De Carlisle à la Ville Rose

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Entre le rire et le silence

-Olivia Weiner

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À part de la passion évidente pour le bon vin et le fromage qui pue, les Français partagent un autre grand amour: la bonne conversation vivante. Même si je ne pouvais pas en témoigner (vu que mon niveau de français correspond mieux aux cours d’histoire médiévale qu’aux activités sociales habituelles), personne ne remet en question le bavardage et le chorus continu de «je blague!» («I’m kidding!») qui s’ensuivent de la rencontre des amis français. Mon hôtesse fait des dîners qui durent jusqu’à deux heures du matin, avec amis bavardant et «mourant de rire»–c’est une source de fierté, cette répartition de joie. Naturellement, je reste toujours en périphérie de cette culture, j’entends comme si j’étais suis sous l’eau.

En se baladant dans les rues, cependant, je découvre que cette vivacité a son bon moment–en particulier, entre des bons amis qui se papotent. Bien qu’ils adorent bavarder, il me semble que les Toulousains n’ont aucune objection au silence et à la solitude. Chez moi je vois des Américains faire défiler leurs Smartphones et se jeter un coup d’œil d’une manière nerveuse dans le silence des transports publics. À Toulouse, par contre, je regarde autour de moi dans le métro et je vois des gens regarder le sol et leurs genoux, et pas leurs portables. Des personnes seules fréquentent les cafés en ville; ils prennent un verre, ils regardent autours d’eux, ils sont à l’aise. C’est admirable, mais je vois aussi les indices d’une dépendance plus importante chez les Français à l’égard d’une bonne distance des inconnus.

J’observe que les maisons ici se situent souvent derrières des murs, des portails et d’une série des portes, que les portes des bureaux et les volets sont fermés. La socialisation a aussi sa propre architecture. Dans mes cours à l’Université de Toulouse 2 – Jean-Jaurès il faut que je me présente dans un français incertain à l’étudiant réservé qui s’assoit à côté de moi. Quelques personnes que j’ai rencontrées en soirée m’ont dit que nous les Américains, nous sommes très ouverts et enthousiastes de partager nos histoires avec les inconnus. Je me rappelle le premier jour des cours à l’université aux États-Unis où nous nous sommes tous présentés – étudiants et professeur – au début du cours. Je crois qu’il a à voir avec, d’une manière ou d’une autre, le sentiment de venir d’arriver, le sentiment d’être toujours l’inconnu. C’est pourquoi la langue anglaise devient un dénominateur commun, la base de communication entre une myriade de personnes.

Après mon effort initial, je trouve que l’étudiant réservé répond en souriant, avec gentillesse et curiosité. Je trouve que les Toulousains sont aimables et accueillants, mais qu’ils ne s’approchent pas de moi. La joie de bavarder et de se connecter, et être l’aise dans le silence et la solitude: je crois que les deux ont comme origine un sentiment d’appartenance concrète. Même si en ce moment j’écoute aux portes, le rire de l’autre côté promet quelque chose de vraiment beau.

Toulouse : vie simple et animée

-Evelyn Sanchez

Rue du Taur. Photo d'Evelyn Sanchez.

La rue du Taur. Photo d’Evelyn Sanchez.

Lorsque ma mère, une femme du nord du Mexique, m’a demandé comment était la ville de Toulouse, en espagnol j’ai répondu, « C’est comme un village-ville». La politesse dans la ville est comme celle que nous pratiquons au Mexique. Quand les gens montent dans le bus, ils disent  Bonjour », et « Merci. Au revoir » en descendant. De plus, tout est près de tout. La distance la plus longue que j’ai parcourue à pied est de 30 minutes. En dix minutes, je peux trouver un magasin sympathique comme une boucherie, une fromagerie, une pâtisserie, ou une sandwicherie où il y aura un employé très investi dans son métier. Par exemple, le premier jour de mon séjour j’ai décidé d’aller chercher des produits de toilette comme le shampooing, l’après shampooing, la crème de corps, et du savon à la pharmacie. Dès que j’y suis entrée, l’employé s’est approché et m’a demandé si j’avais besoin d’aide. Il a pris environ 10 minutes pour m’expliquer tous les produits disponibles et leur efficacité.

Mais en réalité, je suis venue à Toulouse pour bien profiter de la ville. À Bowdoin, les étudiants sont au centre de la vie sociale, mais à Toulouse tout le monde y participe. Tisséo, le système des transports en commun, facilite les déplacements dans les bars, les boîtes de nuits, les musées, les restaurants, et les cinémas. Tisséo a aussi une application que les gens peuvent utiliser pour connaître l’heure de départ du prochain bus et le meilleur itinéraire. Le métro, qui vient toutes les deux minutes, a deux lignes, la ligne A et la ligne B. Donc, il est presque impossible de se perdre dans cette ville. De la même façon, il serait bien difficile de s’y ennuyer. En particulier, la vie étudiante à Sciences Po m’offre des opportunités pour faire du bénévolat, participer à un sport, et pour assister aux évènements organisés pour les étudiants. Le premier weekend de mon séjour, j’étais étonnée par la vie nocturne des étudiants à la Place St Pierre où la jeunesse profite de la jolie vue de la Garonne et du vin qui n’est pas du tout cher. Le rire et la chaleur des gens se sont réunis avec la tranquillité de la nuit, ce que je n’avais jamais imaginé. Je n’avais jamais pensé que la ville nocturne pourrait être à la fois bruyante et tranquille. Ici, les gens savent vivre une vie en communauté tout en appréciant une ville qui est animée et simple.

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Le Canal du Midi. Photo d’Evelyn Sanchez.

Une jolie vue dans la Ville Rose. Photo d'Evelyn Sanchez.

Une jolie vue de la Ville Rose. Photo d’Evelyn Sanchez.

Editorial : décembre 2015

Chers lecteurs, chères lectrices,

Nous arrivons à la fin de l’année de 2015 et à la fin du semestre. Tandis que nos étudiants se préparent pour les examens, les vacances et leur retour aux USA pour certains, je vous écris pour vous transmettre la dernière édition de La Une de cette année, dans laquelle les étudiants vous livrent leurs dernières découvertes : le marché de Noël, la langue française et ses nuances, les habitudes dans les restaurants, le musée Georges Labit et la politesse typiquement toulousaine.

L’équipe de Dickinson en France tient à vous remercier de votre fidélité et intérêt tout au long du semestre. Nous vous souhaitons de très bonnes fêtes de fin d’année !

Bonne lecture, et à l’année prochaine !

Julia

 

Le marché de Noël à Toulouse

– Anna Robinette

C’est bientôt Noël et alors, c’est le moment du traditionnel marché de Noël! Bien que nous ayons aussi étudié pour les partiels finals, les étudiants de Dickinson se sont bien amusés à connaître cette tradition toulousaine.

Situé au centre-ville, le Marché de Noël est un ensemble de plus de 100 chalets installés sur la Place du Capitole qui est ouvert du 27 novembre jusqu’au 27 décembre. Ce marché est toujours rempli de monde. Même si on n’a pas l’’intention d’y faire des achats, le marché est parfait pour se promener, admirer les lumières et les décorations et profiter des amis et de la famille. Comme plusieurs traditions d’hiver, le Marché de Noël irradie un sentiment magique, chaleureux et douillet.

Les lumières du Marché de Noël

Les lumières du Marché de Noël

Les marchés de Noël ont commencé en Allemagne et en Autriche à partir de 1294, mais plusieurs pays européens ont aussi adopté cette tradition comme une manière de célébrer les quatre semaines de l’Avent en préparation de Noël.

Si on cherche des cadeaux, beaucoup de vendeurs proposent de nombreuse d’idées. Au Marché on peut trouver des bijoux, des décorations, des jeux et jouets, des habillements et des bibelots, etc. De plus, quelques chalets vendent des pièces uniques d’artisans toulousains.

À mon avis, c’est la nourriture qui a vraiment séduit les étudiants américains.

Parmi les étals de nourriture, il y a la gastronomie traditionnelle qui comprend du miel, du fromage, du chocolat, des pâtisseries, du foie-gras, etc. De plus, on a plusieurs restaurations qui préparent des plats chauds à manger sur place. Ci-dessous, vous trouverez une liste des plats préférés des étudiants américains.

Saucisse Paysanne :

La saucisse est très populaire à Toulouse. Ainsi dans un chalet particulier, on peut commander des sandwiches à la saucisse grillée avec des légumes. C ‘est très bon.

Vendeur de saucisse paysanne

Vendeur de saucisse paysanne

Aligot :

Ce plat plaît tout le monde. C’est une purée de pommes de terre qui a été fouettée avec du fromage. Le résultat est le paradis sous une forme élastique et riche en amidon. Je dépose une demande officielle auprès des États-Unis pour adopter cette tradition de l’Aligot.

C'est bon l'aligot!

C’est bon l’aligot!

Tartiflette :

C’est un autre plat aux pommes de terres. La tartiflette est un gratin de pommes de terre, de lardons, d’oignons, de crème et de beaucoup trop de fromage.

Vin Chaud :

Le vin chaud est populaire partout en Europe. C’est du vin rouge qui mijote dans des épices de Noël : de la cannelle, de la muscade, des clous de girofle, etc. C’est parfait pour se réchauffer l’hiver.

De plus, le marché présente quelques nourritures moins traditionnelles comme les hamburgers, les churros et des plats népalais et tibétains.

Donc, mamans et papas, ne vous inquiétez pas : nous avons bien mangé pendant cette saison de Noël. Cependant, cela ne veut pas dire que votre cuisine ne nous manque pas !

Joyeuses fêtes à tout le monde ! Et bon appétit !

L’argot et le langage soutenu

– Mariette ABORN

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Il serait impossible d’identifier combien de nouveaux mots j’ai appris au long du semestre. Quelques mots posent sont plus difficiles à retenir (comme épanouissant) mais d’autres se maitrisent inconsciemment à cause de leur fréquence (comme tire-bouchon). J’ai essayé d’apprendre le plus possible de mots et d’expressions différentes, mais l’apprentissage d’un mot ou d’une expression nécessite une compréhension de leur sens selon le contexte.

Une distinction entre la langue orale et la langue ou l’expression écrite caractérise le français. L’écrit est régi par un langage soutenu, mais à l’oral un autre langage règne. Les mots et les expressions informels peuvent être orientés vers un contexte très spécifique ou être si familiers qu’ils n’ont même pas une orthographe établie. En tant qu’étudiante de français, ces subtilités me rendent vulnérable aux malentendus. Par exemple, j’ai entendu l’expression « c’est marrant » plusieurs fois, en comprenant qu’il voulait dire « drôle », mais je l’ai imaginé écrit comme la couleur « marron ». Un autre exemple, tous mes professeurs utilisent l’expression « à un moment donné ». Mais, comme je ne l’ai jamais vu à l’écrit, je l’ai imaginé écrit comme « au moment du nez », même si je comprenais le sens de l’expression. Quand j’ai sorti cette expression pour la première fois avec une amie française, elle était morte de rire.

Bien qu’« à un moment donné » soit soutenu, il existe aussi une vraie richesse cachée dans les mots des jeunes ou dans l’argot. L’expression argotique que j’aime le plus et que j’ai appris est «chipoter ». Cependant, cette orthographe n’est pas sûre. Chaque Français à qui j’ai demandé de l’épeler m’a donné une opinion différente (chipotter, chipôter, et chippoter). J’ai appris ce verbe dans mon cours de théâtre quand le professeur, qui parlait des « hommes politiques », a été interrompu par une étudiante qui lui a proposé d’utiliser « les hommes et femmes politiques ». En réponse à cette interaction, une autre étudiante a crié de l’autre bout de la salle « ah toi, tu chipotes ». Ce que j’ai compris, même si c’était la première fois que j’entendais le mot, est que l’autre étudiante s’occupait trop des détails.

Les Français empruntent aussi des expressions anglaises. « Shotgun » désigne toute action de premier arrivé, premier servi. L’exemple qui m’a été fourni est dans le cas d’une liste de places limitées pour un voyage où l’on peut dire que les places seront « distribuées à shotgun ». Dans ce cas, les Français ont compris l’idée de shotgun, la place à côté du chauffeur dans une voiture comme nous, en tant qu’Américains, l’utilisons, mais ils l’ont appliqué dans un autre contexte.

En somme, malgré mes malentendus, je vais quitter la France avec un vocabulaire formel et informel élargi que je pourrai réutiliser à un moment donné (ou un moment du nez si vous préférez).

 

Les restaurants français pour les Nuls

– Olivia Laing

Après avoir maîtrisé comment manœuvrer mon sac à dos dans un métro bondé, après avoir compris que quand un serveur marmonne « soorawefnjipwef » », il veut dire « sur place ou à emporter ? » et après avoir trouvé les emplois du temps des cours (bien cachés !) au Mirail, une technique de survie en France continue de m’échapper : le fonctionnement des restaurants et des cafés.

En entrant dans un restaurant, je suis perplexe parce que les règles qui les gouvernent sont différentes de celles appliquées aux États-Unis (bien sûr) et varient d’un restaurant à l’autre. Et alors, dans un effort de transformer l’implicite en explicite, j’ai pensé à un guide, inspiré par les multitudes de bêtises que j’ai faites pendant mon séjour à Toulouse.

Un : Où devrais-je m’asseoir ?

La plupart du temps, dans les cafés et les bars, c’est à vous de choisir votre table, donc soyez confiant et installez-vous où vous voulez ! Dans les restaurants, allez directement vers un serveur et demandez une table.

 

On voit rarement ces signes pratiques aux États-Unis !

On voit rarement ces signes pratiques aux États-Unis !

 

Deux : Où devrais-je commander ?

Après que vous vous installez, le serveur vient normalement vous donner la carte. Notez bien : de temps en temps dans les cafés et les bars (et dans Y Restaurant que je recommande fortement, Rue des Filatiers) la carte est affichée dehors, le serveur présume que vous l’avez déjà regardée et que vous avez choisi ce que vous allez commander.

Une autre exception : la restauration rapide sur place. Si vous désirez un kebab, un calzone, ou un burrito, allez à Nan Kebab (ouvert le dimanche soir – quasiment du jamais vu ! Rue des Filatiers), à Pizza Lopez (Place des Carmes) ou à Coatl (aussi Rue des Filatiers). Dans ce type de restaurant, on commande au comptoir, trouve une table et le serveur vous apporte les plats.

Rue des Filatiers

Rue des Filatiers où on trouve plein de restaurants !

 

Trois : Où devrais-je régler l’addition ?

Le plus important à savoir : Contrairement aux États-Unis, le client peut rester aussi longtemps qu’il veut et donc le serveur ne va jamais vous apporter l’addition si vous ne la demandez pas. Je l’ai appris à mes dépens quand j’ai passé presque trois heures dans un restaurant libanais à attendre l’addition… Finalement, je suis allée au comptoir où j’ai découvert qu’on y règle souvent l’addition dans les cafés, les brasseries et les bistros. Dans les restaurants chics, le serveur apportera l’addition à votre table. Si vous n’avez aucune idée où régler l’addition, gardez en tête que même les Français ne savent pas toujours. C’est complètement normal de demander au serveur, qui sait déjà probablement que vous n’êtes pas français, donc vous n’avez rien à cacher.

 

Et voilà ! Pour ceux qui se sentent toujours intimidés par ces séries d’échanges, je vous conseille la grande cuisine de Carrefour – c’est toujours en libre-service et on paye en sortant.

Carrefour

Carrefour

 

Bon appétit à tous et à toutes !

Mon voyage en Orient à Toulouse

– Liam Fuller

Le musée Georges-Labit est un musée d’art oriental qui est situé au 17, rue du Japon. Georges Labit, homme intéressé par l’ethnologie, les religions du monde et l’art, a fondé ce musée en 1893. Le musée possède une collection qui est modeste, selon moi, parce que je viens de la région de New York et je suis accoutumé au musée métropolitain d’art et au musée d’art moderne. Mais même si la collection est petite, le musée compense cette petitesse par la qualité et la diversité des œuvres. Selon moi, il est rafraichissant de visiter un musée spécialisé en art oriental parce que les musées dans le monde occidental se focalisent, en général, sur l’art occidental, avec une petite section en art oriental, voire pas du tout.

On peut comparer ce musée avec le musée du quai Branly à Paris, qui s’appelait à l’origine, le musée des Arts Premiers, qui impliquaient que les objets présentés étaient les premiers exemples d’art (qui, selon moi, connote qu’ils sont primitifs) même s’ils avaient été créés pendant la même période que l’impressionnisme, le postimpressionnisme ou l’art moderne (qui ont été très influencés par l’art africain et des sujets orientaux comme, d’une certaine manière Picasso, Basquiat, Degas, Monet, Toulouse-Lautrec ou Gauguin). Il faut donc se demander pourquoi ces objets de l’art occidental et de l’art oriental ne retrouvent pas dans les mêmes expositions s’ils ont été créés pendant la même période. J’ai appris de cette visite que l’art oriental est assez détaillé et réfléchi comme l’art occidental mais qu’il est exposé dans une section séparée comme s’il n’est pas digne de partager la même salle que l’art occidental. C’est dommage parce que je suis sûr que ce musée ne reçoit pas le même nombre de visiteurs que le musée des Augustins. Dans le musée Georges-Labit, plusieurs pays sont représentés et montrent des styles différents. On peut y voir des styles de l’Asie du Sud, de l’Asie de l’Est de l’Asie du Sud-Est et de l’Egypte. Mes œuvres préférées sont le Livre des morts des Ancien Égyptiens, les gruidés en bronze, le Bouddha en or et la stèle indienne. L’architecture du bâtiment est très ornée, avec une influence arabe, qui montre des arabesques et des arcs outrepassés. De plus, il y est entouré de jolis jardins où figurent des bambous. Ma visite au Musée Georges-Labit a été très agréable et je pense qu’il vaut la peine d’y aller.

La stèle indienne

La stèle indienne

La politesse à Toulouse

– Sophia Brocenos

Chaque jour, j’utilise l’ascenseur dans mon immeuble. Je suis normalement toute seule, mais quelquefois d’autres personnes sont aussi dans l’ascenseur. On ne pense pas qu’il y aura une différence culturelle dans les ascenseurs, mais si. À Toulouse, on dit toujours « bonjour » et « au revoir » aux gens dans l’ascenseur. D’autres expressions sont aussi normales; par exemple, « bonne journée » ou « bonne soirée ». Cette habitude n’existe pas aux États-Unis. Les personnes dans les ascenseurs aux États-Unis sont toujours silencieuses et souvent mal à l’aise. On ignore les autres, et on ne regarde personne. Ce moment particulier dans les ascenseurs est même un sujet des blagues aux États-Unis. C’est connu comme un moment où tout le monde se dit mal à l’aise. À Toulouse, c’est totalement différent. On est gentil, et on reconnaît la présence des autres dans l’ascenseur.

 

Dans l'ascenseur de 30 Rock

Dans l’ascenseur de 30 Rock

 

Pourquoi existe-t-il cette différence ? Je ne sais pas, mais elle est réelle. Peut-être cette région de la France est-elle plus hospitalière que les autres. Selon mes hôtes, cette habitude n’existe pas à Paris. Alors, cette réaction dépend-elle de la région ?

Une attitude similaire existe aussi dans les bus. Quand les gens montent le bus, ils disent « bonjour » ou « bonsoir » au conducteur ou à la conductrice, et quand les gens descendent du bus, ils disent « merci, au revoir ». Je ne suis pas sûr, mais je crois que cette habitude est moins fréquente aux États-Unis. C’est un signe de respect pour le conducteur. On respecte le travail du conducteur, donc on le remercie avec une salutation et un adieu. Mais aux États-Unis, le travail d’un conducteur est quelquefois dédaigné. La raison est ici probablement due au salaire minimum, cependant il est plus élevé en France. On respecte le travail d’un conducteur plus facilement parce qu’il n’a pas le salaire le plus bas.

La différence de base de ces habitudes entre les États-Unis et la France est la politesse. Les Toulousains et les Toulousaines sont normalement respectueux des autres dans la vie quotidienne. Je ne dis pas que les Américains ne sont pas respectueux, mais dans ce domaine, les Toulousains et les Toulousaines sont plus polis.

Toulouse est Paris

– Joojo Ocran

Le 13 Novembre, le monde entier a été sous le choc de la série d’attaques terroristes coordonnées qui a touché la ville de Paris et qui a fait 130 morts et plus de 350 blessés. La réaction du monde entier fut immédiate, en montrant leur soutient, en illuminant leur monuments nationaux d’un drapeau tricolore français, mais également dans les discours des différents chefs d’État.

Les réactions locales furent également immédiates. Quand la nouvelle des attaques est arrivée à Toulouse, je regardais, à ce moment là, le match France – l’Allemagne (qui a été la cible d’une attaque). Le choc et la confusion étaient évidents sur les visages des nombreux spectateurs, qui voulaient s’assurer de la sécurité de leur famille et de leurs proches à Paris. Dans les heures suivantes, une vague d’émotion a submergé les réseaux sociaux, où les personnes du monde entiers ont montré leur soutien en recouvrant leur photo de profil du drapeau bleu, blanc, rouge, symbole de la France.

Les jours suivants, plusieurs rassemblements et manifestations ont été organisés aux quatre coins de la France, dont Toulouse qui a aussi montré son soutien aux victimes. Samedi dernier, c’est environ 250 personnes qui se sont rassemblées Place du Capitole (place de la ville de Toulouse). Les commémorations ont également continué le 16 Novembre, avec une minute de silence observée à Toulouse dès midi, et l’archevêque de Toulouse a organisé une belle messe interreligieuse cette nuit là. Le point culminant de cet élan de solidarité est survenu à Toulouse le lendemain, où un rassemblement de 12 000 personnes se sont présentées place du Capitole pour pleurer et montrer leur solidarité avec le peuple de Paris. Ce fut un moment très émouvant, avec des artistes locaux qui ont peint sur les murs pour commémorer cet événement, avec notamment la foule qui a chanté la Marseillaise.

Démonstrations de solidarité

Démonstrations de solidarité

Des masses à place du Capitole

La foule place du Capitole

 

 

 

 

 

 

 

 

Ces commémorations de solidarité organisées publiquement ont touché et réchauffé les cœurs notamment dans des endroits inattendus à travers Toulouse. Comme motard passionné, je suis ravi de constater que VélôToulouse (système de vélos en libre service de Toulouse) avait remplacé leur affichage publicitaire par un message de soutien “Toulouse est Paris”.

Les écrans solidaires de VélôToulouse

Les écrans solidaires de VélôToulouse

Une autre marque de soutien qui m’a fait chaud au cœur ce sont des Toulousains qui ont utilisé le terme “pain au chocolat” au lieu de l’expression plus traditionnelle “chocolatine” que les habitants de la région Midi-Pyrénées ont l’habitude d’utiliser. Deux semaines après les événements tragiques des attentats de Paris, Toulouse continue d’envoyer des messages de fraternité et solidarité au peuple de Paris.

Un samedi à Péchabou : le marché au gras

– Natalie Pope

Les étudiants et le stand de Dickinson en France au marché au gras de Péchaou

Les étudiants et le stand de Dickinson en France au marché au gras de Péchaou

Le samedi 14 novembre, Dickinson en France est allé dans le petit village de Péchabou pour assister à leur 20e Marché au Gras. Cet événement présente des produits frais comme des fruits, légumes, produits laitiers et bien sûr le foie gras ! Tout était fait maison par les résidents de cette région. De plus, tous les étudiants de Dickinson en France, même Mme Raynaud et Julia, ont préparé un plat sucré à vendre sur le marché. Pendant toute la journée, je me suis rappelée les marchés et les « fall festivals » chez moi, mais j’ai aussi remarqué beaucoup de différences culturelles entre eux.

Nous avons commencé la journée à notre table pour vendre nos gâteaux et cookies que nous avions préparés. Nous avons proposé un vrai mélange de cookies, brownies, carrés de céréales et chamallows et bien sûr quelques gâteaux. Au début, c’était très difficile d’expliquer nos recettes américaines aux Français, mais j’ai trouvé qu’ils étaient en général très intéressés. Peut-être est-ce une généralisation, mais je pense qu’aux « bake sales » chez moi, les gens achèteraient probablement des gâteaux et bonbons familiers, mais j’ai trouvé que cela n’était pas le cas à Péchabou. La plupart de gens qui sont passés devant  nous semblaient heureux de s’engager et d’écouter nos explications des  recettes américaines et en plus nos expériences à Toulouse.

A midi, nous avons partagé un repas avec les autres personnes qui avaient fait leurs courses au marché. Un menu très français, il a consisté de beaucoup de canard, de légumes frais et d’un très bon plat qui s’appelle l’aligot. Pour expliquer au public américain, l’aligot est un plat chaud constitué d’un mélange de fromage, de la purée de pommes de terre et de  l’ail. Servi avec une saucisse au canard, on expérimente le goût authentique de la région Midi-Pyrénées, mais la vraie expérience était de manger avec les  Péchabouliens.  À ma table, nous avons partagées une carafe d’eau, ce qui a permis de commencer une conversation entre tous. J’ai trouvé que même les gens plus âgées que nous avaient vraiment envie de nous rencontrer et de nous poser des questions vis-à-vis de nos études.

Le partage était le thème de la journée et il a été atteint avec succès. Pendant notre déjeuner, nous avons partagé une carafe d’eau avec nos voisins et ils nous ont offert de partager quelques biscuits qu’ils avaient achetés. De plus, nos voisins à notre table nous ont offert une bouteille de vin pour nous remercier d’être là, même après avoir acheté quelques uns de nos gâteaux ! J’étais très étonnée par leur générosité et leur désir de nous rencontrer et cela m’a fait penser aux « small towns », les petits villages aux Etats-Unis et la lecture à laquelle nous avons assistée avec l’écrivain américain, Steven Millhauser. La culture de Péchabou était vraiment différente que celle de Toulouse en somme, comme celle des petits villages aux Etats-Unis, qui  est tellement différente de celle de  New York.  Enfin, je suis très reconnaissante que nous ayons eu cette chance de rencontrer un tout autre côté des alentours de Toulouse.

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