Welcome to Dickinson Blog. This is your first post. Edit or delete it, then start blogging!
Author: Ryan Burke Page 1 of 5
Article rédigé par Conor Gourley et Katie Zhang le 27 mars, 2020
Tout semble toujours aussi irréel, comme nous étions ensemble à Toulouse il y a une semaine mais en ce moment, nous sommes tous chez nous dans différentes parties du monde. Ce n’est certainement pas comme cela que nous imaginions la fin du programme – c’était si brusque que nous n’avons même pas eu le temps de dire au revoir à notre famille et à tous les nouveaux amis. Comme notre programme a été annulé en raison du coronavirus, nous avons décidé d’écrire cet article sur la façon dont les gens de différents pays réagissent au virus, afin de réfléchir à nos expériences des dernières semaines.
Aux États-Unis :
Pendant que je m’adapte à la vie en Pennsylvanie, j’ai pu voir de visu la réponse américaine à la pandémie de coronavirus et la manière dont de nombreux Américains y réagissent. Le lendemain de mon départ de France, le lundi 16, Macron a émis un ordre de « rester chez vous » pour tenter de ralentir la propagation du virus. Exactement une semaine plus tard, le 23, le gouverneur de Pennsylvanie, Tom Wolf, a émis le même ordre pour le mien et six autres comtés. Bien qu’il s’agisse d’un grand pas vers la réduction du taux d’infection, d’après ce que je peux dire des attitudes de nombreux Américains, ce n’est peut-être pas suffisant. Presque tous ceux à qui j’ai parlé semblent partager le point de vue qu’indépendamment de ce que le gouvernement a fait ou fait actuellement pour essayer d’aider le pays, ce n’est pas suffisant et il n’agit pas assez sérieusement. À la fois, de nombreuses personnes respectent à peine les avertissements du gouvernement et de nombreuses personnes, en particulier les plus jeunes qui courent moins de risques de tomber gravement malades, ne respectent pas les restrictions liées à l’éloignement social. Beaucoup d’amis m’ont déjà demandé si nous pouvions nous rencontrer maintenant que je suis rentré chez moi, si je pouvais aller les voir à Tufts à Boston, ou si je voulais faire des voyages d’escalade avec eux au Kentucky. Tandis que bien sûr, je veux faire toutes ces choses, cela me surprend d’entendre tant de gens qui ne tiennent pas compte des barrières qui ont été mises en place spécifiquement pour protéger nos communautés contre le mal.
Quand nous étions en France :
J’ai senti que personne n’était vraiment nerveux à propos du virus quelques jours avant notre départ. La vie était normale – les cafés et les bars étaient toujours pleins de monde. Bien que le nombre de personnes malades augmente par centaines chaque jour, les gens sortent et se rassemblent comme d’habitude. Des manifestations avaient toujours lieu. Toute l’actualité disait au public qu’il n’y a pas lieu de paniquer car le COVID-19 n’est que la grippe un peu plus grave. Le président et sa femme sont même allés au théâtre ensemble pour montrer que tout irait bien. Je suis devenu très nerveuse lorsque la situation a commencé à devenir sérieuse et à voir que les gens autour de moi ne se souciaient pas vraiment du virus. J’ai commencé à sortir moins et à essayer d’éviter les transports en commun, mais les gens autour de moi pensaient que je réagissais de manière excessive…
En Chine :
Je sais que j’étais trop nerveuse à propos de ce virus parce que j’ai vu trop d’informations connexes en Chine. Je comprends à quel point la situation peut devenir horrible et la façon dont le gouvernement chinois a traité le virus était vraiment différente. Par exemple, ma température a été mesurée au moins 6 fois avant de pouvoir descendre de l’avion. Ensuite, j’ai subi plus de tests de température et une enquête épidémiologique à l’aéroport. Je ne pouvais pas rentrer seule ni mes parents n’ont pas pu venir me chercher. L’aéroport a informé le quartier où j’habite, puis j’ai été renvoyé chez moi par une ambulance ! Je suis maintenant en quarantaine autonome pendant 14 jours. Chaque jour, des gens m’appellent pour vérifier ma température. La nourriture et les fournitures sont livrées chez moi.
Tout au long du processus, tous ceux que j’ai rencontrés portaient au moins un masque. Cependant, lorsque j’étais à l’aéroport de Toulouse, j’étais la seule à porter un masque. C’est quelque chose qui m’a beaucoup troublée et qui m’a stressée. J’ai donc fait quelques petites recherches pour essayer de comprendre les différentes réactions des gens aux masques. J’ai découvert que dans les pays d’Asie de l’Est, les gens avaient déjà l’habitude de porter des masques quotidiennement. Au Japon, les gens ont commencé à porter des masques en raison d’allergies et en Chine il y a aussi quelques années en raison de la pollution de l’air. Cependant, en Europe ou aux États-Unis, il existe une compréhension mutuelle que seuls les malades portent un masque. De plus, en Chine, il est obligatoire de porter un masque pour tout le monde en cette période de virus, tandis que les gouvernements occidentaux annoncent que les masques ne sont pas du tout utiles et qu’il n’y a pas assez de masques pour le public non plus. Ces différences entraînent la réaction opposée du port des masques. Il est difficile de juger qui a tort, qui a raison, mais ce qu’il nous faut, c’est le respect des deux opinions.
Bien que différente au début, la réaction actuelle dans le monde est presque toujours la même : restez à la maison ! C’est certainement difficile à faire, mais c’est la manière la plus simple et la plus efficace que chacun de nous puisse apporter à la société dans cette situation difficile. Il y a des gens comme les médecins et les infirmiers qui doivent s’exposer directement au danger du virus, donc ce que nous pouvons faire, c’est réduire nos chances d’attraper la maladie. Tout le monde a du mal, mais il est important de rester calme et d’être reconnaissant pour ce que les autres ont sacrifié pour nous. J’espère que tout ira bien bientôt et que tout le monde pourra être en sécurité et en bonne santé !
Written by Conor Gourley and Katie Zhang, March 27th, 2020
Everything still seems unreal, only a week ago we were together in in Toulouse, now we are all at home in our different spots throughout the world. We certainly did not imagine this ending to the program – it was so sudden that we did not have the time to say real goodbyes to our hosts nor to friends. As our program was suspended because of the virus we decided to write an article about the different reactions to the virus by our different countries as a way to reflect on our experiences over the last weeks.
In the United States:
During my re-adaptation to life in Pennsylvania, I could see with my own eyes the American response to the conoravirus pandemic and the way many Americans were reacting. The day after I left France, Monday, March 16th, Macron issued the ‘shelter in place’ order to try to slow down the spread of the virus. Exactly one week later, on March 23rd, Tom Wolf, the governor of Pennsylvania, gave the same order for my county as well as six others. Even though it was a big step to reduce the infection rate, according to what I have seen in the reaction of other Americans, it may not be sufficient. Almost everyone with whom I spoke seemed to share the same view that the current government actions intended to help the country are not enough and it is not taken seriously. At the same time, many barely pay attention to government restrictions; especially young people who are less at risk and do not apply social distancing. Many friends have asked to meet up, if I could get to Boston to the Tufts campus to see them, or if I could go rock climbing in Kentucky. Of course I would like to go, but it is surprising to hear people who are disregarding barriers that were created as protections for our communities.
When we were in France:
I felt that no one was really nervous about the virus a few days before our departure (March 8-11th). Life went on normally- cafés and bars were full. Even as the number of sick grew by the hundreds per day, people were going out and hanging out together as they did always. Protests kept up. All the news media sent the message that there should be no panic, COVID-19 was just a bad flu. The president and his wife even went out to see a play to show that all was well. I began to get nervous when things got serious and yet those around me were not at all nervous. I stopped going out as often and avoided public transportation, while others thought I was over-reacting.
In China:
I know I was very nervous about the virus because I saw so much information about it from China. I understand how such a situation could become horrible and how the Chinese government treated the virus differently. For example, my temperature was taken 6 times before I disembarking from the plane. Then, I went through more temperature taking as well as an epidemiological report at the airport. I was not allowed to return home alone, nor could my parents come to fetch me. The airport informed my neighborhood and I was escorted home in an ambulance. I am now in self- quarantine for 14 days. Each day I receive a call from the authorities to check my temperature. Food and other goods are delivered to me.
All during the process, everyone I met wore a mask, at least. However, when I was at the Toulouse airport, I was the only mask wearer. That really bothered me and stressed me out. Therefore I did a bit of research to try to understand different reactions of different people regarding wearing masks. Here’s what I learned — people are already used to wearing masks daily in East Asian countries. In Japan, people began wearing masks to help with allergies, as in China several years ago, against increased air pollution. Yet in Europe and the US, there is a tacit understanding that only sick people wear masks. Additionally, in China everyone is required to wear a mask during the epidemic, while western governments have announced that masks are not useful for the greater public, further there are not enough masks for all. Such differences produce an opposite reactions about mask-wearing. It is very difficult to judge who is right or wrong, we need to respect both opinions.
Although it was different in the beginning, the world’s reaction is almost the same: stay home! It is certainly hard to do, but it is the most simple and the most efficient that each of us can do for society in these difficult times. Doctors and nurses are obligated to put themselves in danger from the virus, so what can we can do is to reduce our chances of becoming sick. Everyone has it hard now, but it is important to stay calm and to be grateful for the sacrifices others are making for us. I hope all will be well soon and everyone can emerge safe and sound!
Article written by Sophie Ackert
In Toulouse, I got tear gassed. That is a story that I will tell for the rest of my life. Not only is it shocking to people, but also it allows me to tell people in my life about the protest culture in France. At the end of my first month in Toulouse, I went to volleyball practice for the first time. While I was waiting at the metro stop for the other members of the team, I noticed that there were a lot of people in the plaza. I knew that Saturday was the day of the Gilets Jaunes protests, but it did not look like they were doing anything, so I figured the protest was over and everyone was leaving. Then, in less than a minute, everything changed. The crowd gathered closer together, the protestors began chants, and eventually the police tear gassed and water cannoned the plaza. I, along with other bystanders and protestors, ran away from the scene. I ran into the closest building I could get into, but I got locked in. The police were waiting outside of the building to arrest people since they knew there were Gilets Jaunes inside. After 35 minutes, I got to leave, I found some of the volleyball girls and we went to practice. I was shocked that everything continued as normal after such an intense protest. But for Toulouse in this turbulent time, that was a normal Saturday evening.
This week, on the 5th of December, was the national strike in France. The initial reason for this strike is the retirement and benefit changes that the government has proposed. However, many other movements joined in for this national day of strike. Not only was transportation shut down in many places, but also some schools and universities closed. For example, the IEP, my university, decided to shut down until Friday, the 6th. Today, on the 6th, the students decided to continue their strike and occupation of the buildings, and therefore we continue to have no class until at least next Tuesday. Then, they will vote again in a general assembly, which consists of whatever members of the community want to attend, whether to continue the strike until the end of the semester. During the occupation, students organize workshops, such as conferences with professors or external guests, debates, film screenings, demonstrations preparation sessions, etc.
*Between the writing and publication of this article, the occupation has been renewed until the 13th of December.
Difference in Protest Culture between France and the US.
The idea of revolting or protesting is an important aspect of the history and of the present in France. It is very different than protest culture in the US. Starting from the Revolution up until the December 5th strike of this year, the French people are rooted in protesting. There have been times of violent protesting, like with the capture of the Bastille in the 18th century, and like today with the Black Bloc protestors. But there are also times of more calm protests, like we saw yesterday during the strike in Toulouse (ed: December 5th). Regardless of the type of protest, they have worked in France to change things in the government that the public is unhappy with. The Revolution in the most prominent example of how revolting and protesting has worked for France. There are others as well, including the uprising of students against the government of De Gaulle in 1968, and in 1995, with the strikes against the “plan Juppé”.
In the United States, protests are much more common than strikes. But even when there are protests, they are not national such as in France. There are protests for individual causes, and they usually last no more than a day. A good example is the Women’s March. This is a group that holds protests in many big cities around the US every year. The goal is “to harness the political power of diverse women and their communities to create transformative social change” (Women’s March), but not necessarily to make specific changes in law or government. This is more commonly the purpose of protests in the US because the constitution and the law is much harder to change than in France. Our constitution is almost impossible to amend, while in France, they amend the constitution about every two and a half years. This is a simplified explanation for why protest culture is so different in France, and why the protests make change in France.
Article rédigé par Sophie Ackert
A Toulouse, j’ai reçu du gaz lacrymogène. C’est une histoire que je raconterai toute ma vie. Non seulement parce que c’est quelque chose de choquant pour les gens, mais aussi parce que ça me permet de parler à mes proches de la culture des manifestations en France. A la fin de mon premier mois à Toulouse, je suis allée pour la première fois à un entraînement de l’équipe de volleyball. Pendant que j’attendais les autres membres de l’équipe à la station de métro, j’ai remarqué qu’il y avait beaucoup de monde sur la place. Je savais que les samedis sont les jours de manifestation de Gilets Jaunes mais ils n’avaient pas l’air de faire quoi que ce soit, donc j’ai pensé que la manifestation était terminée et que tout le monde était en train de partir. Puis, en moins d’une minute, tout a changé. La foule s’est rassemblée, les manifestants ont commencé à chanter, et finalement les policiers ont utilisé du gaz lacrymogène et des canons à eau. Comme les manifestants et autres passants, j’ai couru loin de la place. Je me suis réfugiée dans le bâtiment le plus proche, mais je m’y suis trouvée enfermée. Les policiers attendaient à l’extérieur du bâtiment pour arrêter les Gilets Jaunes qui y étaient entrés. Après 35 minutes, j’ai pu partir, j’ai retrouvé les filles de l’équipe de volleyball, et nous sommes allées à l’entraînement. J’étais étonnée que tout continue normalement après une manifestation si intense. Mais pour Toulouse dans cette période mouvementée, c’était un samedi soir normal.
Cette semaine, le 5 décembre, il y avait une grève générale en France. La raison primaire pour cette grève est la réforme du système des retraites que le gouvernement a proposé. Cependant, beaucoup d’autres mouvements ont répondu à l’appel à la grève. Non seulement les transports publics étaient arrêtés dans beaucoup d’endroits, mais certaines écoles et universités étaient aussi fermées. Par exemple l’IEP, mon université, a décidé de conduire une occupation jusqu’au vendredi 6. Nous sommes aujourd’hui le 6 et les étudiants ont décidé de continuer la grève et l’occupation, ce qui fait que nous n’avons pas de cours au moins jusqu’au mardi suivant. Ensuite, ils voteront de nouveau en assemblée générale, à laquelle chaque membre de la communauté peut participer, pour savoir si l’IEP va poursuivre la grève jusqu’à la fin du semestre. Pendant l’occupation les étudiants organisent des ateliers, comme des conférences avec des professeurs ou invités extérieurs, des débats, des projections de films, des sessions de préparation aux manifestations, etc.
*Entre l’écriture et la publication de cet article, la reconduite de l’occupation jusqu’au 13 décembre a été décidée.
Les différences entre les cultures de manifestation française et américaine.
Le fait de se révolter et manifester est un aspect important de l’histoire française, y compris contemporaine. C’est très différent de la culture de protestation aux États-Unis. Depuis la Révolution jusqu’à la grève du 5 décembre, les manifestations sont devenues partie intégrante de la culture française. Il y a eu des périodes de manifestations violentes, comme la prise de la Bastille au 18e siècle, et comme aujourd’hui avec les manifestants « Black Bloc ». Mais il y a aussi des périodes de manifestations plus calmes, comme on l’a vu hier à Toulouse (ndlr : le 5 décembre). Peu importe le type de manifestation, elles ont fonctionné en France lorsque la société voulait faire bouger les lignes du gouvernement. La Révolution est le meilleur exemple de protestation à succès en France. Il y a aussi d’autres exemples, dont le soulèvement des étudiants contre le gouvernement de De Gaulle en 1968, et, en 1995, les grèves contre le « plan Juppé ».
Aux États-Unis, les manifestations sont plus communes que les grèves. Mais même quand il y a des manifestations, elles ne sont pas nationales comme en France. Il y a des manifestations pour des mouvements spécifiques, et elles ne durent généralement pas plus d’une journée. Un bon exemple est la « Women’s March ». C’est un groupe qui organise chaque année des manifestations dans beaucoup de grandes villes américaines. Le but est « d’exploiter le pouvoir politique de femmes diverses et de leurs communautés pour créer un changement social transformateur » (“to harness the political power of diverse women and their communities to create transformative social change”, Women’s March), mais pas nécessairement d’aboutir à des changements législatifs spécifiques ou de gouvernement. Cela s’explique par le fait qu’aux États-Unis, la constitution et les lois sont beaucoup plus difficiles à modifier qu’en France. Notre constitution est presque impossible à amender, alors qu’en France elle est révisée en moyenne tous les deux ans et demi. C’est une explication simplifiée pour comprendre pourquoi la culture de manifestation est si différente en France, et pourquoi les manifestations amènent à des changements.
Article rédigé par Julia Walsh
Il existe chez les étudiants américains qui viennent étudier en Europe le rêve futile de décorer leur passeport avec les tampons de différents pays afin de se mettre en avant et pouvoir raconter leurs nombreux voyages et aventures de mobilité. Pour arriver à Toulouse, j’ai eu une correspondance à Bruxelles. Là-bas, j’ai reçu mon premier, et très anticipé, tampon dans mon passeport. Cependant, quand j’ai atterri à Toulouse, je n’en ai pas reçu. La même chose est arrivée quand j’ai voyagé en Italie et en Espagne, de nouveaux pays, mais pas de nouveaux tampons. En fait, j’ai même eu l’impression que les agents de l’aéroport ont à peine regardé mon passeport. C’était choquant venant des États-Unis où entrer et quitter le pays est obligatoirement accompagné d’une inspection minutieuse du passeport. Cette expérience de mon premier jour de mobilité m’a donné un aperçu des différences de sécurité frontalière entre la France et les États-Unis.
L’Accord et l’espace Schengen
Un autre moment où j’ai vu très clairement les différences entre les politiques aux frontières de mon pays d’origine et la France était quand mes hôtes et moi avons passé la frontière entre la France et l’Espagne. Nous passions le week-end dans les Pyrénées, une chaîne de montagnes qui s’étend du sud de la France au nord de l’Espagne. Mes hôtes m’ont informé que nous étions très proches de la frontière espagnole et que nous pouvions la traverser si je le souhaitais. Ma réaction initiale était de paniquer parce que je n’avais pas mon passeport avec moi. Cependant, j’ai réalisé que traverser la frontière était sans incidence, la seule différence notable étant les signalisations en espagnol. Ici, l’acte de traverser une frontière internationale, qui m’apparaît comme quelque chose d’important, n’avait rien de différent d’un voyage entre l’État de New York et la Pennsylvanie, ou tout autre État américain.
Mes hôtes m’ont expliqué qu’il s’agit du résultat de l’Accord de Schengen. Après quelques recherches, j’ai appris que l’Accord de Schengen de 1995 a suivi le Traité de Maastricht de 1992. Le traité fondateur de l’Union Européenne a été créé pour encourager l’intégration et le sens de la communauté entre les États européens. Depuis 1995, l’espace Schengen s’est élargi et inclut désormais 26 pays entre lesquels il est possible de voyager librement, sans passeport individuel. Par conséquent, quand on voyage en voiture ou avion vers tous les pays frontaliers de la France, il existe une liberté de mouvement et pas de contrôles douaniers.
La sécurité aux frontières aux États-Unis et en France
Les frontières matérielles de sécurité que l’on peut voir aux frontières en France et aux États-Unis sont différentes. Comme je l’ai vu quand j’ai passé la frontière espagnole, il n y a pas de douanes ou de point de contrôle auquel s’arrêter entre les deux pays. J’ai vu ce qu’il reste des anciens postes frontières mais ces bâtiments sont abandonnés depuis l’accord de 1995. Bien que je n’ai pas l’expérience d’avoir traversé la frontière sud des États-Unis en voiture, j’ai déjà traversé la frontière nord vers le Canada plusieurs fois. Ce voyage, même s’il n’est pas trop difficile pour les citoyens américains, peut prendre plusieurs heures car chaque véhicule doit faire la queue et est arrêté et questionné avant d’entrer dans le nouveau pays. Je me souviens avoir passé cette frontière avec mes parents quand j’étais petite, et ils m’avaient dit que traverser la frontière est quelque chose de très sérieux et qu’il est impératif de ne pas parler sauf quand on s’adresse à nous. J’ai gardé cette même impression sur les frontières dans chaque nouveau pays où je vais. Cependant, en arrivant en France et voyageant dans l’Union Européen, j’ai trouvé qu’il n’y a pas ce même sentiment au sein de l’espace Schengen. Il est important de spécifier la différence entre l’Union Européenne et l’espace Schengen, du fait des différentes procédures de sécurité quand on voyage à l’extérieur de l’espace Schengen. En novembre, j’ai voyagé à Dublin le temps d’un weekend et j’ai été ramenée à la réalité à laquelle j’ai l’habitude de faire face avec les douanes à l’aéroport. Les agents ont examiné mon passeport avec attention et posé des questions sur mon voyage, à la fois que je suis arrivée en Irlande et quand je suis retournée en France. C’est à cette occasion que j’ai enfin reçu un nouveau tampon sur mon passeport. Pour autant, ce nouveau tampon était au prix d’une expérience de contrôle à la frontière plus intense et stressante. Il est clair qu’il n’y a pas de procédure de sécurité uniforme dans l’Union Européen, malgré les efforts de l’Accord de Schengen. Ce constat mis à part, la sécurité aux frontières au sein de l’UE, et par conséquent en France, est tout de même très différente des protocoles de sécurité aux États-Unis.
Impacts de l’actualité sur la sécurité des frontières
Aujourd’hui aux États-Unis, mais aussi en France et plus largement en Europe, les débats politiques autour de la question des frontières sont nombreux. En Europe, cette conversation porte principalement sur l’afflux de demandeurs d’asile et de migrants qui arrivent dans la région depuis 2015. La “crise des migrants” a ouvert de nombreuses discussions sur la manière dont l’Union européenne et les États membres allaient gérer de manière adéquate le logement des demandeurs d’asile. Pour la France et d’autres pays, ces conversations incluent la possibilité de mettre en place des quotas et de limiter le nombre de personnes autorisées à entrer dans le pays, tout en respectant leurs valeurs et les droits de l’homme et du citoyen. Aux États-Unis, les conversations sur la sécurité aux frontières se centrent principalement sur les problèmes à la frontière avec le Mexique. Avec la répression décidée par l’administration Trump en matière de sécurité des frontières, la région est en proie à de fortes tensions et est un important sujet de débat à l’approche des élections présidentielles de 2020. Ce seul sujet est extrêmement polarisant pour les Américains, certains espérant stopper le flux d’immigration illégale et d’autres cherchant à apporter l’asile à ceux qui se trouvent à la frontière et à aider les familles détenues par les services d’immigration et des douanes. Les discussions les plus pressantes sur la sécurité des frontières, tant aux États-Unis qu’en France, se centrent donc sur le lien entre citoyenneté et migration. Les droits des citoyens et des immigrants sont différents dans les deux pays et reflètent à la fois des différences et similitudes culturelles plus larges dans la recherche constante de définition du citoyen.
Article written by Julia Walsh
There is a frivolous dream among American university students who study in Europe to decorate their passports to later show off their numerous stops and recount the adventures of studying abroad. In order to arrive in Toulouse, I first stopped in Brussels, Belgium to take a connecting flight. In Brussels, I received the ever-anticipated first stamp of my travels. However, once I landed in Toulouse, there was no stamp to be given. The same was true when I flew to Italy and Spain – new countries, but no stamps. In fact, it seemed to me that the agents at the airport hardly gave my passport a second look. This was shocking coming from the United States where entering and exiting the country is guaranteed to be accompanied by a thorough passport inspection. This experience on my first day of studying abroad already gave me an insight into the differences in border security between France and the United States.
The Schengen Agreement and Area
Another moment when I saw very clearly the differences between borders policies in my home country and in France was while driving over the border between France and Spain with my hosts. We were spending the weekend in the Pyrenees, a mountain range which stretches between Southern France and Northern Spain. They informed me that we were very close to the Spanish border and that we could cross over if I would like. My initial reaction was that of panic, since I didn’t have my passport with me. However, it turns out that there were hardly any differences crossing the border, apart from the signs which were now in Spanish. Crossing an international border, which seemed like a big deal to me, was no different than traveling between New York and Pennsylvania, or any other state.
My hosts informed me that this was a result of the Schengen Agreement. After doing a bit of research, I learned that the Schengen Agreement of 1995 followed the Treaty of Maastricht, of 1992. The initial treaty was created among the members of the European Union to encourage integration and community among the member states. Since 1995, the established Schengen Area has expended and now includes 26 countries that do not require individual passports and freedom of travel for people within their borders. Consequently, while traveling by car or plane to all of the countries that border France, there is freedom of travel and no customs agent.
Border security in the United States vs France
The physical barriers of security that are seen at the borders of France and the borders of the United States are quite different. As I saw when passing between France and Spain, there are no customs agents or other control checkpoints when moving between countries in this region. I saw the remnants of what where previously border control stations, however these buildings remain abandoned ever since the 1995 agreement. Although I have no experience driving through the United States’ southern border, I have driven through the Northern border to Canada a number of times. This journey, although not too difficult for American citizens, can take up to a couple of hours as a result of waiting in line for each vehicle to be stopped and questioned upon entering the new country. I remember traveling over the border with my parents when I was younger, and being told that the border is very serious and that it is imperative to not speak unless spoken to. I carry with me the same sentiments about borders for each new country. However, arriving in France and traveling within the European Union, I have found that there are not as severe of sentiments within the Schengen Area. It is important to specify the difference between the European Union and the Schengen Area, due to the differences in security when traveling outside of the Schengen Area. I traveled to Dublin, Ireland one weekend in November and was thrown back into the reality that I normally face with customs at the airport. The agents both arriving in Ireland and returning to France carefully examined my passport and asked detailed questions about my travels. It was at this time that I did receive, finally, another stamp on my passport. However, this was at the cost of a more intense and nerve-racking border control experience. It is clear that there is not one uniform form of security in the European Union despite the efforts of the Schengen Agreement. That information aside, the security within the area, and in France as a result, differs greatly from security protocols in the United States.
Impacts of “hot topics” today in border security:
Today in the United States, as well as France and Europe more broadly, there are many political debates surrounding the topics of borders. In Europe, this conversation centers mostly on the influx of asylum seekers and migrants coming into the region during and after 2015. The “migrant crisis” opened up many conversations about how the European Union and individual states were going to handle adequately housing asylum seekers. For France and other countries, these conversations include considering quotas and safe numbers of people to allow in their country while respecting their values, human rights, and the rights of citizens. In the United States, border security conversations certainly surround problems at the Mexican/United States border. With a crackdown in border security coming from the Trump administration, the area is high in tensions and a huge topic for debate going into the 2020 presidential elections. This subject alone is extremely polarizing for Americans on either side of the debate, one side hoping to stop the flow of illegal immigration and the other seeking to bring asylum to those at the border and moreover help families who are being detained at the border by the Immigration and Customs Enforcement. The most pressing discussions around border security in the United States and France alike both return to the idea of citizenship and migration. The rights of citizens and immigrants are different in both countries and reflect broader cultural differences and similarities in the constant struggle to define a citizen.
Article written by Esra Park
Before boarding my flight to France, my last stop in the U.S. was dedicated to my beloved McDonald’s oreo McFlurry. Since I was little, my family would often stop by a fast food restaurant before dropping someone off at LAX. Whether that be McDonald’s, In-N-Out, or Chipotle, it was a nice way to get a quick snack by drive-thru, and eat our treats in the car. I boarded the plane and set out for my year-long study abroad in Toulouse. On the first day of our program, I was making my way to the Dickinson Center when I passed by one of the first McDonald’s I had seen in France thus far. To my surprise, almost everyone there was dining in! I was completely caught off guard to see that people were actually sitting down at McDonald’s, eating their fast food, talking with friends, and spending their time there as if it were any other lunch-break restaurant.
Culture of McDo in America vs. France
I was taken by surprise because, McDonald’s in America is very much a fast-food experience. Firstly, American McDonald’s are always built with a drive-thru option: you will often find that the drive-thru has more cars waiting in line than the cars parked in the parking lot, which often causes the drive-thru experience to actually take longer than just going inside and ordering. Because people choose drive-thru over dine-in, it is much more common to see people munching on their fries in the car while they drive their meals back home. Or even, people will eat their burger and sip their coke while they drive to their meeting, trying to squeeze in a quick lunch in the middle of their busy day. Additionally, McDonald’s is virtually everywhere in America. Odds are, you can easily find one within a 15-20 minute drive from wherever you are, and if you’re in a big town or major city, there will surely be one just 5 minutes away from you. According to Statistica.com, there were around 13,900 McDonald’s in America in 2018. Lastly, McDonald’s in America is almost always a 24-hours establishment. They are open every single day, year-round, and even during major holidays. On the other hand, in France, it appears that the McDonald’s experience is treated much more as a dine-in opportunity, just like any other restaurant. Obviously McDonald’s is not the same as local restaurants that customize their menu-of-the-day to fit their fresh ingredients-of-the-day, but the principle of lunch and dinner goers taking their time to eat their meals and chatting with friends is basically the same. I’ve noticed that during lunch and dinner times, these McDonald’s are never empty; there is always a line of people waiting to order, and then struggling to find a place to sit. Even during non-peak meal times, I still always see people eating at the tables outside. These McDonald’s are also often located in popular areas where people walk and shop, so it is pretty uncommon to see one with a drive-thru option. However, oddly enough, most of these McDonald’s actually have a small side window where people can order to-go in a drive-thru like feature, but basically replacing the cars with humans. In addition, McDonald’s is not quite everywhere in France as it is in America. The fast-food chain surely exists and is present in large cities, but they are not necessarily in every neighborhood like they usually are in the States. According to Statistica.org, there are only around 1,400 locations in all of France in 2018, which is approximately only 10 percent the amount in the U.S. Moreover, French McDonald’s is not the 24-hour show that is in America: they actually usually close around 1am and open around 8am.
Connotations of McDo in America vs. France
Some of these major differences between American and French attitudes towards McDonald’s come from the different connotations that the franchise has in each country. In America, McDonald’s is very much perceived as the bottom level of dining that one can go for. It is inexpensive, cheap quality, and plainly fast-food. People generally do not spend time dining-in because they do not see it really as an event, but more so something to pick up through drive-thru when they are feeling lazy and want some good old fashioned junk food. What is interesting to note, however, is the people who do usually choose to dine-in: Usually the people choosing to dine-in are lower-class families who take advantage of the affordable prices at McDonald’s to use it as an opportunity to dine together. I have also noticed that, whenever I do walk-in instead of drive-thru, there are many construction workers who will use the dine-in option to get a quick and cheap lunch, and take a break together. By contrast, almost anyone and everyone dines-in in France. People commonly choose to dine-in at McDonald’s in France, and for those who cannot seem to find an open table or empty seat at the restaurant, they will order to-go and take their McDonald’s to a nearby park where they will then sit and enjoy their meals together. Certainly McDonald’s does not lose its title as a fast-food chain, but in France, they do not seem to have quite the negative, lower connotation associated with McDonald’s in America. People are not as self-conscious to be seen eating at a McDonald’s in France, whereas some might feel awkward or embarrassed to be seen dining-in at a McDonald’s in America.
Possible explanations for the connotations
While discussing my observations with my hosts at dinner one night, my hosts explained to me that one of the reasons why McDonald’s in France seems to be a bigger deal than McDonald’s in America is the fact that it is one of the few reliable places to get a burger. She mentioned that unlike the U.S., there are not many specialized burger restaurants, so whenever people feel like eating a burger and fries, they will reach for McDonald’s. I found that to be interesting because after reflecting some and looking around, there really are not many burger restaurants or other burger franchises other than McDonald’s, that I’ve seen. In the States, aside from independent burger restaurants, there are actually many burger franchises that are of better quality than a fast-food burger, but still exist in multiple locations; just to name a few: Umami Burger, Johnny Rockets, Five Guys, etc. Another reason why there might be this difference in perception towards McDonald’s could be that the quality and presentation of the fast-food in France is just better than that of in the U.S. It is known that American McDonald’s is not the prettiest of foods, nor of great quality. It is actually not uncommon that McDonald’s workers will forget parts of your order or even ingredients in your food that they have become internet memes. One of the most common memes about American McDonald’s revolves around the theory and fact that their ice cream machine is always broken. Therefore, really the only dessert option rests at a soggy apple McPie. Yet in France, McDonald’s features special items specific to the country such as burgers and sandwiches made with a fresh, warm baguette. You can even finish off your meal with dessert options ranging from five different flavors of macarons to mini tiramisu to the southwestern French specialty, canelé. With menu options like these, I would surely be open to French McDonald’s dining experience.
Article rédigé par Esra Park
Avant de partir pour la France, j’ai dédié mon dernier arrêt aux États-Unis à mon bien aimé McFlurry Oreo de McDonalds. Depuis toute petite, ma famille a l’habitude de s’arrêter au fast food avant de déposer quelqu’un à l’aéroport. Qu’il s’agisse de McDo, In-N-Out, ou Chipotle, c’est toujours sympa de prendre un snack rapide au drive et ensuite de le manger dans la voiture. J’ai embarqué dans l’avion et j’étais prête pour mon année d’études à Toulouse. Le premier jour du programme, je me dirigeais vers le Centre Dickinson quand je suis passée devant un des premiers McDo que j’ai vu en France. A ma grande surprise, presque tout le monde mangeait sur place ! J’étais complètement prise au dépourvu de voir qu’il y avait vraiment des gens qui s’asseyaient au McDo, mangeaient leur fast food, parlaient avec leurs amis, et prenaient leur temps comme s’ils étaient dans n’importe quel autre restaurant.
La culture de McDo aux États-Unis et en France
J’étais étonnée parce que McDo aux États-Unis est l’exemple typique du fast food américain. D’abord, un restaurant McDo américain est toujours construit avec un drive où on trouve souvent plus de voitures qui font la queue que de voitures garées sur le parking – ce qui fait qu’aller au drive prend plus de temps qu’entrer à l’intérieur pour commander. Parce que les gens choisissent le drive au lieu de manger sur place, il est commun de voir des personnes grignoter dans leurs voitures en conduisant pour rentrer chez elles. Parfois, les gens mangent aussi leur hamburger et sirotent leur Coca-Cola en se rendant à un rendez-vous, essayant de manger leur déjeuner rapidement au milieu d’une journée chargée. De plus, McDo est partout aux États-Unis. Il est très probable d’en trouver un à 15 ou 20 minutes de route de l’endroit où vous vous trouvez, et si vous êtes dans une grande ville, il est certain qu’il y en aura au moins un à 5 minutes de vous. Selon Statistica.com, il y avait environ 13 900 McDo aux États-Unis en 2018. Enfin, McDo aux États-Unis est presque toujours ouvert 24 heures sur 24. Les restaurants McDo sont ouverts tous les jours, toute l’année, même pendant les fêtes. En revanche, en France, l’expérience McDo est plutôt considérée comme une opportunité de manger à l’extérieur, comme dans n’importe quel autre restaurant. Évidemment, McDo n’est pas comparable aux restaurants locaux qui adaptent leur menu du jour aux ingrédients frais dont ils disposent, mais le principe de prendre le temps pendant le déjeuner ou dîner et de discuter avec ses amis est le même. J’ai remarqué que pendant les heures de déjeuner et de dîner, les restaurants McDo français ne sont jamais vides : il y a toujours une queue et des gens qui cherchent des places pour s’asseoir. Même pendant les temps plus calmes, je vois toujours des gens qui mangent sur place. Les restaurants McDo sont souvent situés dans les endroits populaires, où les gens se baladent et font du shopping, donc il est peu commun d’y trouver un drive. Cependant, certains McDo français ont une petite fenêtre sur le côté où les gens peuvent commander pour emporter, à la manière d’un drive mais où les voitures sont remplacées par des humains. De plus, McDo en France n’est pas partout comme aux États-Unis. La chaîne est toujours présente dans les grandes villes, mais pas forcément dans chaque quartier comme c’est le cas aux États-Unis. Selon Statistica.org, il y a environ 1 400 McDo en France en 2018, soit environ 10 pourcent du nombre de McDo aux États-Unis. En outre, les restaurants McDo français ne sont pas ouverts toute la journée, ni tous les jours de la semaine comme aux États-Unis. Ils ferment souvent vers 1h du matin et ouvrent vers 8h.
Les connotations associées à McDo aux États-Unis et en France
Les différences entre les attitudes des Américains et des Français envers McDo viennent des connotations différentes associées à la franchise dans chaque pays. Aux États-Unis, McDo est vraiment perçu comme l’option la moins désireuse où l’on peut se rendre pour un repas. Le prix n’est pas cher, la qualité n’est pas bonne, c’est l’image typique d’un fast food. En général, les gens ne prennent pas le temps de manger sur place parce que se rendre au McDo n’est pas un évènement mais plutôt quelque chose que l’on fait pour prendre de la nourriture à emporter quand on n’a pas envie de cuisiner et qu’on veut manger de la « junk food ». Il est cependant intéressant de noter que les familles des classes populaires sont souvent celles qui décident de manger sur place car elles profitent des prix bas du McDo pour en faire une opportunité de partager un repas tous ensemble. J’ai aussi remarqué qu’il y a beaucoup d’ouvriers du bâtiment qui profitent également des prix bas pour manger à l’intérieur pour se reposer et profiter d’un repas entre collègues. Au contraire, la plupart des Français mangent sur place au McDo, et les gens qui ne trouvent pas d’espace libre prennent leur nourriture à emporter mais vont ensuite dans un parc proche du McDo où ils peuvent s’asseoir et partager leur déjeuner. Bien sûr, McDo reste une chaîne de fast food mais en France il semble que la franchise n’ait pas la même connotation négative qu’aux États-Unis. Les Français ne sont pas gênés d’être vus en train de manger au McDo, ce qui est parfois le cas aux États-Unis.
Explications possibles pour ces différentes connotations
En discutant de mes observations avec mes hôtes au cours d’un dîner, ils m’ont expliqué qu’il était probable qu’une des raisons pour lesquelles se rendre au McDo en France ressemble beaucoup plus à un événement qu’aux États-Unis est le fait que ce soit un des seuls restaurants où vous pouvez être sûr de trouver des hamburgers. Mon hôtesse m’a expliqué qu’à l’inverse des États-Unis, il n’y a pas beaucoup de restaurants spécialisés dans les hamburgers, donc, quand les Français ont envie de manger un hamburger avec des frites, ils se dirigent souvent vers McDo. J’ai trouvé cette remarque intéressante parce qu’après avoir regardé autour de moi, je me suis rendue compte qu’il n’y a effectivement pas beaucoup de restaurants d’hamburgers autres que McDo en France. Aux États-Unis, en plus des restaurants indépendants qui font des hamburgers, il y a beaucoup d’autres franchises qui proposent des burgers d’une meilleure qualité que celle des fast food, par exemple : Umami Burger, Johnny Rockets, Five Guys, etc. Une autre possibilité qui expliquerait cette différence de perception envers McDo pourrait être que la qualité et la présentation du fast food en France est simplement meilleure qu’aux États-Unis. Il est connu que la nourriture des McDo américains n’est pas appétissante ni de bonne qualité. En effet, il est courant que les employés de McDo oublient une partie de votre commande ou même certains ingrédients dedans votre plat. Un des mèmes (terme utilisé pour désigner des contenus, généralement humoristiques, qui se propagent rapidement sur Internet et les réseaux sociaux) les plus connus sur McDo aux États-Unis se moque du fait que la machine à glace est toujours cassée. En conséquence, le seul choix restant pour le dessert est une tarte aux pommes pas fraîche. En revanche, le McDo français propose des aliments spécifiques à la France, comme des hamburgers et sandwiches préparés avec du vrai pain. Pour le dessert, vous pouvez même choisir entre cinq saveurs différentes de macarons, un mini tiramisu ou encore une spécialité du Sud-Ouest, le cannelé. Avec de telles options de menu, je suis plus ouverte à l’idée de faire l’expérience du repas McDo en France.
Équipe éditoriale : Brendan, Emma, Nicole et Sara
En tant qu’Américains, vivre, étudier et participer à des projets de bénévolat en France nous permet d’en apprendre plus sur les différences entre les deux cultures et modes de vie. Comme nous résidons actuellement à Toulouse, beaucoup de ces différences sont devenues plus ou moins normales pour nous et nous les acceptons bien, cependant nous sommes toujours surpris par la curiosité des étudiants français à propos de la culture des armes à feu aux États-Unis. Dans le cadre de son projet de bénévolat, Emma aide à enseigner l’Anglais dans une école française. Pour la préparation de leur Baccalauréat à la fin de l’année, Emma a travaillé avec des terminales sur la culture des armes aux États-Unis et la manière dont celle-ci influence la politique américaine. Au cours des discussions, les étudiants français lui ont posé plusieurs questions en lien avec le sujet, mais celle qui lui est surtout restée en mémoire est : est-ce que tu possèdes une arme à feu ? Emma a été surprise par le fait que des élèves français envisagent sérieusement la possibilité qu’elle possède une arme alors qu’elle n’est encore qu’une étudiante de 21 ans. Cette question a pourtant été soulevée par de nombreux lycéens, ce qui nous amène à nous intéresser de plus près au rôle des armes à feu dans les sociétés américaine et française.
Pour comprendre les grandes différences culturelles à propos de la place des armes à feu dans chacune des deux sociétés, il faut comprendre les lois qui les régissent, à commencer par celles qui existent aux États-Unis. Comme la plupart des Américains le savent, le droit de posséder et de porter une arme est protégé par le deuxième amendement de la Constitution et, en plus de cela, la plupart des États américains garantissent également ce droit dans leurs propres Constitutions. Parce que posséder une arme est si ancré dans les valeurs fondatrices des États-Unis, il n’est pas surprenant que cette question soit une source de division. En ce qui concerne la possession d’armes à feu, les lois varient d’un État à l’autre. Celles qui font cependant généralement consensus sont l’interdiction de vendre des armes à feu aux criminels condamnés, aux personnes coupables de violences domestiques, aux fugitifs, aux toxicomanes, aux personnes jugées mentalement instables, aux anciens combattants démis de leur fonction pour conduite répréhensible et aux personnes ayant renoncé à leur citoyenneté américaine. En ce qui concerne la régulation du port d’armes à feu, qu’il soit visible ou dissimulé, les lois ont beaucoup changé depuis le début des années 2000. Dans la plupart des États, un permis de port d’arme est requis et généralement attribué aux demandeurs qualifiés, mais onze États autorisent encore le port d’armes à feu dissimulé sans permis. On parle alors de « Constitutional carry ». Vingt-six États autorisent le port visible d’arme à feu sans permis et quatre États ainsi que le district de Washington l’ont interdit.
Comme on peut s’y attendre, les lois sont complètement différentes au sein de l’Union Européenne. En France en particulier, un permis de chasse ou de tir sportif est requis pour l’achat de toute arme. Il existe 4 catégories de permis qui ont chacun des régulations spécifiques et qui doivent être renouvelés régulièrement. Ces règlementations sont compliquées à expliquer en détails mais l’essentiel est de comprendre que le droit de porter une arme n’existe pas. La peine maximale encourue pour possession illégale d’arme à feu est 7 ans de prison ainsi qu’une amende. En 2012, le gouvernement français estimait qu’il y avait 7,5 million d’armes à feu légalement en circulation sur le territoire. Assez logiquement, ce chiffre est bien loin des 393 millions d’armes légales estimées aux États-Unis.
Les différences entre la France et les États-Unis à propos de la culture des armes ne se reflètent pas seulement dans la législation et les statistiques sur le nombre de personnes qui en possèdent, mais aussi, par extension, dans les façons de penser respectives des citoyens des deux pays. Ayant grandi en Amérique, où les armes à feu sont facilement accessibles et où beaucoup de gens en possèdent, le premier instinct de Sara lorsqu’une dispute entre deux personnes s’envenime, lorsqu’une personne seule a un comportement douteux dans un lieu public ou lorsqu’elle est suivie dans la rue est d’être prudente et de prêter attention à son environnement car ces personnes pourraient avoir une arme à feu sur elles. Un jour, elle expliquait ce sentiment à son hôtesse, qui a été très étonnée qu’elle pense instinctivement à cela. Sara et elle ont discuté du fait que sa perception est totalement différente de celle des Français. Pour eux, l’idée qu’un simple citoyen puisse avoir une arme à feu ne leur vient même pas à l’esprit, alors que pour un Américain c’est une possibilité aussi dangereuse que probable, qui influence à la fois notre sens de la sécurité et notre manière de penser.
Cependant, dans un reversement de situation intéressant, Nicole a également été légèrement choquée d’être accueillie par la police militaire française portant ce qui semblait être de grandes armes semi-automatiques à l’aéroport de Toulouse Blagnac. En effet, à chaque fois qu’elle voit des militaires ou des policiers porter ce type d’armes à feu, elle présume automatiquement que quelque chose va très mal. Son premier instinct est de s’éloigner le plus possible de ces militaires par peur de la situation qu’ils sont potentiellement en train de gérer. Aux États-Unis, les policiers ne portent que de simples pistolets et, d’après son expérience, il n’y a pas de police militaire stationnée dans les aéroports à moins qu’il n’y ait eu une alerte à la bombe. Cependant, à mesure qu’elle passe plus de temps en France, le phénomène de la police militaire lourdement armée devient plus normal et moins alarmant. Ce qui est intéressant et quelque peu ironique, c’est que bien qu’elle soit Américaine et que les Américains possèdent en général plus d’armes à feu, elle semble moins habituée à voir des hommes portant de grosses armes que les Français. Ainsi, tout comme les Français sont à parts égales fascinés et alarmés par les lois américaines sur les armes à feu, elle aussi a été très surprise par les armes en France.
Les différences de droit entre la France et les États-Unis sur la question des armes à feu provoquent à la fois des différences culturelles et des divergences de points de vue. Le port d’armes à feu par les civils est légal et répandu aux États-Unis, ce qui amène les Français à croire au stéréotype selon lequel chaque Américain possède une arme et est habitué à en voir. Cependant, pour Nicole personnellement, la réalité est toute autre. Non seulement elle ne possède pas d’arme à feu, mais elle n’a pas non plus l’habitude d’en voir, bien que la peur que quelqu’un en ait une en sa possession soit toujours présente dans les situations tendues. En fait, elle était même peu à l’aise en voyant la police militaire avec des armes semi-automatiques, alors que les autres citoyens français ne montraient pas signe de crainte. En revanche, pour un citoyen français, l’idée de posséder sa propre arme à feu apparaît complètement farfelue. Nous trouvons cette grande différence culturelle intéressante car nous pensons qu’elle reflète bien les principes fondateurs de chacun des deux pays. En France, le peuple croit fermement au gouvernement et à sa capacité à prendre soin de ses citoyens, une attitude typique d’un pays socialiste. Cependant, aux États-Unis, un pays fondé sur les principes de la liberté individuelle et la méfiance à l’égard du gouvernement, les gens sont plus enclins à vouloir eux-mêmes prendre leur destin en main. Posséder sa propre arme à feu pour se protéger soi-même en l’absence de protection gouvernementale est l’une des manifestations les plus directes de la croyance puissante en la liberté individuelle des Américains, qui préfèrent prendre les choses en main eux-mêmes étant donné leur manque de confiance dans la capacité du gouvernement à prendre soin de ses citoyens. Ainsi, alors même que le droit américain de porter des armes à feu vise à garantir la liberté et la sécurité individuelles, il provoque chez certains d’entre nous un sentiment d’insécurité en présence d’étrangers. Au contraire, en France, même si les gens n’ont pas la liberté de porter des armes à feu, ils sont libérés de cette peur et de la suspicion à l’égard d’autrui qui accompagne le droit d’avoir une arme. Qui est le plus libre : les Américains qui ont légalement le droit de posséder une arme à feu ou les Français qui ne craignent pas pour leur vie dans des situations tendues ?