De Carlisle à la Ville Rose

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La France romantique existe-t-elle ?

Équipe éditoriale : Elizabeth et Titi.

La France romantique existe-t-elle ? C’est la question pesante d’une bonne partie des étudiants de Dickinson.

Une étudiante a exprimé ses sentiments sur la question en disant, « avant d’arriver ici, j’avais une image de la France comme un pays totalement en rose, où tout le monde est amoureux et où il pleut des baguettes. » De plus, nous pensions que la France était un pays où la politique sociale est plus à gauche. À cause de notre éducation aux États-Unis et des représentations de la France dans les médias, on pensait que l’Hexagone est rempli d’art, de grandes cathédrales comme Notre-Dame de Paris, de grands intellectuels et de mode. L’exemple le plus significatif, c’est le fait qu’on a une obsession avec la ville de Paris, la langue française et les Français – prenons le phénomène que beaucoup de femmes américaines aux États-Unis trouvent l’accent des hommes français très beau et romantique.

Un racisme français et un racisme américain ?

En France, on parle plus des inégalités sociales que du fait que le racisme et la discrimination existent. On fait souvent la distinction entre le racisme américain et le racisme français. Mais il faut comprendre que l’idée du racisme n’est pas uniquement créée aux États-Unis. Le racisme est une des conséquences des actions des gens qui ont utilisé la religion pour obtenir leurs propres motivations – c’est la raison pour laquelle les Européens ont voyagé partout dans le monde en pensant que c’était leur droit de conquérir les non-croyants. Cela signifie que non seulement le racisme existe en France, mais aussi à travers la culture, cela se perçoit que le racisme français est différent du racisme américain. La plupart des élèves du Caousou ont dit que le racisme n’est pas incorporé dans les sujets de cours. On peut deviner que c’est à cause de « ce vide statistique » qu’il existe des cas plus évidents de racisme. Au Musée de l’homme de Paris, il y avait un sommaire très général des définitions du racisme sans avoir vraiment des solutions ou des nouvelles idées. Et le problème de ce type d’expositions est qu’elles infantilisent le public sans l’aider à réfléchir à ses actions. Peut-être, la raison pour laquelle ils ont fait toute cette révision sur les définitions est parce que le sujet n’est pas suffisamment abordé dans les écoles. Selon nous, il est essentiel d’avoir des conversations sur le racisme.

Mais que sont les cheveux européens ?

En particulier, l’expérience d’une étudiante nigérienne-américaine dans un salon de coiffure toulousain nous a montré une réalité différente de celle de la majorité des étudiants du programme Dickinson. Il y a trois semaines, elle est allée chez le coiffeur pour un brushing. Elle a appelé le salon de coiffure à l’avance pour savoir s’ils font des cheveux afro naturels et ils lui ont répondu que oui. Quand elle est arrivée au salon, elle n’était pas bien accueillie et en plus, elle est rentrée à la maison sans le brushing à cause du fait qu’ils ne savaient pas coiffer les cheveux afro naturels. L’étudiante a été surprise par ce commentaire de la coiffeuse : « les cheveux afro sont trop compliqués à enseigner à nos étudiants, donc s’ils veulent apprendre cela il faut qu’ils fassent un programme spécial après leur diplôme d’ici… On coiffe les cheveux européens. » Du coup, la question du jour est : quels sont les cheveux européens ?

Identité religieuse et laïcité

La France historiquement est un pays catholique, identité qu’on perçoit à travers les fêtes catholiques. Elle reste toujours un pays fondamentalement catholique, mais qui se dit « laïque. » Un aspect plus spécifique est la présence physique de l’Église et l’effet qu’elle a sur le quotidien français. Les Français ne sont pas seulement des athées et des catholiques, mais aussi des musulmans, des juifs, des chrétiens protestants, des bouddhistes, etc. Du coup, la discussion d’un étudiant avec un homme rencontré par hasard à l’abri de bus est intéressante. L’étudiant nous raconte : « presque immédiatement pendant notre conversation, le monsieur s’est identifié comme étant « rebeu » [un rebeu est un mot d’argot pour décrire la troisième génération de vague d’immigration maghrébine en France] et qu’il était un ex-militaire français. On a parlé de sa carrière militaire et quelques minutes plus tard l’homme me demande :

« T’es feuj toi ? »

« Hein ? » j’ai répondu.

« Feuj » il me répéta.

« Ça veut dire quoi ? » je lui demandai.

« Feuj ! Juif ! » il me riposta. « T’as l’air un peu juif ! ». »

Sur papier, la laïcité a pour but de garantir l’égalité républicaine dans le gouvernement et dans la société. Par contre, dans les discours qu’on entend aujourd’hui, il est clair qu’il y a toujours un débat sur le concept de laïcité sur papier et sa pratique dans la société française.

Du coup, pour en revenir à notre question de départ… la France romantique existe-t-elle ? Oui et non. La France est un pays plus compliqué à comprendre que d’autres pour les Américains qui en gardent une perception très naïve. Il y a des défis sociaux qui sont impressionnants pour les étudiants qui vivent à Toulouse pour un semestre, parce que leur approche de la vie toulousaine n’est pas seulement celle d’un observateur, mais d’un ethnologue. Les étudiants du programme vivent quotidiennement des expériences frappantes qui ouvrent leurs yeux à la réalité de la société française.

L’espace urbain français

Équipe éditoriale : Josh, Charlie, Emma, Anna et Sophie.

Depuis leur arrivée en France, les étudiants ont eu l’occasion d’explorer Toulouse et parfois d’autres villes. Qu’ils viennent eux-mêmes de Boston ou de la campagne pennsylvanienne, il est toujours intéressant de pouvoir se confronter à l’espace urbain en France, et d’observer quelles peuvent être les différences avec l’espace urbain américain. Notre équipe éditoriale se penche donc sur quelques traits particuliers à l’espace urbain toulousain, et d’autres villes du Sud.

Les Jardins publics et l’écologie en ville

Pendant notre temps à Toulouse, nous passons beaucoup de temps dans les jardins publics – souvent les jardins de Compans Caffarelli et du Grand Rond. Chaque parc a sa propre identité, mais ils partagent des choses en commun qui influencent leurs valeurs dans la société toulousaine.

Le Jardin Compans Caffarelli est un parc qui est près du Centre Dickinson. Il y a de grands espaces verts, des sentiers pour marcher, des bancs, et une variété de fleurs et d’arbres – un jardin stéréotypé. Nous y sommes allés autour de 13h, donc il y avait des gens qui mangeaient leur déjeuner dehors grâce au beau temps pendant ce jour à la fin de septembre. Les gens sont une collection d’humanité – il y a des femmes et des hommes, des vieux et des jeunes, toutes les religions et les races – qui se réunissent au Jardin Compans Caffarelli. On peut voir des bâtiments – un centre commercial et un immeuble – dans l’arrière-plan qui fonctionnent comme un rappel que la vie quotidienne est toujours présente. Étant donné qu’il est 13h de l’après-midi, les gens prennent le temps pour manger et se reposer. Puisqu’il faisait beau, tout le monde pourrait être dehors, quelque chose dont il faut profiter particulièrement avant l’hiver. Les actions des gens soulignent l’importance dans la culture française d’avoir le temps pour soi et aussi l’importance pour des espaces communs.

Les jardins publics offrent beaucoup des aspects d’une existence holistique et écologique. En offrant une juxtaposition entre la vitesse de la vie urbaine et la vie plus écoresponsable, ils donnent une possibilité d’une présence sur la terre respectueuse de l’humanité et de nous-même.

Nous avons ainsi observé l’existence du compostage dans le jardin du Grand Rond à Toulouse. Le compostage est une méthode pour réduire les déchets inhérents dans la préparation de la nourriture ou l’aménagement paysager. À Toulouse, des composteurs sont installés dans le Jardin des Plantes, le Jardin du Grand-Rond et le Jardin Royal.

« La ville rose est-elle verte ? » C’est le nom d’un programme que Prof. Ngong a créé avec Dickinson, et c’est une question qu’on se pose souvent. La réponse est très compliquée. Les universités et la ville nous encouragent à utiliser les vélos libres et à profiter des marchés. Quand on demande si les Français sont sensibilisés aux problèmes de l’environnement, on dit vigoureusement oui.

Les Français sont plus prêts à prendre les transports en commun ou à choisir l’agriculture biologique que les Américains, mais il y a des aspects de leur vie quotidienne qui ne correspond pas au but d’une vie plus durable. Fumer, c’est une habitude qui produit beaucoup de déchet ; en plus, souvent les fumeurs jettent leurs mégots sur le trottoir, pas dans un récipient. Emporter son café devient de plus en plus acceptable, mais ici on ne voit que rarement les thermos. Apporter sa propre tasse, c’est connu aux États-Unis, mais pas encore ici ! Est-ce que Toulouse est verte ? Non, parce que toute les villes modernes ont un impact énorme sur l’environnement et le climat. Mais c’est vrai que Toulouse fait des efforts pour le minimiser ; en offrant des modes de transport et des initiatives pour ses citoyens. Cela donne un modèle pour les autres et offre des possibilités pour l’amélioration. En rassemblant dans une espace verte publique avec des gens de tous les âges, les Français partagent la vie de la communauté et pensent à leur avenir.

Les espaces communs jouent un rôle important dans la culture française parce qu’ils rassemblent tout le monde pour un but commun. Bien sûr des buts d’un jardin sont différents que des objets d’une « place » (comme Place Saint Georges ou Place Saint Pierre), mais il y a l’objet collectif de réunir des gens. Par conséquent, l’exposition d’humanité fait preuve de richesse et aussi des défis dans la société française. Ces espaces créent des occasions pour le mélange des groupes variés, qui donne la possibilité (peut-être) pour le conflit, mais surtout pour le contact et la coopération.

Les espaces populaires : le marché et la gare

Pendant nos voyages, nous avons exploré le Midi de la France, Charlie à Biarritz et Josh à Narbonne. Quoique nos destinations fussent différentes, nous deux nous avons vue des éléments des villes françaises qui révèlent la convivialité du pays.

Pour Charlie, le marché de Biarritz était tout d’abord un microcosme excellent des différentes aspects de la ville de Biarritz. Premièrement, Biarritz est bien connue comme l’une des meilleures destinations touristiques en France, et pour une bonne raison. Lorsque nous y sommes allés le samedi matin, ce n’était pas très difficile de constater qu’on était quelques un parmi des centaines de touristes. Deuxièmement, le marché nous a donné l’opportunité de voir, et bien sûr de goûter, quelques spécialités basques. Moi j’ai surtout aimé le fromage de brebis au lait cru, et un verre de «sagarno», qui est un vin de pomme. Mais enfin mon interprétation sera encore incomplète sans partager ce constat qui est très simple mais pour moi très intéressant : Biarritz est une ville incroyablement et indéniablement française.

Pour élaborer, Biarritz était pour Charlie un excellent exemple d’un aspect de la «mission civilisatrice» en France. Puisque Biarritz a une identité qui est surtout basque, c’est en construisant la corniche et les Halles, en construisant l’Hôtel du Palais au 19ème siècle et en dotant la ville de Biarritz des milliers de vacanciers chaque année, que c’est vraiment devenu une ville française. Enfin c’est cette intégration économique, qu’on voit se dérouler chaque matin au marché, qui est responsable de l’intégration plutôt harmonieuse d’une région avec une culture minoritaire en France.

Par contre, en rencontrant plusieurs Français à la gare et dans le train, Josh a fait la connaissance d’une myriade de personnages. Généralement, les personnes étaient amicales en engageant la conversation avec lui s’il était proche. Après la salutation initiale, la conversation continuait et on expliquait qu’il est américain et qu’il passe deux semestres en France pour suivre des cours à Sciences Po Toulouse. A ce moment-là, la conversation s’animait et des questions au sujet de la politique, de l’économie ou de mon séjour ici surgissaient. Malgré la diversité des avis, ils partageaient tous un sentiment commun : on était ravi de voir un Américain tenter de parler leur langue native.

Puisque nous deux avons visité des villes assez différentes, les deux lieux nous ont fourni des opportunités de voir un aspect différent de la culture française. En visitant Biarritz, Charlie a vu la manière dont des villes peuvent retenir leur caractère Basque en même temps qu’elles sont très françaises, tout parmi le prisme du marché. A Narbonne, Josh a rencontré plusieurs Français en discutant de nombreux sujets y compris la politique; l’économie et son séjour à Toulouse.

La rentrée de La Une : découverte de l’école en France

Équipe éditoriale : Andrea, Gisele, Julien, Rafaela et Emily.

 

“Alors si tout se joue à l’école, il est temps d’entendre le SOS
Ne laissons pas se creuser le fossé d’un enseignement à deux vitesses”
Grand Corps Malade, “Éducation nationale” (2010).

 

Ça y est, le Centre Dickinson a rouvert ses portes pour une nouvelle rentrée, et les étudiants franchissent une à une les étapes de la reprise universitaire. Jonglant entre inscription administrative, choix des cours, visites des campus et de la ville, ils sont déjà en pleine immersion culturelle dans le fameux labyrinthe de la rentrée à la française.

Pour certains étudiants, le début des cours se fait cependant un peu attendre, et comme solution à l’impatience de se retrouver en cours avec leurs homologues français, ils profitent de leur temps libre pour faire du bénévolat à l’école du Caousou. Pendant deux semaines, ils sont intervenus dans des cours d’anglais du primaire au BTS, et ont animé des “English Tables” avec les lycéens, découvrant au passage le système scolaire français. Grâce à cette expérience enrichissante, notre équipe éditoriale a rassemblé des observations lucides sur les traits culturels de l’école en France, et sur les réalités sociales qui la caractérisent.

Des différences culturelles jusque dans l’assiette

La semaine dernière, on a aidé les professeurs d’anglais au Caousou, une école jésuite privée qui se trouve dans un quartier plutôt résidentiel de Toulouse. Cette école est constituée d’une école maternelle, d’une école primaire, d’un collège et d’un lycée, mais pour notre bénévolat, on se concentrait sur les élèves du collège et du lycée. Chaque journée était différente, mais souvent, on allait dans le cours d’anglais soit seul, soit avec un autre étudiant américain, et on parlait en anglais avec les élèves. Ils nous posaient des questions sur notre vie aux États-Unis, nos familles, nos études et nos préférences. Dans quelques autres cas, nous aidions les élèves à travailler pour leur examen d’un programme qui s’appelle “Academica,” dans le cadre duquel ils obtiendront leur baccalauréat et un diplôme d’un lycée américain à la fin de leurs études.

Nous avons observé plusieurs différences culturelles entre l’école du Caousou et les écoles aux États-Unis. Une chose intéressante était l’organisation du repas à l’école, puisqu’il reflète des habitudes culturelles qui varient en fonction des pays. Au Caousou, les élèves ont une longue pause pour le déjeuner, par rapport aux États-Unis, où la pause est d’environ 30 ou 45 minutes. En France, on a deux heures pour manger et parler avec ses amis – et, si on veut, on a même la possibilité de rentrer chez soi. De plus, presque tous les élèves préfèrent manger à la cafétéria, plutôt qu’apporter un sandwich ou autre chose de la maison. Le repas est aussi très équilibré et varié, avec une entrée composée d’une salade, de fromage et d’un morceau de baguette, un choix entre deux plats principaux, et un dessert ou un fruit. Aux États-Unis, par contre, on a souvent moins de choix, et les plats sont souvent très gras ou sucrés, comme un hamburger ou du pudding au chocolat.

Une valorisation de l’apprentissage des langues

Une autre différence que nous avons observée est l’importance accordée aux langues étrangères au Caousou. Les élèves commencent l’apprentissage d’une langue étrangère à un très jeune âge. En général, chaque élève apprend deux langues étrangères. Mais la chose la plus étonnante est le nombre d’options qui sont offertes aux élèves. Ainsi, le Caousou est une exception en France pour son offre de cours en immersion linguistique, et aussi pour la grande sélection de langues proposées. Les étudiants peuvent choisir entre le chinois, l’allemand, le latin, le grec, l’anglais, l’espagnol et l’italien.

Parce qu’il existe beaucoup d’opportunités, c’est commun pour les élèves d’apprendre quelquefois une troisième ou une quatrième langue ! Mais la majorité des élèves au Caousou choisissent l’anglais comme une des langues qu’ils apprennent. Ce choix de l’anglais montre une valorisation de cette langue, non seulement dans la structure d’enseignement, mais aussi dans le parcours professionnel futur. Les élèves pensent que c’est une langue qui va les aider dans l’avenir parce que c’est une langue universelle.

Cette valorisation de l’enseignement des langues étrangères est très différente en comparaison aux États-Unis. Dans le système américain, les élèves commencent leur deuxième langue comme le français ou l’espagnol à l’école primaire ou au collège. Ils ne sont cependant pas obligés de prendre une troisième langue. Donc, à la fin du lycée, si vous comparez le niveau de langue entre les étudiants américains qui apprennent à parler le français, et les étudiants français qui apprennent à parler l’anglais, il y a une différence énorme.

Une école qui n’est pas une école française “typique”

Nous sommes donc assez impressionnés de la qualité de l’enseignement à l’école du Caousou. Cependant, nos conversations avec les enseignants nous ont permis d’apprendre qu’une école comme le Caousou est une exception en France. Même si les écoles en France placent une grande importance sur la maîtrise d’une langue étrangère, le Caousou est unique grâce à sa grande sélection d’options de langue et grâce à ses programmes comme les cours de DNL. Le but des cours DNL (Discipline Non-Linguistique) est de proposer un cours spécialisé dans une matière et qui est enseignée entièrement dans une langue étrangère aux élèves du lycée ayant un niveau de langue assez élevé qui veulent suivre le cours comme option. L’intérêt d’un cours de DNL est qu’au bac, les étudiants peuvent obtenir une mention additionnelle. De plus, le Caousou organise souvent des voyages pour les élèves qui étudient une nouvelle langue pour les aider à améliorer leur niveau.

L’expérience d’un élève au Caousou est très différente de l’expérience d’un élève dans une école publique, comme le poète-slameur Grand Corps Malade explique dans sa chanson “Éducation nationale.” Selon lui, les écoles dans son quartier défavorisé de Paris manquent beaucoup de ressources, les élèves sont moins respectueux et l’attitude générale est plutôt négative. Le Caousou est unique dans le sens qu’ils ont plus de ressources et options que des écoles “pauvres.” En comparant l’école publique et privée, on peut voir les inégalités sociales qui existent dans l’éducation en France. Comme prochaine enquête, ce serait intéressant de comparer les écoles publiques et privées aux États-Unis et les écoles publiques et privées en France, car il existe aussi beaucoup d’inégalités entre les écoles aux États-Unis.

Voltaire dans Candide faisait vivre à son héros une épopée sans commune mesure qui, à terme, lui permettait d’en sortir grandi. Cette année, l’équipe Dickinson a une fois de plus vécu une aventure extraordinaire grâce à laquelle nous avons tous pu « cultiver notre jardin » pour les promotions à venir.

Nous tenons alors à profiter de ce dernier mois d’année académique pour adresser, au travers de ces quelques mots, un immense remerciement à l’ensemble des personnes qui font de ce programme un évènement inoubliable.

Nos pensées se dirigent dans un premier temps vers les hôtes qui ont accueilli les étudiants au sein de leurs foyers, de leurs familles et de leurs vies. Chers hôtes, vous avez été d’une immense richesse pour les jeunes personnes que vous avez hébergé. Grâce à vous, ils ont pu adopter un mode de vie « à la française », s’ouvrir à notre culture, et développer une curiosité pour le monde qui les entoure. Nous sommes persuadés que l’expérience qu’ils ont vécu à vos côtés va contribuer à faire d’eux des femmes et des hommes d’une rare humanité. En ces temps de crises et d’incertitudes, vous avez permis à une nouvelle génération d’individus courageux de voir le jour, et nous nous joignons à eux pour vous en remercier.

Dans un second temps, nous ne pouvons pas oublier nos institutions, les professeurs intervenants ainsi que les associations partenaires qui ont accueilli et encadré les étudiants. Tous sortent grandi d’une telle expérience au contact de cet autre, ce Français qui leur paraissait si étranger au départ. Grâce à vous, il ont appris que l’entraide entre les êtres humains n’avait pas de frontière et que la générosité d’âme pouvait s’exprimer au travers de gestes simples, mais d’une importance capitale pour ceux qui en bénéficient. Nous vous remercions chaleureusement, au nom de tous les étudiants, pour avoir crée les humbles citoyens de demain.

Dans un troisième temps, nous pouvons omettre de mentionner nos chers étudiants, tant semestriels qu’annuels. Nous avons appris à connaitre la plupart d’entre vous et à apprécier, pour tous, l’étendue de vos compétences. Nous vous avons vu grandir, évoluer, cheminer vers le monde de l’adulte, et espérons vous avoir apporté toute l’aide dont vous aviez besoin. Toute votre vie, nous l’espérons, vous vous remémorerez sans cesse les moments vécu à Toulouse. Des moments angoissants, tels les examens, mais avant tout des moments heureux et de partage comme les excursions.

N’oubliez jamais que ce programme est avant tout le votre, et qu’il ne pourrait exister sans vous. Alors au nom de tout l’équipe Dickinson, nous vous adressons un chaleureux merci.

Pour ma part, l’heure est venue de quitter cette aventure au profit de la poursuite d’autres rêves. C’est donc, non sans peine, que j’apporte ma dernière contribution à ce blog. Mes pensées vont directement à Julia et Laura ainsi qu’à tous les étudiants, qui ont fait de cette année une découverte forte agréable comme il en est de rares aujourd’hui. Un grand et sincère merci, du fond du cœur.

 

Michaël Capdase

 

 

Voltaire made Candide live a fabulous adventure which allows him to grow up. This year Dickinson staff once again made its garden bloom for yet another group of students.

We take advantage of this last month of the academic year to address, through these words, our gratitude to all the people who contribute to making this program an unforgettable experience.

Our thoughts first go to the hosts who welcomed students in their homes, their families and their lives. Dear hosts, you provided a rich experience for those you have welcomed. Thanks to you they have been able to experiment  “French lifestyle”, to open to our culture, and develop interest in all the world around them. We know for sure that these adventures they lived with you will make them bright, rounded young women and men. During today’s uncertain times, you contributed to forming a brave new generation. We join the students in  thanking you.

Second of all, we cannot forget our dear partners: universities, professors, and nonprofit groups who welcomed and supported the students. Each of them have grown by approaching the French “other”; this unknown culture that seemed so a strange in the beginning. Thanks to all of you they now understand that kindness and generosity between people do not know the same borders as countries. We thank you deeply for all you have done for them.

And finally, we address those who make this adventure possible: the students. We have learned to know and appreciate all of you. We saw you growing and taking the path of adulthood. We hope we brought you the support you needed. During your life, you will remember these moments in Toulouse. Stressful moments like exams, but also very good ones like the excursions. Never forget that this adventure is above all yours, so we thank you warmly.

As for me, the time has come to leave this adventure. I now have to pursue other dreams, my own. So, sadly, this is my last contribution to this blog. All of my thoughts go directly to Julia, Laura and the students who have made this year a huge discovery for me. For all of this, I thank you.

 

 

Qu’est-ce qu’une nation ?

Ernest Renan dans son ouvrage Qu’est-ce qu’une nation ? s’interrogeait sur les éléments tant objectifs que subjectifs qui font que les individus se reconnaissent entre eux comme faisait partie de la même nation. Il s’agit une fois de plus de l’une des problématiques rencontrée par les étudiants Dickinson.

En effet, Alec est confronté chaque matin à un dilemme qui peut sembler extrêmement simple pour un français, mais qui s’apparente à un choc culturel pour le jeune américain : la bise. Du reste, faut-il attendre que l’autochtone fasse le premier pas, ou au contraire se lancer dans cette coutume sans hésitation ? D’une part, il convient de préciser pour reprendre les mots d’Ernest Renan que la bise constitue un élément subjectif de la nation. Dès lors, elle est la manifestation d’une volonté d’adaptation qui ne peut qu’être appréciée. D’autre part, ne jamais oublier que la bise obéit à des règles différentes selon les régions de France. En effet, certains en font trois ou quatre au lieu de simplement deux en Midi-Pyrénées. D’autres commencent par la joue droite au lieu de la joue gauche. Autant de règles qui, en toute transparence, paraissent déroutantes pour les français. Ainsi, faire le premier pas semble être un bon moyen de manifester une volonté d’intégration, et quelques recherches sur les traditions locales permettront de venir à bout de ce problème épineux.

Seulement, cette tradition bien française pourrait rebuter un certain nombre d’américains en raison de son aspect non hygiénique, pouvant conduire les individus chez le médecin aussi rapidement qu’un éclair. D’ailleurs James a pu faire l’expérience d’un docteur français, non pas en raison d’une bise contagieuse, mais d’une cheville foulée. Plusieurs éléments ont perturbé l’étudiant : le faible coût, l’absence de prise de rendez-vous et le temps d’attente. Choses marquantes puisqu’il est de notoriété commune qu’une consultation médicale atteint des coûts exorbitants aux États-Unis. En réalité, il convient de préciser que la France est une Démocratie Providentielle à l’image de ce que disait Schnapper. C’est-à-dire que les domaines dans lesquels l’État français intervient sont variés et correspondent aux expectatives des citoyens. Ainsi, James a sollicité son hôtesse pour obtenir des réponses quant à ce système. Elle lui a lors répondu que les guerres successives ont fait que les français ont attendu plus de l’État en matière de santé. C’est alors la raison du faible coût de la consultation qui du reste est en partie remboursée, et donc d’un temps d’attente qui peut être long.

Il n’empêche que le fonctionnement du système de santé est, comme celui de l’université, relativement déroutant pour un américain. MacKenzie a d’ailleurs pu en être témoin. Elle remarque à juste titre que les emplois du temps ne mentionnent pas, en tout cas en début de semestre, ni les salles de cours ni les attentes des professeurs. Quelles peuvent alors en être les raisons ? L’étudiante met en avant le caractère implicite de la culture française et la grande indépendance des étudiants toulousains. Ces justifications peuvent paraitre exactes. Seulement, l’accent doit une fois de plus être mis sur le service public. L’enseignement supérieur est l’une des compétences de l’État, puisque les politiques ont suivi cette préconisation de Condorcet qui dans la Démocratie de l’enseignement précisait qu’un « peuple d’ignorants devient nécessairement dupe des fourbes ». Dès lors, l’université prodigue un enseignement certes spécialisé dans des domaines divers et variés, mais constitue également une école de la vie. N’est-ce pas le rôle de l’éducation que de préparer les étudiants à l’entrée dans l’âge adulte ? Dès lors, un système qui met un individu face à des difficultés quotidiennes n’est-il pas in fine celui qui permet de créer le citoyen indépendant et autonome ? Cette vision a en tout cas pour elle le mérite de la cohérence.

Du reste, le caractère implicite de la culture se retrouverait également dans des moments relativement simples, tels qu’une banale sortie au cinéma. Marisa a pu en faire l’expérience, notamment en ce qui concerne les habitudes de consommation des français pendant qu’ils regardent une projection. En effet, il est commun aux États-Unis de consommer des pop-corn, des sodas ou mêmes des nachos pendant tout le film. Bien que cette habitude soit également présente en France, l’étudiante constate que les individus finissent régulièrement leurs mets avant que la projection ne commence. Marisa pointe d’ailleurs un point intéressant, elle estime qu’il s’agit d’une question de politesse et a fini par consommer des bonbons, plus discrets selon elle. Là pourrait se trouver l’implicite de la culture française et surtout l’un des éléments subjectifs pointés par Ernest Renan permettant d’identifier une nation.

 

 

 

 

 

Toujours est-il que la question de la culture française implicite ne pourrait se concevoir aujourd’hui sans dimension internationale et plus particulièrement européenne. L’Europe est aujourd’hui tiraillée entre partisans et sceptiques. Pourtant, le terme renvoie à une princesse antique, Europe, épouse de Zeus et mère du roi Minos. Héritage glorieux, présent empreint de complexité. L’étudiante Laura remarque qu’après le « Brexit », la France pourrait bien avoir son « Frexit ». En effet, quelques partis politiques, reprenant les opinions de plusieurs français, sollicitent la sortie de l’Union Européenne. Du reste, c’est ce que les étudiants ont pu constater lorsqu’ils sont allés voir le film Chez Nous de Lucas Belvaux. Outre les interrogations économiques et financières, la question qui se pose en filigrane est celle d’une France purement hexagonale ou à l’inverse qui s’inscrit dans un continent et partage un héritage commun avec ses voisins ?

Les français décideront quelles réponses à apporter, mais il convient de rappeler que la culture, intangible et omnisciente, ne saurait s’arrêter aux frontières. La France demeurera pour toujours européenne, et la nation française sera en permanence gouvernée par les éléments subjectifs qui font que n’importe qui, étudiants Dickinson ou pas, peut se sentir français s’il en a envie. Ernest Renan était bel et bien dans le vrai.

 

Ernest Renan, in his essay, “Qu’est-ce qu’une nation?” (What is a nation), examines both the objective and subjective elements that allow individuals to recognize themselves as parts of the same nation. This also happens to be one of the most prevalent issues encountered by Dickinson students.

In fact, each morning, Alec is confronted with a dilemma which can seem extremely simple for a French person, but is a culture shock for the young American: “la bise” (the kisses used as a greeting). Does one have to wait for the native to take the first step, or, on the contrary, plunge into this tradition without hesitation? First, we should clarify to rehash Ernest Renan’s words that “la bise” constitutes a subjective element of the country. Subsequently, it expresses a desire to adapt, which the French appreciate. Moreover, one must never forget that “la bise” follows different rules in the various regions of France. Indeed, certain regions do three or four kisses rather than just two, as they do in the Midi-Pyrénées region. Some start with the right cheek and others with the left. But even these cultural norms, to be honest, can puzzle the French themselves. In the end, taking the first step seems to be a good way to display a desire for integration, and a few observations of local traditions allow one to get to the bottom of this sticky situation.

Such a French tradition could be repelling to a certain number of Americans, due to its non-hygienic aspects, which could drive individuals to the doctor’s office in the blink of an eye. Incidentally, James was able to visit a French doctor, not because of a contagious “bise,” but a sprained ankle. Several things bothered him: the low cost, the lack of an appointment, and the long wait. These are noteworthy observations since it’s common knowledge that a doctor’s visit in the US implies exorbitant prices. Actually, we should clarify that France is a Démocratie Providentielle (Providential Democracy) in the words of Schnapper. That is to say that the spheres in which the French state intervene vary and correspond to the expectations of its citizens. Accordingly, James asked his hostess for an explanation regarding the French system. So she told him that successive wars caused the French to expect more from the state concerning healthcare. That then accounts for the low consultation cost (which is partially reimbursed), and contributes to the long wait.

Such state funded intervention functions in the health system, as well as the university, which can be relatively puzzling for an American. MacKenzie witnessed this. She remarked accurately that the schedules mention few things at the beginning of the semester: neither the classrooms nor the professors’ expectations. What might explain this? MacKenzie highlights the implicit nature of the French culture and the renowned independence of students in Toulouse. These justifications could seem reasonable, only the emphasis is placed more so on public service. Higher education is one of the responsibilities of the state, since politicians have followed this recommendation of Condorcet which he lays out in La Démocratie de l’enseignement (The Democracy of Teaching): “un peuple d’ignorants devient nécessairement dupe des fourbes” (ignorant people will necessarily be tricked by the deceitful). Consequently, the French university system offers a specialized program in diverse and varied subjects, but which equally constitute the school of life. Isn’t it the role of education to prepare students for adult life? Likewise, doesn’t a system which challenges individuals regularly in fine (in the end) allow for the creation of independent and autonomous citizens? In any case, this is how she rationalizes the system.

Furthermore, the implicit nature of culture can also be found in relatively simple moments, like an everyday outing to the movie theater. Marisa has experienced this firsthand, observing the eating habits of French people while they watch a movie. In fact, it is common in the United States to consume popcorn, soda, and even nachos during the film. Even though this habit can be found in France, Marisa notes that people usually finish their snacks before the film starts. She also points out that it’s a matter of politeness and she then finishes by eating her candy more discreetly. This reflects the implicit in French culture and, as such, is an example of a subjective element proposed by Ernest Renan identifying feature of a nation.

There is also the question of whether French culture can be defined today without considering it through an international and European lens. Currently, the European Union is divided between supporters and skeptics. The term “Europe” itself refers to an ancient princess who was the wife of Zeus and mother of King Minos. Europe has a proud heritage but complicated present. Laura noticed that after Brexit, France could have its own “Frexit.” Some political parties, representing a number of French people, advocate leaving the European Union. The students were exposed to these views when they went to see Lucas Belvaux’s film Chez Nous (This Is Our Land). Beyond economic and financial concerns, it poses the question: should France isolate itself or share in Europe’s common heritage?

The French will eventually make their choice, but they should remember that culture—intangible and all-encompassing—doesn’t stop at borders. France will always be European, and the French will always have their own customs but anyone, Dickinson student or not, can identify as French if they so desire in emphasizing individual adaptability to culture. Ernest Renan had the right idea.

 

« Douce France – Cher pays de mon enfance – Bercée de tendre insouciance – Je t´ai gardée dans mon cœur! »

C’est ainsi que Charles Trenet chantait son amour pour la France, ce pays à la culture riche et variée, mêlant avec élégance un immense héritage du passé au style de vie contemporain de nos sociétés.

Joseph est le premier à mettre en lumière cette ambivalence qui caractérise tant la France. En effet, à l’occasion d’une virée nocturne, l’étudiant s’est arrêté quelques instants face à la Garonne. Il contemplait alors le paysage laissant apparaitre le Pont Neuf et le Pont Saint-Pierre. Seulement, l’étonnement était au rendez-vous lorsqu’il a constaté que cette magnifique carte postale laissait indifférent les toulousains, qui pour les plus jeunes d’entre eux ont pourtant l’habitude de festoyer sur les berges du fleuve. Là se trouvait l’ambivalence : un cadre vieux de plusieurs siècles dont chaque pierre raconte l’histoire d’un passé tumultueux accueillait pourtant des habitudes totalement modernes, celles de se réunir ensemble pour simplement profiter de l’existence.

C’est ainsi que le fil conducteur basé sur ce contraste entre les époques suit son cours. Fatema nous fait part d’une des plus vieilles traditions de France : manger quasi-systématiquement du fromage après le repas. Les français, qui n’ont pourtant pas conscience de la provenance d’une telle habitude, continue néanmoins de la pratiquer. En réalité, les explications de cette tradition sont nombreuses. L’une d’entre elles voudrait que la variété des fromages français impliquerait qu’on leur attribue un moment à part dans le déroulement d’un repas « à la française » du 19ème siècle. Du reste, l’expression française « entre la poire et le fromage », qui signifie un moment de conversation libre et détendue, manifeste bien cette tradition. Le fromage se mangeait donc avant la poire (le dessert), et les décisions d’affaires importantes se prenaient à ce moment-là. Les français continuent alors aujourd’hui d’appliquer une tradition extrêmement vieille, ce qui témoigne d’un mélange réussi entre le passé et le présent.

L’influence du passé ne saurait s’arrêter à cela, et Ally nous en donne une explication tout à fait convaincante. Lors d’une balade dans le vieux quartier des Carmes de Toulouse, elle a pu constater qu’un grand nombre de pharmacies étaient présentes, parfois même à quelques mètres d’écart. Curieuse, elle a alors demandé à l’un des clients qu’elle était l’explication d’un tel phénomène. La réponse se trouverait une fois de plus dans l’image d’une France emprunte du passé. En réalité, l’homme lui a répondu que l’hexagone était un pays qui comportait un grand nombre de personnes âgées. Pour preuve la France en compte aujourd’hui 5% supplémentaire par rapport à 2016. La préoccupation pour la santé d’une population aux souvenirs et mémoires riches se retranscrirait alors dans la présence d’un grand nombre de pharmacies. En tout cas, il pourrait bien s’agir de l’une des explications possibles.

 

Du reste, cette influence du passé ne saurait se faire au détriment d’enjeux purement contemporains, et envisager l’avenir serait une façon efficace de préserver l’histoire.

Jonah a pu constater l’importance que pouvait revêtir l’économie de l’énergie pour un ménage français. Le réflexe de beaucoup de famille est porté sur les interrupteurs des lumières qu’il convient d’éteindre chaque fois que la pièce en question n’est pas utilisée. L’étudiant constate par ailleurs qu’il importe peu que les individus retournent parfois même 5 minutes plus tard dans l’endroit dont ils ont éteint les lumières. La France serait alors un pays qui se voudrait de plus en plus vert.

Ainsi, les politiques publiques s’emparent de ces nouvelles pratiques écologistes, et les mettent en œuvre jusque dans les transports en commun. En effet Anastasiia a pu constater que des journaux étaient distribués à l’entrée de chaque bouche de métro. Seulement, les voyageurs de loin suivent l’actualité sur leurs smartphones plutôt que sur un support papier. Plutôt que de gaspiller tous ces journaux, la mairie a installé des bacs dans lesquels les usagers peuvent déposer les exemplaires qu’ils ne souhaitent pas conserver afin qu’ils puissent être recyclé. Voici un bel exemple de ce que la France se veut nécessairement soucieuse du développement durable.

L’hexagone apparait comme un pays à l’histoire riche, laquelle ne cesse d’influer chaque jour sur les habitudes de ses habitants. Seulement, La France est également consciente d’enjeux nouveaux, et n’hésite pas à adopter des positions qui, un jour, constitueront elles aussi ce passé riche. Les étudiants Dickinson sont alors témoin de cette mutation, non pas que de la France, mais aussi de celle du « vieux continent ».

 

L’équipe de Dickinson en France est ravie d’annoncer que Madame Julia Carnine a été officiellement nommée directrice permanente de Dickinson en France. Nous lui adressons nos sincères félicitations et sommes persuadés que Dickinson en France compte désormais dans ses rangs une personne humaine, compétente, et dévouée aux étudiants, aux partenaires et à la mission de Dickinson College.

 

With these words Charles Trenet sang about his love for France, a country with a rich and diverse culture, where an immense heritage is elegantly mixed with the modern style.

Joseph is the first to highlight this paradox which so aptly characterizes France. While taking a night-time stroll this student stopped for a moment on the bank of the Garonne. He observed the view that revealed the Pont Neuf and the Pont Saint-Pierre (bridges). He was surprised to see that the locals of Toulouse were indifferent toward this this picturesque view, which has become a hotspot for student nightlife. Here lies the paradox: a centuries-old setting where each stone tells the story of a tumultuous past, and which now indulges modern-day activities that bring people together to have a good time.

And thus this idea of contrast between time periods continues to unfold. Fatema shares with us one of the oldest French traditions: to eat cheese nearly systematically after every meal. The French continue to take part in this habit without thinking twice about its origin when, in fact, there are several explanations. One of them suggests that, because of the large quantity and variety of cheeses, it deserves to be its own separate course; an idea originating in the 19th century and now a staple of the French table. Furthermore, the French expression “entre la poire et le fromage” (between the pear and the cheese), which signifies a moment of open and relaxed conversation, illustrates this tradition well. The cheese is eaten before the pear (dessert) and important decisions are made during this time. The French continue to partake in this very old tradition today, which serves as evidence of a successful mix of past and present.

The influence of the past doesn’t stop here, and Ally gives us a convincing explanation. While strolling through the old quarter of Carmes, she noticed a large number of pharmacies in the area, at times even a few meters apart from each other. Curious, she asked a customer for an explanation of such a phenomenon. His response once again finds itself rooted in the history of a country, marked by its past. The man also made reference to the large number of older people in France, proven by the fact that France has 5% more senior citizens today than it did in 2016, according to this toulousain. Concern over the health of a population full of memories and stories is therefore illustrated by the large amount of pharmacies.

Moreover, the influence of the past does not prevent us from confronting modern problems, of which Jonah was a privileged witness. He stated how important the preservation of energy is in a French household. Many families save electricity by turning off the lights every time the room is not in use. In addition, the student noticed that they would turn off the lights even returning to the same spot in less than five minutes. France hopes to become more and more green.

Social policies aretaken over by these new sustainable practices, which are put in to work even in the public transportation. For example, Anastasiya noticed that newspapers are distributed at the entrance of each metro station. Commuters much prefer to keep up to date through printed text than with their smartphones. In order to save paper, the city has installed metal boxes where after reading their newspapers, people can leave them for others to take, or, ultimately, to be recycled. Here is a great example that shows how France strives for sustainable development.

France, which is also called the hexagon for its shape, is a country with a rich history that continues to influence daily life of its people. Yet is is equally aware of the new challenges and does not hesitate to take steps which one day will become a part of its rich history. Thus, Dickinson students are witness to these changes – not just within France, but also although Europe.

 

Dickinson en France is very pleased to announce Mrs. Julia Carnine’s official appointment as permanent director of the Toulouse Center. Join us in congratulating our generous, experienced colleague who is as devoted to her students as she is to Dickinson partners and to the Dickinson mission.

« Les langues sont un trésor et véhiculent autre chose que des mots. Leur fonction ne se limite pas au contact et à la communication. Elles constituent d’une part des marqueurs fondamentaux de l’identité, elles sont structurantes, d’autre part, de nos perspectives »

Cette phrase du philosophe Michel Serres sonne comme le commencement d’une grande aventure pour les étudiants Dickinson du deuxième semestre. A peine un de leurs pieds est-il posé sur le tarmac de l’aéroport Toulouse Blagnac que déjà la France toute entière emplie leurs poumons. Marianne elle-même semble les accueillir.

L’aéroport étant situé à l’extérieur de la ville, il est nécessaire d’utiliser la voiture ou les transports en communs pour se rendre chez les hôtes. Ceux qui sont entrés dans un bus pour rejoindre le centre-ville s’en souviennent encore, la culture française était bel et bien là. Invisible, inodore, mais elle était pourtant dans l’air. A quoi se voit-elle me direz-vous ? Posez dont la question à Ingrid. Elle vous répondra « Merci, au revoir ». Non pas qu’elle ne veuille pas vous parler et vous envoie promener, elle répond ici à votre question. Il s’agit d’une phrase qu’il est courant d’entendre dans les transports en commun. L’étudiante signale d’ailleurs qu’il s’agit d’une marque de politesse permettant de témoigner au chauffeur sa gratitude et de ne pas considérer son service comme acquis. La France est le pays de la politesse ? Ne généralisons pas, oui les français sont polis, mais comme partout il y a des individus qui ne souhaite pas se plier à cette règle de conduite morale. Ingrid le signale d’ailleurs parfaitement.

Le moment de partager un repas chez les hôtes toulousains arrive enfin. Voici le moment tant attendu pour découvrir l’un des traits les plus caractéristiques de la culture française : la gastronomie.

Joséphine signale l’importance que revêt la nourriture dans les sociétés contemporaines comme la France. Pour elle, plus que d’être un simple besoin primaire, la nourriture est avant tout identitaire. L’étudiante souligne en effet que ce que nous mangeons reflète notre façon de vivre, ainsi que notre philosophie. Cette expérience a également permis une révélation qui semble parfaitement normale à ce stade du séjour. Oui la baguette de pain fait partie intégrante de la table des français, le coq au vin, le cassoulet et la bouillabaisse… un peu moins ! Joséphine a parfaitement raison, cerner un concept aussi abstrait que « la culture française » dans la réalité du repas semble impossible.

Pourtant Luke a eu la chance de découvrir des spécificités culinaires françaises qui, au-delà de la simple baguette de pain, sont relativement caractéristiques de ce qu’est le repas habituel d’un citoyen français. En effet, le fromage était sur la table ! Il s’agissait de roquefort et la stupeur a été au rendez-vous lorsque l’étudiant a appris que le nom provenait en réalité de caves appelées Roquefort. Luke a ainsi pu toucher du doigt la grande diversité qui entoure les spécialités culinaires de l’hexagone. Seulement, comme sa camarade Joséphine, il estime à juste titre qu’il convient de ne pas généraliser. Des familles américaines ont également l’habitude de consommer des produits locaux et de prendre le temps de savourer de la bonne nourriture. Inversement, des familles françaises consomment elles aussi de la junk food.

Du reste, la culture française est loin d’être imperméable. Ce serait même tout le contraire. En effet, la langue comporte de plus en plus d’anglicismes et Tristan, lors d’une balade au nouveau centre commercial de Compans-Cafarelli, s’en amuse beaucoup. En effet, le lieu n’est pas encore totalement achevé que déjà des affiches publicitaires font la promotion des services à venir. Quoi, un « french burger » ? Pourquoi pas un hamburger français tout simplement ? Bien que le terme soit déjà emprunté à la langue de Shakespeare… La similitude peut parfois être aussi déroutante que la différence culture. En l’espèce, tel est le cas.

Le choc culturel du à la cuisine ne saurait se limiter au seul diner. Les étudiants ne pensent-ils qu’à manger ? Non, du moins pas à ma connaissance. La nourriture française est leur tout premier élément de comparaison tangible sur la thématique du choc des cultures. Christie n’échappe donc pas à la règle. Ce coup-ci, le coupable n’est plus le diner mais le petit-déjeuner. Quoi ? Des bols de thé et de cafés dans lesquels on trempe ses tartines de pain ? L’étudiant, pourtant cosmopolite en raison du fait qu’elle a vécu dans beaucoup de pays différents, n’avais jamais vu ça ! L’explication dite « terre à terre » serait celle qui dirait qu’un bol est plus large qu’une tasse, et que d’y tremper son pain serait plus facile. Pourtant, une autre cause est très vite apparue à l’étudiante. Serait-ce la volonté de tout simplement apprécier son petit-déjeuner ? De s’assoir en sirotant son café plutôt que de le prendre à emporter sans avoir le temps de le savourer. L’explication semble très convaincante. Du reste, Christie s’est livrée à l’expérience et avoue, non sans joie, qu’il est bon de prendre le temps d’apprécier les bonnes choses.

Bienvenue en France !

Michaël Capdase

 

This quote of the philosopher Michel Serre announces the beginning of a great adventure for the second semester Dickinson students. They had barely set foot on the Toulouse airport tarmac before France entirely filled their lungs. It was as if the Marianne herself was welcoming them.

 

Since the airport was situated outside the city, it is necessary to take a car or public transportation to get to their hosts’ homes. Those who travelled by bus remember that even before reaching the city centre, they well and truly felt the presence of French culture.  Invisible, undetectable, but nevertheless in the air: how then do we know it’s there? Just ask Ingrid. She will respond, “Merci, au revoir.” It isn’t that she doesn’t want to talk to you or get rid of you, she’s answering your question. This is a commonly heard phrase in French public transportation. The student explains that it’s a sign of politeness, showing gratitude to the driver and expressing that she doesn’t take the service for granted. Is France the land of politeness? Let’s not generalize – yes, the French are polite, but like anywhere else there are individuals who don’t wish to comply to these rules of moral conduct. Ingrid understands perfectly.

 

Finally, the time to share a meal with the hosts has arrived. Now is the long-awaited moment for students to discover one of the most characteristic traits of French culture: la gastronomie.

 

Josephine signals the importance food takes in contemporary societies like France. For her, more than a simple primary need, food is above all a part of one’s identity. The student suggests that what we eat reflects our way of life, as well as our philosophy. This experience also allows a revelation that seems perfectly normal at this stage of the stay. Yes, the baguette is an integral part of the French table, coq au vin, cassoulet and bouillabaisse…a little less! Josephine is perfectly right, to define a concept as abstract as “the French culture” in the reality of a meal seems impossible.

 

Yet Luke has been lucky enough to discover French culinary specialties that, beyond the simple baguette, are relatively characteristic of that which constitutes a typical French meal : the cheese was on the table! While eating Roquefort, Luke was astonished to learn that the cheese is named after the cave in which it is made. He had begun to discover the great diversity that defines French cuisine. Only, like his classmate Josephine, he rightly recognizes that it’s better to not generalize. Just as there are American families who consume local products and take time to savour good food, there are also French families who consume junk food.

 

Besides, French culture is far from impenetrable. In reality, it’s the opposite – the French language includes more and more Anglicisms, which Tristan, while walking through the new mall at Compans-Cafarelli, found quite amusing. The space isn’t even completed, and yet there are already advertisements promoting services to come. What is a “French burger”? Why not simply “un hamburger français”? Although the term “hamburger” itself is borrowed from English, the cultural similarities can sometimes be as disconcerting as the differences. That’s the case in this situation.

 

Food-based cultural shock isn’t limited to dinner. Do students only think of eating? Not to my knowledge. Food is often one of students’ first tangible mediums of cultural comparison, and therefore one of their first experiences of culture shock. Christie doesn’t break this rule. This time, the guilty party is not dinner, but breakfast. What? Bowls of tea and coffee in which one dunks toast? Even this student, however cosmopolitan she may be – having lived in multiple countries, has never seen the like. The logical explanation would be that since a bowl is larger than a cup, it is therefore easier to dunk your toast. However, another explanation quickly came to the student: might it simply be the desire to take the time to appreciate breakfast? To sit and sip your coffee, rather than gulp it down on the go without savouring it? That explanation seems very convincing. Christie has engaged in this experience and joyfully admits that it is good to take the time to appreciate life’s pleasures.

 

Bienvenue en France!

André Malraux (1901-1976) disait de la culture qu’elle nous apparait comme « la connaissance de ce qui a fait de l’homme autre chose qu’un accident de l’univers ».

L’histoire de l’humanité est extrêmement complexe, les conflits en sont en effet devenus innombrables, à l’image des guerres mondiales de 1914 à 1918, et de 1939 à 1945.
Pourtant, le cours des événements fourni également d’excellents exemples de rapports sociaux harmonieux entre les individus, l’essor du service civique en France en est l’un des témoins.

Cette histoire tumultueuse se révèle-t-elle dans l’héritage français ? Son ambivalence est-elle à la source d’une culture complexe et insaisissable ?
C’est à ces questions que les étudiants Dickinson tenteront de répondre.

Durant le premier semestre 2016, nos jeunes étudiants ont eu l’occasion de se rendre en excursion historique à Rodez. Sous l’œil attentif de ses professeurs, Allen a pu constater la magnificence de la Cathédrale de la ville ainsi que le poids de l’histoire qui pesait sur ses voutes.
L’édifice dispose d’un héritage très lourd, puisque en plus d’être un lieu de recueillement permettant de se rapprocher du divin, elle était avant tout une fortification. Ses murs étaient autrefois partie intégrante de la muraille qui entourait la ville, et servaient de défense contre les agressions extérieures.
Ainsi, un bâtiment d’une grande beauté architecturale dont les fonctions premières étaient tournées vers la religiosité, se révèle aussi être un outil de guerre.
En cela, le caractère tumultueux de l’histoire de l’humanité se retrouve dans notre héritage actuel.

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La Cathédrale de Rodez n’est toutefois pas le seul exemple d’une ambivalence historique. L’excursion à Paris au mois d’octobre 2016 a également permis à Andréa de contempler le château de Versailles, ancienne demeure des monarques de France.
Les ornements dorés, l’immense portail d’entrée et la grandeur des lieux témoignent de caractère majestueux de cet édifice. Pourtant, il n’aura pas fallu longtemps à l’étudiante pour comprendre que le « diable s’habille en Prada » (David Frankel 2006). Elle est en effet consciente de l’histoire complexe de la France. Ce château, en plus d’autres facteurs, a été à la source de la révolution française de 1789. Le peuple ne supportant plus une vie de privation face aux excès de la monarchie.
L’histoire de France laisse donc encore des traces de son passé ambivalent, mais elle n’en demeure pas moins riche. Ainsi, il a été aisé pour les étudiants de faire le rapprochement entre une histoire raffinée et une culture contemporaine complexe.

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L’héritage légué par l’histoire française est donc, en plus d’être ambivalent, à la source de la culture actuelle et des rapports sociaux entre les individus. Les étudiants de Dickinson sont d’ailleurs en permanence confrontés à ces legs.

La France est connue pour être le pays de la mode dans le monde entier. Les événements dédiés aux vêtements sont effet monnaie courante dans l’hexagone. Ashley constate d’ailleurs à l’occasion d’une virée shopping qu’il y a un style vestimentaire, en particulier masculin, propre à l’Europe. Les français seraient plus à l’aise avec leur féminité, et l’idée selon laquelle la sexualité n’est pas retranscrite par l’habit. Quelles seraient alors les explications d’un tel constat ?
La conclusion à laquelle parvient Ashley est que la culture serait à l’origine d’une mode à la française. Outre les habitudes alimentaires différentes, un passé tumultueux conduirait nécessairement à une plus grande acceptation de l’autre. Ladite acceptation permettrait une expression de la personnalité à travers l’habillement.
En cela, l’héritage de l’histoire française complexe se matérialiserait encore aujourd’hui dans les esprits inconscients des férus de mode.

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Seulement, il ne pourrait il y avoir que des aspects positifs dans ce cycle. Les legs peuvent aussi mener à des incompréhensions. Ainsi, la culture ne serait pas choisie et acceptée, mais simplement imposée et vécue passivement.
Les fêtes de Noël viennent à peine se terminer que déjà les questions sur les habitudes des français fusent. Le constat a été dressé qu’il n’y a qu’une minorité de toulousains qui décorent leurs maisons de lumières. Les explications de Louise se dirigeaient dans un premier temps vers des raisons d’économie d’énergie. Pourtant, dans un deuxième temps, la stupeur était au rendez-vous lorsque la réponse était simplement : « cela ne se fait pas vraiment en France de décorer sa maison avec des lumières lorsque c’est Noël ».
L’histoire peut alors fournir un héritage culturel passif, lequel se vit naturellement sans que des questionnements quant à sa portée ou sa source ne se posent.

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Finalement, n’est-ce pas cela qui fait la beauté d’une culture ? Ne pas comprendre sa provenance ni les raisons qui la justifient, mais simplement l’apprécier pour ce qu’elle est ?
Les marchés de Noël sont courants en France, et ne pourraient en aucun cas se concevoir sans le traditionnel vin chaud. Que l’on aime ou pas la boisson, impossible de passer à côté des effluves d’épices qui s’échappent des marmites le long des stands.
Alors que Georgina demandait à son hôte des explications sur cette tradition, il lui a simplement répondu que sa mère avait pour habitude de le faire quand il était petit, tout comme sa propre mère avant elle…

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La boucle est ainsi bouclée. La culture est avant tout un héritage du passé. Qu’on la comprenne ou non, elle symbolise l’appartenance à une société. La complexité de l’histoire française entraine nécessairement une ambivalence culturelle. Certaines habitudes sont plaisantes, d’autres non. Pour autant, il est bon de s’immerger dans ce monde inconnu et d’en décrypter les codes.

Et puis, la compréhension d’aujourd’hui ne permet-elle pas de préparer demain ?

 

Michaël Capdase

 

 

André Malraux (1901-1976) said that culture is what makes man something other than an accident of the universe. 

Human history is extremely complex. Conflicts have become numerous, as seen in the first and second world wars.  However, history also provides excellent examples of social harmony between individuals. The growing popularity of community service in France is a testament to this.

How does this tumultuous history manifest in French culture? Might such ambivalence be the source of a complex or maybe even an incomprehensible culture?

Such are the questions that this group of Dickinson students will try to answer…

 

During the fall of 2016, our students had the opportunity to explore Rodez.  Under his professors’ attentive gaze, Allen was able to realize the magnificence of the city’s cathedral, as well as the weight of history contained in its vaults.  The building carries a heavy history, in addition to being a place of worship, a way to convene with the Divine, it was above all a fortification. The walls of the city served as defense against external aggressors. Thus, a building of great architectural beauty with a primarily religious function reveals itself to also be an instrument of war. In this manner, the tumultuous character of human history is found in our modern heritage.

The Rodez Cathedral is not the only example of ambivalent history. In October 2016 during the Paris excursion,  Andrea took the time  to contemplate Versailles, the former chateau of French monarchs. The gilded ornaments, the immense entrance and the grandeur of the palace stand as evidence of the majestic character of this edifice. However, it does not take long for students to understand that “the Devil Wears Prada”. Aware of the complex history of France, Andrea understands that the chateau, along with other factors, were at the heart of the French Revolution of 1789. The working-class refused to tolerate a life of deprivation while the monarchy’s enjoyed a life of excess. Therefore, despite the traces of a violent past, French culture remains very rich. Thus, it is easy for students to understand the relationship between a refined history and a complex, contemporary culture.

Beyond being ambivalent, French historical heritage is the source of our modern culture and the basis of social relations.  Dickinson students are continually confronted by this legacy.

France is known for being the fashion center of the world. Key fashion events are commonplace within the Hexagone. Ashley, out on a shopping spree, noticed that there is a distinct European style unique, particularly for men. French men are more at ease with their femininity and with the idea that their sexuality is not defined by their clothing. What could explain this observation? The conclusion that Ashley reached is that “French fashion” originates from its culture. A tumultuous past has led to a great acceptation of others. This tolerance permits personal expression through clothing. In this way, the impact of a complex, French history materializes today in the subconscious of people with a passion for fashion.

There are not only positive aspects to this cycle. Legacies can also lead to misconceptions. Thus, culture is not chosen or accepted, but simply imposed and experienced passively.

Just as Christmas celebrations were beginning, the students had questions about French customs. Students observed that only a small number of Toulousains decorate their homes with lights. Louise first attributed this choice to energy conservation. However, she was surprised to find that the response was simply “That is not how it is done; we don’t decorate our houses with Christmas lights in France”. History can provide passive, cultural heritage, naturally without question of its manifestation or source.

Overall, does not this opacity make culture more beautiful? Not completely understanding its origins nor its justifications, nor reasons, but simply appreciating it for what it is? 

Christmas markets are common in France, and could not exist without traditional mulled wine for sale.  One may or may not like the drink, but it is impossible to miss the wafts of spices that rise from large cooking pots among the booths. 
When Georgina asked her host to explain this tradition, the answer was simply that her mother used to make it when she was a child, just like her own mother before her.

 

The cycle continues. Culture is, above all, inherited from the past. Whether you understand it or not, it symbolizes one’s belonging to a particular society. The complexity of French history necessitates cultural diversity. Certain customs are pleasant, others are not. Either way, it is important to immerse oneself in an unknown world, and decrypt the social codes.

 

As such, maybe by better comprehending today might we better prepare for tomorrow?

 

Michaël Capdase

« Après un autre moment de silence, elle a murmuré que j’étais bizarre, qu’elle m’aimait sans doute à cause de cela mais que peut-être un jour je la dégoûterais pour les mêmes raisons » (Albert Camus, L’étranger, 1942)

Le monde littéraire s’est toujours passionné pour les différences qui existent entre les êtres humains. Camus semble avoir perçu toute l’ambivalence qui les animent, tantôt fascinantes, tantôt détestables, elles n’en demeurent pas moins distrayantes. Le dicton « si on était tous pareil, on s’ennuierait » prend alors tout son sens. Une fois de plus, les étudiants Dickinson relatent ces divergences culturelles, et nous livrent leurs débuts de réflexions !

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La conception de la barrière qui sépare les sphères publiques et privées semble, pour Hannah, mériter toute notre attention. L’image des clôtures qui entourent les habitations est un exemple on nepeut plus parlant. Là où les maisons américaines apparaissent relativement ouvertes et accueillantes, les bâtisses françaises et leurs murs d’enceinte semblent infranchissables, masquant même jusqu’à l’habitation. Pour certain, cette ouverture architecturale aux États-Unis serait le symbole d’une vie professionnelle qui s’immisce dans les relations familiales, ou encore un moyen de révéler aux yeux de tous une certaine réussite sociale. Quelles que soient les raisons qui motivent cette grande distinction, il n’en demeure pas moins que, pour Hannah, le « culte de la beauté » serait à l’origine de l’ouverture accueillante.

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Alors le « culte de la beauté » est-il exclu de la société française ? Kristin nous en livre un exemple marquant, et ce par le biais du prisme de la beauté corporelle, physique. Elle remarque que les cabinets de toilettes français ne sont pas nécessairement tous équipés de miroir. L’image que l’on renvoie est-elle ainsi moins importante en France ? Le « culte de la beauté » physique est-il absent ? Probablement pas, il serait simplement différent. C’est d’ailleurs la conclusion à laquelle parvient Kristin, il ne s’agirait que d’une simple différence culturelle, qui peut tout de même se révéler déconcertante lorsqu’on n’en a pas l’habitude. D’ailleurs, elle affirme volontiers que l’abandon du paraitre a du bon, et permet d’avantage de se concentrer sur ce qui est réellement essentiel.

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Zoé nous livre également d’autres différences culturelles surprenantes pour un jeune américain. Qu’il s’agisse des systèmes de santé ou universitaire, les locaux français qui abritent les médecins, étudiants ou professeurs paraissent quelque peu datés en comparaison d’avec les États-Unis. Quid alors de l’explication d’une telle différence ? Zoé met en avant le financement majoritairement public de ces institutions. Le « culte de la beauté » des locaux institutionnels et de leurs équipements, absent en apparence, serait alors lié à des moyens économiques moindres. Pour autant, cette sphère privée qui semblerait en lien avec la modernité architecturale ne serait pas inexistant. Il est des universités, écoles ou encore cliniques qui ne sont pas entièrement financées par des fonds publics, mais bel et bien privés. Ces institutions là se démarquent par une modernité omniprésente, tant dans leurs équipements que la structure qui les accueille. Finalement, Zoé arrive à une conclusion semblable à celle de Kristin. La beauté ne fait pas la qualité. Les prestations proposées par les services de santé, ainsi que les cours dans les universités françaises ne sont pas impactés par des locaux qui semblent de prime abord datés. D’ailleurs, le rhume tenace de Zoé s’est guéri en quelques jours après la consultation chez le médecin !

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Toutes questions de financement institutionnel mises à part, mais en lien avec le système de santé français, Erika se demande comment la population fait pour échapper aux urgences médicales, alors que le code de la route du pays parait peu accessible pour un jeune américain. Priorité à droite, peu d’espace pour tourner, omniprésence des giratoires… Les français seraient-ils simplement chanceux pour ce qui est d’éviter les accidents ? Probablement pas, l’habitude explique l’aisance, et si les français paraissent éviter les accidents, c’est tout simplement parce que le code de la route leur est enseigné dès le plus jeune âge, et donc qu’il ne leur parait pas obscur un seul instant. Pourtant, on ne le dira jamais assez, le nombre de morts sur la route est loin d’être nul. Les préconisations faites par Erika semblent, avec cet élément, plus que louables.

Toutes ces divergences culturelles, comme le disait Camus, sont un facteur d’attrait entre les peuples. Malheureusement, elles peuvent aussi être tellement déroutantes qu’elles finissent par créer un clivage important. Pourtant, et les étudiants Dickinson en ont conscience, si tout le monde était pareil, de quelles richesses disposeraient l’être humain ? Finalement, de légères différences ne nous amènent-elles pas à une contemplation profonde du monde qui est le notre ?

Michaël Capdase

 

 

« Après un autre moment de silence, elle a murmuré que j’étais bizarre, qu’elle m’aimait sans doute à cause de cela mais que peut-être un jour je la dégoûterais pour les mêmes raisons » (Albert Camus, L’étranger, 1942).

The literary world is always interested by the differences that exist between humans. Camus seems to have noticed all of the ambivalence that they present, at times fascinating, at times disagreeable, they’re not any less entertaining. The saying “if we are all the same, life would be boring” begins to make more sense. Once more, a few Dickinson students present their views on these daily cultural divergences and offer their reflections.

The idea of the barrier that separates public and private life seems, to Hannah, to merit our attention. Fences that she has observed around French houses represent the idea of this barrier. From the outside, American houses appear relatively open and welcoming. However French homes are relatively closed off, sometimes even obstructing the view of the house from the street. For some, this difference symbolizes the cultural contrast between the merging of family and professional life. For others, it could even be a difference in the method of displaying one’s social success. Whatever other reasons exist for this large distinction, Hannah finds that obsession with appearances could be the basis.

So, is the obsession with appearance, with beauty absent from French society? Kristin brings us a noteworthy example through different perspectives on physical beauty. She notes that French half-baths don’t necessarily have a mirror. Is it less important to check how you look in France? Is the obsession with one’s appearance inexistent here? Most likely not, it could simply be different. Kristin came to the conclusion it is just a cultural difference that can be frustrating when one is not used to it. Besides, putting aside physical appearances sometimes makes room for one to concentrate on that which is essential and real.

Zoe points out other surprising cultural difference based on appearances for a young American. Comparing healthcare and university systems, her experience in French university and her visit to a medical doctor suggest that these institutions are a bit run down in comparison to those of the United States. How can we explain this difference? Zoe finds public institutional funding to be a major cause. These institutions may lack in appearance and their resources based on their lack of sufficient financial means. As such, the private sector is more associated with modern architecture. There are universities, schools, and even clinics that are not entirely financed by public funds. Such institutions often display an omnipresent modernity with state of the art equipment. Overall, Zoe and Kristin came to similar conclusions; external beauty does not equal quality. French medical structures and French universities may appear less well maintained, but this does not necessarily imply an inferior level of care or of study. What’s more, Zoe’s cold finally went away after her doctor’s visit!

All questions of government funding put aside, but in line with the French health system, Erika asks how the population avoids medical emergencies when traffic can seem chaotic because the rules of the road are less clear to her. Complicated use of the right of way, little room to turn, and roundabouts everywhere…the French are possibly just lucky to avoid accidents. Or maybe, the French are used to this as they learn the rules of the road quite young and thus it seems obvious and natural to proceed this way. Yet, we cannot emphasize enough how reckless driving results in a good number of deaths. Erika’s reasoning seems, with this element in mind, acceptable.

All of these cultural differences, as Camus said, bring people together. Unfortunately, they can also be very disconcerting, creating deep fractures in our understanding of each other. Yet, as the Dickinson students are aware, if the whole world was the same, what beauty would we find in being human? After all it is these seemingly small differences that offer food for thought about the greater world that surrounds us…

« Voyager sans rencontrer l’autre, ce n’est pas voyager, c’est se déplacer ».

Tels étaient les mots d’Alexandra David Neel (1868-1969), journaliste, écrivaine et exploratrice française. Le voyage ne doit alors jamais être considéré comme une fin en soi. Le voyage pour le voyage ne rime à rien. Voyager, c’est avant tout une manière de se baigner à corps perdu dans la rencontre de cet Autre.

Mais qui est-il ? Pourquoi est-il si différent de moi ? Doit-je l’aborder ? Si oui, comment ?

Cet Autre, c’est tout simplement l’habitant de ce nouveau pays qui appelle à la découverte, qui a grandi bercé par une culture française, qui se nourrit de baguettes de pains et connait sur le bout des doigts ses classiques musicaux. Aucun français qui se respecte serait totalement incapable d’entonner le célèbre refrain d’Edith Piaf: « Quand il me prend dans ses bras, qu’il me parle tout bas, je vois la vie en rose » !

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Les étudiants américains du programme d’échange international Dickinson en France ont eu l’occasion de se confronter à l’Autre qui a une culture si différente. D’ailleurs, il en est extrêmement fier ! En témoignent les journées du patrimoine qui une fois par an permettent aux citoyens français de se voir ouvrir les portes des plus célèbres monuments du pays. Hung, qui n’est pas sans intérêt pour le patrimoine culturel de l’hexagone, a eu la chance de visiter le célèbre Capitole de Toulouse qui, rappelons le, était autrefois le siège du pouvoir des Capitouls.

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Ces journées du patrimoine sont également l’occasion de re-découvrir pour certains, découvrir pour d’autres, l’immense rayonnement international de la France. Forte d’une image romantique à souhait, véhiculée par les cadenas qui scellent l’amour des couples sur le pont des arts, elle est longtemps restée le pays le plus visité dans le monde, avec en 2014 plus de 32 touristes par habitants ! Zachary constata, lors de balades parisiennes au bord de la Seine, que l’être humain amoureux ne pouvait résister à la tentation de cette passerelle. L’envie d’y laisser un symbole fort d’un amour inconditionnel et éternel se fait plus puissante que tout, quelque fois au détriment de la préservation de monuments historiques… Ledit pont était en effet menacé par le poids des milliers de cadenas, avant que la mairie ne décide de les enlever.

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Les journées du patrimoines sont des moments privilégiés dans la vie d’un français, et souvent relativement éreintantes pour ceux qui en profitent jusqu’au bout sans en perdre la moindre miette. Mais lorsque les monuments ferment, vient le temps de rentrer chez soi, en voiture pour les uns, mais pour les autres plus écologistes c’est en bus que le trajet se réalise ! D’ailleurs, ce mode de transport en commun permet de réaliser à quel point la politesse fait partie intégrante de la culture française. Certes, il y aura toujours des gens mal élevés, mais Jillian a pu réaliser qu’une coutume existait dans les bus toulousains. Rares sont ceux qui ne disent pas « merci, au revoir » aux conducteurs. Les chauffeurs sont des personnes essentielles au bon fonctionnement du service des transports, en plus de conduire les individus d’un point A à un point B, ils sont surtout un vecteur de déplacement responsable du point de vue de la planète.

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Une fois à la maison, les moments de détente reprennent leur droit. Qui dit relaxation, dit partage avec sa famille. Qui dit partage dit repas ! La France est très attachée au fait de manger tous ensembles. Une fois de plus, les étudiants Dickinson ont pu en faire l’expérience. Mais… Parce qu’il y a un mais dans ce tableau idyllique, l’heure de la prise des repas peut paraitre étonnamment tardive d’un point de vue extérieur. Si il existe une expression qui dit « manger à l’espagnole » pour caractériser les repas qui s’éternisent, les français sont également très forts à ce petit jeu. D’ailleurs Lily ne manque pas de préciser la différence culturelle en la matière, et l’adaptation nécessaire qui en résulte. Elle souligne également l’importance que ces prises de repas ont pour les français, et en profite pour rappeler la nécessité de ne pas manger entre les repas pour mieux apprécier ces moments de partage.

Si Alexandra David Neel était toujours, elle confirmerait que les étudiants Dickinson ne sont pas en déplacement, mais bel et bien en voyage !

 

These are the words of Alexandra David Neel (1868-1969), French journalist, writer and explorer. The journey must never be considered as an end in itself. Traveling for the sake of traveling serves no purpose. Traveling is above all, a way of plunging headfirst into new and different relationships.

But who are these new people? Why are they so different from me? Should I approach them? If so, how? These others are quite simply the inhabitants of this new country that begs to be discovered who were raised in the French culture, who are fed baguettes and know classical music like the back of their hands. No self-respecting French person would hold back in singing along this famous lyric by Edith Piaf: “Quand il me prend dans ses bras, qu’il me parle tout bas, je vois la vie en rose.”

The American students of the Dickinson en France international exchange program have the opportunity to interact with the French who have a very different culture; a culture that they are very proud of. Witnessing the Journées du Patrimoine or Days of Heritage, once a year French citizens are permitted to see behind the doors of the most celebrated monuments of the country. Hung, who is quite interested in French cultural heritage, had the chance to visit the famous Toulouse capital building the former seat of power of the Capitouls. These heritage days are an occasion for some to rediscover, for others to discover the global scope of French cultural influence. The romantic image of France, represented by the padlocks which seal a couple’s love on Paris’s Pont des Arts, explains why it is the most visited country in the world, with 32 tourists per citizen in 2014. Zachary noted that, while strolling on the banks of the Seine, a lover cannot resist the temptation of this bridge. The desire to leave a symbol of unconditional and eternal love on the bridge is stronger than anything else, often to the detriment of the preservation of the historical monument. This bridge was, in reality, threatened by the weight of thousands of padlocks before the city government decided to remove them.

The Days of Heritage are precious in the lives of the French, and are often exhausting for those who take full advantage of every opportunity. When the monuments close comes the time for people to return home, some by car and the more eco-friendly by bus. This type of public transport allows us to realize the extent of the role of politeness in French culture. Despite some impolite passengers, Jillian realized that a ritualized practice exists in Toulousian buses. Rare are those who don’t say “Merci, au revoir” to the conductors. The drivers are essential to the proper functioning of public transit, and more than taking people from point A to point B, they are a symbol of sustainable transportation.

Once at home, relaxation takes hold, which means to spend time with family, especially sharing meals. France is very attached to the idea of eating all together. Once more, Dickinson students were able to have this experience. However, there is a caveat in this idyllic picture – the time that meals are eaten appear very late from an outsider’s prospective. If there exists an expression that says, “eating like the Spanish” to characterize long meals, the French are equally guilty. Lily made a point to notice the cultural difference regarding meals and the required adaptation. She highlighted the importance that meals have for the French, and she noted the necessity of not snacking to better appreciate time spent eating together.

If Alexandra David Neel was right, she would confirm that Dickinson students are not just traveling but are well and journeying!

 

 

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