Parler des règles dans le pays des Droits de l’homme

Récemment, je me suis fait pratiquer des analyses de sang. En notant les détails de mon ordonnance, la réceptionniste m’a posé une question, mais elle murmurait si silencieusement que je n’ai rien entendu. « Comment ? » je lui ai demandé. Elle s’est penchée vers moi pour chuchoter très lentement, « la date de vos derniers règles. C’était quand ? » J’avais a peine commencé à répondre quand elle m’a arrettée, indiquant l’homme qui attendait dans la queue derrière moi. Avec un air très sérieux, elle m’a glissé un bout de papier et un crayon. « Ecrivez-la, » elle m’a commandée.

 

Ceci n’était pas la première fois ce semestre que j’avais rencontré une résistance au sujet de la santé des femmes, particulièrement des règles. Curieuse d’en savoir plus, j’ai abordé le sujet avec mes hôtes. Étant thérapeute de couples qui travaille parfois sur les cas de violence, la mere de ma famille d’accueil connaît tres bien l’importance d’une bonne education sur la santé des femmes. Elle a confirmé qu’on ne discute pas beaucoup les règles en France parce qu’on pense que ce n’est pas poli de parler d’un sujet si privé. A cause de cette méfiance, elle a précisé, il existe toujours beaucoup de mythes qui circulent sur les règles qui peuvent avoir de fortes consequences pour la santé des femmes qui n’ont pas la bonne information.

 

Le concept d’avoir honte de la menstruation n’est pas nouveau pour moi, je l’ai déjà rencontré plusieurs fois dans ma vie. Pourtant, je n’attendais jamais de le rencontrer au cabinet médical. Quand je compare mes experiences chez le médecin avec le féminisme militant et la sororité qui semblent être partout en France, je vois une forte dissonance. La photo que j’ai choisi pour ce blog vient d’une grève de la Journée internationale des droits de femme. Là, les femmes n’avaient aucun honte de leur corps. Je trouve qu’il y a deux extremes qui s’opposent dans ces expériences. La France reste un pays qui ose dans certaines matières, comme la grève et la philosophie, mais qui garde en meme temps les traditions et superstitions d’une autre époque.



Leave a Reply