour ; il s’agit de la campagne présidentielle officielle. Il s’agit d’assurer l’égalité entre les candidats. Chaque candidat a un plafond pour les dépenses pendant leur campagne, qui est surveillé par un comité. Chaque candidat a aussi des temps d’antenne strictement limités. Ainsi, tous ont la même quantité de temps pour leurs campagnes. Le premier tour des élections est la troisième étape dans le processus des élections présidentielles et il se passe deux semaines avant le deuxième et dernier tour de vote. Les Français vont aux urnes et votent. S’il n’y a pas de candidat qui gagne 50 % de vote, que serait une victoire automatique, le deuxième tour de vote est programmé et les deux candidats qui ont la majorité des votes continuent au prochain tour. Ce deuxième vote est l’étape finale du processus électoral, ou chaque citoyen vote encore, cette fois juste entre les deux candidats. Comme avant, ce tour est un vote direct et populaire, où chaque vote est compté directement pour le candidat. Il s’agit d’un suffrage direct, différent du suffrage indirect états-unien. L’annonce des résultats par le Congrès Constitutionnel se passe dans les dix jours après l’élection, et le président est élu immédiatement suivant cette annonce. Après qu’un président a été élu, il ou elle peut renouveler leur présidence une fois de plus mais il ne peut pas faire plus de deux mandats.    

L’histoire du vote en France

Tout citoyen français âgé de 18 ans révolus à la date du scrutin peut voter le jour des élections. En réalité même si vous n’êtes pas un citoyen français vous pourrez peut-être voter à certaines élections locales. Cependant, ce n’a pas toujours été le cas. Tous les hommes pouvaient voter en 1848 alors que la loi qui permet aux femmes de voter n’a été votée qu’en 1944.  La première élection en France a eu lieu en 1848, et le gagnant a été Louis-Napoléon Bonaparte par vote populaire. C’était la première et la seule élection présidentielle sous le régime de la Deuxième République. La Troisième République a eu 15 élections présidentielles, avec un processus complètement différent. Dans ce nouveau processus, les deux chambres du parlement placés sous l’autorité de l’Assemblée nationale voteraient pour qui serait président. Le gouvernement de la Troisième République a eu des élections de 1870 à 1940, c’est la plus longue période avec le même processus électoral en France. La Quatrième République n’a eu que deux élections et les vainqueurs des élections ont été décidés par le congrès du Parlement français. C’était une combinaison de l’Assemblée nationale et du conseil de la république. De 1958 à nos jours les Français sont dans la Cinquième République et ont un autre nouveau procédé qui est différent des derniers procédés. Il y a eu 11 élections sous la Cinquième République et leur 12 cette année au printemps 2022.  

Les candidats

Il y a 12 candidats qui sont inclus sur la liste de candidats officiels pour 2022. Ici, nous verrons leurs profils: 

Nathalie Arthaud: Lutte Ouvrière. Arthaud représente un groupe d’extrême gauche et communiste. Elle est professeur d’économie au lycée en Aubervilliers (une banlieue au nord de Paris). Elle veut défendre les ouvrières contre l’encadrement et elle veut lever le SMIC de €1,269 jusqu’au €2,000 par mois. 

Nicolas Dupont-Aignan: Debout la France. Dupont-Aignan a été séparé de la partie traditionnelle des conservateurs. Son nouveau parti représente la liberté et la liberté de la presse. Il veut «restaurer la dignité de la République.» 

Anne Hidalgo: Parti Socialiste. Née près de Cadiz, Espagne mais a grandi en Lyon, France, Hidalgo représente une partie gauche traditionnelle qui veut inclure une variété des intérêts de la gauche pour toucher une base assez large d’électeurs. 

Yannick Jadot: Europe Écologie- Les Verts. Jadot veut unifier les électeurs de la gauche pour renforcer la question environnementale en France. Il dit vouloir restaurer les idées que Macron a oubliées concernant l’environnement. 

Jean Lassalle: Résistons. Lasalle est un candidat centriste qui représente la population rurale en France. Il veut retourner le pouvoir financier au forum public. 

Marine Le Pen: Rassemblement National. Le Pen représente un parti d’extrême droite. Elle favorise le nationalisme économique, la séparation de l’économie de l’Union Européenne. Elle aime l’idée de la diversification d’énergie mais elle est contre la privatisation des services publiques et la sécurité sociale. Son concurrent le plus sérieux est probablement le candidat le plus à droite, Éric Zemmour. 

Emmanuel Macron: La République en Marche. Macron, le Président en poste a déclaré sa candidature pour les élections 2022 quelques heures avant la date limite le 4 mars. Il continue de représenter un programme centriste et il espère que les électeurs vont le choisi pour la continuité et sa gestion de la guerre en Ukraine. 

Jean-Luc Mélenchon: La France Insoumise. Pour sa troisième campagne présidentielle, Mélenchon représente le parti à l’extrême gauche, l’Union Populaire. Il est probable qu’il ait perdu le soutien de quelques électeurs après le Parti Communiste Français a décidé de soutenir son propre candidat, Fabien Roussel. 

Valérie Pécresse: Les Républicains. Pécresse représente un programme traditionnel des conservateurs. Elle a bougé un peu plus à gauche pour apaiser le Républicain jusqu’au-boutiste et rivaliser avec les autres candidats de l’extrême droite. 

Philippe Poutou: Nouveau Parti Anticapitaliste. Un mécanicien auto sans diplôme de lycée, Poutou représente un parti de l’extrême gauche. Ses idées sont similaires à celles de Nathalie Arthaud, une autre révolutionnaire communiste. 

Fabien Roussel: Parti Communiste Français. Roussel représente une base des électeurs similaire à celle de Mélenchon. Par ailleurs, il a séparé soi-même des autres candidats de la gauche sur les thèmes de la sécurité et l’immigration et aussi de la justice sociale. En plus, il est pour l’utilisation d’énergie nucléaire. 

Éric Zemmour: Reconquête. Zemmour est un candidat de l’extrême droite qui soutient la théorie du grand remplacement. Il avance qu’il existe une conspiration des élites pour remplacer les caucasiens en France par les africains et les arabes. Donc beaucoup de son programme traite d’idées xénophobes contre l’Islam et l’immigration. 

https://graphics.france24.com/france-2022-presidential-elections-french-politics/ 

 Les Manifestation et l’opinion en France

Il n’y a peut-être rien de plus français que de manifester. Les manifestations incessantes des Français sont alimentées par l’amour de leur pays, la République, qu’ils souhaitent transformer par l’expression populaire. Ce combat pour une patrie plus grande remonte souvent au célèbre jour de la Bastille, où le prolétariat a combattu le système féodal, décapité le roi et placé la France sur la voie d’une société plus égalitaire avec sa première constitution. Le parti communiste de la fin du 19e siècle et du début du 19e siècle a apporté son soutien à la classe ouvrière en ramenant la semaine de travail de 48 heures à 40 heures, en augmentant considérablement les salaires et en créant les “congés payés”, deux semaines de vacances payées. Cette méthode de manifestation a servi de modèle à tous ceux qui cherchent le changement. Aujourd’hui, la rue est remplie de personnes qui défendent un assortiment d’idées et de mouvements. Il n’y a pas si longtemps, la lutte des “gilets jaunes” a semé le chaos dans la capitale suite à la proposition d’Ecotaxe par le président Emmanuel Macron. Elle était surtout contestée par les habitants des zones rurales qui ne pouvaient pas se permettre une nouvelle hausse du prix de l’essence et qui ne bénéficient pas forcément de protections suffisantes du système social français. Alors que les manifestations des gilets jaunes étaient relativement irrégulières, d’autres peuvent être facilement suivies car elles sont programmées. Par exemple, une recherche rapide sur google donne accès à la liste des manifestations prévues. Elles peuvent correspondre à des problèmes mondiaux, nationaux ou locaux. Par exemple, des manifestations de soutien à l’Ukraine ont vu le jour dans tout le pays, tandis que l’obligation vaccinale a fait l’objet de protestations dans des lieux plus précis. Le progrès de la France a longtemps était attribué aux manifestations inébranlables et dont les changements sont toujours en cours à ce jour et se poursuivront à l’avenir.  

 

La culture des manifestations et le défi de s’informer sur tous les candidats est parfois écrasant. Mais ici, nous sommes spectateur de cette élection parce que personne dans le programme de Dickinson ne peut voter en France. Alors, nous avons décidé de demander l’avis des citoyens français autour de nous. Une sœur d’accueil (20 ans) a dit qu’elle était angoissée concernant les élections et elle a peur de l’ascension de l’extrême droite, en particulier la popularité d’Éric Zemmour. Quand nous avons demandé si le système français était mieux que le système américain parce qu’il y a plus des choix, les hôtes d’une étudiante ont dit que le système français n’était pas mieux et en quelques façons c’était pire que celui des États-Unis. Aux États-Unis il y a un choix entre un candidat démocratique et un candidat républicain mais cette hôtesse a dit qu’en France c’est normalement entre 2 ou 3 candidats et il y a une possibilité que tous les trois soient conservateurs et elle a décidé que c’était vraiment le pire. Avec tous les partis qui participent aux élections, il y a la question de ce qui est mieux : de voter pour celui qui est le plus proche de vos opinions ou de voter utile. Récemment, une étudiante de Dickinson était témoin d’un débat entre deux amis à la fac concernant cette polémique. Une de ces filles a dit qu’elle allait voter pour V. Pécresse parce qu’elle voit l’élection comme une lutte entre E. Zemmour, M. Le Pen, et V. Pécresse et elle a dit que les autres seront pires donc elle a choisi V. Pécresse. Son amie était choquée que son amie n’allait pas voter pour Mélenchon parce qu’elle avait l’impression que les deux avaient des idées politiques similaires. Elles ont commencé un débat sur l’idée de voter pour son premier choix ou voter stratégiquement pour celui qui a la meilleure chance d’être élu. Clairement, les amis peuvent avoir des idées politiques différentes tout comme aux États-Unis. Il semble que les étudiants à Toulouse n’aient pas peur de discuter leurs idées politiques. 

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