De Carlisle à la Ville Rose

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La culture universitaire

Équipe éditoriale : Devin, Colby, Hallie, Winnie.

La bureaucratie à l’université

D’après l’expérience de Devin et Colby, la bureaucratie est une partie importante du système universitaire français. Colby remarque par exemple que quand on a besoin de la signature d’une personne et qu’un bureau a des heures d’ouverture restreintes (notamment aux heures où les étudiants ont cours, avec une longue pause pour déjeuner), c’est difficile de trouver la personne dont on a besoin. Rien n’est en ligne et certains secrétariats semblent fermer de façon aléatoire. Devin vit un peu la même chose dans les bibliothèques. Les bibliothèques de la ville sont interconnectées, mais le système qui dit si un roman est disponible ne dit pas s’il l’est dans la même bibliothèque. Donc, même si le système dit qu’un roman est disponible, il pourrait être nécessaire de visiter une autre bibliothèque dans la ville. Pour les deux expériences, la réaction française est la même : les hôtes de Devin ont trouvé que sa réaction était drôle. Pour Colby, la réaction commune est que « c’est la France. »

L’autonomie dans le travail

En plus des différences dans la manière de fonctionner de l’université française en comparaison avec les États-Unis, il y a aussi des différences dans les façons de faire cours. Un exemple est la présentation française, ou l’exposé. Quand Devin a entendu son professeur dire qu’ils allaient avoir une présentation orale, elle n’était pas inquiète parce qu’elle avait déjà fait des présentations orales aux États-Unis. Cependant, quand elle a commencé à travailler sur le projet avec son groupe, elle a vu que l’exposé était une présentation orale sous forme de dissertation. Elle était confuse sur pourquoi les étudiants français présentent seulement une dissertation. Ce type de travail a beaucoup de règles alors on comprend bien pourquoi le professeur préfère ce format, mais il n’y a pas la liberté d’expliquer le sujet. Aux États-Unis, quand un étudiant présente un compte-rendu, il ne mémorise pas l’exposé et il est détendu. Rachael a remarqué dans ses cours à Toulouse que « c’est normal d’avoir ses notes sous les yeux » et que « tous les étudiants lisent les phrases complètes directement de leurs notes. » Devin et Rachael ont ainsi observé que tous les étudiants qui présentaient à l’oral ne regardaient pas leur audience.

Une autre différence est la question de la responsabilité de l’étudiant. Bien que les professeurs les critiquent devant toute la classe, le rôle du professeur est différent en comparaison avec le professeur américain. On peut dire que c’est complètement la responsabilité des étudiants de comprendre les sujets, les professeurs sont seulement présents pour donner les consignes. Les universités françaises produisent des étudiants très indépendants qui savent bien comment faire de la recherche et trouver la vérité dans leur travail.

Les choix et modes de vie des étudiants

Les choix dans la vie de l’étudiant sont des choses importantes que nous avons remarquées, parce que les choix sculptent leur vie à l’université, parmi leurs profs, à Toulouse, parmi leurs amis, et dans tous les aspects de leur vie. Après avoir passé du temps en France, nous avons trouvé des choses qui nous intéressent parce qu’elles diffèrent de celles aux États-Unis.

Devin passe par H & M, une boutique connue et fréquentée par les jeunes et les étudiants. Bien que cette boutique existe aussi aux États-Unis, la différence est évidente par le style vestimentaire des clients à l’intérieur.

La mode est quelque chose que beaucoup de gens utilisent pour s’exprimer et créer une identité. Ce sentiment s’applique aussi aux étudiants français. D’après Devin, la mode des étudiants devrait être qualifiée par le mot « confort. » Cette idée est compréhensible parce qu’en tant qu’étudiant, on se concentre vraiment sur les études durant les heures de cours. Mais d’après ses observations en France, elle trouve que toutes ne s’habillent pas de la même façon. Étant une étudiante américaine, elle était intéressée d’observer la manière dont les autres étudiants s’habillent. À son université française, les étudiants s’habillent en tenues qui sont complètes même à 8h30. Devin a trouvé que pour elle, c’était bizarre que personne ne s’habille en leggings ou en pantalons de survêtement, qui sont des vêtements souvent vus aux États-Unis dans le monde des étudiants américains. Les vêtements changent l’ambiance de l’école, et en même temps, ils sont un moyen par lequel les étudiants peuvent montrer leur individualité.

Une autre façon de projeter cette individualité est dans leur choix de scolarité. C’est l’étudiant lui-même qui choisit sa quête de savoir. Hallie a assisté à des cours à l’Université de Toulouse dans lesquels elle a trouvé que le rapport entre le prof et ses étudiants semblait moins proche. 

Bien que sa prof guide les étudiants, ils ne sont pas pour autant amis et donc le lien est plutôt professionnel. Une de ses profs a souligné l’importance de choix que ces étudiants possèdent : « si vous êtes dans cette salle, vous êtes ici pour apprendre. Vous avez le choix. Vous pouvez quand même rester au lit. Mais vous avez choisi d’apprendre. » Ce rapport produit une dynamique dans laquelle les étudiants ne sont ni dorlotés ni traités avec condescendance. En plus, les parents ne paient pas de frais de scolarité. C’est-à-dire que, les étudiants sont les seuls patrons de ce fardeau ou cadeau qu’est la scolarité. En bref, les petites quantités d’examens administrés donnent responsabilité aux étudiants de comprendre le sujet sans incitation d’une note de participation ou de présence. Par conséquent, c’est la décision de l’étudiant français de poursuivre la connaissance et entre ses profs et lui, il existe un égard mutuel.

Les attitudes face à la préservation de l’environnement

Équipe éditoriale : Okung, Lina, Nadia, Isy, Allie.

L’humanité crée de plus en plus de pollution qui détruit notre environnement et Toulouse n’est pas une exception. Sa croissance constante des 30 dernières années encourage une utilisation plus importante de voitures : près de 50 % de gens utilisent leur voiture personnelle. Bien que dans quelques villes, il y ait moins de fumeurs, à Toulouse, cette pratique reste très courante et les mégots sont laissés dans les rues, les parcs, le fleuve… De plus, les Toulousains ne nettoient jamais après leurs chiens : les déjections des chiens trainent souvent sur les trottoirs publics, même les plus passants. Il y a pourtant beaucoup de choses que les Toulousains pourraient faire pour protéger l’environnement et embellir leur ville en même temps. 

Des gestes quotidiens pour réduire la pollution

Face à tous ces problèmes, il y a quelques solutions qui existent maintenant pour améliorer la situation. Pour commencer, à Toulouse on ne voit pas beaucoup de voitures comme dans les autres grandes villes, et le métro est beaucoup utilisé. Allie remarque qu'”après avoir visité le centre-ville de Toulouse, il est évident pourquoi le métro est tellement populaire : il n’y a pas d’espace pour les voitures ni le besoin pour ce type de transport.” En effet, la plupart du temps, le métro est plus rapide que les voitures. Il permet d’éviter les embouteillages, et les seules choses qui peuvent perturber son fonctionnement sont les travaux et les éventuelles grèves ou manifestations. 

Avec le gain de temps vient aussi la protection de l’environnement. Allie s’étonne que quand les rames arrivent aux stations comme “Jean Jaurès, la seule station où les deux lignes de métro se croisent… elles sont complètement pleines,” ce qui signifie que pendant ce temps, il y a moins de gens qui utilisent leur voiture. C’est grâce à cela que l’air est moins pollué. Même si les métros polluent aussi, c’est à un taux bien moindre que ce que toutes les voitures créeraient si les métros n’existaient pas. 

Une autre solution qui est employée pour préserver l’environnement est l’interdiction de nombreux types de sacs plastiques en France. Isy observe que “dans beaucoup d’épiceries à Toulouse, les caissiers ne donnent pas de sacs plastiques pour nos achats.

En fait, si on n’apporte pas nos propres sacs, on peut acheter des sacs en caisse pour quelques euros.” Normalement ces sacs sont fabriqués avec du papier. Il n’existe pas beaucoup d’épiceries ou de magasins qui donnent aux clients des sacs plastiques gratuits. Il existe cependant encore des types de sacs plastique que la France n’a pas interdits, tels que les petits sacs utilisés pour les fruits et les légumes. Ces sacs doivent répondre aux exigences minimales des matériaux biosourcés et doivent être adaptés au compostage. Avec ce changement, la France s’est débarrassée de milliers de sacs plastiques qui avaient le potentiel de polluer l’environnement.

Une alimentation plus respectueuse de l’environnement ?

Évidemment, les Français ont un rapport plus délicat et conscient à la nourriture, ce qui révèle leurs idées par rapport à la manière dont la consommation affecte la santé. Il n’y a pas un grand nombre de végétariens en France, mais leur effectif augmente de plus en plus quand même. Cependant, en France, l’économie et l’État prennent soin des agriculteurs parce qu’ils font vraiment partie intégrante de l’histoire et de la culture. De plus, aux États-Unis, il est vrai qu’on trouve beaucoup d’élevage intensif et d’usines qui maltraitent les animaux. Les fabricants américains utilisent aussi trop de conservateurs. En France, cela est moins commun, donc les gens ont moins de raisons qui les motiveraient à arrêter de manger de la viande. Lina pense que “les habitudes plus humaines et plus saines des Français concernant la viande contribuent à leurs idées que la santé est liée avec ce qu’on consomme.” Isy a donné le lait comme un autre exemple de ce concept. “Le lait non pasteurisé est interdit aux États-Unis, mais en France le lait cru n’est pas interdit et il est très commun dans les ménages normaux.” Le lait cru et la viande ne sont pas considérés comme des choses mauvaises pour la santé, mais en revanche, on ne consomme pas beaucoup de conservateurs. Dans ces spécificités, on notera le soin des Français concernant leur consommation et alimentation.

Le paradoxe du tabagisme et du cannabis 

Les Français ont un rapport individuel mais aussi social à l’usage des cigarettes. Par rapport aux États-Unis, on voit beaucoup plus de fumeurs en France et on voit une culture qui est plus tolérante vis-à-vis des fumeurs. Comme Nadia l’a observé, “aux États-Unis, il y a un type de préjudice contre les gens qui fument, particulièrement les jeunes. Mais ici, à Toulouse, il n’y a pas cette mentalité. Je me suis fait des amis français et ils m’ont dit qu’ils fument pour l’aspect social. Souvent, quand un ami sort pour fumer une cigarette, les autres sortent avec lui pour continuer la conversation.” Comme le remarque si bien Nadia, on voit qu’il y a un aspect plus social qu’un aspect qui soit plus attentif à l’environnement et à la santé. Aux États-Unis on pense plus aux conséquences négatives de fumer et que l’aspect social n’est pas une raison qui dépasse l’aspect de la santé.  

Mais en ce qui concerne les autres drogues comme le cannabis, on observe la situation inverse. Comme Allie l’a noté, “aux États-Unis, il semble que fumer le cannabis soit un passe-temps assez populaire… le public américain devient de plus en plus confortable avec la légalisation du cannabis, pas seulement pour des raisons médicales, mais aussi pour l’aspect récréatif.” Son hôtesse observe que ce n’est pas du tout la même mentalité en France : la plupart des Français considèrent que le cannabis est plus dangereux que les cigarettes à cause de ses effets psychologiques néfastes.  

Ce renversement d’attitude concernant les effets des drogues montre que les Américains et les Français pensent l’environnement de façons complètement différentes et surtout que l’environnement social de chaque pays influence les actes individuels et la manière de penser la consommation en public.

Les bonnes résolutions de La Une : des habitudes culinaires et de la santé

Équipe éditoriale : Maia, Rachael, Nina, Ayanna, Ryan M.

Les habitudes culinaires en France

La culture des boissons et de la nourriture en France est différente de celle des États-Unis. Par exemple, c’est étrange de boire vraiment beaucoup d’eau ici. À table, les Français préfèrent boire d’autres boissons, pas de l’eau. En plus, ici en France on peut boire de l’alcool avec le déjeuner de la même manière dont on boit des boissons gazeuses ou de l’eau aux États-Unis. On peut prendre une bière, un verre de vin, ou un cidre brut avec une formule de midi dans beaucoup de restaurants et de cafés toulousains, ce qui représente une différence avec la culture américaine. Nous nous attendions à ce que la nourriture et la culture culinaire en France soient comme celles que nous avions vues dans les représentations de la France. Ces représentations pourraient être incorrectes, glorifiées, ou incomplètes. Nos attentes de la nourriture ne rendaient donc pas compte du fait que la France est diverse, comme l’a observé Ryan : “Malgré ces clichés, mon expérience à ce restaurant (de nouilles thaïlandaises) représente un écart de la notion traditionnelle de la culture culinaire française.” On peut boire un café et prendre des pâtisseries en payant beaucoup moins qu’aux États-Unis, mais on ne peut pas boire assez d’eau pour une Américaine qui est familière avec l’hydratation. En conclusion, nous découvrons de très bonnes choses et des choses moins saines en termes de culture culinaire, qui font partie de nos découvertes culturelles d’immersion en France.

La culture de la santé

Une des différences les plus frappantes entre la culture américaine et française est la culture autour des repas. Aux États-Unis, presque tous les repas sont tellement copieux. Le “petit-déjeuner” aux États-Unis, par exemple, n’est pas du tout petit. Le matin, les Américains mangent souvent deux ou trois œufs, des pommes de terre frites, des toasts et du bacon. Le déjeuner et le dîner peuvent être tout aussi copieux.

Il existe une perception commune que la cuisine française est plus saine que la cuisine américaine ou que la vie en France est typiquement meilleure pour la santé que la vie aux États-Unis. Même s’il est possible que les Français aient un style de vie plus sain que les Américains, ce n’est pas particulièrement grâce à la cuisine. La cuisine française utilise beaucoup de gras ; le beurre et la graisse animale dominent presque tous les plats. Donc, la notion que la nourriture américaine est pire pour la santé que la nourriture française n’est pas tellement justifiée. Un autre aspect intéressant sur la santé est que dans les restaurants aux États-Unis, il y a de grands verres d’eau à chaque repas, mais en France, les verres d’eau sont beaucoup plus petits. Pourtant, c’est connu que l’hydratation est bonne pour la santé.

Alors, la question qui se pose, c’est : pourquoi cette perception existe-t-elle ? Pendant que la vie stéréotypée d’un Américain est définie par l’excès, la vie d’un Français est définie par l’activité et la modération. Malgré que le gras fasse partie intégrante de la cuisine française, les tailles des repas sont plus raisonnables. De plus, le mode de vie des Français est typiquement plus actif qu’aux États-Unis. Les Français marchent beaucoup mais par contre, dans presque toutes les villes aux États-Unis, les Américains doivent conduire à cause des grandes distances qu’ils doivent parcourir.

Cela fait penser aux autres problèmes comme les embouteillages qui ont un impact sur la santé et le bonheur des individus. Pour faire face à ces problèmes, le sport est un bon moyen de garder une bonne santé mentale. On trouve aussi la chance d’améliorer ses talents et de se sentir mieux dans sa peau. En s’occupant le corps, les pensées sont fixées sur le mouvement et il ne reste aucune attention pour les folies du monde extérieur.

On a eu la chance de commencer à explorer le sport dans les universités toulousaines. Dans un entraînement de basket à l’Université Jean Jaurès, on a constaté qu’il y a beaucoup de joueurs qui recherchent cet état d’esprit et de corps. Pour expliquer le nombre important de joueurs dans un seul entraînement, on peut considérer la possibilité qu’il n’existe pas beaucoup d’opportunités de faire du sport à un prix aussi raisonnable.

Même s’il n’y a pas autant d’opportunités pour faire du sport qu’aux États-Unis, il y a quand même beaucoup de gens qui restent actifs à travers leurs habitudes quotidiennes. Donc, c’est possible que les Français trouvent la bonne santé du corps et de l’esprit en dehors des sports.

La campagne et le maintien d’un rythme de vie “à l’ancienne”

Équipe éditoriale : Jules, Patrick et Hazel.

Les perceptions de la campagne du point de vue des étudiants de la ville

C’est facile de devenir habitué au rythme rapide des grandes villes en France, mais pour profiter d’un peu de calme, on peut s’échapper à la campagne. Là, le style de vie est plus serein, les gens plus décontractés, les rues plein des bâtiments historiques. C’est facile pour nous, les étudiants qui habitons à Toulouse, d’oublier que toute la France n’a pas une culture toulousaine de la commercialisation et de la rapidité, où on peut trouver des distractions le jour comme la nuit. Comme les campus américains qui ont toutes les infrastructures nécessaires pour le divertissement et l’apprentissage des étudiants, la ville offre un environnement similaire. Les gens de Dickinson profitent bien de respirer l’air propre de la campagne et de découvrir les autres manières de vivre.

La nature

Près de Toulouse sont situées les Pyrénées. Juste une heure et demie en voiture à l’est, elles font partie d’un beau paysage du sud de la France. Dans les Pyrénées, la vie est très différente qu’à Toulouse. Quand Jules y a voyagé, elle a trouvé que la scène était immédiatement éblouissante. L’eau du lac était claire et turquoise, et les petites truites brillaient dans la lumière du soleil. Les hêtres encerclaient le lac, les feuilles commençaient juste à changer de couleur. Elle a vu les troupeaux de moutons, de chèvres, et de vaches. La randonnée était bucolique.

Les Français ont une vraie appréciation de la nature, et ils expriment cette idée dans leur manière de vivre. Dans les montagnes, nous avons observé une vie très liée à la terre. Toutes les petites maisons sont construites avec des pierres de la région, et presque chaque maison a une petite ferme pour faire pousser des végétaux ou élever des animaux. Ces habitants doivent respecter l’environnement parce qu’ils réalisent qu’ils en dépendent. C’est très simple, mais diffèrent des États-Unis, où nous échangeons volontairement le respect de l’environnement pour la facilité. On voit de plus en plus que les Français n’ont pas besoin d’essayer de respecter la nature, c’est juste une façon naturelle d’être et de vivre, pour eux.

Les Américains pensent souvent que les Français sont un peu lents et décadents, et que ce sont des amoureux des vacances et de l’heure du déjeuner. Mais nous trouvons que ce goût des pauses n’est pas un désir d’éviter le travail, c’est simplement un respect pour la santé et la nature, et une capacité à profiter de l’environnement.

La religion

La présence de la religion dans la société française est vraiment variée, et elle se manifeste différemment pour chacun. Nous avons observé l’influence de la religion dans des milieux différents en France. Jules est allée au sud de Toulouse, à Tarascon-sur-Ariège, petite ville qu’elle n’a pas trouvée aussi raffinée que d’autres villes touristiques comme Carcassonne ou Albi. Elle est située juste à la frontière entre la France et l’Espagne. Le dimanche, il y avait seulement un restaurant ouvert dans le centre-ville, et la nuit, elle n’a vu qu’un seul bar qui était ouvert. Elle trouvait que la ville accordait une importance à la religion : il y avait plusieurs monuments et bâtiments dévoués aux images de Dieu. L’église elle-même était remplie de statues d’or, de vitraux élaborés et de chef d’œuvres de scènes dramatiques. En même temps, il y avait un sens de délabrement à l’intérieur.

Une autre attraction touristique près de Toulouse est le Chemin de Saint-Jacques-de-Compostelle. C’est un pèlerinage très connu qui est enraciné dans la tradition du sud de la France. Les pèlerins y viennent pour l’expérience historique, pour participer à la tradition ou pour l’aspect religieux.

Quelle que soit leur motivation, tous les pèlerins semblaient partager une passion : celle de la randonnée. Et plusieurs d’entre eux étaient venus pour voir les reliques et aller à la messe dans les cathédrales. Les pèlerinages ne sont pas faciles ; les pèlerins racontaient les difficultés de la montée et de la descente, leur chance de trouver une masseuse dans un gîte, les ampoules aux pieds, et la joie de quelque chose d’aussi simple que de se voir offrir un café par d’anciens pèlerins sur le chemin.

Pendant un dîner avec les pèlerins, une étudiante américaine a senti la convivialité entre les pèlerins, qui étaient heureux de rencontrer des gens qui partagent un mode de vie similaire (pendant qu’ils font leurs pèlerinages), et d’échanger sur leurs expériences.

En fait, les façons par lesquelles les Français vivent leur religion ne sont pas noires ou blanches. Julien a décrit à quel point l’identité religieuse des Français est complexe : “tous les Français ne parlent pas de la religion de la même manière, et ils n’expriment pas leur identité religieuse (s’ils en ont une) de la même façon. Sur papier, la laïcité a pour but de garantir l’égalité républicaine dans le gouvernement et dans la société. Cependant, dans les discours que l’on voit aujourd’hui il m’est clair qu’il y a toujours un débat sur le concept de laïcité sur papier et sa pratique dans la société française. Je trouve que même si nous n’avons pas le concept français de laïcité aux États-Unis, il y a une vraie similarité de la complexité du sujet dans les deux pays.”

L’interdépendance ville/campagne

Les différences entre la compagne et la ville en France sont comparables à celles qui existent aux États-Unis. Les villages (particulièrement ceux qui n’ont pas de grandes attractions touristiques) sont un peu plus isolés, et le rythme de vie y est plus lent. C’était agréable de visiter des villages dont l’activité commerciale n’est pas extrêmement développée, mais en même temps, nous pouvons comprendre que le tourisme est important pour leur économie et leur survie. Il semble que les échanges entre les gens des deux types de communauté (rurale et urbaine) sont essentiels pour la vitalité des deux. La question de l’embourgeoisement capitaliste versus la préservation du patrimoine et des modes de vie “à l’ancienne” reste actuelle et importante, que ce soit dans les quartiers de Toulouse ou à la campagne.

La France romantique existe-t-elle ?

Équipe éditoriale : Elizabeth et Titi.

La France romantique existe-t-elle ? C’est la question pesante d’une bonne partie des étudiants de Dickinson.

Une étudiante a exprimé ses sentiments sur la question en disant, « avant d’arriver ici, j’avais une image de la France comme un pays totalement en rose, où tout le monde est amoureux et où il pleut des baguettes. » De plus, nous pensions que la France était un pays où la politique sociale est plus à gauche. À cause de notre éducation aux États-Unis et des représentations de la France dans les médias, on pensait que l’Hexagone est rempli d’art, de grandes cathédrales comme Notre-Dame de Paris, de grands intellectuels et de mode. L’exemple le plus significatif, c’est le fait qu’on a une obsession avec la ville de Paris, la langue française et les Français – prenons le phénomène que beaucoup de femmes américaines aux États-Unis trouvent l’accent des hommes français très beau et romantique.

Un racisme français et un racisme américain ?

En France, on parle plus des inégalités sociales que du fait que le racisme et la discrimination existent. On fait souvent la distinction entre le racisme américain et le racisme français. Mais il faut comprendre que l’idée du racisme n’est pas uniquement créée aux États-Unis. Le racisme est une des conséquences des actions des gens qui ont utilisé la religion pour obtenir leurs propres motivations – c’est la raison pour laquelle les Européens ont voyagé partout dans le monde en pensant que c’était leur droit de conquérir les non-croyants. Cela signifie que non seulement le racisme existe en France, mais aussi à travers la culture, cela se perçoit que le racisme français est différent du racisme américain. La plupart des élèves du Caousou ont dit que le racisme n’est pas incorporé dans les sujets de cours. On peut deviner que c’est à cause de « ce vide statistique » qu’il existe des cas plus évidents de racisme. Au Musée de l’homme de Paris, il y avait un sommaire très général des définitions du racisme sans avoir vraiment des solutions ou des nouvelles idées. Et le problème de ce type d’expositions est qu’elles infantilisent le public sans l’aider à réfléchir à ses actions. Peut-être, la raison pour laquelle ils ont fait toute cette révision sur les définitions est parce que le sujet n’est pas suffisamment abordé dans les écoles. Selon nous, il est essentiel d’avoir des conversations sur le racisme.

Mais que sont les cheveux européens ?

En particulier, l’expérience d’une étudiante nigérienne-américaine dans un salon de coiffure toulousain nous a montré une réalité différente de celle de la majorité des étudiants du programme Dickinson. Il y a trois semaines, elle est allée chez le coiffeur pour un brushing. Elle a appelé le salon de coiffure à l’avance pour savoir s’ils font des cheveux afro naturels et ils lui ont répondu que oui. Quand elle est arrivée au salon, elle n’était pas bien accueillie et en plus, elle est rentrée à la maison sans le brushing à cause du fait qu’ils ne savaient pas coiffer les cheveux afro naturels. L’étudiante a été surprise par ce commentaire de la coiffeuse : « les cheveux afro sont trop compliqués à enseigner à nos étudiants, donc s’ils veulent apprendre cela il faut qu’ils fassent un programme spécial après leur diplôme d’ici… On coiffe les cheveux européens. » Du coup, la question du jour est : quels sont les cheveux européens ?

Identité religieuse et laïcité

La France historiquement est un pays catholique, identité qu’on perçoit à travers les fêtes catholiques. Elle reste toujours un pays fondamentalement catholique, mais qui se dit « laïque. » Un aspect plus spécifique est la présence physique de l’Église et l’effet qu’elle a sur le quotidien français. Les Français ne sont pas seulement des athées et des catholiques, mais aussi des musulmans, des juifs, des chrétiens protestants, des bouddhistes, etc. Du coup, la discussion d’un étudiant avec un homme rencontré par hasard à l’abri de bus est intéressante. L’étudiant nous raconte : « presque immédiatement pendant notre conversation, le monsieur s’est identifié comme étant « rebeu » [un rebeu est un mot d’argot pour décrire la troisième génération de vague d’immigration maghrébine en France] et qu’il était un ex-militaire français. On a parlé de sa carrière militaire et quelques minutes plus tard l’homme me demande :

« T’es feuj toi ? »

« Hein ? » j’ai répondu.

« Feuj » il me répéta.

« Ça veut dire quoi ? » je lui demandai.

« Feuj ! Juif ! » il me riposta. « T’as l’air un peu juif ! ». »

Sur papier, la laïcité a pour but de garantir l’égalité républicaine dans le gouvernement et dans la société. Par contre, dans les discours qu’on entend aujourd’hui, il est clair qu’il y a toujours un débat sur le concept de laïcité sur papier et sa pratique dans la société française.

Du coup, pour en revenir à notre question de départ… la France romantique existe-t-elle ? Oui et non. La France est un pays plus compliqué à comprendre que d’autres pour les Américains qui en gardent une perception très naïve. Il y a des défis sociaux qui sont impressionnants pour les étudiants qui vivent à Toulouse pour un semestre, parce que leur approche de la vie toulousaine n’est pas seulement celle d’un observateur, mais d’un ethnologue. Les étudiants du programme vivent quotidiennement des expériences frappantes qui ouvrent leurs yeux à la réalité de la société française.

L’espace urbain français

Équipe éditoriale : Josh, Charlie, Emma, Anna et Sophie.

Depuis leur arrivée en France, les étudiants ont eu l’occasion d’explorer Toulouse et parfois d’autres villes. Qu’ils viennent eux-mêmes de Boston ou de la campagne pennsylvanienne, il est toujours intéressant de pouvoir se confronter à l’espace urbain en France, et d’observer quelles peuvent être les différences avec l’espace urbain américain. Notre équipe éditoriale se penche donc sur quelques traits particuliers à l’espace urbain toulousain, et d’autres villes du Sud.

Les Jardins publics et l’écologie en ville

Pendant notre temps à Toulouse, nous passons beaucoup de temps dans les jardins publics – souvent les jardins de Compans Caffarelli et du Grand Rond. Chaque parc a sa propre identité, mais ils partagent des choses en commun qui influencent leurs valeurs dans la société toulousaine.

Le Jardin Compans Caffarelli est un parc qui est près du Centre Dickinson. Il y a de grands espaces verts, des sentiers pour marcher, des bancs, et une variété de fleurs et d’arbres – un jardin stéréotypé. Nous y sommes allés autour de 13h, donc il y avait des gens qui mangeaient leur déjeuner dehors grâce au beau temps pendant ce jour à la fin de septembre. Les gens sont une collection d’humanité – il y a des femmes et des hommes, des vieux et des jeunes, toutes les religions et les races – qui se réunissent au Jardin Compans Caffarelli. On peut voir des bâtiments – un centre commercial et un immeuble – dans l’arrière-plan qui fonctionnent comme un rappel que la vie quotidienne est toujours présente. Étant donné qu’il est 13h de l’après-midi, les gens prennent le temps pour manger et se reposer. Puisqu’il faisait beau, tout le monde pourrait être dehors, quelque chose dont il faut profiter particulièrement avant l’hiver. Les actions des gens soulignent l’importance dans la culture française d’avoir le temps pour soi et aussi l’importance pour des espaces communs.

Les jardins publics offrent beaucoup des aspects d’une existence holistique et écologique. En offrant une juxtaposition entre la vitesse de la vie urbaine et la vie plus écoresponsable, ils donnent une possibilité d’une présence sur la terre respectueuse de l’humanité et de nous-même.

Nous avons ainsi observé l’existence du compostage dans le jardin du Grand Rond à Toulouse. Le compostage est une méthode pour réduire les déchets inhérents dans la préparation de la nourriture ou l’aménagement paysager. À Toulouse, des composteurs sont installés dans le Jardin des Plantes, le Jardin du Grand-Rond et le Jardin Royal.

« La ville rose est-elle verte ? » C’est le nom d’un programme que Prof. Ngong a créé avec Dickinson, et c’est une question qu’on se pose souvent. La réponse est très compliquée. Les universités et la ville nous encouragent à utiliser les vélos libres et à profiter des marchés. Quand on demande si les Français sont sensibilisés aux problèmes de l’environnement, on dit vigoureusement oui.

Les Français sont plus prêts à prendre les transports en commun ou à choisir l’agriculture biologique que les Américains, mais il y a des aspects de leur vie quotidienne qui ne correspond pas au but d’une vie plus durable. Fumer, c’est une habitude qui produit beaucoup de déchet ; en plus, souvent les fumeurs jettent leurs mégots sur le trottoir, pas dans un récipient. Emporter son café devient de plus en plus acceptable, mais ici on ne voit que rarement les thermos. Apporter sa propre tasse, c’est connu aux États-Unis, mais pas encore ici ! Est-ce que Toulouse est verte ? Non, parce que toute les villes modernes ont un impact énorme sur l’environnement et le climat. Mais c’est vrai que Toulouse fait des efforts pour le minimiser ; en offrant des modes de transport et des initiatives pour ses citoyens. Cela donne un modèle pour les autres et offre des possibilités pour l’amélioration. En rassemblant dans une espace verte publique avec des gens de tous les âges, les Français partagent la vie de la communauté et pensent à leur avenir.

Les espaces communs jouent un rôle important dans la culture française parce qu’ils rassemblent tout le monde pour un but commun. Bien sûr des buts d’un jardin sont différents que des objets d’une « place » (comme Place Saint Georges ou Place Saint Pierre), mais il y a l’objet collectif de réunir des gens. Par conséquent, l’exposition d’humanité fait preuve de richesse et aussi des défis dans la société française. Ces espaces créent des occasions pour le mélange des groupes variés, qui donne la possibilité (peut-être) pour le conflit, mais surtout pour le contact et la coopération.

Les espaces populaires : le marché et la gare

Pendant nos voyages, nous avons exploré le Midi de la France, Charlie à Biarritz et Josh à Narbonne. Quoique nos destinations fussent différentes, nous deux nous avons vue des éléments des villes françaises qui révèlent la convivialité du pays.

Pour Charlie, le marché de Biarritz était tout d’abord un microcosme excellent des différentes aspects de la ville de Biarritz. Premièrement, Biarritz est bien connue comme l’une des meilleures destinations touristiques en France, et pour une bonne raison. Lorsque nous y sommes allés le samedi matin, ce n’était pas très difficile de constater qu’on était quelques un parmi des centaines de touristes. Deuxièmement, le marché nous a donné l’opportunité de voir, et bien sûr de goûter, quelques spécialités basques. Moi j’ai surtout aimé le fromage de brebis au lait cru, et un verre de «sagarno», qui est un vin de pomme. Mais enfin mon interprétation sera encore incomplète sans partager ce constat qui est très simple mais pour moi très intéressant : Biarritz est une ville incroyablement et indéniablement française.

Pour élaborer, Biarritz était pour Charlie un excellent exemple d’un aspect de la «mission civilisatrice» en France. Puisque Biarritz a une identité qui est surtout basque, c’est en construisant la corniche et les Halles, en construisant l’Hôtel du Palais au 19ème siècle et en dotant la ville de Biarritz des milliers de vacanciers chaque année, que c’est vraiment devenu une ville française. Enfin c’est cette intégration économique, qu’on voit se dérouler chaque matin au marché, qui est responsable de l’intégration plutôt harmonieuse d’une région avec une culture minoritaire en France.

Par contre, en rencontrant plusieurs Français à la gare et dans le train, Josh a fait la connaissance d’une myriade de personnages. Généralement, les personnes étaient amicales en engageant la conversation avec lui s’il était proche. Après la salutation initiale, la conversation continuait et on expliquait qu’il est américain et qu’il passe deux semestres en France pour suivre des cours à Sciences Po Toulouse. A ce moment-là, la conversation s’animait et des questions au sujet de la politique, de l’économie ou de mon séjour ici surgissaient. Malgré la diversité des avis, ils partageaient tous un sentiment commun : on était ravi de voir un Américain tenter de parler leur langue native.

Puisque nous deux avons visité des villes assez différentes, les deux lieux nous ont fourni des opportunités de voir un aspect différent de la culture française. En visitant Biarritz, Charlie a vu la manière dont des villes peuvent retenir leur caractère Basque en même temps qu’elles sont très françaises, tout parmi le prisme du marché. A Narbonne, Josh a rencontré plusieurs Français en discutant de nombreux sujets y compris la politique; l’économie et son séjour à Toulouse.

La rentrée de La Une : découverte de l’école en France

Équipe éditoriale : Andrea, Gisele, Julien, Rafaela et Emily.

 

“Alors si tout se joue à l’école, il est temps d’entendre le SOS
Ne laissons pas se creuser le fossé d’un enseignement à deux vitesses”
Grand Corps Malade, “Éducation nationale” (2010).

 

Ça y est, le Centre Dickinson a rouvert ses portes pour une nouvelle rentrée, et les étudiants franchissent une à une les étapes de la reprise universitaire. Jonglant entre inscription administrative, choix des cours, visites des campus et de la ville, ils sont déjà en pleine immersion culturelle dans le fameux labyrinthe de la rentrée à la française.

Pour certains étudiants, le début des cours se fait cependant un peu attendre, et comme solution à l’impatience de se retrouver en cours avec leurs homologues français, ils profitent de leur temps libre pour faire du bénévolat à l’école du Caousou. Pendant deux semaines, ils sont intervenus dans des cours d’anglais du primaire au BTS, et ont animé des “English Tables” avec les lycéens, découvrant au passage le système scolaire français. Grâce à cette expérience enrichissante, notre équipe éditoriale a rassemblé des observations lucides sur les traits culturels de l’école en France, et sur les réalités sociales qui la caractérisent.

Des différences culturelles jusque dans l’assiette

La semaine dernière, on a aidé les professeurs d’anglais au Caousou, une école jésuite privée qui se trouve dans un quartier plutôt résidentiel de Toulouse. Cette école est constituée d’une école maternelle, d’une école primaire, d’un collège et d’un lycée, mais pour notre bénévolat, on se concentrait sur les élèves du collège et du lycée. Chaque journée était différente, mais souvent, on allait dans le cours d’anglais soit seul, soit avec un autre étudiant américain, et on parlait en anglais avec les élèves. Ils nous posaient des questions sur notre vie aux États-Unis, nos familles, nos études et nos préférences. Dans quelques autres cas, nous aidions les élèves à travailler pour leur examen d’un programme qui s’appelle “Academica,” dans le cadre duquel ils obtiendront leur baccalauréat et un diplôme d’un lycée américain à la fin de leurs études.

Nous avons observé plusieurs différences culturelles entre l’école du Caousou et les écoles aux États-Unis. Une chose intéressante était l’organisation du repas à l’école, puisqu’il reflète des habitudes culturelles qui varient en fonction des pays. Au Caousou, les élèves ont une longue pause pour le déjeuner, par rapport aux États-Unis, où la pause est d’environ 30 ou 45 minutes. En France, on a deux heures pour manger et parler avec ses amis – et, si on veut, on a même la possibilité de rentrer chez soi. De plus, presque tous les élèves préfèrent manger à la cafétéria, plutôt qu’apporter un sandwich ou autre chose de la maison. Le repas est aussi très équilibré et varié, avec une entrée composée d’une salade, de fromage et d’un morceau de baguette, un choix entre deux plats principaux, et un dessert ou un fruit. Aux États-Unis, par contre, on a souvent moins de choix, et les plats sont souvent très gras ou sucrés, comme un hamburger ou du pudding au chocolat.

Une valorisation de l’apprentissage des langues

Une autre différence que nous avons observée est l’importance accordée aux langues étrangères au Caousou. Les élèves commencent l’apprentissage d’une langue étrangère à un très jeune âge. En général, chaque élève apprend deux langues étrangères. Mais la chose la plus étonnante est le nombre d’options qui sont offertes aux élèves. Ainsi, le Caousou est une exception en France pour son offre de cours en immersion linguistique, et aussi pour la grande sélection de langues proposées. Les étudiants peuvent choisir entre le chinois, l’allemand, le latin, le grec, l’anglais, l’espagnol et l’italien.

Parce qu’il existe beaucoup d’opportunités, c’est commun pour les élèves d’apprendre quelquefois une troisième ou une quatrième langue ! Mais la majorité des élèves au Caousou choisissent l’anglais comme une des langues qu’ils apprennent. Ce choix de l’anglais montre une valorisation de cette langue, non seulement dans la structure d’enseignement, mais aussi dans le parcours professionnel futur. Les élèves pensent que c’est une langue qui va les aider dans l’avenir parce que c’est une langue universelle.

Cette valorisation de l’enseignement des langues étrangères est très différente en comparaison aux États-Unis. Dans le système américain, les élèves commencent leur deuxième langue comme le français ou l’espagnol à l’école primaire ou au collège. Ils ne sont cependant pas obligés de prendre une troisième langue. Donc, à la fin du lycée, si vous comparez le niveau de langue entre les étudiants américains qui apprennent à parler le français, et les étudiants français qui apprennent à parler l’anglais, il y a une différence énorme.

Une école qui n’est pas une école française “typique”

Nous sommes donc assez impressionnés de la qualité de l’enseignement à l’école du Caousou. Cependant, nos conversations avec les enseignants nous ont permis d’apprendre qu’une école comme le Caousou est une exception en France. Même si les écoles en France placent une grande importance sur la maîtrise d’une langue étrangère, le Caousou est unique grâce à sa grande sélection d’options de langue et grâce à ses programmes comme les cours de DNL. Le but des cours DNL (Discipline Non-Linguistique) est de proposer un cours spécialisé dans une matière et qui est enseignée entièrement dans une langue étrangère aux élèves du lycée ayant un niveau de langue assez élevé qui veulent suivre le cours comme option. L’intérêt d’un cours de DNL est qu’au bac, les étudiants peuvent obtenir une mention additionnelle. De plus, le Caousou organise souvent des voyages pour les élèves qui étudient une nouvelle langue pour les aider à améliorer leur niveau.

L’expérience d’un élève au Caousou est très différente de l’expérience d’un élève dans une école publique, comme le poète-slameur Grand Corps Malade explique dans sa chanson “Éducation nationale.” Selon lui, les écoles dans son quartier défavorisé de Paris manquent beaucoup de ressources, les élèves sont moins respectueux et l’attitude générale est plutôt négative. Le Caousou est unique dans le sens qu’ils ont plus de ressources et options que des écoles “pauvres.” En comparant l’école publique et privée, on peut voir les inégalités sociales qui existent dans l’éducation en France. Comme prochaine enquête, ce serait intéressant de comparer les écoles publiques et privées aux États-Unis et les écoles publiques et privées en France, car il existe aussi beaucoup d’inégalités entre les écoles aux États-Unis.

Qu’est-ce qu’une nation ?

Ernest Renan dans son ouvrage Qu’est-ce qu’une nation ? s’interrogeait sur les éléments tant objectifs que subjectifs qui font que les individus se reconnaissent entre eux comme faisait partie de la même nation. Il s’agit une fois de plus de l’une des problématiques rencontrée par les étudiants Dickinson.

En effet, Alec est confronté chaque matin à un dilemme qui peut sembler extrêmement simple pour un français, mais qui s’apparente à un choc culturel pour le jeune américain : la bise. Du reste, faut-il attendre que l’autochtone fasse le premier pas, ou au contraire se lancer dans cette coutume sans hésitation ? D’une part, il convient de préciser pour reprendre les mots d’Ernest Renan que la bise constitue un élément subjectif de la nation. Dès lors, elle est la manifestation d’une volonté d’adaptation qui ne peut qu’être appréciée. D’autre part, ne jamais oublier que la bise obéit à des règles différentes selon les régions de France. En effet, certains en font trois ou quatre au lieu de simplement deux en Midi-Pyrénées. D’autres commencent par la joue droite au lieu de la joue gauche. Autant de règles qui, en toute transparence, paraissent déroutantes pour les français. Ainsi, faire le premier pas semble être un bon moyen de manifester une volonté d’intégration, et quelques recherches sur les traditions locales permettront de venir à bout de ce problème épineux.

Seulement, cette tradition bien française pourrait rebuter un certain nombre d’américains en raison de son aspect non hygiénique, pouvant conduire les individus chez le médecin aussi rapidement qu’un éclair. D’ailleurs James a pu faire l’expérience d’un docteur français, non pas en raison d’une bise contagieuse, mais d’une cheville foulée. Plusieurs éléments ont perturbé l’étudiant : le faible coût, l’absence de prise de rendez-vous et le temps d’attente. Choses marquantes puisqu’il est de notoriété commune qu’une consultation médicale atteint des coûts exorbitants aux États-Unis. En réalité, il convient de préciser que la France est une Démocratie Providentielle à l’image de ce que disait Schnapper. C’est-à-dire que les domaines dans lesquels l’État français intervient sont variés et correspondent aux expectatives des citoyens. Ainsi, James a sollicité son hôtesse pour obtenir des réponses quant à ce système. Elle lui a lors répondu que les guerres successives ont fait que les français ont attendu plus de l’État en matière de santé. C’est alors la raison du faible coût de la consultation qui du reste est en partie remboursée, et donc d’un temps d’attente qui peut être long.

Il n’empêche que le fonctionnement du système de santé est, comme celui de l’université, relativement déroutant pour un américain. MacKenzie a d’ailleurs pu en être témoin. Elle remarque à juste titre que les emplois du temps ne mentionnent pas, en tout cas en début de semestre, ni les salles de cours ni les attentes des professeurs. Quelles peuvent alors en être les raisons ? L’étudiante met en avant le caractère implicite de la culture française et la grande indépendance des étudiants toulousains. Ces justifications peuvent paraitre exactes. Seulement, l’accent doit une fois de plus être mis sur le service public. L’enseignement supérieur est l’une des compétences de l’État, puisque les politiques ont suivi cette préconisation de Condorcet qui dans la Démocratie de l’enseignement précisait qu’un « peuple d’ignorants devient nécessairement dupe des fourbes ». Dès lors, l’université prodigue un enseignement certes spécialisé dans des domaines divers et variés, mais constitue également une école de la vie. N’est-ce pas le rôle de l’éducation que de préparer les étudiants à l’entrée dans l’âge adulte ? Dès lors, un système qui met un individu face à des difficultés quotidiennes n’est-il pas in fine celui qui permet de créer le citoyen indépendant et autonome ? Cette vision a en tout cas pour elle le mérite de la cohérence.

Du reste, le caractère implicite de la culture se retrouverait également dans des moments relativement simples, tels qu’une banale sortie au cinéma. Marisa a pu en faire l’expérience, notamment en ce qui concerne les habitudes de consommation des français pendant qu’ils regardent une projection. En effet, il est commun aux États-Unis de consommer des pop-corn, des sodas ou mêmes des nachos pendant tout le film. Bien que cette habitude soit également présente en France, l’étudiante constate que les individus finissent régulièrement leurs mets avant que la projection ne commence. Marisa pointe d’ailleurs un point intéressant, elle estime qu’il s’agit d’une question de politesse et a fini par consommer des bonbons, plus discrets selon elle. Là pourrait se trouver l’implicite de la culture française et surtout l’un des éléments subjectifs pointés par Ernest Renan permettant d’identifier une nation.

 

 

 

 

 

Toujours est-il que la question de la culture française implicite ne pourrait se concevoir aujourd’hui sans dimension internationale et plus particulièrement européenne. L’Europe est aujourd’hui tiraillée entre partisans et sceptiques. Pourtant, le terme renvoie à une princesse antique, Europe, épouse de Zeus et mère du roi Minos. Héritage glorieux, présent empreint de complexité. L’étudiante Laura remarque qu’après le « Brexit », la France pourrait bien avoir son « Frexit ». En effet, quelques partis politiques, reprenant les opinions de plusieurs français, sollicitent la sortie de l’Union Européenne. Du reste, c’est ce que les étudiants ont pu constater lorsqu’ils sont allés voir le film Chez Nous de Lucas Belvaux. Outre les interrogations économiques et financières, la question qui se pose en filigrane est celle d’une France purement hexagonale ou à l’inverse qui s’inscrit dans un continent et partage un héritage commun avec ses voisins ?

Les français décideront quelles réponses à apporter, mais il convient de rappeler que la culture, intangible et omnisciente, ne saurait s’arrêter aux frontières. La France demeurera pour toujours européenne, et la nation française sera en permanence gouvernée par les éléments subjectifs qui font que n’importe qui, étudiants Dickinson ou pas, peut se sentir français s’il en a envie. Ernest Renan était bel et bien dans le vrai.

 

Ernest Renan, in his essay, “Qu’est-ce qu’une nation?” (What is a nation), examines both the objective and subjective elements that allow individuals to recognize themselves as parts of the same nation. This also happens to be one of the most prevalent issues encountered by Dickinson students.

In fact, each morning, Alec is confronted with a dilemma which can seem extremely simple for a French person, but is a culture shock for the young American: “la bise” (the kisses used as a greeting). Does one have to wait for the native to take the first step, or, on the contrary, plunge into this tradition without hesitation? First, we should clarify to rehash Ernest Renan’s words that “la bise” constitutes a subjective element of the country. Subsequently, it expresses a desire to adapt, which the French appreciate. Moreover, one must never forget that “la bise” follows different rules in the various regions of France. Indeed, certain regions do three or four kisses rather than just two, as they do in the Midi-Pyrénées region. Some start with the right cheek and others with the left. But even these cultural norms, to be honest, can puzzle the French themselves. In the end, taking the first step seems to be a good way to display a desire for integration, and a few observations of local traditions allow one to get to the bottom of this sticky situation.

Such a French tradition could be repelling to a certain number of Americans, due to its non-hygienic aspects, which could drive individuals to the doctor’s office in the blink of an eye. Incidentally, James was able to visit a French doctor, not because of a contagious “bise,” but a sprained ankle. Several things bothered him: the low cost, the lack of an appointment, and the long wait. These are noteworthy observations since it’s common knowledge that a doctor’s visit in the US implies exorbitant prices. Actually, we should clarify that France is a Démocratie Providentielle (Providential Democracy) in the words of Schnapper. That is to say that the spheres in which the French state intervene vary and correspond to the expectations of its citizens. Accordingly, James asked his hostess for an explanation regarding the French system. So she told him that successive wars caused the French to expect more from the state concerning healthcare. That then accounts for the low consultation cost (which is partially reimbursed), and contributes to the long wait.

Such state funded intervention functions in the health system, as well as the university, which can be relatively puzzling for an American. MacKenzie witnessed this. She remarked accurately that the schedules mention few things at the beginning of the semester: neither the classrooms nor the professors’ expectations. What might explain this? MacKenzie highlights the implicit nature of the French culture and the renowned independence of students in Toulouse. These justifications could seem reasonable, only the emphasis is placed more so on public service. Higher education is one of the responsibilities of the state, since politicians have followed this recommendation of Condorcet which he lays out in La Démocratie de l’enseignement (The Democracy of Teaching): “un peuple d’ignorants devient nécessairement dupe des fourbes” (ignorant people will necessarily be tricked by the deceitful). Consequently, the French university system offers a specialized program in diverse and varied subjects, but which equally constitute the school of life. Isn’t it the role of education to prepare students for adult life? Likewise, doesn’t a system which challenges individuals regularly in fine (in the end) allow for the creation of independent and autonomous citizens? In any case, this is how she rationalizes the system.

Furthermore, the implicit nature of culture can also be found in relatively simple moments, like an everyday outing to the movie theater. Marisa has experienced this firsthand, observing the eating habits of French people while they watch a movie. In fact, it is common in the United States to consume popcorn, soda, and even nachos during the film. Even though this habit can be found in France, Marisa notes that people usually finish their snacks before the film starts. She also points out that it’s a matter of politeness and she then finishes by eating her candy more discreetly. This reflects the implicit in French culture and, as such, is an example of a subjective element proposed by Ernest Renan identifying feature of a nation.

There is also the question of whether French culture can be defined today without considering it through an international and European lens. Currently, the European Union is divided between supporters and skeptics. The term “Europe” itself refers to an ancient princess who was the wife of Zeus and mother of King Minos. Europe has a proud heritage but complicated present. Laura noticed that after Brexit, France could have its own “Frexit.” Some political parties, representing a number of French people, advocate leaving the European Union. The students were exposed to these views when they went to see Lucas Belvaux’s film Chez Nous (This Is Our Land). Beyond economic and financial concerns, it poses the question: should France isolate itself or share in Europe’s common heritage?

The French will eventually make their choice, but they should remember that culture—intangible and all-encompassing—doesn’t stop at borders. France will always be European, and the French will always have their own customs but anyone, Dickinson student or not, can identify as French if they so desire in emphasizing individual adaptability to culture. Ernest Renan had the right idea.

 

Mai 2016 : dernière édition de La Une

Chers lecteurs, chères lectrices,

Nous voilà déjà arrivés (encore une fois!) à la fin du semestre, et de l’année académique!

Les étudiants ont fait les valises et fait leurs adieux à la ville rose et se préparent pour des stages et des petits boulots d’été et pour leur dernière année dans leurs université respectives. Nous leur souhaitons une très bonne continuation aux États-Unis et espérons qu’ils resteront en contact avec nous ici à Toulouse. Pour ceux qui arrivent le 3 septembre, nous serons ravies de vous rencontrer bientôt.

C’est avec beaucoup d’émotion que nous vous présentons la dernière édition de La Une de 2015-2016. Nous conseillons l’article d’Ethan Farber sur le vélo à Toulouse à nos futurs étudiants. Dans la rubrique “Excursions” vous trouverez plusieurs articles à propos de nos activités à Paris, dont la Cité de l’immigration, la Comédie-Française, le Centre Pompidou et MAGIS.

Merci à tous les étudiants qui ont participé à ce blog, et merci à vous, chers lecteurs, pour votre fidélité. Nous vous souhaitons un très bel été et serons ravies de vous revoir en septembre!

-L’équipe Dickinson en France-

 

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Ressentir une ville à la française ; ou les plaisirs et bénéfices de rouler à vélo sur Toulouse

– Ethan Farber

Bienvenue, voyageur américain ! Vous êtes arrivé à Toulouse, la quatrième ville de France et un centre culturel et commercial important du sud-ouest du pays. Voici une carte pour que vous puissiez vous repérer.

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Comme toute ville importante, il y a toujours quelque chose à voir et à faire à Toulouse. Le plus important c’est de savoir se déplacer dans la ville. Vous avez probablement apporté quelques bouquins remplis de conseils sur où aller, quoi visiter et quoi manger. C’est sûr! J’ai fait pareil.

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Cependant, être bien renseigné ne représente que la moitié de l’équation. L’autre moitié consiste à savoir traverser la ville. Toulouse vous offre une grande variété d’options de transport public et dispose d’un réseau exceptionnel et varié : des bus, des lignes de métro, un tramway, des taxis et des navettes. Il n’est pas du tout difficile de se déplacer dans la ville.

En réalité, le but de cet article n’est pas de vous conseiller de profiter du système de transport public de Toulouse. Vous allez y passer plusieurs mois, voyageur américain, et vous prendrez sans doute le métro et le bus plusieurs fois. Je voudrais vous présenter une autre façon de vous déplacer dans la ville. Regardez plutôt la photo suivante.

Le canal du midi, photo de Ethan Farber

Le canal du midi, photo de Ethan Farber

Quel beau tableau, resplendissant et serein—attendez. Qu’est-ce que c’est que ça ?

AGRANDISSONS UN PEU….

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AGRANDISSONS ENCORE…..

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Est-ce un oiseau ? Un avion ? Non, c’est un vélo. Un vélo, vous dis-je ! Eh bien, quelle est l’importance d’un simple vélo ? Me direz-vous. Rien d’inhérent, sauf que les Français, et les Européens en général, adorent les vélos. Lorsque l’on circule dans la ville, pas une minute ne s’écoule sans qu’on ne voie quelques Toulousains filer près de nous à toute vitesse. À vrai dire, c’est totalement différent de mes expériences dans les banlieues de St. Louis, ma ville natale.

Cependant, après y avoir réfléchi, on peut voir pourquoi rouler à vélo est tellement populaire dans une ville comme Toulouse. Bien que Toulouse soit la quatrième ville de France, le centre-ville n’est pas particulièrement grand, et au lieu de passer du temps à marcher jusqu’à la station de bus la plus proche et d’attendre le bus suivant, il est souvent plus facile de rouler à vélo jusqu’à sa destination. De plus, la plupart de rues ont une voie réservée aux bus et aux vélos, et il y a même un service public qui met à disposition des vélos pour tous. Ce service s’appelle Vélo Toulouse, et il s’agit de centaines de dépôts de vélos éparpillés partout dans la ville de façon à ce que l’on puisse toujours louer un vélo facilement.

Un service similaire existe dans d’autres villes françaises, y compris Paris. À mon avis, on devrait considérer ces services comme une attitude culturelle vis-à-vis des transports et du temps. Les Français, et peut-être les Toulousains en particulier, ont une conception du temps plus souple que celle des Américains. On ne devrait pas être surpris qu’il existe le « quart d’heure toulousain », c’est-à-dire les 15 minutes de plus qu’il faut attendre pour les concerts ainsi que pour les rendez-vous. Mon hôtesse et d’autres habitants de Toulouse m’ont informé que cette attitude décontractée est caractéristique du sud de la France, où les gens aiment prendre leur temps et apprécier l’environnement autour d’eux.

Mon hôtesse m’a aussi confié qu’il existe selon elle un contraste avec l’inclination américaine vers l’optimisation et la productivité. Je pense que cette différence mérite de la considération, et qu’elle met en valeur quelque chose d’important que je souhaite partager avec vous, voyageur américain…

Roulez à vélo pendant votre séjour! Une fois par semaine suffira. Ne voyez pas le métro et le bus comme les seuls moyens pour vous déplacer dans Toulouse, car ni l’un ni l’autre ne vous apprendra le plan de la ville, et aucun des deux ne vous encouragera à regarder autour de vous.

Souvenez-vous de prendre votre temps ici. Essayez de prendre du plaisir en voyageant dans la ville. Explorez les petites rues et les ruelles de temps en temps. Vous passez tout un semestre à l’étranger pour voyager, apprendre et explorer. Alors, explorez donc, je vous en implore!

Une balade à vélo, photo de Ethan Farber

Une balade à vélo, photo de Ethan Farber

On ne sait jamais quel beau tableau on rencontrera.

 

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