De Carlisle à la Ville Rose

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Le phénomène du Franglais

Équipe éditoriale : Isabel, Julianna et Sophia 

Le jour de l’arrivée d’Isabel à Toulouse, la fille de ses hôtes s’est empressée de lui demander si elle avait déjà entendu le mot « lull ». Après un moment de confusion, Isabel s’est rendu compte qu’il ne s’agissait pas d’un mot français, mais plutôt de l’abréviation anglaise « LOL », prononcée avec un accent français. Cette expérience s’est avérée être la première d’une longue série de rencontres avec des anglicismes dans la langue française courante. Les propriétaires utilisent du « scotch » pour accrocher des « posters » sur les murs, les parents « font du shopping » chaque « week-end », les lycéens trouvent tout « cool » et « like » les publications sur « Facebook ». Ainsi, l’une des choses les plus surprenantes depuis que nous sommes arrivées à Toulouse est que l’on retrouve pas mal de mots anglais dans nos conversations en français.

La globalisation et l’augmentation de l’usage d’anglicismes

Le recours à des anglicismes est si répandu en français que l’on peut se demander quelles en sont les causes. L’utilisation de mots étrangers n’est pas particulièrement choquante en soi ; après tout, le langage est un phénomène évolutif et l’essor des contacts interculturels à l’ère de la mondialisation n’a laissé pratiquement aucune langue intacte. Nous avons aussi remarqué de nombreux exemples d’autres mots étrangers non-anglais dans la langue française, tels que tsunami (japonais), hijab (arabe) et yoga (hindi). Pourtant, l’utilisation de la plupart de ces termes diffère de celle des mots anglais dans le sens où elle est plutôt limitée – ces mots ont tendance à faire référence à des événements ou pratiques spécifiques à leur culture d’origine. En revanche, les mots empruntés à la langue anglaise décrivent des phénomènes plus universels (le business, le babysitting) et sont plus fréquemment transformés directement en verbes français (customiser, uploader), ce qui indique que le français est plus influencé par l’anglais que par d’autres langues étrangères. Étant donné que la majorité de ces anglicismes proviennent des sports, de la mode, du divertissement et des réseaux sociaux, il semble que ce soit la culture d’Internet et du divertissement, où le langage dominant est l’anglais, qui soit responsable de ces ajouts à la langue française.

Dire, ne pas dire

La prévalence des anglicismes dans le langage français quotidien a retenu l’attention des Français eux-mêmes. En France, la langue est plus qu’un moyen de communication, c’est une question de patrimoine et de culture nationale. L’Académie française, une institution réunissant 40 écrivains et artistes voués à la protection de la langue française et de son intégrité, adopte une position ferme contre l’utilisation des mots anglais. C’est ce que l’on peut voir sur le site de l’Académie, qui comprend une section d’anglicismes à éviter au profit de leurs équivalents français. Par exemple, le site met en garde contre l’utilisation des mots « networking », « hotline » et « brainstorming », suggérant plutôt « travail en réseau », « numéro d’urgence », et « remue-méninges » comme alternatives appropriées. La volonté de préserver la langue française de l’influence de l’anglais se manifeste également dans la réaction suscitée par un projet de loi de 2013 permettant aux universités françaises d’enseigner un petit nombre de cours en anglais. Bien que le projet ait finalement été adopté, ses détracteurs l’ont qualifié de « trahison du patrimoine national » et l’Académie française a également estimé que cette loi était une « trahison linguistique ».

Cependant, bien que certains secteurs de la société française puissent considérer l’utilisation de mots anglais comme une menace pour la culture nationale, le besoin même de l’Académie française de dissuader les francophones d’adopter des anglicismes démontre que tous les Français ne partagent pas ce point de vue. C’est là un dilemme national : bien que les Français soient extrêmement fiers de leur langue et cherchent à protéger son évolution de l’influence étrangère, de nombreux locuteurs sont également désireux d’adopter les termes, expressions et la culture anglophone dans leur discours et leur mode de vie. Par exemple, la fille des hôtes d’Isabel lui a demandé des recommandations de chansons américaines qu’elle puisse faire découvrir à ses amies. De plus, près de la moitié des films projetés dans les cinémas locaux au cours du dernier mois étaient des productions américaines, dont certaines présentées avec la bande originale anglaise et les sous-titres en français. Enfin, de nombreux étudiants de Dickinson ont été contactés par des parents à la recherche d’un ou d’une « baby-sitter » anglophone pour aider leur enfant à mieux apprendre la langue. Ces exemples montrent que l’anglais est clairement populaire en France et que la situation ne semble pas près de changer.

 Les Français doivent-ils craindre l’usage croissant des anglicismes ?

D’un point de vue américain, la perception française de cette question est un peu difficile à comprendre. Des articles d’actualité avec des titres dramatiques comme  « La langue française en danger ? » (Le Monde),  « Il y a une soumission française à l’anglais » (Le Figaro) et  « Faut-il bannir les anglicismes ? » (Europe1) reflètent des craintes qui n’existent pas dans la même mesure aux États-Unis, un pays sans langue nationale officielle. Ces articles français alarmistes sont peut-être être liés au déclin apparent de la langue française dans la sphère internationale. Par exemple, le pourcentage d’articles rédigés en Français par la Commission Européenne a diminué de 29 points entre 1997 et 2009; en contraste, les articles publiés en anglais représentaient 72% des documents de la Commission Européenne en 2006. Ces exemples posent la question du déclin de la langue française au profit de l’anglais et de ce qui pourrait ou devrait être fait à ce propos.

Au final, ce mélange cultures et de langages est-il un résultat positif de la mondialisation des échanges ou bien une menace pour l’identité et la culture françaises ? Il est clair qu’il existe une multiplicité de points de vue différents en France et donner une réponse unique ou trop simple serait réducteur et ne permettrait pas de reconnaître la diversité des opinions des Français sur leur propre langue. Dans un monde de plus en plus globalisé, et pendant le reste de notre semestre à Toulouse, il sera intéressant d’observer comment les Français peuvent réconcilier ces intérêts apparemment opposés : le désir de conserver leur héritage culturel et linguistique et le désir de participer au système d’échanges globaux de plus et plus dominé par la langue anglaise.

Découverte de l’esprit de la grève

Équipe éditoriale : Phoebe, Isabelle, Katherine, Ryan A., James.

La grève à l’université

Cela fait presque deux mois que la plupart d’entre nous n’a pas eu de cours à l’Université Toulouse Jean Jaurès. Quand on est arrivé en janvier, certains des professeurs et des étudiants faisaient grève déjà depuis quelques semaines parce qu’ils étaient contre la fusion avec d’autres universités toulousaines et aussi contre la sélection à l’entrée de l’université, ce que le président Macron veut introduire comme faisant partie de son programme politique.

Un phénomène qui existe dans les universités françaises qui n’existe pas dans celles aux États-Unis est celui des Assemblées Générales (ou AG pour faire court) qui permet à une petite partie de la population universitaire de décider de ce qui va se passer pour toute l’université. C’est là où les participants décident des actions à mener pour la grève, ce qui est devenu un blocus complet dans notre cas à UT2J. Tout le monde est rassemblé dans l’amphi où chacun peut écrire sa question qui sera lue au micro. Ces réunions ont aussi comme but d’informer, comme ça chacun peut se faire sa propre opinion. L’esprit de la grève et la culture du débat sont très forts en France, mais il me semble que c’est beaucoup plus fort au Mirail. On se dit souvent que ce type de blocage complet ne pourrait pas se faire dans une université américaine.

La grève des cheminots

Pendant que nous écrivons ce blog, nous sommes en route vers Paris en bus plutôt qu’en train à cause des grèves SNCF. Au début du semestre, c’était planifié d’aller à Paris le 14 avril en train, mais il y a un mois, un emploi du temps pour les grèves SNCF a été publié. Entre avril et juin il y aura entre 2 et 4 journées de grèves SNCF chaque semaine incluant le 14 avril. C’est pourquoi on voyage en bus aujourd’hui, le 13 avril. Notre situation n’est pas trop exceptionnelle. Beaucoup de monde en France est touché par ces grèves.

Les grèves SNCF sont surtout à cause des changements proposés par le président Macron. Historiquement, les travailleurs de la SNCF ont reçu beaucoup de bénéfices et de vacances parce que leur travail était très difficile et physique. Aujourd’hui, la nature de ce travail a beaucoup changé grâce à la technologie. Macron voudrait mettre en place des réformes économiques en incluant la réduction des bénéfices et des vacances, ainsi qu’une retraite plus tardive. Comme on peut le voir, les travailleurs de la SNCF sont très fâchés avec ces changements potentiels. Au moins, pour nous, ces grèves veulent dire que nous avons une journée de plus à Paris !

La grève n’empêche pas de se cultiver

Affirmer qu’un trajet en bus de neuf heures de Toulouse à Paris est agréable serait difficile. Cela dit, les étudiants de Jean Jaurès n’ayant pas eu de cours pendant six semaines, nous sommes ravis de reprendre nos études dans la capitale du pays. En particulier, notre visite à l’Assemblée Nationale permettra d’éclairer les processus gouvernementaux et les politiques qui ont donné lieu à cette période de grève pour les universités et pour les transports. C’est une occasion rarement offerte aux Parisiens, encore moins aux citoyens français et nous espérons profiter pleinement de la visite. En effet, la plupart des événements prévus pour notre séjour à Paris sont hors des sentiers battus et spécifiques pour notre groupe. Le dimanche matin, nous visiterons le Centre Pompidou avant son ouverture et suivrons une visite guidée qui permettra de découvrir quelques-unes des plus grandes œuvres d’art moderne et contemporain au monde. Ayant déjà accompli un projet sur l’art moderne et l’art contemporain plus tôt dans le semestre, ce sera une occasion parfaite pour poursuivre nos études. Notre aventure dans les arts ne s’arrête pas à notre visite au Centre Pompidou. Le mardi soir, nous serons transportés au théâtre français du XVIIIe siècle par Le jeu de l’amour et du hasard de Marivaux au Théâtre de la Porte Saint-Martin. La comédie romantique de Marivaux, utilisant des personnages de la Commedia dell’arte, améliorera notre compréhension non seulement de la langue française, mais aussi de l’humour français. À tout le moins, notre séjour à Paris nous permettra de mieux connaître une autre ville de France et de compléter notre intégration dans la langue et la culture françaises.

La culture universitaire

Équipe éditoriale : Devin, Colby, Hallie, Winnie.

La bureaucratie à l’université

D’après l’expérience de Devin et Colby, la bureaucratie est une partie importante du système universitaire français. Colby remarque par exemple que quand on a besoin de la signature d’une personne et qu’un bureau a des heures d’ouverture restreintes (notamment aux heures où les étudiants ont cours, avec une longue pause pour déjeuner), c’est difficile de trouver la personne dont on a besoin. Rien n’est en ligne et certains secrétariats semblent fermer de façon aléatoire. Devin vit un peu la même chose dans les bibliothèques. Les bibliothèques de la ville sont interconnectées, mais le système qui dit si un roman est disponible ne dit pas s’il l’est dans la même bibliothèque. Donc, même si le système dit qu’un roman est disponible, il pourrait être nécessaire de visiter une autre bibliothèque dans la ville. Pour les deux expériences, la réaction française est la même : les hôtes de Devin ont trouvé que sa réaction était drôle. Pour Colby, la réaction commune est que « c’est la France. »

L’autonomie dans le travail

En plus des différences dans la manière de fonctionner de l’université française en comparaison avec les États-Unis, il y a aussi des différences dans les façons de faire cours. Un exemple est la présentation française, ou l’exposé. Quand Devin a entendu son professeur dire qu’ils allaient avoir une présentation orale, elle n’était pas inquiète parce qu’elle avait déjà fait des présentations orales aux États-Unis. Cependant, quand elle a commencé à travailler sur le projet avec son groupe, elle a vu que l’exposé était une présentation orale sous forme de dissertation. Elle était confuse sur pourquoi les étudiants français présentent seulement une dissertation. Ce type de travail a beaucoup de règles alors on comprend bien pourquoi le professeur préfère ce format, mais il n’y a pas la liberté d’expliquer le sujet. Aux États-Unis, quand un étudiant présente un compte-rendu, il ne mémorise pas l’exposé et il est détendu. Rachael a remarqué dans ses cours à Toulouse que « c’est normal d’avoir ses notes sous les yeux » et que « tous les étudiants lisent les phrases complètes directement de leurs notes. » Devin et Rachael ont ainsi observé que tous les étudiants qui présentaient à l’oral ne regardaient pas leur audience.

Une autre différence est la question de la responsabilité de l’étudiant. Bien que les professeurs les critiquent devant toute la classe, le rôle du professeur est différent en comparaison avec le professeur américain. On peut dire que c’est complètement la responsabilité des étudiants de comprendre les sujets, les professeurs sont seulement présents pour donner les consignes. Les universités françaises produisent des étudiants très indépendants qui savent bien comment faire de la recherche et trouver la vérité dans leur travail.

Les choix et modes de vie des étudiants

Les choix dans la vie de l’étudiant sont des choses importantes que nous avons remarquées, parce que les choix sculptent leur vie à l’université, parmi leurs profs, à Toulouse, parmi leurs amis, et dans tous les aspects de leur vie. Après avoir passé du temps en France, nous avons trouvé des choses qui nous intéressent parce qu’elles diffèrent de celles aux États-Unis.

Devin passe par H & M, une boutique connue et fréquentée par les jeunes et les étudiants. Bien que cette boutique existe aussi aux États-Unis, la différence est évidente par le style vestimentaire des clients à l’intérieur.

La mode est quelque chose que beaucoup de gens utilisent pour s’exprimer et créer une identité. Ce sentiment s’applique aussi aux étudiants français. D’après Devin, la mode des étudiants devrait être qualifiée par le mot « confort. » Cette idée est compréhensible parce qu’en tant qu’étudiant, on se concentre vraiment sur les études durant les heures de cours. Mais d’après ses observations en France, elle trouve que toutes ne s’habillent pas de la même façon. Étant une étudiante américaine, elle était intéressée d’observer la manière dont les autres étudiants s’habillent. À son université française, les étudiants s’habillent en tenues qui sont complètes même à 8h30. Devin a trouvé que pour elle, c’était bizarre que personne ne s’habille en leggings ou en pantalons de survêtement, qui sont des vêtements souvent vus aux États-Unis dans le monde des étudiants américains. Les vêtements changent l’ambiance de l’école, et en même temps, ils sont un moyen par lequel les étudiants peuvent montrer leur individualité.

Une autre façon de projeter cette individualité est dans leur choix de scolarité. C’est l’étudiant lui-même qui choisit sa quête de savoir. Hallie a assisté à des cours à l’Université de Toulouse dans lesquels elle a trouvé que le rapport entre le prof et ses étudiants semblait moins proche. 

Bien que sa prof guide les étudiants, ils ne sont pas pour autant amis et donc le lien est plutôt professionnel. Une de ses profs a souligné l’importance de choix que ces étudiants possèdent : « si vous êtes dans cette salle, vous êtes ici pour apprendre. Vous avez le choix. Vous pouvez quand même rester au lit. Mais vous avez choisi d’apprendre. » Ce rapport produit une dynamique dans laquelle les étudiants ne sont ni dorlotés ni traités avec condescendance. En plus, les parents ne paient pas de frais de scolarité. C’est-à-dire que, les étudiants sont les seuls patrons de ce fardeau ou cadeau qu’est la scolarité. En bref, les petites quantités d’examens administrés donnent responsabilité aux étudiants de comprendre le sujet sans incitation d’une note de participation ou de présence. Par conséquent, c’est la décision de l’étudiant français de poursuivre la connaissance et entre ses profs et lui, il existe un égard mutuel.

Les attitudes face à la préservation de l’environnement

Équipe éditoriale : Okung, Lina, Nadia, Isy, Allie.

L’humanité crée de plus en plus de pollution qui détruit notre environnement et Toulouse n’est pas une exception. Sa croissance constante des 30 dernières années encourage une utilisation plus importante de voitures : près de 50 % de gens utilisent leur voiture personnelle. Bien que dans quelques villes, il y ait moins de fumeurs, à Toulouse, cette pratique reste très courante et les mégots sont laissés dans les rues, les parcs, le fleuve… De plus, les Toulousains ne nettoient jamais après leurs chiens : les déjections des chiens trainent souvent sur les trottoirs publics, même les plus passants. Il y a pourtant beaucoup de choses que les Toulousains pourraient faire pour protéger l’environnement et embellir leur ville en même temps. 

Des gestes quotidiens pour réduire la pollution

Face à tous ces problèmes, il y a quelques solutions qui existent maintenant pour améliorer la situation. Pour commencer, à Toulouse on ne voit pas beaucoup de voitures comme dans les autres grandes villes, et le métro est beaucoup utilisé. Allie remarque qu'”après avoir visité le centre-ville de Toulouse, il est évident pourquoi le métro est tellement populaire : il n’y a pas d’espace pour les voitures ni le besoin pour ce type de transport.” En effet, la plupart du temps, le métro est plus rapide que les voitures. Il permet d’éviter les embouteillages, et les seules choses qui peuvent perturber son fonctionnement sont les travaux et les éventuelles grèves ou manifestations. 

Avec le gain de temps vient aussi la protection de l’environnement. Allie s’étonne que quand les rames arrivent aux stations comme “Jean Jaurès, la seule station où les deux lignes de métro se croisent… elles sont complètement pleines,” ce qui signifie que pendant ce temps, il y a moins de gens qui utilisent leur voiture. C’est grâce à cela que l’air est moins pollué. Même si les métros polluent aussi, c’est à un taux bien moindre que ce que toutes les voitures créeraient si les métros n’existaient pas. 

Une autre solution qui est employée pour préserver l’environnement est l’interdiction de nombreux types de sacs plastiques en France. Isy observe que “dans beaucoup d’épiceries à Toulouse, les caissiers ne donnent pas de sacs plastiques pour nos achats.

En fait, si on n’apporte pas nos propres sacs, on peut acheter des sacs en caisse pour quelques euros.” Normalement ces sacs sont fabriqués avec du papier. Il n’existe pas beaucoup d’épiceries ou de magasins qui donnent aux clients des sacs plastiques gratuits. Il existe cependant encore des types de sacs plastique que la France n’a pas interdits, tels que les petits sacs utilisés pour les fruits et les légumes. Ces sacs doivent répondre aux exigences minimales des matériaux biosourcés et doivent être adaptés au compostage. Avec ce changement, la France s’est débarrassée de milliers de sacs plastiques qui avaient le potentiel de polluer l’environnement.

Une alimentation plus respectueuse de l’environnement ?

Évidemment, les Français ont un rapport plus délicat et conscient à la nourriture, ce qui révèle leurs idées par rapport à la manière dont la consommation affecte la santé. Il n’y a pas un grand nombre de végétariens en France, mais leur effectif augmente de plus en plus quand même. Cependant, en France, l’économie et l’État prennent soin des agriculteurs parce qu’ils font vraiment partie intégrante de l’histoire et de la culture. De plus, aux États-Unis, il est vrai qu’on trouve beaucoup d’élevage intensif et d’usines qui maltraitent les animaux. Les fabricants américains utilisent aussi trop de conservateurs. En France, cela est moins commun, donc les gens ont moins de raisons qui les motiveraient à arrêter de manger de la viande. Lina pense que “les habitudes plus humaines et plus saines des Français concernant la viande contribuent à leurs idées que la santé est liée avec ce qu’on consomme.” Isy a donné le lait comme un autre exemple de ce concept. “Le lait non pasteurisé est interdit aux États-Unis, mais en France le lait cru n’est pas interdit et il est très commun dans les ménages normaux.” Le lait cru et la viande ne sont pas considérés comme des choses mauvaises pour la santé, mais en revanche, on ne consomme pas beaucoup de conservateurs. Dans ces spécificités, on notera le soin des Français concernant leur consommation et alimentation.

Le paradoxe du tabagisme et du cannabis 

Les Français ont un rapport individuel mais aussi social à l’usage des cigarettes. Par rapport aux États-Unis, on voit beaucoup plus de fumeurs en France et on voit une culture qui est plus tolérante vis-à-vis des fumeurs. Comme Nadia l’a observé, “aux États-Unis, il y a un type de préjudice contre les gens qui fument, particulièrement les jeunes. Mais ici, à Toulouse, il n’y a pas cette mentalité. Je me suis fait des amis français et ils m’ont dit qu’ils fument pour l’aspect social. Souvent, quand un ami sort pour fumer une cigarette, les autres sortent avec lui pour continuer la conversation.” Comme le remarque si bien Nadia, on voit qu’il y a un aspect plus social qu’un aspect qui soit plus attentif à l’environnement et à la santé. Aux États-Unis on pense plus aux conséquences négatives de fumer et que l’aspect social n’est pas une raison qui dépasse l’aspect de la santé.  

Mais en ce qui concerne les autres drogues comme le cannabis, on observe la situation inverse. Comme Allie l’a noté, “aux États-Unis, il semble que fumer le cannabis soit un passe-temps assez populaire… le public américain devient de plus en plus confortable avec la légalisation du cannabis, pas seulement pour des raisons médicales, mais aussi pour l’aspect récréatif.” Son hôtesse observe que ce n’est pas du tout la même mentalité en France : la plupart des Français considèrent que le cannabis est plus dangereux que les cigarettes à cause de ses effets psychologiques néfastes.  

Ce renversement d’attitude concernant les effets des drogues montre que les Américains et les Français pensent l’environnement de façons complètement différentes et surtout que l’environnement social de chaque pays influence les actes individuels et la manière de penser la consommation en public.

Les bonnes résolutions de La Une : des habitudes culinaires et de la santé

Équipe éditoriale : Maia, Rachael, Nina, Ayanna, Ryan M.

Les habitudes culinaires en France

La culture des boissons et de la nourriture en France est différente de celle des États-Unis. Par exemple, c’est étrange de boire vraiment beaucoup d’eau ici. À table, les Français préfèrent boire d’autres boissons, pas de l’eau. En plus, ici en France on peut boire de l’alcool avec le déjeuner de la même manière dont on boit des boissons gazeuses ou de l’eau aux États-Unis. On peut prendre une bière, un verre de vin, ou un cidre brut avec une formule de midi dans beaucoup de restaurants et de cafés toulousains, ce qui représente une différence avec la culture américaine. Nous nous attendions à ce que la nourriture et la culture culinaire en France soient comme celles que nous avions vues dans les représentations de la France. Ces représentations pourraient être incorrectes, glorifiées, ou incomplètes. Nos attentes de la nourriture ne rendaient donc pas compte du fait que la France est diverse, comme l’a observé Ryan : “Malgré ces clichés, mon expérience à ce restaurant (de nouilles thaïlandaises) représente un écart de la notion traditionnelle de la culture culinaire française.” On peut boire un café et prendre des pâtisseries en payant beaucoup moins qu’aux États-Unis, mais on ne peut pas boire assez d’eau pour une Américaine qui est familière avec l’hydratation. En conclusion, nous découvrons de très bonnes choses et des choses moins saines en termes de culture culinaire, qui font partie de nos découvertes culturelles d’immersion en France.

La culture de la santé

Une des différences les plus frappantes entre la culture américaine et française est la culture autour des repas. Aux États-Unis, presque tous les repas sont tellement copieux. Le “petit-déjeuner” aux États-Unis, par exemple, n’est pas du tout petit. Le matin, les Américains mangent souvent deux ou trois œufs, des pommes de terre frites, des toasts et du bacon. Le déjeuner et le dîner peuvent être tout aussi copieux.

Il existe une perception commune que la cuisine française est plus saine que la cuisine américaine ou que la vie en France est typiquement meilleure pour la santé que la vie aux États-Unis. Même s’il est possible que les Français aient un style de vie plus sain que les Américains, ce n’est pas particulièrement grâce à la cuisine. La cuisine française utilise beaucoup de gras ; le beurre et la graisse animale dominent presque tous les plats. Donc, la notion que la nourriture américaine est pire pour la santé que la nourriture française n’est pas tellement justifiée. Un autre aspect intéressant sur la santé est que dans les restaurants aux États-Unis, il y a de grands verres d’eau à chaque repas, mais en France, les verres d’eau sont beaucoup plus petits. Pourtant, c’est connu que l’hydratation est bonne pour la santé.

Alors, la question qui se pose, c’est : pourquoi cette perception existe-t-elle ? Pendant que la vie stéréotypée d’un Américain est définie par l’excès, la vie d’un Français est définie par l’activité et la modération. Malgré que le gras fasse partie intégrante de la cuisine française, les tailles des repas sont plus raisonnables. De plus, le mode de vie des Français est typiquement plus actif qu’aux États-Unis. Les Français marchent beaucoup mais par contre, dans presque toutes les villes aux États-Unis, les Américains doivent conduire à cause des grandes distances qu’ils doivent parcourir.

Cela fait penser aux autres problèmes comme les embouteillages qui ont un impact sur la santé et le bonheur des individus. Pour faire face à ces problèmes, le sport est un bon moyen de garder une bonne santé mentale. On trouve aussi la chance d’améliorer ses talents et de se sentir mieux dans sa peau. En s’occupant le corps, les pensées sont fixées sur le mouvement et il ne reste aucune attention pour les folies du monde extérieur.

On a eu la chance de commencer à explorer le sport dans les universités toulousaines. Dans un entraînement de basket à l’Université Jean Jaurès, on a constaté qu’il y a beaucoup de joueurs qui recherchent cet état d’esprit et de corps. Pour expliquer le nombre important de joueurs dans un seul entraînement, on peut considérer la possibilité qu’il n’existe pas beaucoup d’opportunités de faire du sport à un prix aussi raisonnable.

Même s’il n’y a pas autant d’opportunités pour faire du sport qu’aux États-Unis, il y a quand même beaucoup de gens qui restent actifs à travers leurs habitudes quotidiennes. Donc, c’est possible que les Français trouvent la bonne santé du corps et de l’esprit en dehors des sports.

La campagne et le maintien d’un rythme de vie “à l’ancienne”

Équipe éditoriale : Jules, Patrick et Hazel.

Les perceptions de la campagne du point de vue des étudiants de la ville

C’est facile de devenir habitué au rythme rapide des grandes villes en France, mais pour profiter d’un peu de calme, on peut s’échapper à la campagne. Là, le style de vie est plus serein, les gens plus décontractés, les rues plein des bâtiments historiques. C’est facile pour nous, les étudiants qui habitons à Toulouse, d’oublier que toute la France n’a pas une culture toulousaine de la commercialisation et de la rapidité, où on peut trouver des distractions le jour comme la nuit. Comme les campus américains qui ont toutes les infrastructures nécessaires pour le divertissement et l’apprentissage des étudiants, la ville offre un environnement similaire. Les gens de Dickinson profitent bien de respirer l’air propre de la campagne et de découvrir les autres manières de vivre.

La nature

Près de Toulouse sont situées les Pyrénées. Juste une heure et demie en voiture à l’est, elles font partie d’un beau paysage du sud de la France. Dans les Pyrénées, la vie est très différente qu’à Toulouse. Quand Jules y a voyagé, elle a trouvé que la scène était immédiatement éblouissante. L’eau du lac était claire et turquoise, et les petites truites brillaient dans la lumière du soleil. Les hêtres encerclaient le lac, les feuilles commençaient juste à changer de couleur. Elle a vu les troupeaux de moutons, de chèvres, et de vaches. La randonnée était bucolique.

Les Français ont une vraie appréciation de la nature, et ils expriment cette idée dans leur manière de vivre. Dans les montagnes, nous avons observé une vie très liée à la terre. Toutes les petites maisons sont construites avec des pierres de la région, et presque chaque maison a une petite ferme pour faire pousser des végétaux ou élever des animaux. Ces habitants doivent respecter l’environnement parce qu’ils réalisent qu’ils en dépendent. C’est très simple, mais diffèrent des États-Unis, où nous échangeons volontairement le respect de l’environnement pour la facilité. On voit de plus en plus que les Français n’ont pas besoin d’essayer de respecter la nature, c’est juste une façon naturelle d’être et de vivre, pour eux.

Les Américains pensent souvent que les Français sont un peu lents et décadents, et que ce sont des amoureux des vacances et de l’heure du déjeuner. Mais nous trouvons que ce goût des pauses n’est pas un désir d’éviter le travail, c’est simplement un respect pour la santé et la nature, et une capacité à profiter de l’environnement.

La religion

La présence de la religion dans la société française est vraiment variée, et elle se manifeste différemment pour chacun. Nous avons observé l’influence de la religion dans des milieux différents en France. Jules est allée au sud de Toulouse, à Tarascon-sur-Ariège, petite ville qu’elle n’a pas trouvée aussi raffinée que d’autres villes touristiques comme Carcassonne ou Albi. Elle est située juste à la frontière entre la France et l’Espagne. Le dimanche, il y avait seulement un restaurant ouvert dans le centre-ville, et la nuit, elle n’a vu qu’un seul bar qui était ouvert. Elle trouvait que la ville accordait une importance à la religion : il y avait plusieurs monuments et bâtiments dévoués aux images de Dieu. L’église elle-même était remplie de statues d’or, de vitraux élaborés et de chef d’œuvres de scènes dramatiques. En même temps, il y avait un sens de délabrement à l’intérieur.

Une autre attraction touristique près de Toulouse est le Chemin de Saint-Jacques-de-Compostelle. C’est un pèlerinage très connu qui est enraciné dans la tradition du sud de la France. Les pèlerins y viennent pour l’expérience historique, pour participer à la tradition ou pour l’aspect religieux.

Quelle que soit leur motivation, tous les pèlerins semblaient partager une passion : celle de la randonnée. Et plusieurs d’entre eux étaient venus pour voir les reliques et aller à la messe dans les cathédrales. Les pèlerinages ne sont pas faciles ; les pèlerins racontaient les difficultés de la montée et de la descente, leur chance de trouver une masseuse dans un gîte, les ampoules aux pieds, et la joie de quelque chose d’aussi simple que de se voir offrir un café par d’anciens pèlerins sur le chemin.

Pendant un dîner avec les pèlerins, une étudiante américaine a senti la convivialité entre les pèlerins, qui étaient heureux de rencontrer des gens qui partagent un mode de vie similaire (pendant qu’ils font leurs pèlerinages), et d’échanger sur leurs expériences.

En fait, les façons par lesquelles les Français vivent leur religion ne sont pas noires ou blanches. Julien a décrit à quel point l’identité religieuse des Français est complexe : “tous les Français ne parlent pas de la religion de la même manière, et ils n’expriment pas leur identité religieuse (s’ils en ont une) de la même façon. Sur papier, la laïcité a pour but de garantir l’égalité républicaine dans le gouvernement et dans la société. Cependant, dans les discours que l’on voit aujourd’hui il m’est clair qu’il y a toujours un débat sur le concept de laïcité sur papier et sa pratique dans la société française. Je trouve que même si nous n’avons pas le concept français de laïcité aux États-Unis, il y a une vraie similarité de la complexité du sujet dans les deux pays.”

L’interdépendance ville/campagne

Les différences entre la compagne et la ville en France sont comparables à celles qui existent aux États-Unis. Les villages (particulièrement ceux qui n’ont pas de grandes attractions touristiques) sont un peu plus isolés, et le rythme de vie y est plus lent. C’était agréable de visiter des villages dont l’activité commerciale n’est pas extrêmement développée, mais en même temps, nous pouvons comprendre que le tourisme est important pour leur économie et leur survie. Il semble que les échanges entre les gens des deux types de communauté (rurale et urbaine) sont essentiels pour la vitalité des deux. La question de l’embourgeoisement capitaliste versus la préservation du patrimoine et des modes de vie “à l’ancienne” reste actuelle et importante, que ce soit dans les quartiers de Toulouse ou à la campagne.

La France romantique existe-t-elle ?

Équipe éditoriale : Elizabeth et Titi.

La France romantique existe-t-elle ? C’est la question pesante d’une bonne partie des étudiants de Dickinson.

Une étudiante a exprimé ses sentiments sur la question en disant, « avant d’arriver ici, j’avais une image de la France comme un pays totalement en rose, où tout le monde est amoureux et où il pleut des baguettes. » De plus, nous pensions que la France était un pays où la politique sociale est plus à gauche. À cause de notre éducation aux États-Unis et des représentations de la France dans les médias, on pensait que l’Hexagone est rempli d’art, de grandes cathédrales comme Notre-Dame de Paris, de grands intellectuels et de mode. L’exemple le plus significatif, c’est le fait qu’on a une obsession avec la ville de Paris, la langue française et les Français – prenons le phénomène que beaucoup de femmes américaines aux États-Unis trouvent l’accent des hommes français très beau et romantique.

Un racisme français et un racisme américain ?

En France, on parle plus des inégalités sociales que du fait que le racisme et la discrimination existent. On fait souvent la distinction entre le racisme américain et le racisme français. Mais il faut comprendre que l’idée du racisme n’est pas uniquement créée aux États-Unis. Le racisme est une des conséquences des actions des gens qui ont utilisé la religion pour obtenir leurs propres motivations – c’est la raison pour laquelle les Européens ont voyagé partout dans le monde en pensant que c’était leur droit de conquérir les non-croyants. Cela signifie que non seulement le racisme existe en France, mais aussi à travers la culture, cela se perçoit que le racisme français est différent du racisme américain. La plupart des élèves du Caousou ont dit que le racisme n’est pas incorporé dans les sujets de cours. On peut deviner que c’est à cause de « ce vide statistique » qu’il existe des cas plus évidents de racisme. Au Musée de l’homme de Paris, il y avait un sommaire très général des définitions du racisme sans avoir vraiment des solutions ou des nouvelles idées. Et le problème de ce type d’expositions est qu’elles infantilisent le public sans l’aider à réfléchir à ses actions. Peut-être, la raison pour laquelle ils ont fait toute cette révision sur les définitions est parce que le sujet n’est pas suffisamment abordé dans les écoles. Selon nous, il est essentiel d’avoir des conversations sur le racisme.

Mais que sont les cheveux européens ?

En particulier, l’expérience d’une étudiante nigérienne-américaine dans un salon de coiffure toulousain nous a montré une réalité différente de celle de la majorité des étudiants du programme Dickinson. Il y a trois semaines, elle est allée chez le coiffeur pour un brushing. Elle a appelé le salon de coiffure à l’avance pour savoir s’ils font des cheveux afro naturels et ils lui ont répondu que oui. Quand elle est arrivée au salon, elle n’était pas bien accueillie et en plus, elle est rentrée à la maison sans le brushing à cause du fait qu’ils ne savaient pas coiffer les cheveux afro naturels. L’étudiante a été surprise par ce commentaire de la coiffeuse : « les cheveux afro sont trop compliqués à enseigner à nos étudiants, donc s’ils veulent apprendre cela il faut qu’ils fassent un programme spécial après leur diplôme d’ici… On coiffe les cheveux européens. » Du coup, la question du jour est : quels sont les cheveux européens ?

Identité religieuse et laïcité

La France historiquement est un pays catholique, identité qu’on perçoit à travers les fêtes catholiques. Elle reste toujours un pays fondamentalement catholique, mais qui se dit « laïque. » Un aspect plus spécifique est la présence physique de l’Église et l’effet qu’elle a sur le quotidien français. Les Français ne sont pas seulement des athées et des catholiques, mais aussi des musulmans, des juifs, des chrétiens protestants, des bouddhistes, etc. Du coup, la discussion d’un étudiant avec un homme rencontré par hasard à l’abri de bus est intéressante. L’étudiant nous raconte : « presque immédiatement pendant notre conversation, le monsieur s’est identifié comme étant « rebeu » [un rebeu est un mot d’argot pour décrire la troisième génération de vague d’immigration maghrébine en France] et qu’il était un ex-militaire français. On a parlé de sa carrière militaire et quelques minutes plus tard l’homme me demande :

« T’es feuj toi ? »

« Hein ? » j’ai répondu.

« Feuj » il me répéta.

« Ça veut dire quoi ? » je lui demandai.

« Feuj ! Juif ! » il me riposta. « T’as l’air un peu juif ! ». »

Sur papier, la laïcité a pour but de garantir l’égalité républicaine dans le gouvernement et dans la société. Par contre, dans les discours qu’on entend aujourd’hui, il est clair qu’il y a toujours un débat sur le concept de laïcité sur papier et sa pratique dans la société française.

Du coup, pour en revenir à notre question de départ… la France romantique existe-t-elle ? Oui et non. La France est un pays plus compliqué à comprendre que d’autres pour les Américains qui en gardent une perception très naïve. Il y a des défis sociaux qui sont impressionnants pour les étudiants qui vivent à Toulouse pour un semestre, parce que leur approche de la vie toulousaine n’est pas seulement celle d’un observateur, mais d’un ethnologue. Les étudiants du programme vivent quotidiennement des expériences frappantes qui ouvrent leurs yeux à la réalité de la société française.

L’espace urbain français

Équipe éditoriale : Josh, Charlie, Emma, Anna et Sophie.

Depuis leur arrivée en France, les étudiants ont eu l’occasion d’explorer Toulouse et parfois d’autres villes. Qu’ils viennent eux-mêmes de Boston ou de la campagne pennsylvanienne, il est toujours intéressant de pouvoir se confronter à l’espace urbain en France, et d’observer quelles peuvent être les différences avec l’espace urbain américain. Notre équipe éditoriale se penche donc sur quelques traits particuliers à l’espace urbain toulousain, et d’autres villes du Sud.

Les Jardins publics et l’écologie en ville

Pendant notre temps à Toulouse, nous passons beaucoup de temps dans les jardins publics – souvent les jardins de Compans Caffarelli et du Grand Rond. Chaque parc a sa propre identité, mais ils partagent des choses en commun qui influencent leurs valeurs dans la société toulousaine.

Le Jardin Compans Caffarelli est un parc qui est près du Centre Dickinson. Il y a de grands espaces verts, des sentiers pour marcher, des bancs, et une variété de fleurs et d’arbres – un jardin stéréotypé. Nous y sommes allés autour de 13h, donc il y avait des gens qui mangeaient leur déjeuner dehors grâce au beau temps pendant ce jour à la fin de septembre. Les gens sont une collection d’humanité – il y a des femmes et des hommes, des vieux et des jeunes, toutes les religions et les races – qui se réunissent au Jardin Compans Caffarelli. On peut voir des bâtiments – un centre commercial et un immeuble – dans l’arrière-plan qui fonctionnent comme un rappel que la vie quotidienne est toujours présente. Étant donné qu’il est 13h de l’après-midi, les gens prennent le temps pour manger et se reposer. Puisqu’il faisait beau, tout le monde pourrait être dehors, quelque chose dont il faut profiter particulièrement avant l’hiver. Les actions des gens soulignent l’importance dans la culture française d’avoir le temps pour soi et aussi l’importance pour des espaces communs.

Les jardins publics offrent beaucoup des aspects d’une existence holistique et écologique. En offrant une juxtaposition entre la vitesse de la vie urbaine et la vie plus écoresponsable, ils donnent une possibilité d’une présence sur la terre respectueuse de l’humanité et de nous-même.

Nous avons ainsi observé l’existence du compostage dans le jardin du Grand Rond à Toulouse. Le compostage est une méthode pour réduire les déchets inhérents dans la préparation de la nourriture ou l’aménagement paysager. À Toulouse, des composteurs sont installés dans le Jardin des Plantes, le Jardin du Grand-Rond et le Jardin Royal.

« La ville rose est-elle verte ? » C’est le nom d’un programme que Prof. Ngong a créé avec Dickinson, et c’est une question qu’on se pose souvent. La réponse est très compliquée. Les universités et la ville nous encouragent à utiliser les vélos libres et à profiter des marchés. Quand on demande si les Français sont sensibilisés aux problèmes de l’environnement, on dit vigoureusement oui.

Les Français sont plus prêts à prendre les transports en commun ou à choisir l’agriculture biologique que les Américains, mais il y a des aspects de leur vie quotidienne qui ne correspond pas au but d’une vie plus durable. Fumer, c’est une habitude qui produit beaucoup de déchet ; en plus, souvent les fumeurs jettent leurs mégots sur le trottoir, pas dans un récipient. Emporter son café devient de plus en plus acceptable, mais ici on ne voit que rarement les thermos. Apporter sa propre tasse, c’est connu aux États-Unis, mais pas encore ici ! Est-ce que Toulouse est verte ? Non, parce que toute les villes modernes ont un impact énorme sur l’environnement et le climat. Mais c’est vrai que Toulouse fait des efforts pour le minimiser ; en offrant des modes de transport et des initiatives pour ses citoyens. Cela donne un modèle pour les autres et offre des possibilités pour l’amélioration. En rassemblant dans une espace verte publique avec des gens de tous les âges, les Français partagent la vie de la communauté et pensent à leur avenir.

Les espaces communs jouent un rôle important dans la culture française parce qu’ils rassemblent tout le monde pour un but commun. Bien sûr des buts d’un jardin sont différents que des objets d’une « place » (comme Place Saint Georges ou Place Saint Pierre), mais il y a l’objet collectif de réunir des gens. Par conséquent, l’exposition d’humanité fait preuve de richesse et aussi des défis dans la société française. Ces espaces créent des occasions pour le mélange des groupes variés, qui donne la possibilité (peut-être) pour le conflit, mais surtout pour le contact et la coopération.

Les espaces populaires : le marché et la gare

Pendant nos voyages, nous avons exploré le Midi de la France, Charlie à Biarritz et Josh à Narbonne. Quoique nos destinations fussent différentes, nous deux nous avons vue des éléments des villes françaises qui révèlent la convivialité du pays.

Pour Charlie, le marché de Biarritz était tout d’abord un microcosme excellent des différentes aspects de la ville de Biarritz. Premièrement, Biarritz est bien connue comme l’une des meilleures destinations touristiques en France, et pour une bonne raison. Lorsque nous y sommes allés le samedi matin, ce n’était pas très difficile de constater qu’on était quelques un parmi des centaines de touristes. Deuxièmement, le marché nous a donné l’opportunité de voir, et bien sûr de goûter, quelques spécialités basques. Moi j’ai surtout aimé le fromage de brebis au lait cru, et un verre de «sagarno», qui est un vin de pomme. Mais enfin mon interprétation sera encore incomplète sans partager ce constat qui est très simple mais pour moi très intéressant : Biarritz est une ville incroyablement et indéniablement française.

Pour élaborer, Biarritz était pour Charlie un excellent exemple d’un aspect de la «mission civilisatrice» en France. Puisque Biarritz a une identité qui est surtout basque, c’est en construisant la corniche et les Halles, en construisant l’Hôtel du Palais au 19ème siècle et en dotant la ville de Biarritz des milliers de vacanciers chaque année, que c’est vraiment devenu une ville française. Enfin c’est cette intégration économique, qu’on voit se dérouler chaque matin au marché, qui est responsable de l’intégration plutôt harmonieuse d’une région avec une culture minoritaire en France.

Par contre, en rencontrant plusieurs Français à la gare et dans le train, Josh a fait la connaissance d’une myriade de personnages. Généralement, les personnes étaient amicales en engageant la conversation avec lui s’il était proche. Après la salutation initiale, la conversation continuait et on expliquait qu’il est américain et qu’il passe deux semestres en France pour suivre des cours à Sciences Po Toulouse. A ce moment-là, la conversation s’animait et des questions au sujet de la politique, de l’économie ou de mon séjour ici surgissaient. Malgré la diversité des avis, ils partageaient tous un sentiment commun : on était ravi de voir un Américain tenter de parler leur langue native.

Puisque nous deux avons visité des villes assez différentes, les deux lieux nous ont fourni des opportunités de voir un aspect différent de la culture française. En visitant Biarritz, Charlie a vu la manière dont des villes peuvent retenir leur caractère Basque en même temps qu’elles sont très françaises, tout parmi le prisme du marché. A Narbonne, Josh a rencontré plusieurs Français en discutant de nombreux sujets y compris la politique; l’économie et son séjour à Toulouse.

La rentrée de La Une : découverte de l’école en France

Équipe éditoriale : Andrea, Gisele, Julien, Rafaela et Emily.

 

“Alors si tout se joue à l’école, il est temps d’entendre le SOS
Ne laissons pas se creuser le fossé d’un enseignement à deux vitesses”
Grand Corps Malade, “Éducation nationale” (2010).

 

Ça y est, le Centre Dickinson a rouvert ses portes pour une nouvelle rentrée, et les étudiants franchissent une à une les étapes de la reprise universitaire. Jonglant entre inscription administrative, choix des cours, visites des campus et de la ville, ils sont déjà en pleine immersion culturelle dans le fameux labyrinthe de la rentrée à la française.

Pour certains étudiants, le début des cours se fait cependant un peu attendre, et comme solution à l’impatience de se retrouver en cours avec leurs homologues français, ils profitent de leur temps libre pour faire du bénévolat à l’école du Caousou. Pendant deux semaines, ils sont intervenus dans des cours d’anglais du primaire au BTS, et ont animé des “English Tables” avec les lycéens, découvrant au passage le système scolaire français. Grâce à cette expérience enrichissante, notre équipe éditoriale a rassemblé des observations lucides sur les traits culturels de l’école en France, et sur les réalités sociales qui la caractérisent.

Des différences culturelles jusque dans l’assiette

La semaine dernière, on a aidé les professeurs d’anglais au Caousou, une école jésuite privée qui se trouve dans un quartier plutôt résidentiel de Toulouse. Cette école est constituée d’une école maternelle, d’une école primaire, d’un collège et d’un lycée, mais pour notre bénévolat, on se concentrait sur les élèves du collège et du lycée. Chaque journée était différente, mais souvent, on allait dans le cours d’anglais soit seul, soit avec un autre étudiant américain, et on parlait en anglais avec les élèves. Ils nous posaient des questions sur notre vie aux États-Unis, nos familles, nos études et nos préférences. Dans quelques autres cas, nous aidions les élèves à travailler pour leur examen d’un programme qui s’appelle “Academica,” dans le cadre duquel ils obtiendront leur baccalauréat et un diplôme d’un lycée américain à la fin de leurs études.

Nous avons observé plusieurs différences culturelles entre l’école du Caousou et les écoles aux États-Unis. Une chose intéressante était l’organisation du repas à l’école, puisqu’il reflète des habitudes culturelles qui varient en fonction des pays. Au Caousou, les élèves ont une longue pause pour le déjeuner, par rapport aux États-Unis, où la pause est d’environ 30 ou 45 minutes. En France, on a deux heures pour manger et parler avec ses amis – et, si on veut, on a même la possibilité de rentrer chez soi. De plus, presque tous les élèves préfèrent manger à la cafétéria, plutôt qu’apporter un sandwich ou autre chose de la maison. Le repas est aussi très équilibré et varié, avec une entrée composée d’une salade, de fromage et d’un morceau de baguette, un choix entre deux plats principaux, et un dessert ou un fruit. Aux États-Unis, par contre, on a souvent moins de choix, et les plats sont souvent très gras ou sucrés, comme un hamburger ou du pudding au chocolat.

Une valorisation de l’apprentissage des langues

Une autre différence que nous avons observée est l’importance accordée aux langues étrangères au Caousou. Les élèves commencent l’apprentissage d’une langue étrangère à un très jeune âge. En général, chaque élève apprend deux langues étrangères. Mais la chose la plus étonnante est le nombre d’options qui sont offertes aux élèves. Ainsi, le Caousou est une exception en France pour son offre de cours en immersion linguistique, et aussi pour la grande sélection de langues proposées. Les étudiants peuvent choisir entre le chinois, l’allemand, le latin, le grec, l’anglais, l’espagnol et l’italien.

Parce qu’il existe beaucoup d’opportunités, c’est commun pour les élèves d’apprendre quelquefois une troisième ou une quatrième langue ! Mais la majorité des élèves au Caousou choisissent l’anglais comme une des langues qu’ils apprennent. Ce choix de l’anglais montre une valorisation de cette langue, non seulement dans la structure d’enseignement, mais aussi dans le parcours professionnel futur. Les élèves pensent que c’est une langue qui va les aider dans l’avenir parce que c’est une langue universelle.

Cette valorisation de l’enseignement des langues étrangères est très différente en comparaison aux États-Unis. Dans le système américain, les élèves commencent leur deuxième langue comme le français ou l’espagnol à l’école primaire ou au collège. Ils ne sont cependant pas obligés de prendre une troisième langue. Donc, à la fin du lycée, si vous comparez le niveau de langue entre les étudiants américains qui apprennent à parler le français, et les étudiants français qui apprennent à parler l’anglais, il y a une différence énorme.

Une école qui n’est pas une école française “typique”

Nous sommes donc assez impressionnés de la qualité de l’enseignement à l’école du Caousou. Cependant, nos conversations avec les enseignants nous ont permis d’apprendre qu’une école comme le Caousou est une exception en France. Même si les écoles en France placent une grande importance sur la maîtrise d’une langue étrangère, le Caousou est unique grâce à sa grande sélection d’options de langue et grâce à ses programmes comme les cours de DNL. Le but des cours DNL (Discipline Non-Linguistique) est de proposer un cours spécialisé dans une matière et qui est enseignée entièrement dans une langue étrangère aux élèves du lycée ayant un niveau de langue assez élevé qui veulent suivre le cours comme option. L’intérêt d’un cours de DNL est qu’au bac, les étudiants peuvent obtenir une mention additionnelle. De plus, le Caousou organise souvent des voyages pour les élèves qui étudient une nouvelle langue pour les aider à améliorer leur niveau.

L’expérience d’un élève au Caousou est très différente de l’expérience d’un élève dans une école publique, comme le poète-slameur Grand Corps Malade explique dans sa chanson “Éducation nationale.” Selon lui, les écoles dans son quartier défavorisé de Paris manquent beaucoup de ressources, les élèves sont moins respectueux et l’attitude générale est plutôt négative. Le Caousou est unique dans le sens qu’ils ont plus de ressources et options que des écoles “pauvres.” En comparant l’école publique et privée, on peut voir les inégalités sociales qui existent dans l’éducation en France. Comme prochaine enquête, ce serait intéressant de comparer les écoles publiques et privées aux États-Unis et les écoles publiques et privées en France, car il existe aussi beaucoup d’inégalités entre les écoles aux États-Unis.

Voltaire dans Candide faisait vivre à son héros une épopée sans commune mesure qui, à terme, lui permettait d’en sortir grandi. Cette année, l’équipe Dickinson a une fois de plus vécu une aventure extraordinaire grâce à laquelle nous avons tous pu « cultiver notre jardin » pour les promotions à venir.

Nous tenons alors à profiter de ce dernier mois d’année académique pour adresser, au travers de ces quelques mots, un immense remerciement à l’ensemble des personnes qui font de ce programme un évènement inoubliable.

Nos pensées se dirigent dans un premier temps vers les hôtes qui ont accueilli les étudiants au sein de leurs foyers, de leurs familles et de leurs vies. Chers hôtes, vous avez été d’une immense richesse pour les jeunes personnes que vous avez hébergé. Grâce à vous, ils ont pu adopter un mode de vie « à la française », s’ouvrir à notre culture, et développer une curiosité pour le monde qui les entoure. Nous sommes persuadés que l’expérience qu’ils ont vécu à vos côtés va contribuer à faire d’eux des femmes et des hommes d’une rare humanité. En ces temps de crises et d’incertitudes, vous avez permis à une nouvelle génération d’individus courageux de voir le jour, et nous nous joignons à eux pour vous en remercier.

Dans un second temps, nous ne pouvons pas oublier nos institutions, les professeurs intervenants ainsi que les associations partenaires qui ont accueilli et encadré les étudiants. Tous sortent grandi d’une telle expérience au contact de cet autre, ce Français qui leur paraissait si étranger au départ. Grâce à vous, il ont appris que l’entraide entre les êtres humains n’avait pas de frontière et que la générosité d’âme pouvait s’exprimer au travers de gestes simples, mais d’une importance capitale pour ceux qui en bénéficient. Nous vous remercions chaleureusement, au nom de tous les étudiants, pour avoir crée les humbles citoyens de demain.

Dans un troisième temps, nous pouvons omettre de mentionner nos chers étudiants, tant semestriels qu’annuels. Nous avons appris à connaitre la plupart d’entre vous et à apprécier, pour tous, l’étendue de vos compétences. Nous vous avons vu grandir, évoluer, cheminer vers le monde de l’adulte, et espérons vous avoir apporté toute l’aide dont vous aviez besoin. Toute votre vie, nous l’espérons, vous vous remémorerez sans cesse les moments vécu à Toulouse. Des moments angoissants, tels les examens, mais avant tout des moments heureux et de partage comme les excursions.

N’oubliez jamais que ce programme est avant tout le votre, et qu’il ne pourrait exister sans vous. Alors au nom de tout l’équipe Dickinson, nous vous adressons un chaleureux merci.

Pour ma part, l’heure est venue de quitter cette aventure au profit de la poursuite d’autres rêves. C’est donc, non sans peine, que j’apporte ma dernière contribution à ce blog. Mes pensées vont directement à Julia et Laura ainsi qu’à tous les étudiants, qui ont fait de cette année une découverte forte agréable comme il en est de rares aujourd’hui. Un grand et sincère merci, du fond du cœur.

 

Michaël Capdase

 

 

Voltaire made Candide live a fabulous adventure which allows him to grow up. This year Dickinson staff once again made its garden bloom for yet another group of students.

We take advantage of this last month of the academic year to address, through these words, our gratitude to all the people who contribute to making this program an unforgettable experience.

Our thoughts first go to the hosts who welcomed students in their homes, their families and their lives. Dear hosts, you provided a rich experience for those you have welcomed. Thanks to you they have been able to experiment  “French lifestyle”, to open to our culture, and develop interest in all the world around them. We know for sure that these adventures they lived with you will make them bright, rounded young women and men. During today’s uncertain times, you contributed to forming a brave new generation. We join the students in  thanking you.

Second of all, we cannot forget our dear partners: universities, professors, and nonprofit groups who welcomed and supported the students. Each of them have grown by approaching the French “other”; this unknown culture that seemed so a strange in the beginning. Thanks to all of you they now understand that kindness and generosity between people do not know the same borders as countries. We thank you deeply for all you have done for them.

And finally, we address those who make this adventure possible: the students. We have learned to know and appreciate all of you. We saw you growing and taking the path of adulthood. We hope we brought you the support you needed. During your life, you will remember these moments in Toulouse. Stressful moments like exams, but also very good ones like the excursions. Never forget that this adventure is above all yours, so we thank you warmly.

As for me, the time has come to leave this adventure. I now have to pursue other dreams, my own. So, sadly, this is my last contribution to this blog. All of my thoughts go directly to Julia, Laura and the students who have made this year a huge discovery for me. For all of this, I thank you.

 

 

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